Chapter Text
Dean remettait de l'ordre dans les papiers étalés sur son bureau lorsque le cinquième client de la journée entra dans son cabinet. Dean jeta un œil discret à son agenda et se leva pour saluer le nouvel arrivant, un certain Gabriel Novak normalement, lorsqu'un autre homme franchit la porte. Rien qu'un homme un peu perdu, dans son trench-coat trop grand, avec ses yeux trop bleus et ses cheveux en bataille. Et le cœur de Dean s'arrêta brusquement. Puis s'emballa comme un fou. Dean se mordit la lèvre et leurs regards se croisèrent. Misère, il était foutu…
Il devait avoir l'air d'un idiot, planté comme un radis derrière son bureau, le visage tout rouge et la bouche entrouverte, à fixer l'homme à l'imper. Ce dernier pencha légèrement la tête sur le côté, avec la mine perplexe la plus adorable qu'il soit. Et Dean se sentit tomber à nouveau.
Un rire retentit. Mince, l'autre client. Ou un simple accompagnateur ? Dean ne savait même plus. Il cligna des yeux et se passa une main sur le visage, pour se donner une contenance et se remettre un peu les idées en place. Le plus petit des deux hommes, celui qui avait ri, lui tendit la main.
– Gabriel Novak ! Enchanté !
Dean la serra mécaniquement et se présenta à son tour. Ses yeux s'égaraient déjà de nouveau sur l'autre homme, qui s'approcha et attrapa gauchement la main qu'il lui tendit. Le bel inconnu avait une main légèrement rugueuse, à peine moite, avec de longs doigts qui semblaient hésiter à le serrer, un peu malhabiles. C'est à contre-cœur que Dean la lâcha. L'homme lui adressa un petit sourire embarrassé. Ils ne s'étaient pas quittés des yeux. Puis il parla.
– Castiel Novak.
Sa voix grave arracha quelques frissons au dentiste. Puis les deux petits mots firent leur chemin jusqu'à son cerveau. Novak… Comme Gabriel… Un frère ? Un cousin ? Ou pire, un mari ? Douche froide. Dean déglutit et retourna derrière son bureau, rempart contre les émotions que ce Castiel lui inspirait. Maintenant qu'il y songeait, Dean remarquait soudain les regards protecteurs de Gabriel, ainsi que le petit rictus qu'il lui adressait. Le dentiste détourna honteusement les yeux des deux hommes et se racla la gorge.
Bien… D'abord, faire un bilan médical… Dean sortait nerveusement les papiers à remplir en essayant d'ignorer le regard de Castiel qui pesait sur lui. Gabriel était le client et Castiel l'accompagnait. C'était logique, ça arrivait très souvent. Personne n'aimait faire face au dentiste tout seul. Et leur relation ne le regardait aucunement. Il ne voulait pas savoir. L'ignorance est la paix de la vie, disait-on ! (Encore une phrase que Sam avait dû lui sortir… ça lui ressemblait bien)
Formulaire à remplir devant lui, stylo à la main, Dean osa enfin relever les yeux sur le… couple, et découvrit que Gabriel souriait jusqu'aux oreilles. Le dentiste inspira et ignora au mieux l'air inquiet de Castiel.
– Au fait, Docteur, Castiel est mon petit frère. Ce petit chenapan a oublié de le préciser, perdu dans vos beaux yeux… Il m'accompagne parce qu'il a peur que vous me traitiez mal !
Petit frère ! C'était merveilleux ! Mais le sourire béat de Dean s'effaça en entendant la fin de la phrase. Il fronça les sourcils, mais Gabriel reprenait déjà, d'un air faussement nonchalant.
– C'est juste que le dernier dentiste que j'ai eu n'était pas des plus délicats. Un peu réticent à anesthésier, à vrai dire, et Cassou en a gardé quelques mauvais souvenirs.
– Il t'a dévitalisé une dent sans anesthésie ! Je t'ai entendu hurler depuis la salle d'attente ! Ce type est un vrai sadique, oui !
– Hm, par hasard… Ce ne serait pas le docteur Modeus ? Lucas Modeus ? intervint Dean, alarmé par ces révélations.
Castiel se tourna d'un bloc vers lui, partagé entre le doute et la fureur.
– Oui, absolument, c'est lui ! Vous le connaissez ?
