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Une nouvelle famille

Summary:

Tomioka Giyuu avait été trop lent, encore une fois. Mais il était sûr de ne pas échouer à prendre soin de ses nouvelles charges. Même s'il devra affronter Kibutsuji Muzan, ou le corps entier des Demon Slayer. Il protégera les enfants Kamado. Au prix de sa vie si nécessaire.

L'Hashira de l'Eau se retrouve avec deux orphelins, dont une à moitié-démone. En refusant de la tuée comme le reste de ses semblable, Tomioka Giyuu va changer le destin d'une manière que personne ne voyait venir. Le chemin ne sera pas facile, et la parentalité n'a jamais eu de chemin tout tracé, mais il fera de son mieux.

Notes:

Hé bien. Le confinement aura au moins fait une chose de bien, c'est que j'ai pu me remettre à l'écriture. Bonjour ! Cela fait longtemps que je n'ai pas travaillé sur une fic à plein temps, mais cet idée me trottait dans la tête depuis un moment, alors je me suis lancé. J'écris pour le plaisir. J'ai eu une mauvaise expérience en essayant de me forcer à écrire, alors je compte me détendre sur ce projet. J'ai des chapitres d'avance, mais ne vous étonnez pas si le rythme de publication chute brusquement. Je veux prendre autant de plaisir que vous à connaître la suite de cette histoire. J'ai regardé l'anime, mais je n'ai pas lu le manga. Je vais faire de mon mieux, mais si des connaisseurs notent des irrégularités, faites-le moi savoir. Je vais probablement essayer beaucoup de chose dans cet fic, alors pardon d'avance si cela devient bizarre.

J'ai une beta merveilleuse qui a accepté de me corriger, donc vous ne devriez pas avoir trop de faute, mais je préviens quand-même. Sur ce, je vous souhaites bonne lecture.

Chapter Text

Tomioka Giyuu courrait. Il courrait aussi vite que ses jambes pouvaient le porter. Plus vite que la neige ne recouvrait ses traces. Mais il n'arriverait jamais à égaler la vitesse de son ennemi. Il ne pouvait que courir et prier. Prier pour une clémence qui ne lui était que trop rarement accordée. Il souhaitait que cette fois-ci, il n'eut pas à voir la neige immaculée trempée de rouge. Il espérait que la seule tâche de couleur dans ce paysage monochrome vienne de lui, et non pas d'un nouveau massacre d'innocents.

Le pourfendeur franchit un autre virage sur le sentier et sut que ses espoirs étaient vains au moment où une bouffée de chair morte lui remonta les sinus. Il ravala la frustration qui prenait source dans sa poitrine et continua sa route. Le chemin s'éclaircit sur une clairière aménagée. Une maison somme-toute modeste trônait au milieu du terrain. L'endroit semblait habité depuis longtemps, aménagé comme un espace chaleureux et convivial.

Cependant, des corps étendus et des flaques de sang cramoisies détonaient dans le paysage comme des tâches sur une œuvre de maître. Giyuu ravala sa colère, serrant les dents à la pensée fugace et véridique qui lui vint alors à l'esprit. Il était arrivé trop tard, encore... Le jeune homme dégaina son épée et s'avança. S'il avait de la chance, le démon serait encore là et il pourrait l'abattre avant qu'il ne provoque un autre carnage. S'il avait encore plus de chance, il y aurait des survivants. Mais ce souhait tenait plus du miracle.

La neige craqua sous ses sandales et bien que le froid ambiant empêchait le son de se répandre, il n'était pas exclu que si un démon se trouvait encore là, il y avait de grande chance qu'il l'eut entendu. Tomioka tenait fermement son épée, prêt à riposter au moindre bruissement suspect. Il s'avança plus loin et se retrouva vite aux portes de la résidence, sans avoir capté un seul son ou mouvement qui aurait pu trahir la présence d'un démon entrain de se repaître.

Le jeune homme approcha sa main pour ouvrir la porte lorsqu'il entendit un grand fracas provenir de l'autre côté de la résidence. Il fit demi-tour, contournant le bâtiment heureusement assez petit pour qu'il le fasse en seulement quelques-instants. Deux formes humanoïdes roulèrent dans la neige avant de se séparer.
L'un était un jeune garçon qui était dans les derniers stades de l’enfance, mais pas assez loin pour être encore appelé un jeune adolescent. Un seul coup d’œil rapide permit à Giyuu de savoir qu'il n'était pas un démon. L'autre en revanche... C'était une jeune femme, ou tout du moins, ce à quoi elle ressemblait actuellement. Les crocs acérés, les pupilles fendues et les griffes prêtes à écharper sa proie. Avant qu'elle ne puisse bondir en direction de l'enfant, Tomioka prit position devant lui, son épée levée et prêt à le protéger.

« Q-Qui êtes-vous ?! »

Le garçon semblait essayer de se lever, mais ses jambes tremblaient trop pour le maintenir stable. Il s'effondra dans la neige et regarda le Demon Slayer, plus effrayé par sa venue que par l'apparence du démon en face de lui.

« Gamin, reste derrière. Cela va être dangereux. »

Giyuu fléchit les jambes et se prépara à se jeter en avant pour terminer le démon face à lui, lorsque quelque-chose s'enroula autour de sa cheville. Il crut d'abord à l'Art du Sang du démon, mais il s'agissait en faite de l'enfant.

« Attendez ! C'est ma petite-sœur ! Qu'allez-vous lui faire ?! »

« Ta petite-sœur est un démon. Mon travail est de tuer les démons. Je vais donc lui couper la tête. »

Giyuu s'était tourné vers le démon pour éviter de la perdre de vu, manquant l'expression de désespoir sur le visage du garçon.

« Nezuko n'a fait de mal à personne ! Il y avait une autre personne ! Je l'ai sentis ! Alors, je vous en pris, laisser-la ! »

Giyuu grinça des dents. Il était prêt à crier sur le garçon pour lui faire entendre raison, mais le démon choisit cet instant pour les attaquer. Elle chargea sur lui, toutes griffes dehors et prête à plonger ses crocs dans sa chair. En temps normal, Tomioka l'aurait esquivé. Mais le garçon était accroché à sa cheville et s'il s'éloignait, c'est lui qu'elle viserait.

Le Demon Slayer rangea son épée dans son fourreau et en un instant, sortit celui-ci de sa ceinture pour parer avec. Si cela avait été un autre démon, il n'aurait jamais eu le temps de faire une telle action. Mais celle en face de lui était une « nouveau-née » affamée et qui, s'il osait croire son frère, n'avait encore manger personne. Elle se jeta sur son épée, enroula ses mains autour du fourreau et mordant sur le bois pour le briser à la force pure. Elle combattait à l'instinct, elle n'avait pas encore assez d'intelligence pour réfléchir correctement. Giyuu grogna sous la pression de sa force. Il s'était retrouvé dans une situation très compliqué.

« Nezuko. Nezuko, c'est moi, ton grand-frère. »

Giyuu voulait lui dire que cela ne servait à rien. Que sa sœur était partie et qu'il n'y avait plus qu'un monstre à son effigie.

« Nezuko ! Ne deviens pas à un démon ! Tu peux le faire ! Concentre-toi ! »

Le jeune homme se concentra, prêt à tenter un mouvement d'esquive lorsque la pression sur son épée s’atténua soudainement. Il leva les yeux et vit des larmes couler sur le visage blafard en face de lui. Ses yeux s'étaient calmés, ils étaient toujours ceux d'un démon, mais moins inhumain. Elle ne lâcha pas son épée mais cessa complètement d'appuyer dessus. Il entendit des sanglots sortir de sa gorge, rapidement rejoins par d'autres provenant du sol.

Giyuu fixait la jeune fille devant lui et crut que peut-être, il y avait bien eu un miracle aujourd'hui. Il ne savait pas si c'était Dieu ou une quelconque entité céleste, mais il était prêt à remercier cette puissance divine pour le prodige qu'il voyait s'accomplir devant lui. Il prit la parole.

« Nezuko...»

La jeune fille plongea son regard dans ses yeux et il vit son contrôle glisser, il devait faire vite.

« Nezuko, respire. Tu me comprends, n'est-ce-pas. Respire. Concentre-toi. Tu dois garder le contrôle. Suis ma voix. Inspire. Expire. »

Giyuu n'avait aucune idée si cela allait véritablement marcher, mais il pensait que si le principe était de garder le contrôle, alors des exercices de respiration devrait aider. La jeune fille mit un peu de temps avant de suivre son exemple, malgré le fourreau toujours coincé dans sa bouche.

Cela prit un moment, personne n'osant bouger au risque de briser l'équilibre précaire sur lequel ils étaient. Nezuko réussit à atteindre un certain stade de maîtrise de soi, car elle commençait alors à rapetisser, jusqu'à atteindre la stature d'une enfant. Elle respirait toujours calmement, ses crocs avaient diminués en taille et ses iris semblaient plus humains. Giyuu retira lentement son épée de sa prise, la remettant autour de sa taille. En la regardant ainsi, Nezuko semblait tout à fait humaine, malgré le sang qui la recouvrait et son kimono débraillé. Son frère se leva et prit sa sœur dans ses bras sans aucun instinct de recul. Giyuu s'attendait à ce que le contact déclenche sa faim, mais elle resta tout à fait normale.

Les deux enfants se tournèrent alors vers lui et Tomioka se rendit compte qu'il s'était mis dans une situation fâcheuse. Qu'allait-il faire de ces deux enfants à problèmes ?

Chapter 2

Notes:

(See the end of the chapter for notes.)

Chapter Text

Giyuu resserra les pans du haori, se demandant s'il pouvait trouver quelque-chose capable de servir de ceinture. Deux petites jambes pâles s'agitèrent devant lui et il se souvient alors que Nezuko était exempte du froid maintenant qu'elle était devenue une démone. Cependant, cela le dérangeait de la voir ainsi sauter et se rouler dans la neige, seulement vêtue d'un kimono. Au moins il avait pu lui faire garder les chaussures, c’était déjà ça... Il l’appela à lui afin de réajuster la sangle du bâillon en bambou autour de sa bouche pour ne pas qu'il la gêne et s’estimât finalement satisfait de son travail. Des pas s'approchèrent, faisant craquer le vieux parquet usé sous ses pieds. Tanjiro avait finalement emballé ses dernières affaires. Il n'y avait désormais plus aucune raison pour qu'ils reviennent ici plus tard. C'était même risqué. Si Muzan avait vent de la condition de Nezuko, il commencerait sûrement ses recherches en venant ici. Giyuu se tourna vers sa nouvelle charge qui transportait comme il pouvait, un sac d'allure importante. Vu les tentatives pour se garder en équilibre que faisait le garçon, il avait dû prendre plus que le strict nécessaire comme Tomioka le lui avait demandé.

« Tanjiro. Viens ici. »

Le jeune garçon s'approcha tant bien que mal et s'assit sur le sol de la maison pour se délester de son bagage. Giyuu tourna le sac et l'ouvrit pour voir ce qu'il y avait à l'intérieur. Des jouets, un ou deux livres, quelques kimonos et plus encore. Le pourfendeur leva les yeux vers le rouquin et celui-ci n'osa pas le regarder dans les yeux.

« Ce sont d'importants souvenirs. Je ne voulais pas les laisser derrière... »

Giyuu intérieurement et une fois de plus, se rappela qu'il n'était qu'un enfant. Un enfant qui venait de tout perdre. Aussi, pour ce qui n'était pas la première et qui ne serait certainement pas la dernière fois de sa vie, Giyuu se dit qu'il allait devoir déployer des trésors de patience.