– Connaître est un bien grand mot. Disons que c'est de notoriété publique dans notre profession que ce gars-là est un connard fini. D'ailleurs je ne compte plus le nombre de patients traumatisés que j'ai récupérés de chez lui !
Castiel sembla soulagé. Gabriel également, bien qu'il le montra moins.
– Mais ne vous en faites pas, mes méthodes n'ont rien à voir avec les siennes. Chez moi si vous avez la moindre gêne ou appréhension, je vous anesthésie sans aucun problème.
Castiel lui adressa un sourire soulagé qui lui réchauffa le cœur, puis ils attaquèrent les formalités administratives.
ooo
Gabriel était allongé sur le fauteuil d'auscultation et s'agrippait aux accoudoirs comme si sa vie en dépendait. Dean, qui n'avait pas encore commencé l'inspection de ses dents, retint un petit soupir désolé et lança un regard impuissant à Castiel. Ce dernier avait tiré sa chaise juste à côté du fauteuil et posa sa main sur l'avant-bras de son frère.
– Gab, tout va bien. Il ne va rien toucher, il regarde juste.
Gabriel grimaça, la bouche obstinément fermée. Ses larmes contenues reflétaient la lumière de la lampe au dessus de lui. Il était terrifié, de toute évidence. Cas lui caressa doucement la main en lui murmurant des paroles réconfortantes. Dean détourna pudiquement le regard. Le spectacle lui serrait le cœur.
À force de tendresse et d'un certain temps d'accommodation, Gabriel finit par desserrer les mâchoires. Dean inspecta sa dentition avec une douceur redoublée, en évitant tout mouvement brusque et sans effleurer la moindre dent, comme convenu. Puis il retira ses outils de sa bouche et adressa aux deux frères un petit sourire rassurant.
– C'est une très belle dentition, aucun problème majeur. J'ai juste repéré quatre légères caries…
Gabriel sursauta violemment et gémit, la bouche de nouveau hermétiquement close. Dean se passa une main dans la nuque. Ça ne s'annonçait pas de tout repos. Il jeta un coup d'œil à l'horloge et sourit avec soulagement.
– Mais pas de panique, ce sera pour une prochaine fois ! Vous pouvez descendre du fauteuil et vous rhabiller.
Gabriel bondit littéralement du fauteuil et avait déjà renfilé veste et chaussures lorsque Dean atteignit son bureau. Il avait même repris son sourire conspirateur en voyant Castiel faire face au dentiste pour régler la séance.
La délicate partie d'auscultation étant terminée, l'esprit de Dean s'était empressé de s'égarer de nouveau vers Castiel. Dean se fit violence pour rester le plus professionnel possible. Et éviter de se noyer dans les yeux – ô si envoûtants – de Castiel, qui n'avait pas cessé de l'observer de toute la séance, ou encore de rougir lorsqu'il effleurait ses doigts en lui rendant sa carte vitale, par exemple. Le dentiste fut néanmoins très heureux de voir que son trouble était partagé, et que les joues de l'homme rosissaient adorablement à chaque fois qu'il prononçait son nom (et Dieu savait qu'il ne s'en privait pas). À tel point que Gabriel, qui les observait en avec un sourire grandissant, finit par éclater de rire et menaça d'en tomber de sa chaise.
Dean se détourna vivement et fit mine de consulter son ordinateur, les oreilles rouge vif. Il ne voyait pas ce qu'il y avait de risible dans le fait de caser quatre fois le nom « Castiel » dans une phrase… Le susnommé balança d'ailleurs une calotte bien sentie derrière le crâne du plaisantin.
– Ça va ! Il drague avec la subtilité d'un bulldozer, j'ai le droit d'en rire un peu, non ?
Le-dit bulldozer tendit à Castiel la facture, impassible. Castiel lui adressa un sourire d'excuse que Dean ignora.
– Pour les caries (les rires de Gabriel cessèrent brusquement… vengeance !), je pense qu'il faudra deux séances pour tout traiter. J'ai un créneau dans une semaine, le jeudi 9. Est-ce que ça vous irait ?
Castiel consulta son agenda. Manifestement, il semblait en charge de toute la logistique. Son grand frère n'avait pas la maturité nécessaire, sans doute… Dean eut un petit rictus à cette pensée. Le bulldozer avait la rancœur tenace.
Le rendez-vous fut convenu la semaine suivante et le dentiste salua les deux frères. Il ne manqua pas de fusiller Gabriel du regard (qui lui rendit un sourire éclatant) et osa laisser traîner ses doigts un peu plus longtemps que nécessaire sur la main de Castiel. Les deux hommes s'échangèrent un long regard avant que Gabriel, cet emmerdeur de première classe, ne pousse son frère par la porte, en clamant haut et fort qu'il méritait des bonbons pour avoir survécu à cette demi-heure traumatisante. Dean roula des yeux et referma la porte le sourire aux lèvres. Dans une semaine il reverrait Castiel.
ooo
Jamais une semaine ne lui avait paru si longue. Si au début, Dean avait fait comme si de rien n'était, allant retrouver Benny au Roadhouse autour d'une bière et tentant de draguer tout ce qui bougeait, il avait rapidement remarqué que Castiel avait, derrière son air angélique, bel et bien tout chamboulé. Dean se retournait désormais sur chaque homme en manteau long, se prenait à rêvasser à un regard bleu beaucoup trop intense au travail, commençait à se questionner sur ce que Castiel pouvait bien aimer, ce qu'il faisait dans sa vie, s'il était célibataire, ou marié avec des enfants… Mais le bouleversement le plus dramatique, ce fut le fait que Dean Winchester, LE Dean Winchester, celui qui sortait du Roadhouse chaque soir avec une fille différente, le célibataire que personne n'avait su capturé, le Dom Juan incontesté, Grand Tombeur de ces dames… n'arrivait plus à draguer.
La première nuit qu'il avait passé seul dans son lit l'avait littéralement rendu malade. Il avait pourtant essayé de draguer toute la soirée, des heures durant, auprès d'au moins cinq filles différentes. Mais à chaque fois ça se produisait. Dès qu'il tentait une approche un peu plus osée, une main sur la cuisse, un baiser dans le cou, une caresse sur la joue, il l'entendait. « Dean… ». Sa voix rauque qui l'appelait, comme pour le dissuader. Et si cette voix n'était pas suffisante, c'était des images qui déferlaient dans son esprit. Des cheveux en pétard, une barbe de trois jours, une cravate à l'envers… Autant de flashs qui le déconcentraient totalement de sa future conquête. Alors il avait fini par renoncer, vers trois heures du matin, et était rentré seul, la boule au ventre, dans cet appartement qu'il partageait jadis avec Sam, avant que son frère ne parte pour ses études. Appartement dont le silence et le vide l'écrasaient toujours autant. Comble de l'ironie, c'était Castiel qui lui avait finalement tenu compagnie, dans ses rêves. Et ces derniers n'avaient rien eu de chaste…
Le lendemain, Dean enchaîna les consultations avec son professionnalisme habituel, malgré que l'homme en trench n'ait jamais quitté son esprit. Le soir venu, il hésita à passer au Roadhouse, de peur de reconduire le déboire de la veille, mais décida finalement que discuter avec Benny ne pourrait lui faire que du bien.
Son ami l'attendait au comptoir, une pinte déjà entamée devant lui. Il l'accueillit d'une accolade amicale. Ils échangèrent quelques banalités avant que Benny n'aborde le sujet.
– Bon. Dis moi tout. Tu as rencontré quelqu'un ?
Dean se massa nerveusement la nuque et esquissa un sourire, les joues rouges.
– Peut être… C'est compliqué…
Quelques années plus tôt, Dean ne se serait jamais permis de paraître aussi « fillette », comme aurait dit son père. Mais avec le temps, et après être sorti plusieurs mois avec Benny, il avait appris à réviser ses jugements. Et il devait avouer que ça faisait un bien fou de pouvoir parler à cœur ouvert à quelqu'un parfois. Benny le considéra avec un sourire amusé.
– En tout cas, pour que t'en perdes tes moyens devant les filles, iel doit avoir un cul d'enfer…
Dean éclata de rire.
– Le pire c'est que j'en sais rien. Il se balade tout le temps avec un trench-coat trop grand pour lui…
Benny siffla d'étonnement. Dean lui donna une bourrade amicale.
– Hey ! Je ne juge pas que sur le physique !
– J'ai jamais dit ça. Je dis juste que si tu es déjà accro sans avoir vu la marchandise, c'est que ça doit être quelque chose… J'en serai presque jaloux !