« Tanjiro... Les souvenirs sont importants. Mais tu as d'autres souvenirs que tu emmèneras partout avec toi. »

L’orphelin fut suffisamment perplexe pour rencontrer le regard de son aîné et suivit sa main lorsque celui-ci vint poser son index sur son cœur.

« Les souvenirs que tu gardes en toi te suivront partout. Tu n'as pas besoin d'objets pour te le rappeler. Il te suffit de fermer les yeux. »

Giyuu réussit à exprimer un maigre sourire qui sembla réchauffer le cœur du jeune garçon.

Nezuko, qui s'était fait discrète, avait rampé jusqu'à eux et inspectait maintenant l'intérieur du sac. Elle sortit un vieux livre rapiécé, un recueil de contes qui paraissait avoir connu déjà plusieurs générations d'enfants curieux. Nezuko se tourna vers son frère, ses grands yeux roses semblant le supplier.

« C'est à Tomioka-san de décider, Nezuko. »

Comprenant qu'elle s'était trompée de cible, la jeune fille se tourna vers le plus âgé, se rapprochant pour donner plus d’effet à ses yeux de chiot. La surréalité de la situation choqua Giyuu pendant quelques secondes avant qu'il ne décide que sa vie avait déjà pris un tournant suffisamment étrange pour qu'il ne soit plus à une excentricité près.

« J'imagine que nous pouvons au moins garder le livre. »

Nezuko produisit un ronronnement de bonheur avant de repartir fouiller le sac en quête de trésor à récupérer. Voyant qu'il allait bientôt être submergé, Tomioka prit tout de suite les choses en mains et demanda aux enfants de rester là pendant qu'il triait lui-même le sac. Au final, les enfants Kamado réussirent à négocier deux-trois objets supplémentaires, mais le résultat était assez satisfaisant aux yeux de Giyuu pour qu'il ne fasse pas cas de cette incartade.

La journée avait été nuageuse, permettant à Nezuko de rester dehors avec eux pour les aider à préparer leur départ et faire les derniers préparatifs. Maintenant que l'après-midi touchait bientôt à sa fin, il était temps de partir. Giyuu prit le sac sur son dos, sécurisant le paquetage, et entama la descente de la montagne. La neige rendait le trajet difficile pour les enfants, avançant à une vitesse beaucoup plus lente que ce à quoi le Demon Slayer était habitué. Lorsque Tanjiro manqua de s’effondrer dans la neige pour la deuxième fois, Giyuu lui tendit sa main pour qu'il l'utilise comme appui. Nezuko trouva le geste intriguant et bien qu'elle n'avait aucune difficulté à marcher dans la neige, elle attrapa l'autre main du jeune homme. La chaîne impromptue leur permit d'avancer plus vite, atteignant finalement une zone plus dégagée et plus praticable.

Giyuu s'attendait à ce que les deux enfants le lâchent une fois qu'ils auraient atteint un terrain plus stable, mais les prises sur ses mains ne se desserrèrent pas. Nezuko balança doucement leurs mains jointes, regardant avec fascination la neige tombée autour d'eux. Tanjiro était plus calme, préférant se rapprocher de Giyuu pour profiter de sa chaleur corporel. Le jeune homme se demandait s'il aurait dû insister pour couvrir le garçon avec plus d’épaisseur. En jetant un œil à son visage, Giyuu comprit qu'il devait plus rechercher une chaleur émotionnelle que physique. Il est vrai que l'enfant venait tout juste de perdre sa famille… Et même s'il lui avait donné le temps de les enterrer et de prier pour eux, un deuil ne se faisait pas en quelques-heures ; il ne le savait que trop bien.

Le jeune homme eut le temps de réfléchir à ses actions et se demanda pour la énième fois depuis qu'il avait ouvert la bouche, si prendre ces deux enfants sous sa responsabilité était une bonne idée. Honnêtement, il y avait réfléchi seulement quelques secondes avant de proposer cet arrangement. Et même en y repensant plus soigneusement maintenant, cela restait toujours une meilleure initiative que de les abandonner, seuls, à la merci du froid. Après tout…Tanjiro, malgré sa maturité, était un enfant en deuil, tandis que Nezuko était une démone, ou peut-être uniquement demi-démone. Elle venait juste de se transformer et avait donc mentalement régressé à l’état d’une enfant de trois ans. Les laisser en proie à eux-mêmes annonçait à coup sûr leur mort. Giyuu avait déjà trop sur sa conscience pour supporter ce fardeau supplémentaire.

Ils atteignirent le bas de la montagne alors que le soleil disparaissait à moitié derrière l'horizon. Depuis leur position, il leur faudrait du temps pour atteindre le mont Sagiri. En voyageant uniquement de nuit et sans compter les jours couverts, cela leur prendra plusieurs jours, peut-être même une semaine, au vu de la vitesse avec laquelle se déplacent les enfants. Il pensa qu’il devrait essayer de trouver un moyen de leur faire voyager de jour également. Quelque-chose qui permettrait de cacher Nezuko du soleil. Ce voyage promettait d'être intéressant.

Après deux nuits de marche, ils arrivèrent finalement dans un petit hameau entouré de rizières. Ils trouvèrent un trou dans une falaise ; sûrement une cachette creusée par les enfants du coin. Giyuu monta la garde le reste de la nuit pendant qu'il permettait à Tanjiro de se reposer. Le jeune garçon avait bien enduré jusqu'à maintenant, mais il se fatiguait néanmoins. Lorsque le soleil pointa le bout de son nez, Nezuko s'enfuit au fond du tunnel.

« Nezuko. Je vais aller au village pendant un moment. Surveille Tanjiro pendant que je suis parti, d'accord. »

Giyuu s'éloigna pour quitter la grotte, mais une main sur son haori l'empêcha de se retourner. Nezuko était vraiment renfrognée à l'idée de rester ici sans lui, semblait-il. Et il est vrai qu'avec un ciel dégagé, cela devait la tourmenter. Le jeune homme réfléchissait à un moyen de la faire lâcher prise sans trop la vexer, lorsqu'un souvenir lui revint en mémoire. Habituellement, les évocations de son enfance n'était pas des plus joyeuses mais celle-ci était assez vieille pour juste lui laisser un goût de cendre dans la bouche. Giyuu défit calmement l'emprise de Nezuko sur son haori. Il enleva le vêtement coloré et le posa sur le corps recroquevillé de la jeune fille.

« Comme ça, le soleil ne pourra pas te toucher. Je te laisse le garder jusqu'à ce que je revienne. Ça te va ? »

La demi-démone semblait plus que ravie et s'empressa de s'emmitoufler sous le tissu qui l'engloutissait pratiquement.

Giyuu vérifia que Tanjiro dormait encore profondément et quitta finalement la grotte. Les démons n'attaqueraient jamais de jour et les bandits avaient depuis longtemps cessé d'arpenter les routes étant donné que de plus gros prédateurs qu’eux sévissaient dans les parages. Le jeune homme se balada entre les maisons, ne voyant rien qui pourrait l'aider à transporter Nezuko plus facilement. Il marcha jusqu’aux champs de rizière, pour trouver quelque-chose d'adéquat. Il trouva sur un panier troué sur le bord de la route. Ils pourraient toujours le réparer ; Tanjiro lui avait dit plus tôt que lui et ses frères et sœurs avaient l'habitude de tresser des paniers avant la saison des récoltes. S'il lui ramenait de quoi combler le trou, ils pourraient rendre le panier de nouveau utilisable. Giyuu se dirigea vers un groupe de fermiers non loin de là, estimant qu'ils devaient être les propriétaires. Leur regard méfiant ne l'avait pas quitté depuis qu'il s'était approché. Il est vrai qu'un adolescent se baladant en vêtement occidental noir et portant une épée à sa ceinture devait être quelque chose de peu commun, voire inquiétant.

Tomioka n'avait jamais eu les meilleurs compétences sociales. Et cette fois-ci n'était pas différente non-plus. Ils avaient juste échangé quelques mots que déjà le fermier cherchait à le transpercer avec sa fourche. Sa femme le retient comme elle put et lui ordonna de prendre ce qu'il voulait et de partir.

Il revint vers la grotte, Tanjiro l’accueillant chaleureusement. Le garçon avait apparemment un peu paniqué en se réveillant et s’apercevant qu’il avait disparu. Giyuu lui tendit le panier troué et les matériaux pour le remettre à neuf. Il les prit avec entrain et s'installa à l'extérieur du tunnel pour commencer le tressage. Giyuu retourna à l'intérieur et se détendit en voyant que Nezuko n'avait pas bougé. Il souleva légèrement son haori et son regard croisa deux prunelles roses.

« Tout va bien, Nezuko ? »

Elle hocha la tête et commença à se déplier de sa formation en boule. Giyuu la regarda faire, observant alors que la jeune fille venait se placer entre ses jambes, se collant au maximum contre lui et rabattit le haori sur son corps. Giyuu resta un instant surpris, peu sûr de savoir comment réagir dans cette situation. Il s'attendait à créer un lien avec les enfants Kamado, mais il ne pensait pas que Nezuko s'attacherait à lui aussi rapidement. Ne voulant pas que ses jambes s'engourdissent, Giyuu s'installa plus confortablement sur le sol caverneux, plaçant correctement sa charge entre ses membres. Il n'avait plus eu de contact prolongé avec un autre être vivant depuis longtemps. Sa dernière visite avec Urokodaki-dono remontait à loin et, depuis la mort de Sabito, les contacts entre le maître et l'élève avaient été rares. Son ancien camarade était le seul avec Makomo à le toucher librement. Il n'avait jamais autant remarqué tout ce qu'il avait perdu à la mort de son ami.

« Tomioka-san, j'ai terminé ! »

Le susnommé se retourna, Nezuko passant sa tête par-dessus son épaule pour savoir ce qui se passait. Tanjiro s'approcha d'eux avec le panier, le couchant au sol pour permettre à Nezuko de tenter de s'y faufiler. Bien sûr, même une enfant de neuf ans était trop grande pour rentrer entièrement à l'intérieur. Giyuu lui demanda si elle pouvait rétrécir son corps de la même manière qu’elle l'avait fait grandir au sommet de la montagne. Nezuko repoussa à nouveau le panier et réussit à le faire basculer debout. Giyuu crut un instant qu'elle allait rester coincée, mais son corps se mit à rétrécir à vue d’œil et en un instant, elle était confortablement installée dans le panier. Tanjiro la félicita en lui caressant la tête et même Tomioka se prit au jeu. Cette nouvelle situation n'était pas pour lui déplaire. Il pourrait s'habituer à avoir des enfants autour de lui. Peut-être devrait-il traîner plus souvent dans son domaine au lieu de n'y passer que de temps en temps.

Ils utilisèrent une couverture pour recouvrir le panier et prirent à nouveau la route. Tanjiro se chargea de transporter le panier, puisqu'il s’avéra que celui-ci était étonnamment plus léger que leur sac de voyage. Ils continuèrent de marcher jusqu'à ce que le soleil se couche. Giyuu n'était pas familier avec la région, mais il avait pris soin d'amener une carte et son sens de l’orientation n'était pas trop mauvais. Il savait donc que au vu de leur rythme de marche, ils pourraient atteindre la montagne dans deux jours. Avec tout ce temps qu'ils passaient sur la route, il s'étonnait de ne pas avoir reçu de message d'Oyakata-sama. Il lui avait envoyé une lettre expliquant en partie la situation. Il n'avait pas révélé la transformation de Nezuko, ni le fait qu'elle n'était qu'à moitié-démon. Il savait que cela pouvait se retourner contre lui à un moment donné, mais il souhaitait d'abord discuté de toute cette affaire avec son ancien maître.