Dean roula des yeux pour la forme. Ça faisait bien longtemps qu'ils avaient troqué le rôle d'amants pour celui de frères de cœur, mais ça restait un sujet de plaisanterie récurrent et bon enfant. Dean sourit et ses pensées ne tardèrent pas à dériver de nouveau vers Castiel.
– C'est autre chose, Benny. Je ne sais pas trop ce que c'est mais je sens que c'est plus qu'une simple envie de coup d'un soir…
Benny hocha la tête avec un air surpris mais ne l'interrompit pas.
– Au début… C'est con mais… Au début je croyais qu'il était marié. Parce qu'il est arrivé avec son frère dans mon cabinet, et ils se sont présentés avec le même nom de famille. (Dean rit doucement à ce souvenir) Puis Gabriel – son frère – m'a détrompé. Et puis, je sais pas, il y a ce truc quand je le regarde. Je veux dire, il a des yeux bleus mais… tellement…
– Fait gaffe, je crois que tu vas vomir des arcs-en-ciel, là.
Benny esquiva la calotte en riant. Dean se renfrogna un peu.
– Enfin voilà, c'est différent. Même avec Lisa il n'y avait ce… cette sorte de lien. Mais je suis sûr qu'il l'a ressenti aussi ! Je veux dire, il rougissait à chaque fois que je prononçais son nom, c'est quand même pas anodin !
Benny haussa les épaules, neutre.
– Je suppose… Tu sais s'il est célibataire ?
L'entrain de Dean diminua légèrement.
– Non, pas du tout… Je n'ai pas vraiment eu le temps de discuter, je devais m'occuper des dents de son frère. Mais je pense qu'il reviendra avec lui la semaine prochaine, pour leur prochain rendez-vous.
Dean ne le prononça pas, mais Benny perçut très bien le « J'ai hâte » silencieux. Il entrechoqua leurs pintes encore à moitié remplies et lança joyeusement :
– Et bien, à la santé de ton chéri !
Dean leva son verre et le vida d'une traite, un sourire aux lèvres.
ooo
Le reste de la semaine s'écoula lentement, rythmé par les discussions avec Benny, qui, légèrement lassé, avait fini par jurer que si Dean ne roulait pas un patin à son Castiel adoré la prochaine fois qu'il le verrait, Benny irait le chercher par la peau du cul pour l'y forcer. Ce qui avait beaucoup amusé Dean.
Le dentiste avait fini par se décider. Jeudi, il donnerait rendez-vous à Castiel. Il lui donnerait son numéro de téléphone et lui ferait comprendre qu'il était très attiré par sa personne. Et avec un peu de chance, Castiel serait célibataire et intéressé par sa proposition. Dean sourit, enroulé dans la couette de son lit king size, qui, il en était convaincu, accueillerait bientôt un magnifique brun aux yeux bleus.
Chapter 2
Notes:
Le dentiste
Auteur : Plumee
Disclaimer : l'univers et les personnages de Supernatural appartiennent à ses créateurs et je ne tire aucun profit financier de cette histoire.
Spoiler : il y a un petit clin d'œil à la saison 13 mais pas vraiment de spoil. Si vous connaissez Benny, Gabriel et Castiel, c'est tout bon !
Pairing : Dean / Castiel, alias Destiel
Un petit UA avec Dean en dentiste, et où tout le monde est humain. Donc notre pauvre Gabriel ne peut plus se gaver de sucreries sans conséquences !
L'histoire est déjà entièrement écrite, elle est découpée en trois chapitres. Je posterai un nouveau chapitre tous les dimanches.
Bonne lecture et rendez-vous en bas !
Chapter Text
La porte vint claquer contre le mur et Gabriel bondit dans le cabinet en prenant une pose des plus grotesques.
– Hello Docteur ! Comment ça va ?
Dean lui répondit sobrement, et espéra qu'il garderait cet entrain une fois sur le fauteuil d'auscultation. Il fixait la porte encore grande ouverte avec appréhension. Se pourrait-il que l'autre énergumène soit venu seul…
– Ne vous inquiétez pas pour Cassou, il arrive ! Il est simplement allé garer la voiture !
Voilà qui était mieux. Bien que Dean soit un peu vexé d'être aussi transparent. Gabriel retourna une chaise pour s'asseoir à califourchon dessus, les avant-bras posés sur le dossier. Il regardait maintenant le dentiste avec son petit rictus amusé.
– Profitons-en pendant qu'il n'est pas là… Alors, quoi de neuf, Docteur ? La semaine n'était pas trop longue ?
Dean n'eut même pas le temps de répondre que Gabriel reprenait.
– Vous savez, Cassou est célibataire. Et je pense qu'il vous aime bien ! Même si je ne vois franchement pas ce qu'il vous trouve… En tout cas je veux bien faire un effort pour vous tolérer en temps que beau-frère…
Le dentiste ouvrit la bouche pour protester mais Gabriel l'interrompit de nouveau, nettement plus sérieux cette fois.
– Mais, mais, mais ! Je vous préviens. Si vous n'êtes pas sérieux, si vous le trompez, le manipulez ou le blessez de quelque manière que ce soit, je vous retrouverai. Et croyez moi, vous ne voulez pas me voir énervé…
Dean eut une petit moue dubitative mais avant que Gabriel ne puisse reprendre, Castiel entra dans la pièce. Gabriel lança un petit regard au dentiste, une sorte de « On n'en a pas fini » silencieux. Mais le dentiste ne le remarquait déjà plus, trop occupé à sourire au nouvel arrivant.
Castiel avait l'air très fatigué et nettement moins présent que la fois précédente. Dean fut horrifié en voyant les cernes qui bordaient ses magnifiques yeux. L'homme s'installa à côté de son frère et ne fit presque pas attention au dentiste de toute la séance. Gabriel, anesthésié, ne paniqua quasiment pas lors du traitement de ses caries. Il se risqua même à quelques traits d'humour sur la fin, mais la mine agacée et lasse de son frère le dissuada rapidement. Dean n'osa pas non plus le regarder avec trop d'insistance. Il ne semblait pas être le seul à avoir passé une longue semaine.
Les soins terminés, ils procédèrent au paiement. Dean se risqua à inscrire son numéro de portable au crayon de papier sur un coin de la facture qu'il tendit à Castiel.
– Si jamais il y a quoique ce soit, n'hésitez pas à me contacter.
Castiel lui adressa un petit sourire fatigué. Ce fut la seule fois où il le regarda dans les yeux. Puis ils sortirent du cabinet et Dean se laissa tomber dans son fauteuil et soupira. Le prochain rendez-vous était dans deux semaines…
Ce soir-là, il envoya un message à Benny pour lui dire qu'il ne viendrait pas au Roadhouse. Il passa la soirée à l'appartement, à tenter de noyer sa peine dans les hamburgers, les films de cow-boys et les comédies hospitalières à l'eau de rose.
ooo
Trois jours plus tard, Dean reçut un SMS d'un numéro inconnu.
Salut Doc' ! C'est Gabriel. Je me suis permis de prendre ton numéro sur la facture. Juste au cas où, pour que tu ne te morfondes pas pendant 2 semaines, je te le dis : Cassou est en pleine période de partiels et il a des centaines de copies à corriger. C'est pour ça qu'il était complètement HS. Rien à voir avec toi.
Dean esquissa un léger sourire et enregistra le numéro. Ainsi Castiel était prof… Ça lui allait bien. Son téléphone vibra de nouveau.
Au fait, si jamais, il enseigne à la fac d'histoire. L'arrêt des notes est vendredi prochain, donc après cette date y aura moyen que tu l'y croises « accidentellement ». À bon entendeur ;)
Dean ne comprenait pas l'obsession de Gabriel à le caser avec son frère alors que le petit homme ne semblait pas particulièrement l'apprécier. Il considéra cependant l'offre sérieusement. Deux semaines, c'était quand même long, surtout avec pour dernier souvenir un Castiel au bout du rouleau qui lui adressait à peine un regard… Mais Dean répugnait à manigancer un rendez-vous dans le dos du premier concerné.
Il déclina poliment la proposition et la conversation dériva sur un autre sujet. Ils discutèrent ainsi plusieurs heures. Dean commençait à vraiment apprécier Gabriel et son humour décapant. Il ne fut d'ailleurs qu'à moitié étonné lorsque ce dernier lui annonça qu'il était réalisateur de films pornographiques. Et lorsqu'il lui proposa quelques DVD inédits à moitié prix, Dean ne put refuser.