La nuit s'était bien installée. Personne ne traînait sur la route à cette heure-ci, ils purent donc sortir Nezuko. Le changement de rythme avait épuisé Tanjiro ; ils cherchèrent donc un endroit où s'arrêter pour se reposer.

« Tomioka-san ! Regardez là-bas, c'est un refuge. »

Le jeune homme suivit le doigt tendu et trouva en effet ce qui avait dû être autrefois un petit temple et était maintenant reconverti en refuge pour les voyageurs. Il commença à suivre les enfants, quand il vit soudainement dans l’ombre quelque-chose reflété par la lumière. Il attrapa les deux haoris devant lui et les stoppa net.

« Tomioka-san ? »

« Vous deux, restez-ici. Si quelque-chose d'étrange s'approche, crier. Sinon, éloignez-vous des portes. »

Giyuu avait dicté ses consignes tout en déposant le sac par terre et en s'assurant que son épée était bien attachée. Il avança en direction du sanctuaire. S’il y avait un démon, comme il le pensait, alors il devait être en train de manger à l’heure qu’il est. Il serait donc trop pris par sa frénésie pour remarquer l'arrivée de Giyuu dans son dos ; c’était le moment d’en profiter. Le jeune homme s'avança calmement jusque devant les portes. Il les fit coulisser le plus doucement possible et trouva bien une de ces fameuses créatures tueuses d'homme à l'intérieur. Plusieurs corps étaient dispersés autour de lui. Peut-être était-ce des voyageurs qui avaient trouvé refuge ? Ou peut-être était-ce ici la tanière du démon, qui aurait kidnappé des habitants du coin en les amenant jusque dans son repaire pour les dévorer. Qu’importe après tout, l'important était que tout cela s'arrêtait ici. Giyuu savait qu'il ne pouvait pas plus s'approcher sans attirer son attention, alors il ouvrit un peu plus la porte, prêt à bondir et lui trancher la tête d'un seul coup. Il fléchit ses muscles et sentit un courant d'air passé sur lui. Une sueur froide le parcourut.

« Hein ? Du vent ? »

Le démon se retourna au moment où Giyuu fonça sur lui. Le court instant avant qu’il ne l’atteigne fut suffisant pour que le démon recule et au lieu de lui couper sa tête, ce fut son bras droit que le pourfendeur trancha. Les cris de douleur de la créature emplirent la pièce et Giyuu recula. Il ne pouvait pas se battre en espace confiné, il n'avait pas la place d'esquiver. Il devait sortir. Le démon le chargea, suivant l'épéiste alors qu'il s'échappait par la porte. Ils survolèrent les marches et finirent sur la terrasse en contre-bas. Giyuu voulait vérifier si les Kamado s'étaient cachés mais il ne pouvait pas détourner le regard de son adversaire maintenant. Bien qu'il semblait être un démon de faible force, il s'était récemment nourri, Tomioka ne fut donc pas surpris lorsqu’il vit son bras repousser. Il devait régler ça rapidement avant que le démon ne sente la présence des enfants. La bête le chargea. Giyuu para le premier coup, ensuite le suivant. Il esquiva sous le bras de son adversaire et tourna son corps, utilisant l'élan pour trancher son bras droit à nouveau. Le démon se retourna pour le charger à nouveau. Tomioka suivit son mouvement, se plaçant juste au bord de son angle mort. Lorsque le démon s'arrêta, Giyuu abaissa son épée, tranchant le second bras du monstre. Pour un démon ses attaques étaient faibles. Le jeune homme s'avança, prêt à rendre le coup de grâce.

Mizu no Kokyu. Ichi no Kata. Minamo...

Tomioka vit le démon bougé et s'attendait à ce qu'il recule ou fonce sur lui. Mais soudain, il se décala sur le côté, prenant, de ce fait, une partie du tranchant de sa lame dans le torse. Il continua sa course et Giyuu le vit courir vers un buisson près des escaliers. Il aperçut à ce moment précis une tâche rose à travers les feuilles.

« Merde ! »

Giyuu courut après le démon, mais celui-ci avait pris trop d'avance et il n'arrivait pas à les atteindre à temps ! Pitié, pas encore !

Soudain, Nezuko sortit des fourrés au moment où le démon tendait la main et lui asséna avec force un coup de pied dans le visage. Sa forme actuelle ne lui donnait pas suffisamment de puissance pour permettre de faire sauter sa tête, mais la surprise de l’attaque suffit à donner le temps à Giyuu de se rapprocher. Cette fois-ci, il n'allait pas lui laisser d'autres occasions de nuire !

Mizu no Kokyu. Ichi no Kata. Minamo Giri.

L'épée trancha la chair comme du beurre et la tête se détacha du corps pour aller rouler plus loin. Le démon continua de crier de douleur et de les maudire jusqu’à ce que tout son corps se dissolve en poussière. Tomioka avait le souffle court ; non pas à cause du combat, mais à cause de la panique qui s'était emparé de lui au moment où il avait vu le démon sur le point de s'en prendre aux enfants. Si Nezuko n'avait pas été là, si elle avait été une enfant normale, elle serait morte.

« Tomioka-san ? »

Tanjiro sortit du buisson et le jeune homme se contrôla à peine quand il prit les deux Kamado par les épaules, face à lui, et commença à leur crier dessus.

« Qu'est-ce que vous pensiez-faire ?! Je vous avais dit de rester à l'écart, de rester caché ! Pourquoi êtes-vous venus ici ?! »

« N-Nous voulions vous aider... Je ne voulais pas rester ici et ne rien faire pendant que vous vous battiez pour nous. Je ne voulais pas être inutile et laissez les personnes que j'aime me protéger sans rien faire ! »

Giyuu savait que le jeune garçon repensait au massacre de sa famille. Qu'il s’agissait d’un traumatisme énorme et que s'il le gérait mal, cela allait rester en lui pendant de longues années… Sans doute voulait-il aider afin de se sentir moins impuissant une fois de plus. Mais il ne pouvait pas enlever la peur qu'il lui tordait le ventre en imaginant le corps de Tanjiro à la place de celui de sa sœur, allongé immobile dans une flaque de sang.

« Tu es faible... Tu es faible et rien ne changera cela à cet instant. Et les faibles n'ont pas de droit dans ce monde. Tout ce qu'ils peuvent faire, c'est demander aux forts de les protéger, ou de devenir fort eux-mêmes. Parce que personne, et surtout pas les démons, ne respecte les faibles ! C'est la réalité ! »

Giyuu se rendit que ses mots étaient sans doute un peu blessants car il vit les yeux de Tanjiro se remplir de larmes. Sûrement s’y prenait-il mal, mais vu le chemin qu'il comptait emprunter, il devait lui faire comprendre dès maintenant ce qui l'attendait. Il reprit la parole sur un ton moins dur.

« Tu peux devenir fort, Tanjiro. Tu peux être assez fort pour te protéger. Pour protéger Nezuko et la sauver. Mais cela prendra du temps. Et jusqu'à ce jour, c'est moi qui veillerais sur votre sécurité. Je t’ai promis sur les tombes de ta famille que je vous protégerais tous les deux et je tiendrais parole. Alors, j'ai besoin que tu m'écoutes, Tanjiro. Que tu fasses ce que je dise et surtout, que tu me fasses confiance ! Compris ? »

Les larmes dans les yeux du garçon redoublèrent et il éclata en sanglots, s'effondrant sur son aîné pour le prendre dans ses bras. Tomioka se statufia un instant avant de glisser la main qui était sur son épaule, sur sa tête. Nezuko les rejoignit et se blottit contre l'épaule du jeune homme, ronronnant de contentement quand il lui caressa les cheveux également. Le silence et le bruit des pleurs étaient la seule chose qui résonnait maintenant dans la clairière. Les trois restèrent ainsi un moment, juste avant le lever du soleil. Là où un toussotement insistant les fit sursauter. Giyuu se retourna, sachant qu'il aurait détecté tout individu hostile. Et en effet, il n’en était rien. Il s’agissait de son vieux maître, se tenant en haut de l'escalier, son visage dissimulé derrière un masque.

« Il serait temps de ramener la jeune démone à l'abri du soleil, Giyuu. »

Le susnommé remarqua qu'en effet, l'astre allait bientôt apparaître. Il défie son étreinte des enfants et retrouva rapidement le panier, cachant Nezuko juste avant que les premiers rayons ne se mirent à briller. Il revint vers son maître qui avait terminé d'enterrer les corps. Il dirigea Tanjiro vers les tombes et ensemble, ils rejoignirent la prière. Urukodaki-dono se releva et Giyuu en fit de même, se préparant à recevoir une sévère punition. Mais il n'eut droit qu'à un soupir, plus du genre résigné que réprobateur.

« Moi qui avais toujours cru que tu étais le plus calme et sérieux de tous mes élèves. J'ai été très surpris en recevant ta lettre, Giyuu. »

« Vous souhaitez des réponses et des explications, je suppose ? »

« En effet. Mais, je pense qu'il serait plus sage de d’abord rejoindre la maison. Les enfants semblent fatigués et tu dois avoir besoin de repos, toi aussi. »

Giyuu acquiesça, sentant la fatigue des derniers jours revenir à la surface. Il songea qu’il aurait également besoin d'un bain.

« À propos, si tu t'inquiètes pour ton corbeau, rassure-toi. Il a bien transmis ton message à Oyakata-sama, mais il était trop fatigué pour revenir à toi. Je l'ai donc laissé pour se reposer chez moi. »

« Je vois. Merci beaucoup. »

« Tu devrais en prendre un autre, celui-ci commence à être fatigué. »

Le petit groupe récupéra ses affaires et prit la route en direction du retour, le maître insistant pour prendre le sac, pendant que Giyuu se chargeait de Nezuko. L'action lui parut étrange, jusqu'à ce que son maître augmente leur rythme progressivement. Il semblait que son maître souhaitait rentrer le plus vite possible. Le jeune homme regarda Tanjiro tenir bon jusqu’à ce qui était un léger footing pour l'adolescent, mais était clairement aux dessus des possibilités de l'enfant. Tomioka attrapa le rouquin par son vêtement et le prit dans ses bras, accélérant son rythme pour rejoindre son professeur, malgré sa charge supplémentaire. Ils atteignirent la maison en début d'après-midi.

« Installe les enfants à l'intérieur. Nous parlerons après. »

Urokodaki-dono partit, sûrement en quête de nourriture pour ce soir. Giyuu déposa le panier à côté du sac et ferma la porte, plongeant la petite maison de deux pièces dans le noir.

« Nezuko, tu peux sortir. »

La petite passa d'abord ses yeux dans une fente entre le drap et le rebord du panier, avant de sortir complètement son corps, regagnant une taille normale. Avec l'aide des enfants, ils installèrent un espace de couchage dans un coin de la pièce principale, laissant le reste des effets personnels dans le sac pour l'instant. Giyuu alluma un feu dans l'espace de cuisson pour leur permettre d'y voir plus clair.

« Tomioka-san ? »

Le jeune homme se tourna vers Tanjiro, assis contre le mur, fixant ses genoux, apparemment indécis sur la marche à suivre.

« Qu'est-ce-qu’il va nous arriver maintenant ? »

Honnêtement, il n'en avait aucune idée. Mais il ne pensait pas que ce soit le genre de réponse qu'attendait l'enfant, alors il allait devoir faire de son mieux.

« Urokodaki-dono et moi allons réfléchir aux options que nous avons. Mais sache que je ne compte pas vous laisser tous seuls, si là est ta crainte. Je t'ai promis de prendre soin de toi et de t'aider à trouver un remède pour ta sœur. Et je compte bien le faire jusqu’au bout. »

Tanjiro sembla rassuré par son explication et se rapprocha pour s'installer à côté de lui devant le feu. Nezuko s'allongea de l'autre-côté, agitant ses jambes en l'air comme si elle marchait sur un plafond invisible. Le temps passa et au bout d’un moment, Nezuko commença à s'ennuyer. Giyuu la vit fouiller dans le sac un instant avant qu'elle ne revienne vers lui. Elle déposa le vieux livre de contes sur ses genoux et le regarda, les yeux grands ouverts et tremblant d'anticipation. Giyuu soupira intérieurement. De toute façon, il ne pouvait qu'attendre le retour Urodaki-dono, donc il n’avait rien de mieux à faire. Le jeune homme retira son haori pour être plus à l'aise, ainsi que ses chaussures. Nezuko devait apprécier son manteau puisqu'elle le vola aussitôt qu'il le posa derrière lui, pour le draper au-dessus de sa tête. Elle lui fit penser à une taupe pointant sa tête au-dessus de son trou. Tanjiro s'installa également de son côté, prêt à écouter l'histoire qu'il devait avoir entendu déjà des dizaines de fois.

« Il y a très longtemps, dans le royaume des cieux, vivait une princesse nommée Orihime... »

Notes:

Les commentaires sont appréciés et remerciés !

J'ai commencé à écrire un one shot pour cet histoire, je vais donc probablement le poster à côté quand il sera finis.

Chapter 3

Notes:

(See the end of the chapter for notes.)

Chapter Text

Les prochains jours ont été à la fois incroyablement occupés et horriblement calmes. Nezuko restait presque toujours dans la maison, les jours nuageux étant trop rare pour la faire sortir régulièrement. Au début, c'était le devoir de Tanjiro et Giyuu de se relayer pour passer du temps avec elle afin qu'elle ne s'ennuie pas trop. Heureusement, la jeune fille s'acclimata rapidement à la présence d'Urokodaki et les jours où le vieux maître se devait de faire la lecture augmentait. Tomioka était particulièrement heureux de se développement, car cela lui permettait de prendre soin d'entretenir la maison. Même en retirant le fait que Tomioka ne se sentait pas digne des affections de son sensei, il ne pouvait pas quitter son poste chez les Demon Slayer assez longtemps pour venir s'occuper de lui autant qu'il le voudrait.

Durant la journée, Giyuu emmenait Tanjiro avec lui pour chasser et cueillir dans la montagne. Le jeune garçon était déjà familier avec la plupart des techniques de base, donc ils en profitaient aussi pour faire travailler son nez et ses réflexes. Tanjiro était trop jeune pour suivre l'entraînement des Pourfendeurs. Du moins, c'était l'avis de Giyuu. Il avait beau être intelligent, son corps n'avait pas l'endurance requis dans leur profession. Urokodaki-sensei lui avait conseillé que les longues randonnées aideraient à augmenter ses forces, à un rythme acceptable pour un enfant de son âge. Quand les enfants s'endormaient ou étaient trop occupés à joué pour les écouter, le maître et l'élève planifiaient.

Nezuko était une menace pour les Demon Slayer. Peu importe son apparence ou le fait qu'elle était résistante à sa soif de sang. Ils ne verraient en elle que les monstres de leur cauchemar. Giyuu ne pouvait pas leur en vouloir. Dans les premiers instants de leur rencontre, tout ce qui tournait dans sa tête était l'idée de lui trancher la sienne. Le jeune homme ne regrettait pas sa décision de l'avoir épargné. Il savait que Nezuko était spéciale, et qu'elle pourrait être la solution à une guerre qui durait depuis presque un demi-siècle.

Leur discussion secrète portaient principalement sur quoi faire des Kamado. Urokodaki ne pouvait les prendre avec lui éternellement. Le jeune Tanjiro tout seul était acceptable, le vieux formateur ne rechignait jamais à prendre de nouveaux apprentis. Mais quand on rajoutait Nezuko en même temps... La jeune fille avait l'apparence d'une enfant de neuf ans, la force de deux hommes adultes, et la mentalité d'un bambin. Sa transformation avait drastiquement perturbé sa psyché et cela se ressentait dans le fait qu'elle s'accrochait à toute figure d'autorité qui lui montrait de l'affection. On pourrait même dire, dans le cas de Tomioka, qu'elle s'était attaché à lui, tel un poussin à sa mère. C'était tout à fait adorable, bien que le visage de Giyuu dans certaines situation rendait cela également très comique. Leur problème principale restait donc clair, que faire des enfants Kamado. Étonnement, la solution leur parvient de la dernière personne à qui ils s'attendaient.

La nuit était tombé depuis un moment et Nezuko avait envie de joué. Giyuu la faisait tourné autour de lui en la tenant par les bras, les rires de Nezuko se mélangeant avec ceux de son frère qui les regardait faire. Leur petit moment de joie fut coupé net par le croassement d'un corbeau. Tomioka se statufia et tourna la tête vers le volatile qui s'était posé sur le toit de la petite chaumière. Nezuko pencha la tête sur le côté avant de suivre son regard. Quand elle aperçut la créature, ses yeux s'illuminèrent et elle s'approcha en tendant les bras pour essayer de l'attraper. Le corbeau s'en allait planer au-dessus de la tête de la jeune fille, avant de se poser dessus, nullement dérangé par les balancements que faisait Nezuko pour essayer de le voir.

« Croa !!! Kamado Nezuko, Kamado Tanjiro, Tomioka Giyuu !!! Vous êtes convoquer aux QG !!! Rendez-vous au QG et attendez les ordres !!! »

Le corbeau répéta son message encore une fois avant de s'envoler, laissant une Nezuko boudeuse qui n'avait pas pu mettre les mains sur les plumes de l'animal. Giyuu sentit un poids de la taille du Mont Fuji s'installer dans sa poitrine. Sa respiration s'accélérait et il avait l'impression que ses genoux allaient le lâcher ici et maintenant. Il entendit vaguement des cris autour de lui et sentis quelque-chose autour de ses épaules, mais ce fut la gifle qui le ramena véritablement dans son corps.

« Giyuu, respire ! Tu dois respiré ! »

Le jeune homme inspira une grande bouffée d'air et la panique qui avait commencé à prendre le pas diminua. Il sentait encore la peur dans un coin primale de son cerveau, mais il pouvait déjà penser plus clairement. C'est ça, il devait penser. Réfléchir à ce qu'il devait faire maintenant.

« Giyuu. Il n'y a pas d'échappatoire. Si tu fuis, ils enverront le reste des Pilliers après vous et tu ne tiendras pas contre-eux. Tu dois y aller et prouver que Nezuko n'est pas dangereuse. »

« M-Mais... »

« Je sais, c'est impossible, mais écoute-moi, d'accord ? »

Giyuu avala une autre goulée d'air et sentit son calme naturel revenir un peu plus. Il regarda son maître et écouta son idée.

Le lendemain matin, après une bonne nuit de sommeil pour tout le monde, Tomioka et Tanjiro se mirent en marche. Nezuko dormant profondément dans son panier, sur le dos de son frère. Le quartier générale des Demon Slayer était situé à proximité d'une forêt de Glycine. Tout le terrain n'était pas entièrement recouvert, mais il y en avait assez pour repousser les démons qui seraient assez idiot pour tenter de s'approcher. Giyuu s’inquiétait néanmoins que cela pourrait avoir des effets négatifs sur Nezuko.

La première nuit où ils s’arrêtèrent, afin de faire une courte pause, Giyuu commença leur plan à lui et à son maître pour tenter de faire en sorte que Nezuko soit accepté par Oyakata-sama. La confronté à une période prolongé sans nourriture aurait été idéale, surtout quand ils avaient remarqué que Nezuko n'avait nullement besoin de manger de la chaire humaine pour survivre. Mais ils n'avaient pas cette chance et devaient donc se rabattre sur une solution plus rapide. Giyuu sortit son épée et coupa une fine ligne sur son bras.

« Tomioka-san ?! »

Le jeune homme lui fit signe de se taire, avant de se tourner vers Nezuko. La jeune fille était clairement mal-à-l'aise, oscillant entre l'inquiétude et ses instincts qui la poussaient à goutter aux liquides écarlates.

« Nezuko. Tu dois résister, Nezuko. »

Les yeux roses avaient laissé place à des pupilles fendues luisantes. De la bave s'écoulait sous son menton et des grognements animales sortaient de sa gorge. Giyuu continua de l'encourager gentiment, Tanjiro s'y mettant également, leurs efforts finissant par payer alors que Nezuko reprenait petit à petit le contrôle. C'était long et ses yeux brillaient toujours, mais elle ne semblait plus sur le point de lui déchiqueter le bras. Tomioka arrêta le sang de couler et enveloppa son bras avec un bandage. Dés que l'odeur s’atténuât enfin, Nezuko se jeta sur lui et le frappa avec ses petits poings, clairement énervé après lui. Tanjiro affichait également son visage renfrogné.

« Désolé, tous les deux. Urokodaki-sensei et moi avons pensé qu'habituer Nezuko à l'odeur et la vue du sang, serait plus facile pour défendre sa cause. »

Giyuu n'avait jamais été doué pour discuter avec les gens. Les enfants Kamado étaient une exception, mais même avec eux, ses compétences sociales n'étaient pas très élevé. Il ne serait donc pas étonné si ses deux charges commençaient subitement à le détester.

« Nous ne sommes pas en colère pour ça, Tomioka-san. Mais, s'il vous-plaît, la prochaine fois, prévenez-nous avant de faire quelque-chose pouvant vous blesser. »

Tomioka regarda le jeune garçon devant lui qui fixait toujours son bras bandé avec inquiétude. Le jeune homme n'avait jamais ressentis le même genre de préoccupation. Il savait quand il était nécessaire pour lui de soigner ses blessures, mais il n'avait jamais pris la peine de s'en inquiéter au-delà du fait que cela pourrait gêner son travail. Il était tellement faible par rapport aux autres Piliers, il ne pouvait pas ralentir uniquement parce que son corps avait dû mal à suivre le rythme.

Il sentit Nezuko s'accrocher à ses vêtements, grimpant sur son torse pour enrouler ses bras autour de son cou. Un étrange flottement se répandit dans son estomac, en même temps qu'il sentait son sang se concentrer sur son visage.

« Hola, Nezuko. Tomioka-san est très gênée, maintenant. »

La jeune fille ne s'en souciait pas et continuait de se câliner avec Giyuu comme si elle avait trouvé le meilleur oreiller du monde.