Gabriel lui parla également un peu de Castiel, Cassou comme il aimait l'appeler. Les deux frères avaient quitté avec perte et fracas leur foyer familial aux mœurs bien trop strictes. Gabriel s'était déjà fait un nom dans l'industrie du porno, ce qui lui permit de gagner suffisamment bien sa vie pour subvenir à leurs besoins, ainsi que financer les études de Castiel. Dean pouvait sentir la fierté de Gabriel lorsqu'il parlait de son petit frère. Ça lui rappelait sa propre enfance, durant laquelle il avait quasiment élevé Sam tout seul.
Dean réalisa bien vite que Gabriel poussait Castiel dans ses bras car il s'inquiétait pour lui. Six ans auparavant, le professeur, alors encore étudiant, avait eu une relation longue durée avec une certaine Meg, qui s'était très mal terminée. Et depuis lors, il n'avait plus jamais montré d'intérêt autre qu'amical pour quiconque. Du moins jusqu'à Dean.
ooo
Dean retrouva Benny le lendemain soir, de bien meilleur humeur que la veille. Merci Gabriel. Son ami s'enquit de son état et Dean le rassura d'un sourire. Son téléphone vibra, probablement un message de Gabriel. L'homme s'était révélé être un indécrottable bavard une fois la glace brisée. Tant pis, il lui répondrait plus tard. Benny haussa un sourcil mais ne fit pas de remarque.
– Tu as l'air en forme, ça fait plaisir à voir ! J'imagine que le fameux Castiel n'est pas étranger à ce beau sourire ?
– En fait, pas totalement. Je l'ai revu mais il était vraiment crevé. Il est prof et là c'est la période d'évaluations donc il a une tonne de copies à corriger, le pauvre. Du coup on n'a pas vraiment pu discuter. Je - (son téléphone vibra une nouvelle fois, Dean sourit) Je lui ai juste donné mon numéro.
– C'est donc lui qui te harcèle de messages depuis tout à l'heure ! s'amusa Benny.
Dean secoua négativement la tête, ménageant son effet. Benny fronça les sourcils, curieux, et attendit l'explication.
– Les messages, c'est de Gabriel, son grand frère !
Le téléphone vibra une nouvelle fois. Benny éclata de rire.
– C'est avec lui que tu sors, alors, finalement ?
– Non, aucun risque ! Il essaie de me caser avec son frère, justement ! Il a juste récupéré mon numéro pour essayer de m'arranger un coup. Non, Castiel ne m'a pas encore contacté… (le sourire de Dean s'affaissa un peu) J'imagine qu'il est toujours très occupé.
Benny lui tapota l'épaule avec compassion. Dean se racla la gorge et reprit.
– Le prochain rendez-vous est dans une semaine et demi…
– Ça va bien se passer ! Avec un peu de chance, la période d'évaluation sera terminée et il sera de nouveau frais comme un gardon !
– Oui, Gabriel m'a dit que l'arrêt des notes était vendredi prochain. Donc qu'après il est disponible.
– C'est bien ça ! Pourquoi est-ce que tu ne les inviterais pas, à ce moment-là ?
Dean fit tourner la bière dans sa chope, l'air partagé.
– Je préfère inviter directement Castiel. Et pas par voies détournées. J'ai envie de faire ça dans les règles de l'art, pour une fois.
Benny lui lança un regard amusé.
– « Dans les règles de l'art », tu es vraiment mordu, toi !
Dean lui bourra gentiment l'épaule et son téléphone vibra de nouveau dans sa poche.
ooo
De retour chez lui, Dean consulta ses messages. Tous provenaient de Gabriel, qui s'ennuyait ferme dans son appartement, visiblement. Le dernier message datait de quelques heures plus tôt. Dean consulta le réveil à côté de son lit. Vingt-trois heures passées. Gabriel avait sûrement dû s'endormir entre temps. Il lui répondrait demain, alors. Il allait reposer son téléphone lorsqu'il vibra de nouveau.
Nouveau message d'un numéro inconnu. Le cœur de Dean bondit dans sa poitrine. Malheureusement, il n'eut pas le temps d'ouvrir le message que l'écran du téléphone changea.
Appel entrant - Sammy
Chapter 3
Notes:
Le dentiste
Auteur : Plumee
Disclaimer : l'univers et les personnages de Supernatural appartiennent à ses créateurs et je ne tire aucun profit financier de cette histoire.
Spoiler : il y a un petit clin d'œil à la saison 13 mais pas vraiment de spoil. Si vous connaissez Benny, Gabriel et Castiel, c'est tout bon !
Pairing : Dean / Castiel, alias Destiel
C'est parti pour le troisième et dernier chapitre !
Bonne lecture et rendez-vous en bas !
(See the end of the chapter for more notes.)
Chapter Text
Dean était allongé sur son lit, étendu sur la couette moelleuse, entouré d'oreillers bien frais. Il souriait aux étoiles à travers la lucarne (l'avantage d'habiter au dernier étage). Il lui semblait même que le ciel lui souriait en retour.
Sammy allait profiter d'une semaine de vacances pour faire un tour chez son frère. Ça faisait plusieurs mois qu'il ne l'avait pas vu. Et, comble du bonheur, son petit Sam voulait revoir sur son ancien campus, qui se trouvait partager ses bâtiments avec la fac d'histoire. Où enseignait Castiel. Castiel qui avait fini par lui envoyer un message… Dean ne s'était pas senti aussi bien depuis très longtemps. Des années. Et ce constat, au lieu de le déprimer, ne fit qu'agrandir son sourire.
Il roula sur le côté et déverrouilla son téléphone pour relire encore une fois l'échange de messages avec le professeur.
Bonjour Dean. C'est Castiel. Désolé d'avoir mis tant de temps à t'écrire. Pas que l'envie m'en manquait mais je n'avais pas vraiment le temps. Je crois que Gabriel te l'a dit, j'enseigne à la fac et c'est la période des partiels. Mais vendredi ce sera terminé. Est-ce que tu as quelque chose de prévu samedi prochain ?
Dean rit doucement. Même dans ses messages il arrivait à être adorable… Et le fait que Castiel soit automatiquement passé au tutoiement et avait abandonné le « Docteur » (qui lui faisait beaucoup trop d'effet) lui prouvait qu'ils étaient visiblement sur la même longueur d'onde.
Il lui avait répondu trente minutes plus tard, après avoir raccroché avec Sammy.
Salut Castiel. Ça fait plaisir de te lire ! :) Non, je n'ai rien de prévu samedi, pourquoi ?
Castiel avait répondu la minute d'après, ce qui avait provoqué quelques papillons dans l'estomac de Dean.
Est-ce que ça te dirait d'aller boire un verre ensemble ?
Dean ne l'assumerait jamais mais il avait trépigné et couiné de joie comme une adolescente en lisant ce message pour la première fois. La deuxième et troisième fois aussi d'ailleurs.
Il avait dû s'y reprendre à six fois pour écrire une réponse digne de ce nom.
Ce serait avec grand plaisir, Castiel :)
Très bien, à samedi alors.
Nouvelle danse de la joie (heureusement que l'appartement était vide). Puis un nouveau message arriva, et le cœur de Dean bondit.
Bonne nuit, Dean.
Il était le plus heureux des hommes.
ooo
Sammy débarqua à l'appartement le mercredi. Dean avait posé une semaine de congé pour profiter de son petit frère. Il le regretta presque en se faisant tirer du lit à six heures du matin par un appel du-dit frère. Soit disant que cet espèce d'élan était à la boulangerie et voulait savoir s'il préférait pain au chocolat ou croissant pour le petit-déjeuner…
Ça ne l'empêcha pas de l'enlacer avec amour dès qu'il franchit le seuil de la porte. Ils petit-déjeunèrent ensemble et passèrent la matinée à rattraper le temps perdu. Le téléphone de Dean n'arrêtait pas de vibrer et Dean finit par le mettre en silencieux. Gabriel s'ennuyait de nouveau, manifestement. Il ne prit même pas le peine de lire les messages et rangea le téléphone dans sa poche. Sam lui lança un regard interrogateur mais ne releva pas.
– D'ailleurs, je pense passer à la fac cette après-midi, comme ça ça te laissera rattraper tes chères heures de sommeil !
– Je viens avec toi ! s'exclama Dean, au grand étonnement de Sam.
Son frère le fixa d'un air suspicieux.