Le voyage leur prit encore deux jours avant qu'ils n'arrivent aux portes de ce qui était littéralement le village des Demon Slayer. Le soleil se couchait à l'horizon et Tomioka était sûr que le risque de croiser l'un de ses collègues était proche de zéro. Il est plus simple de partir tôt le matin, afin de couvrir plus de terrain durant le voyage. En approchant des portes, un corbeau vient flâner paresseusement au-dessus de leur tête avant de se diriger du côté est du village. Tomioka resta un instant à scruter le ciel, avant de suivre l'oiseau, entraînant Tanjiro dans son sillage. La route qu'ils suivirent était remplis de détour et de virage sec. Giyuu pouvait seulement imaginer que le corbeau, qui devait avoir été envoyé par Oyakata-sama, cherchait à leur faire éviter les autres Pourfendeurs.

Ils arrivèrent à proximité de la résidence principale, où un comité d’accueil les attendait déjà. Giyuu avait très rarement croisé le chemin de Ubuyashiki Amane-sama. Elle restait pour la plupart au chevet de son mari à veiller sur sa santé. Il savait que son amour et sa loyauté pour Oyakata-sama sont inégalé, de même que pour ses enfants.

« Bienvenue. S'il-vous-plaît, suivez-moi. »

Ils suivirent la dame à travers un chemin de pierre qui les fient passer loin des Glycines et permettait à Nezuko de ne pas souffrir. Arriver aux milieu de la terrasse déserte en pleine nuit était légèrement déroutant. Mais Tomioka commençait à croire que les prochaines années allaient être une succession de surprise à la fois mauvaises et bonnes. Il espérait juste que celle-ci tomberait du bon côté de la balance. Giyuu guida Tanjiro devant Oyakata-sama et les fient s'incliner tous les deux.

« Relevez-vous. Vous avez fait un long voyage, ne vous épuisez pas plus que nécessaire. »

Tomioka remercia son chef d'un signe de tête, avant d'aider Tanjiro à poser le panier au sol pour décharger ses épaules maltraités. Il déposa leur sac de fourniture et fit face aux yeux blancs qui avait toujours eu la capacité de voir à travers lui.

« Tomioka Giyuu. Tu as toujours été un de mes enfants les plus fidèles. Malgré les roches sur ton chemin, malgré les chutes que tu as subis. Tu as toujours gardé un cœur ouvert et miséricordieux, envers ceux que nous avons juré de protéger. Je ne suis pas étonné que la situation du jeune Kamado Tanjiro t'es interpellé, mais pourtant, je suis inquiet au sujet de sa jeune sœur. Ton corbeau m'a raconté ce qui s'est passé sur cet montagne et j'ai reçu des rapports régulier sur vos avancées depuis. Pourtant, je souhaite avoir ton avis personnel. Qu'as tu vu dans les yeux de Kamado Nezuko ? »

Tomioka prit un instant pour calmer sa respiration, détendant ses épaules et faisant face à son supérieur avec un esprit clair.

« Oyakata-sama. La première chose que j'ai vu dans ses yeux était la faim. Il est vrai que quand j'ai rencontré Nezuko, elle s'est comporté comme un démon, tout ce qu'il y a de plus bestiale. Cherchant à prendre ma vie et celle de son frère. Si son sort devait être décidé dans les premières secondes de notre rencontre, je l'aurais en effet tué. Mais Nezuko s'est montré plus forte que cela. Bien qu'ils ne soient que des enfants, la voix de son frère à réussi à faire revenir la petit part humaine qui restait à l'intérieur de Nezuko. Bien que je soit un étranger qui cherchait avant-tout à la tuer, elle s'est accroché à moi et à réussi à reconquérir sa nature humaine. Oyakata-sama, je pense que Nezuko peut nous aider à gagner la guerre. Elle n'est qu'une enfant pour l'instant. Mais je ne pense pas que cela soit juste un hasard. Il se peut que Nezuko soit le signe d'une paix possible entre les démons et les humains. »

Ubuyashiki Kagaya resta silencieux un moment, à contempler ses pensées.

« Tu sembles convaincu de ce que tu dis, Giyuu. Mais, cela n'est possible que si les démons cessent de manger les humains. »

« Nezuko le peux. Elle n'a pas besoin de manger d'être humains pour survivre. »

Le choc se répandit parmi les membres de la famille Ubuyashiki présent devant lui. En effet, c'était bien la première fois qu'un démon n'avait pas besoin de se nourrir de chair humaine pour vivre.

« Nous ne savons pas comment c'est possible. Il semble qu'elle se régénère en dormant et elle peut également manger de la nourriture humaine, bien qu'elle ne sente pas le goût des aliments. »

« Et pour sa soif de sang ? »

Au lieu de répondre, Tomioka releva une de ses manches et se tourna vers le panier, soulevant légèrement le rebord de celui-ci. La nuit était tombé, il était donc sûre de faire sortir la demi-démone. Nezuko sortit la moitié de sa tête au-dessus du rebord, se demandant ce qui se passait. Dans un mouvement rapide, Giyuu sortit sa lame et se trancha légèrement l'avant-bras, faisant couler des gouttes de sang sur le sol. Nezuko concentra son regard sur le liquide devant elle, mais après plusieurs nuit où ils avaient entraîné sa résistance, seul ses yeux changèrent d'apparence. Elle n'était pas totalement immunisé, mais elle avait assez de contrôle pour se cacher au fond du panier et évité le contact visuel.

« Ara, ara. Tomioka-kun, tu ne devrais pas te blesser ainsi, tu sais. Je pense que le jeune Kamado est assez troublé par ce que tu as fais. »

Giyuu faillit briser ses cervicales quand il se retourna pour fixer Kocho Kanae qui sortait de derrière une paire de buisson.

« Kocho-san... »

« Je t'ai dit de m'appeler Kanae. De toute-façon, il est temps de bander ta blessure. Vraiment, je pensais que tu étais plus intelligent que ça. Se blesser en chasse est une chose, mais se blesser volontairement en est une autre. Tu es presque aussi désespérant que Sanemi-kun. »

Kanae était incroyablement calme par rapport à la panique qui montait dans les veines de Tomioka. Elle s'accroupit à côté de lui, sortant un rouleau de bandage de la sacoche qu'elle avait amené avec elle. Giyuu la regarda enveloppé son bras dans un état second, presque statufié à cet instant. La jeune femme termina ses soins et se tourna vers Ubuyashiki.

« Tomioka Giyuu. J'ai pris en compte tes recommandations. J'accepte que Kamado Nezuko reste au seins des Demon Slayer. Voici mes conditions. Elle devra toujours être sous la surveillance d'au moins un Pilier. Vous devrez améliorer son contrôle de sa soif de sang. Kanae-san t'aidera pour cela. Nous ne voulons pas que tu te blesses régulièrement. De plus, après discussion avec Urokodaki Sakonji, il a été décidé que la responsabilité de Nezuko vous incomberait. Si dans le futur, Nezuko devait être amené à prendre la vie d'un innocent, elle serait tué immédiatement. Et Urokodaki Sakonji et toi devrez-vous faire seppuku. Acceptes-tu ces termes, Tomioka Giyuu ? »

Giyuu posa ses mains par-terre et s'inclina en dogeza.

« Oui. Merci pour votre clémence et votre confiance, Oyakata-sama. »

« Je te fais confiance, Giyuu. Je compte sur toi à l'avenir pour me prévenir si des changements venaient à venir. »

« Oui. »

« Ma chère Amane va t'expliquer la suite. Je vous laisse pour ce soir. »

Les deux piliers saluèrent l'Oyakata qui s'éclipsa avec ses deux filles aînés. Amane se tourna vers eux, son visage aussi neutre qu'il l'avait été durant le reste de l'entretien.

« Tomioka-san. Pour des raisons pratiques, nous aimerions que vous vous installiez définitivement dans le Domaine Aquatique. Nous savons que vous avez repoussé cela des dizaines de fois pour raisons personnels. Mais la surveillance de Nezuko-san nécessite un logement fixe et nous apprécieront de vous avoir à proximité du Domaine du Papillon également. Cela vous pose-t-il un problème ? »

« Non, Ubuyashiki-sama. »

« Alors je vais vous laisser. Passer une bonne nuit. »

Amane-sama rentra à l'intérieur, laissant juste les deux piliers et les enfants à l'extérieur. Kanae se tourna vers son collègue qui semblait de plus en plus avoir traversé un ouragan avec tous le stress qui lui avait été jeté.

« Je vais vous accompagner jusqu'au Domaine Aquatique. Ça te va, Tomioka-kun ? »

« O-Oui. »

Les deux adolescents et leurs charges descendirent de la colline par le même chemin qu'ils étaient venus. Kanae avait prit le panier vide sur son dos, permettant à Nezuko de se déplacer librement avec son frère. Le Domaine Aquatique était situé loin de la forêt de Glycine, ce qui les arrangeait idéalement. Giyuu n'y avait plus été depuis longtemps, il ne se souvenait donc plus précisément de l’agencement du bâtiment. Mais il imaginait qu'au besoin, il pourrait faire quelques-modifications dans la structure. Le plus important était de s'assurer que Nezuko serait capable de se déplacer assez librement pour ne pas trop s'ennuyer durant la journée. Ils marchèrent en silence dans les rues désertes, Tomioka étant trop lasse pour tenter un interrogatoire. Ils arrivèrent devant les portes du domaine. Giyuu sortit la clé qu'il gardait toujours avec lui et ouvrit les portes. Les enfants se précipitèrent aussitôt à l'intérieur, explorant la petite cour devant l'entrée, qui était un plus un jardin d'ornement vide qu'autre-chose de réellement fonctionnel.

« Tomioka-kun. Je vais vous laisser tranquille ce soir. Je reviendrais demain pour que nous discutions de la marche à suivre. Reposez-vous bien. Bonne nuit. »

« Bonne nuit. »

Kanae laissa le panier devant la porte et partit en direction du Domaine des Papillons. Giyuu attrapa leur bagage et ferma la porte derrière lui. Il fit entrer les enfants dans la bâtisse et partit directement en quête d'une chambre fonctionnel. Il n'avait pas la force de faire quoi ce soit d'autre que de dormir et il espérait que les enfants se calmeraient rapidement pour en faire de même. Après quelques minutes de recherche, ils trouvèrent une pièce à l'étage avec des rideaux épais. Giyuu les installa au milieu de la pièce, étalant les couvertures et utilisant des vêtements de rechange comme oreiller. Ils s'installèrent en une pile de corps mélangés sous la couverture et le haori de Giyuu. Avant que le jeune homme ne plonge dans le sommeil, il entendit Tanjiro murmuré quelque-chose à sa sœur. Si le garçon voulait discuter, c'était bien. Tomioka serait trop fatigué pour l'entendre, mais ses instincts le préviendraient si il y avait un danger autour de lui. Giyuu plongea dans le sommeil, sûre que la journée du lendemain serait tout aussi épuisante.

Notes:

Désolé pour ceux qui s'attendent à voir les couples arriver rapidement, je prends mon temps pour installer la trame d'abord. De plus, même si Giyuu et Sanemi vont certainement commencer à se rapprocher, je ne compte pas installer Tanjiro avec Kyojuro avant un bon moment. Tanjiro n'a que 10 ans, et Kyojuro, 15 ans. Il va vous falloir au moins un Time Skip avant que j'accepte de faire autre-chose que du platonique entre les deux. Les prochains chapitres vont être un peu ennuyeux, donc je vais voir si je ne vais pas accélérer la publication et ralentir quand cela deviendra plus intéressant. On verra.

Les commentaires sont toujours appréciés ! Même si vous n'avez pas aimés, c'est gentil de me dire ce qui vous dérange. Bon confinement !

Chapter 4

Notes:

(See the end of the chapter for notes.)

Chapter Text

Giyuu fut réveillé par un doigt impérieux s’enfonçant à intervalle régulier dans sa joue. Les rideaux occultant de la chambre qu'il avait choisi pour leur première nuit dans le Domaine Aquatique, avait parfaitement servis leur objectif. Le jeune homme n'avait pas dormis aussi profondément depuis longtemps. Il ouvrit les yeux pour croiser le regard de Nezuko. Giyuu se releva de sa position allongé, trouvant Tanjiro en-train de fouiller le sac pour quelques obscures raison. Tomioka n'était pas vraiment une personne du matin, alors il passât plusieurs minutes à regarder dans le vide, avant que Nezuko ne le réveille à nouveau en recommençant à le piquer avec son doigt.

« Tomioka-san ! Bonjour ! »

« B'jour... »

Tanjiro sourit et se rapprocha de son soigneur avec un reste de barre de rationnement comme petit déjeuner. Tant qu'ils n'auraient pas remplis la cuisine, c'est tout ce qu'il y avait à disposition. Giyuu mâchonna sa nourriture et sortit du lit pour commencer une journée de ménage et de rangement. Ils explorèrent le domaine, notant que la plupart des pièces étaient désespérément vide et non-utilisé depuis longtemps. Alors que le bâtiment principale était réservé au Hashira et utilisé comme logement, il y avait d'autres bâtisses, dispersés sur le terrain, de tailles variables, et reliés entre elles par des couloirs et des passerelles. Tomioka se souvient que Urokodaki-sensei lui avait dit il y a longtemps que le Domaine Aquatique était autrefois utilisé comme terrain d'entraînement pour tous les jeunes Demon Slayer qui commençaient à apprendre les techniques d'épéistes. Mais depuis la retraite de son vieux maître, et avec le fait que Giyuu ne s'était gère intéressé aux tâches d'Hashira, l'endroit était tombé à l'abandon.

Si Oyakata-sama souhaitait qu'il rouvre les dojos, il allait d'abord falloir les remettre en état. Mais la priorité restait les logements. Par sécurité, Nezuko restait dans la pièce où ils avaient dormis cette nuit. Le temps qu'ils nettoient toute la maison. Tomioka se serait inquiété de devoir mettre la jeune fille à l'écart continuellement et de la rendre triste, mais il semblerait qu'elle utilisait ce temps pour dormir profondément. Tanjiro trouva de vieux ustensiles de ménage dans un placard et ils se mirent au travail.

Les fenêtres et les portes furent ouvertes. On étendit les futon à l'extérieur. Certains avaient tellement moisis qu'ils les entassèrent au milieu de l'une des cours pour s'en débarrasser plus tard. La quantité de poussière qu'ils retirèrent au balai et au chiffon, était assez pour provoquer un nuage autour du Domaine Aquatique. La salle de bain leur prit un certains temps, mais ils finirent par en venir à bout. De même que la cuisine. Pendant que Tanjiro terminait de nettoyer le parquet avec un chiffon humide, Giyuu fut appelé à la porte d'entrée en entendant le carillon résonné.

Il enfila une vielle paire de sandale qu'ils avaient trouvé, traînant dans une boîte aux greniers. Beaucoup de choses y avait été entreposés et Giyuu les avait posé sur un coin de la terrasse, afin de pouvoir nettoyer facilement une fois qu'il aurait tout trié. Il arriva au portail d'entrée et trouva le sourire gracieux de Kocho Kanae.

« Bonjour, Tomioka-kun. C'est une belle journée pour le ménage. »

Le jeune homme lui rendit son salut, mais se demandait pourquoi la jeune femme était ici, en pleine journée. Si elle devait venir surveiller Nezuko, ne devrait-elle pas être là la nuit ?

« Comme vous venez d'arriver, j'imagine que vous n'avez rien de prévu pour le déjeuner. J'ai apporté des bento. Nous pourrions les manger en discutant. »

Giyuu y réfléchit un instant avant de lui ouvrir la porte en grand pour lui permettre de passer. Kanae sembla distraite par sa tenue, mais plus amusé que vraiment scandalisé.

« Ara, ara. Vous devriez faire attention à vos vêtements, Tomioka-kun. Les gens seront surpris s'ils voyait leur vénérable Hashira de l'Eau dans un état aussi désordonné. »

Le jeune homme baissa les yeux sur sa tenue, un peu perdu. Il avait roulé le bas de son pantalon et les manches de sa chemise pour être plus à l'aise, et supporté plus facilement les températures de ce début de printemps. Lorsque Kanae passa légèrement sa main dans ses mèches de cheveux, il remarqua finalement le montant de poussière qui s'en détacha d'un simple frôlement.

Il referma la porte derrière eux, notant que beaucoup de personnes s'étaient arrêtés devant les portes du domaine. Il conduisit Kanae dans la maison, où ils rejoignirent Tanjiro qui reprenait son souffle sur la terrasse. Le ménage les avait tellement occupé qu'ils n'avaient en effet pas remarqué l'heure qu'il était. Les bento du Hashira des Fleurs étaient délicieux et Tanjiro étant déjà habitué à la nature plus tranquille de Tomioka, ce chargea de complimenter la jeune femme pour eux deux. Lorsque les boîtes furent vides et les ventres pleins, Kanae leur demanda s'il était possible de visiter les jardins. Giyuu n'ayant pas eu le temps d'aller y jeter un coup d’œil lui-même, décida de l'accompagner. Tanjiro restant derrière pour commencer à trier les boîtes du grenier.

Le couple traversa les différentes passerelles, explorant les tréfonds du domaine qui, bien que n'étant pas aussi grand que le Domaine des Papillons, faisait une taille assez conséquente. Le résumé était que les jardins étaient un désastre. Les cours d'entraînement étaient envahis par les mauvaises herbes et les jardins ornementaux étaient en friche. Giyuu devait avouer qu'il était légèrement honteux de montrer un spectacle aussi déplorable à la première invité qu'il recevait.

« Ara, ara. Il y a beaucoup de travail ici. Faire tout cela tout seul est impossible. »

« Désolé... »

« Ara, ara. Pourquoi vous excusez-vous, Tomioka-kun ? Ce n'est pas de votre faute. Et je pense avoir une idée pour arranger votre jardin. »

Ils revinrent vers le bâtiment principale pendant que Kanae expliquait son plan à son collègue. Beaucoup des membres du Kakushi se retrouvaient sans rien faire lorsqu'il n'y avait pas de mission importante en cours. Alors au lieu de s'entraîner tous les jours sans se reposer, Kanae avait proposé d'en déléguer certain à tour de rôle pour s'occuper des terrains du Domaine Aquatique. Et si en échange, le domaine des Papillons peut utiliser certaines parcelles pour la culture de plantes médicinales, cela leur serait avantageux. Tomioka n'était pas forcément sûre que la terre de son domaine serait propice à la culture de telle plante, mais Kanae lui assura le contraire. La simple présence du bosquet de bambou qui entourait une partie de la propriété, lui disait que son idée était faisable.

Kanae s'éclipsa quelques-heures plus tard, après avoir vérifié Nezuko, qu'on avait déplacé dans une autre pièce le temps de nettoyer celle où elle se trouvait. À la fin de la journée, le bâtiment principale était de nouveau propre et habitable. Les objets du grenier avaient été soigneusement triés, et rangés. Il y avait une collection impressionnante de livre, la majorité sur les techniques de sabre et la maîtrise du souffle de l'eau. Il y en avait également sur des sujets plus généraux et même quelques romans de fiction et de poésie. Giyuu avait pris le temps de les ranger dans la bibliothèque qui n'était plus si vide désormais. Il manquait quelques meubles et un peu de décoration pour égayer l'endroit. Mais cela ressemblait déjà plus à une maison. Dés que le soleil fut coucher, Giyuu permit à Nezuko de sortir de sa chambre et lui firent visiter l'endroit. À cause de l'agencement des pièces, Nezuko serait confiner au premier étage durant la journée. L'endroit étant le plus facile à abriter du soleil. Pour la première fois depuis longtemps, les enfants Kamado et Giyuu purent profiter d'un futon entier chacun pour soit.

Le lendemain, Tomioka et Tanjiro partirent tôt pour faire leurs courses. Ils avaient besoin d'ustensiles, de fournitures de première nécessité et de nourriture. Heureusement, beaucoup de famille de Demon Slayer s'installaient à proximité pour plus de sécurité et pour rester proche de leurs membres. C'est pourquoi, même si l'organisation était techniquement secrète, cela n'avait pas empêché un petit village de grandir à proximité. Oyakata-sama lui ayant donné quelques jours de congé pour s'installer et avec les températures qui augmentaient régulièrement, Giyuu laissa son haori et sa veste d'uniforme chez eux pour être plus à l'aise. Tanjiro n'avait pas beaucoup de vêtements qui n'était pas adapté pour les températures autre que montagnarde, mais ils trouvèrent un vieux yukata dans les affaires qu'ils avaient emmené.

Le village n'était pas très grand, mais il contenait au moins le minimum d'échoppes attendu, voir même un peu plus. Ils s'arrêtèrent chez un vendeur de rue pour un petit-déjeuner tardif, avant de continuer leur chemin. Leur premier arrêt fut chez le tailleur. Tanjiro avait pensé à prendre les mesures de Nezuko avant de partir, sachant que s'ils voulaient prendre des kimonos pour sa jeune sœur, cela devrait se faire sans sa présence. Giyuu n'avait pas l'habitude d'acheter des vêtements, portant presque quotidiennement le même uniforme reprisé. Mais il accepta l'argument de Tanjiro qu'il devrait pouvoir enfiler une tenue plus confortable dans ses rares jours de repos. Ce fut le jeune garçon qui s'occupa du choix des tissus, de la coupe, et autres petit détails techniques. Il n'y avait pas à nier qu'il avait beaucoup plus d'expérience dans ce domaine que son aîné. Le seul moment où Giyuu intervient réellement pour négocier, fut lorsqu'il demanda aux vendeurs s'ils reprenaient de vieux futons pour des chutes de tissus. Le propriétaire et Tomioka discutèrent un instant avant qu'ils parviennent à un accord. Les employés du magasin passeraient dans l'après-midi chercher les futon abîmés. On leur demanda de revenir dans 4 jours pour récupérer leur commande de vêtement et ils partirent.

Leurs ustensiles de cuisines étaient encore en bon état, mais tout ce qui était en bois avait pourris avec l'humidité. Ils trouvèrent une boutique vendant ce genres de choses et firent le plein. Ils y trouvèrent également du savon, des serviettes et des peignes. Tomioka se sentit légèrement insulté en entendant le soupir de son jeune compagnon. Il est vrai que le jeune homme n'avait pas pour habitude de prendre le temps de s'occuper de ses cheveux. Tanjiro avait faillit faire une syncope lorsqu'il avait compris au bout de seulement deux jours de voyage, que Giyuu ne prenait même pas la peine de mettre un peigne avec ses affaires de voyage. Autant dire que ce soir allait être douloureux pour la crinière du brun.

Les deux mâles se dirigèrent ensuite vers le marché. Refaire les réserves de nourriture étant une priorité. Heureusement, ils n'avait pas fait beaucoup d'achat aux boutique précédentes et pouvaient se permettre de prendre en grande quantité. Même s'ils devront quand même revenir un autre jour pour plus de course. Giyuu inspectait une carotte au hasard, se demandant comment il devrait cuisiner cela pour que ce soit mangeable. Ses compétences culinaires n'avaient jamais été les meilleurs. Il avait plus de chance de tuer quelqu'un avec sa nourriture que de faire un plat correcte. Mais il semblerait qu'il allait devoir si mettre sérieusement.

« Ala ! Si ce n'est pas Tomioka-san ! »

Le grand cris qui surgit au milieu de l'allée alerta tous les passants et fit se tendre le jeune homme sus-mentionnée, manquant d'écraser le pauvre légume dans sa poigne. Giyuu se retourna et trouva le seul et unique Rengoku Kyoujurou devant lui. Giyuu nota la présence d'un enfant qui lui était incroyablement similaire derrière lui. Bien qu'il ne pense pas avoir déjà vu Rengoku avec une expression aussi apeuré, les rares fois où il l'avait croisé.

Le Hashira de la Flamme actuel, Rengoku Shinjuro, se faisant vieux, il n'était pas rare de voir son Tsukugo et héritier, prendre sa place dans ses fonctions de Pilier. Notamment durant les réunions bi-hebdomadaires. Bien que Tomioka était souvent absent dû au fait qu'il oubliait régulièrement les dates des dites réunions, il avait réussit à y assister suffisamment pour faire la connaissance du bruyant épéistes.

Les premières fois avaient été compliqués, majoritairement dû aux capacités sociales, quasi-inexistante, de Tomioka. Il avait fallut l'aide de Kanae pour briser le mur métaphorique qui séparait habituellement Giyuu dû reste de ses pairs. Kyoujurou s'était alors donner pour mission de toujours saluer le Pilier de l'Eau dés qu'il l'apercevait. Leur relation n'était pas au stade amicale, mais il se connaissait assez pour se considérer comme plus que des connaissances risquant leur vie pour un même but.

Et il semblerait que les récents événements les amèneraient à partager encore plus de points communs.

« Bonne journée, Tomioka-san ! C'est vraiment une surprise de te croiser ici ! Tu viens faire tes courses ? »

« Oui. »

Le volume de la voix de Rengoku était difficile à supporter certains jours. Mais il était aussi l'un des rares à ne pas se vexer de ses réponses laconiques.

« Tu as pris une grande quantité, ma fois ! Tu organises un banquet ? »

L'idée même que le Pilier de l'Eau puisse se tenir en présence d'assez de monde pour parler de banquet était risible.

« Nous refaisons les réserves du Domaine. »

Rengoku pencha la tête sur le côté, troublé par la phrase.

« Nous ? »

Tanjiro s'agita derrière le corps de Tomioka et passa sa tête curieusement pour mieux voir qui était son interlocuteur. Donnant en même temps la réponse à la question qu'il venait de poser. Pourtant, le futur Hashira de la Flamme resta statufié un moment. Ses yeux étaient comme fixé sur le jeune garçon légèrement plus âgé que son frère, comme un requin sur un morceau de viande.

« Tomioka-san, pardonne-moi ! Je ne savais pas que tu avais été honoré avec un héritier ! Toute mes félicitations ! »

Giyuu pencha la tête sur le côté, l'expression de perplexité sur son visage, étrangement comique dans cet situation. Tanjiro prit une couleur rouge vif en entendant les mots de l'homme, et commença à babiller sans s'arrêter.

« N-Non, ce n'est pas ça ! Tomioka-san n'est pas mon père ! Il est mon... ! »

Tanjiro se calma rapidement car lui-même ne savait pas comment appeler le jeune homme devant lui. Rengoku s'était calmé et attendait patiemment la fin d'une phrase qui ne semblait pas venir. Ce fut le concerné qui résolut finalement le problème.

« Tanjiro est mon petit-frère. Lui et sa sœur ont subis une attaque de démon. Toute leur famille à été tué. J'ai été trop lent pour les sauver. Je prend soin d'eux à partir de maintenant. »

Le jeune Kamado voulait rectifier que ce n'était pas vrai. Que même si Tomioka-san avait été plus rapide, il n'aurait pas peu les protéger de l'homme qui avait massacré sa famille. Si ce qu'Urokodaki-san avait dit sur ce Kibutsuji Muzan était vrai. Tomioka-san serait seulement mort à l'heure qu'il est et les derniers Kamado auraient été abandonnés seul dans la nature.

Rengoku nota le regard contrit du jeune garçon et décida que bien qu'il semblait y avoir plus à cet histoire que son collègue-ami ne lui disait, il resterait silencieux pour cet fois.

« Cela semble une histoire intéressante ! Je te souhaite bon courage, Tomioka-san ! Si tu as besoin d'aide avec quoi que ce soit, je serai là ! »

« Merci. »

« Au fait, j'avais remarqué que tu regardais les produits avant. Tomioka-san, sais-tu faire les courses ? »

La remarqua piqua aussi dure que le venin du Tsukugo de Kanae-san.

« Désolé. C'était un peu dure. Veux-tu que nous fassions nos courses ensemble ? Ce sera plus simple pour toi d'apprendre les astuces maintenant, que par des essais-erreurs. »

Tomioka accepta rapidement, heureux de ne pas perdre de l'argent en achetant des produits qui seront immangeable le lendemain. Ils déambulèrent entre les étales, s'arrêtant de temps en temps pour que Rengoku puisse expliquer tel-chose ou tel-fait à retenir pour de futurs emplettes. Sa mère s'était malheureusement éteinte il y a très longtemps, le jeune homme avait donc pris la charge de s'occuper de la maisonnée. Chose qu'il semblait se préparer à léguer à son jeune frère qu'il lui avait présenté. Ses futurs devoirs d'Hashira ne permettraient pas à Rengoku de s'occuper de sa famille comme avant. Alors, il devait préparer le jeune Senjuro à prendre sa suite. Giyuu trouvait que le garçon semblait bien jeune et fragile pour s'occuper seul d'une maison. Surtout que Rengoku Shinjuro n'était pas réputé pour son sang-froid.

Les deux enfants s'étaient fait hypnotisé par un étal de bonbon et le petit groupe s'installa près de la rivière pour faire une pause.

« Donc, vous vous êtes installé au Domaine Aquatique. Certains des soldats discutaient à propos de l'animation dans la quartier Ouest. C'était donc vous. Le ménage n'a pas été trop dur ? »

« Les dojos restent encore à nettoyer. Et il faut s'occuper des jardins aussi. Kocho-san à proposé d'envoyer des Kakushi pour s'en occuper. »

« C'est gentil de sa part. Mais, n'aurais-tu pas besoin d'aide pour le reste. Je viens de revenir d'une mission ! Je ne serais pas renvoyé avant plusieurs jours. Veux-tu que je viennes demain pour t'aider ? »

« Non. »

La réponse était courte et net. Même si Kyoujurou était habitué aux manières de son collègue, la déclaration le perça comme une flèche en plein cœur. Tanjiro qui dégustait encore sa pâtisserie, fit de grand signe silencieux à son aîné pour lui faire comprendre de continuer sa déclaration.

« Je veux dire...Je ne veux pas te déranger. C'est parce que je ne me suis pas occupé du domaine depuis que je suis devenue un Hashira, qu'il se trouve dans cet état. J'ai déjà dû demander de l'aide à Tanjiro alors qu'il ne devrait pas s'occuper de réparer mes erreurs. Je te remercie, Rengoku-san, mais je vais me débrouiller par moi-même. »

Giyuu se pencha en avant pour remercier son cadet, manquant le sourire déterminé sur le visage de celui-ci. Ce ne fut pas le cas de Tanjiro qui se demandât un instant ce que préparait cet étrange homme aux cheveux de flammes.

Notes:

Salut ! Donc on introduit Kyoujurou aujourd'hui ! Le "futur" Hashira de la Flamme. J'ai essayé de faire en sorte de garder la chronologie du canon, mais comme je n'ai pas trouver d'infos sur l'ordre d'intronisation des Piliers, j'y vais au juger. Je sais que Giyuu était l'un des plus anciens au moment du canon. J'imagine qu'Himejima-san devait déjà être un Piliers vu son âge. Peut-être Uzui également, vu qu'il avait déjà 18 ans. Le reste devrait prendre ses fonctions au fur et à mesure.

J'espère que vous avez apprécier ce chapitre. Comme toujours, laissez un commentaire. Même petit, juste pour dire que vous avez aimé, ça me ferait très plaisir.

Et j'ai reçu un mot de mon patron, mon confinement s'arrêterait le 13 Mai, date où je reprendrai le boulot. C'est encore loin et il y a du temps pour que ça change, mais je préviens quand même pour dire que je vais sûrement ralentir autour de cette période. Mais bon, après 2 mois à rester cloîtré chez soit, ça fait quand même du bien de pouvoir enfin sortir.

Chapter 5

Notes:

(See the end of the chapter for notes.)

Chapter Text

La journée de shopping s'était terminé rapidement et Giyuu était plus qu'heureux de trouver leur maison pleine et ressemblant enfin à un foyer fonctionnel. Le bain avait été une expérience intéressante. Ils s'étaient d'abord rendus compte que depuis que Nezuko avait régressé mentalement de quelques années, elle n'était plus capable de se laver toute-seule. Giyuu avait été pour le moins gêner de devoir s'occuper de la toilette de la jeune fille. Mais l'attitude enfantine de Nezuko lui rappelait de vieux souvenirs profondément enfouis. Il se demandait si sa sœur avait eu les mêmes pensées quand elle lui faisait prendre son bain.

L'épreuve la plus dur venait du fait que les enfants s'étaient mis en tête de dresser sa crinière noirâtre, une fois qu'ils s'étaient séché et avaient enfilé leur vêtement de nuit. Tanjirou avait réussis à garder une main légère et à éviter de trop buter sur les nœuds. Mais ça n'avait pas été le cas de sa sœur qui avait arraché quelques bruns en voulant imiter son aîné. Giyuu s'occupa de consoler une Nezuko boudeuse, pendant que Tanjiro terminait de dénouer sa chevelure.

Tomioka commençait à s'habituer à la vie avec ses deux protégés. Chasser les démons tout seul sur les routes, était généralement plus agréable pour lui que de s'entourer de personne qui ne saurait pas s'adapter à son caractère particulier. Mais le doux confort d'une vie domestique était un rêve qu'il avait oublié il y a longtemps. Il espérait que Sabito était fière de lui. C'était son rêve de s'installer au Domaine et de former la prochaine génération de Demon Slayer. Peut-être que de cette façon, il se sentira un peu plus digne d'être un Hashira.

Le lendemain matin arriva plus vite que prévu et Giyuu était tout sauf enjoué à l'idée de quitter son lit. La douceur de la couverture et de l'oreiller le plongeait dans une béatitude qu'il n'avait pas eut depuis longtemps. Il entendit la porte s'ouvrir et des petits pas s'approcher de son lit.

« Tomioka-san, c'est le matin. »

« Je ne veux pas... »

Giyuu resta sourd aux cajoleries de Tanjirou et continua sa tentative d'étouffement dans les plis de son oreiller. Il entendit vaguement quelqu'un d'autre se diriger vers lui et s'arrêter à côté de son matelas. L'air froid s’engouffra d'un coup et il rétracta automatiquement ses pieds loin de l'ouverture béante où se trouvait auparavant sa couverture. Le tissu fut rapidement remis en place, mais le corps étranger qui s'était faufilé dans son cocon était difficile à manquer. Surtout quand il collait ses petits pieds froids contre son mollet. Il sentit quelque-chose butter contre son bras, avant de réussir à se faufiler en se glissant sous son torse. Giyuu baissa les yeux sur une vadrouille de cheveux noir et deux yeux roses qui le fixaient avec un grand sourire.

« Bonjour, Nezuko... »

La jeune fille battit joyeusement des pieds, amenant toujours plus d'air frais sous la couverture. Giyuu finit enfin par se résigner et sortit du lit. Tanjirou était redescendut au rez-de-chaussée pour préparer le petit-déjeuner, laissant à Tomioka le temps de se préparer. La tâche se révéla plus ardue alors que Nezuko s'accrochait à lui plus chèrement qu'une sangsue. Il réussit à enfiler ses vêtements et prépara également la demi-démone avec un yukata léger. Ils descendirent en bas, où Tanjirou avait pris soin d'occulter tous les fenêtres pour ne pas blesser sa sœur.

Le petit-déjeuner était traditionnel et même légèrement maigre comparé à ce que Giyuu avait l'habitude. Le jeune homme se rappela alors que venant d'une famille pauvre, les Kamado ne devait pas avoir l'habitude du même confort que Giyuu bénéficiait en sa qualité de Demon Slayer. Il n'était pas sûre de la façon dont il allait s'y prendre, peut-être devrait-il demander à Kanae ce qu'elle ferait à sa place. La jeune femme devait avoir beaucoup d'expérience avec les enfants. Au moins plus que lui.

« Tomioka-san. Qu'avez-vous prévu aujourd'hui ? »

« Je vais inspecter les dojos et voir combien de temps cela me prendrait à les nettoyer. »

« Il y en a beaucoup, non ? »

« Le Domaine compte trois salles d'entraînements et deux terrains en extérieur. Il y a également une petit cour derrière la maison qui est traditionnellement réservé au Hashira. Le Domaine Aquatique à toujours était plus grand que les autres, car il accueillait l'entraînement des nouvelles recrues. »

« Mais il était vide à notre arrivé. »

« Urokodaki-sensei s'est retiré il y a longtemps, et... »

Tomioka se stoppa un instant, honteux d'avouer qu'il avait abandonner ses fonctions, en espérant que Oyakata-sama verrait la réalité et lui retirerait sa position pour quelqu'un de plus compétent et de plus apte à cet place. Il avait depuis longtemps compris que son attitude enfantine ne changerait rien, mais il était déjà trop tard à ces yeux pour tenter de récupérer une quelconque crédibilité aux yeux du reste du corps des Demon Slayer.

« Donc, vous comptez rouvrir les dojos ? »

Tanjirou était étrangement extatique à l'idée, mais Giyuu ne l'était pas.

« Même si je réussissais à les remettre en état, je doute que qui que ce soit souhaite venir s'entraîner ici. La plupart des utilisateur de Breath of Water se sont tournés vers les autres Hashira pour leur entraînement, ils ne voudront pas changer leurs habitudes juste parce que... »

Des coups résonnèrent à la porte d'entrée, coupant Giyuu dans sa phrase alors que Nezuko pointait la tête en direction du son. Le jeune homme lui ordonna de retourner dans sa chambre et partit voir qui cela pouvait être.

Il s'attendait à la venue de Kanae, bien qu'il pensait ne la voir que dans encore un ou deux jours. Mais le véritable escadron de jeunes épéistes qui l'accompagnait était une vrai surprise. Giyuu sentit la panique monté en lui alors qu'il craignait que les informations sur Nezuko aient déjà filtré. Si autant de gens étaient venus pour sa tête, alors Tomioka n'était pas sûr d'avoir la force de tous les repoussé, le temps d'attraper les Kamado pour fuir.

« Ohayo, Tomioka-kun. C'est une belle journée qui s'annonce. »

« O-Oui... »

« J'étais venus pour pouvoir discuter des futurs travaux dans votre jardins, et je suis tombé sur ces jeunes. Apparemment, ils souhaitent vous adresser une requête. »

La voix douce de Kochou calma légèrement ses nerfs, mais ne fit rien pour faire disparaître l'adrénaline qui circulait dans ses veines. Ses muscles étaient tendus au point que le moindre choc pourrait le faire éclater. La mer d'uniforme noir se répendait des deux côtés de la rue, ne laissant aucune échappatoire et, s'il y en avait à cet heure matinale, bloquant toute circulation. Il entendit un grand cris résonner devant lui avant que les épéistes s'inclinent tous comme un seul homme. La soudaineté du geste surprit Giyuu qui expérimenta un mini-choc, perdant complètement toute connections avec la monde réelle. Lorsqu'il revient à lui, la rue était silencieuse et les cadets ne s'étaient toujours par relevé.

Voyant son état, Kanae s'approcha calmement de lui et lui glissa quelques douces paroles à l'oreille.

« Il demande à pouvoir reprendre leur entraînement ici. Et si tu accepterais de les diriger. »

Giyuu n'était pas encore remis de sa crise de nerfs et sortis la première chose qui lui vient à l'esprit.

« Mais je n'ai pas encore nettoyer les dojos. »

« Ce n'est pas un problème, Hashira-sama ! Nous allons nous en occuper ! »

Giyuu se fit gentiment pousser sur le côté, regardant la minuscule armée se propager dans son Domaine et se diriger vers les bâtiments précédemment à l'abandon. Lorsque la vague fut passé, il jeta un regard blanc à Kanae qui lui offrit seulement un sourire avant de le traîner derrière elle en direction de sa maison.

Ils trouvèrent Tanjirou en-train d'espionner les épéistes qui s'affairaient sur les passerelles. Le jeune garçon se rétracta rapidement en voyant leur invité et la saluât proprement. Ses mains tordaient nerveusement son haori à carreaux et on pouvait lire le doute et la peur sur son visage à des kilomètres.

« Ohayo, Kamado-kun. Je suis venue pour discuter des arrangements du jardin avec Tomioka-kun. J'espère que je ne dérange pas ? »

« Ah, non ! Je vais vous apporter du thé. »

Tanjirou s'éclipsa dans la cuisine pour préparer du thé et des collations. Giyuu ouvrit les portes menant sur le jardin, regardant comment les jeunes hommes et femmes s'organisaient. Lui et Kanae s'installèrent à table, commençant à étudier les plans du jardins pour voir de quel façon ils allaient pouvoir gérer le chantier. Tanjirou les écouta un instant, avant de rejoindre les Demon Slayer au nettoyage.

Giyuu se sentit se détendre à mesure que la matinée s'écoulait. Le capharnaüm de plusieurs dizaines de personnes travaillant de concert était plus rassurant, que l'horrible silence angoissant qui les entourait depuis leur arrivée. La présence apaisante de Kanae lui évitait de se concentrer sur les multiples sources d'angoisses qui semblait l'encercler de part et d'autre. Cet étrange sentiment de chaleur qui le prenait, lui rappelait la maison de son professeur. Cela lui rappelait un temps où les jours étaient plus simples et plus heureux.

Tomioka sortit de son état de béatitude en voyant Tanjiro se précipiter vers l'entrée. Il avait été tellement occupé à discuter avec Kanae, qu'il n'avait pas entendu l'arriver d'autres invités. Il semblerait que les épéistes avaient également bien avancé dans le nettoyage des bâtiments. Certains avaient même entrepris de commencer à nettoyer les cours d’entraînements et les jardins.

« Tomioka-san ! Il y a quelqu'un qui voudrait vous parler ! »

Giyuu s'excusa auprès de Kanae, avant de rejoindre sa charge. Il le trouva dans une discussion avec Kyoujurou-san, bien que le jeune garçon semblait légèrement nerveux. Son arrivée permit à Tanjirou de s'échapper poliment pour venir se cacher à ses côtés.

« Bonjour, Rengoku-san. »

« Bonjour, Tomioka-san ! Navré de te déranger aussi abruptement. Plusieurs personnes et moi-même souhaitions te souhaiter un bon retour. Alors, nous avons organisé un pique-nique ! »

En quelques-secondes, Giyuu fut kidnapper et convié à ce qui ressemblait plus à un banquet extérieur, dans son propre jardin. Vu la façon dont les utilisateurs de Breath of Water déjà présents s'organisèrent rapidement avec les nouveaux intrus, Giyuu suspectait une collaborations. Le sourire complice que lui donna Kanae en lui apportant un verre de jus était la seule preuve supplémentaire qui lui manquait.

Les foules avaient tendance à le rendre nerveux, le faisant se sentir oppressé. Et ses compétences sociales quasi-inexistante, ne le rendait pas mieux. Mais ici, il se sentait un peu mieux que d'habitude. Peut-être parce qu'il n'avait pas à se forcer. Que s'était s'il restait juste ici, à écouter les gens. Des choses comme ça, lui faisait se demander pourquoi il n'était pas rentré plus tôt.

Tanjirou profita d'une accalmie dans les discussions autour de lui pour s'éclipser. Il avait remarqué que Tomioka-san s'était finalement détendue avec ses collègues. Le jeune homme d'ordinaire si stressé, avait semblé se détendre petit à petit. Tanjirou ne connaissait pas grand-chose à propos de son sauveur. Il savait que c'était une personne très gentille. Qu'il s’inquiétait beaucoup pour eux, qu'il voulait qu'ils soient heureux. Il savait aussi que Tomioka-san n'était pas à l'aise avec les gens. Qu'il avait beaucoup de mal à discuter avec les autres.

Tanjirou savait qu'il avait beaucoup de chose à apprendre sur sa nouvelle vie, et sur la personne qui les avait recueillit. Mais il pensait que si le reste ressemble aux jours qu'ils viennent de passer. Alors ce n'est pas une mauvaise vie.

Le jeune garçon s'était entre-temps faufiler dans la maison et avait rejoint la chambre de sa sœur. Nezuko s'était endormis sur son lit, la couverture repoussé en tas et l'oreiller envolé à l'autre-bout de la pièce. Tanjirou soupira devant les pitreries de sa sœur et s’affairât à ranger la chambre aussi silencieusement que possible.

Nezuko avait beaucoup changé depuis sa transformation. Mais en même temps, elle était juste redevenu la petite fille que Tanjirou avait une fois connu. Peut-être qu'avec le temps, elle redeviendrait finalement elle-même.

Tanjirou vérifia la chambre une dernière fois avant la quitter sur un « bonne nuit » silencieux. Il referma doucement la porte et se tourna pour partir, quand ses yeux tombèrent sur un uniforme noir. La carrure du torse était trop grand pour être Tomioka-san.

« Kamado-kun, qu'est-ce que tu faisais ? »

Notes:

Salut à tous ! D'abord désolé pour la petite frayeur. J'ai eu plusieurs petites choses à faire aujourd'hui et j'ai presque oublié de poster le chapitre. C'est d'ailleurs un chapitre plus court que les autres, car je n'avais plus d'inspiration pour continuer ce chapitre et je ne voulais pas me forcer au risque de me dégoutter.

Merci pour les commentaires ! Ça me fait chaud au cœur de les lire et tout autant lorsque je vois que vous avez laissé des kudos. I love you ! Thank you very much !

J'espère que ce chapitre vous aura plût également. Si vous avez un petit mot à faire passer ou une question, dites-le moi. Je ferais en sorte de vous répondre rapidement. Bisous !