– Tu veux venir à ma fac ? Mais tu m'avais toujours dit que tu détestais les locaux et encore plus les, je cite, « connards de profs qui m'ont martyrisé pendant des années » ?
Dean se racla la gorge.
– Bah j'ai changé d'avis. J'ai pas le droit peut-être ?
Sam roula des yeux. Son frère agissait bien bizarrement ces derniers temps. Mais il savait que l'interroger ne mènerait à rien sinon le froisser encore plus. Le cadet haussa donc les épaules.
– Comme tu voudras.
ooo
Ils allèrent déjeuner au Roadhouse, où Sam fut accueilli en grande pompe par Ellen, la gérante et sorte de mère d'adoption pour les deux frères, ainsi que Jo, sa fille, et plusieurs autres amis de longue date.
Dean et Sam s'installèrent à une petite table excentrée. Leurs amis les avaient finalement délaissés pour retourner à leurs activités. Dean croqua avec appétit dans son panini jambon fromage encore brûlant. Sam, fidèle à lui-même, avait pris la salade « la plus sèche et austère possible », pour reprendre les termes de son frère.
Ses trois paninis engloutis, Dean s'en alla choisir son dessert. Sam le regarda revenir avec des yeux exorbités. Son regard alternait entre le comptoir et la pâtisserie que Dean tenait en main.
– Dean ? Ça va ?
– Euh… Ouais, pourquoi ?
Sam indiqua d'un mouvement du menton le muffin dans sa main.
– Tu n'as pas vu qu'ils avaient des tartes ?
Dean se retourna, vit les tartes, puis fixa de nouveau son muffin. Il se racla la gorge, embarrassé.
– Je… Je vais en chercher une part. Mais tu touches pas à mon muffin, hein !
Sam se pinça. Plusieurs fois. Mais il ne rêvait pas. Il avait définitivement quelque chose de louche avec son frère.
ooo
Ils étaient à peine arrêtés sur le parking de la fac que les yeux de Dean scrutaient déjà chaque recoin du campus. Sam soupira et leva les yeux au ciel. Il avait renoncé à comprendre quelle mouche avait piqué son frère.
Aucun prof sexy avec un trench en vue. Dean poussa un petit soupir déçu et sortit son téléphone. Vingt-trois messages. Gabriel n'avait pas fait semblant. Il les parcourut en diagonal. Apparemment, il était en plein casting et désespérait de trouver un acteur digne de ce nom. Dean esquissa un sourire en coin, s'il avait eu plus de temps de libre, il aurait bien été tenté de postuler.
À l'inverse, l'autre frère Novak n'avait pas donné de nouvelles depuis le « Bonne nuit, Dean. ». Le dentiste avait préféré ne pas lui dire qu'il était sur le campus. Tout d'abord parce qu'il le dérangerait sûrement, en plus de passer pour un grossier impatient, mais aussi parce que le campus était vaste, et que Dean n'était même pas sûr de voir les bâtiments où son apollon en trench-coat travaillait. Et surtout, s'ils se croisaient par hasard, la surprise n'en serait que plus belle.
Cette fois-ci, Dean n'avait pas de remords à pousser la chance. Après tout, ils allaient officiellement (dans les règles de l'art, comme dirait Dean) se voir samedi, alors quel mal y avait-il à vouloir rapprocher l'échéance ? Sam sortit finalement de la voiture et Dean lui emboîta le pas avec un grand sourire.
ooo
Au bout de trois heures d'allers-retours dans des couloirs interminables et de discussions dont il était chaque fois exclu, le sourire de Dean s'était définitivement fait la malle. Il avait beau épier par toutes les fenêtres, au détour de chaque bâtiment et derrière chaque porte entrouverte, Castiel n'était nulle part. Ou du moins, nulle part où Sam désirait aller. Alors que l'étudiant saluait un énième enseignant, Dean en vint à regretter son idée. Il s'adossa contre un mur et se laissa aller à somnoler un peu. S'il rattrapait un peu de sommeil, son après-midi n'aura pas été totalement perdue.
Sam le bourra gentiment et Dean sursauta. Il avait vraiment fini par s'endormir, à moitié avachi sur le rebord de fenêtre, dans un couloir de la fac. La grande classe… Dean se frotta les yeux.
– Ça y est, tu as dit bonjour à toute l'administration de la fac ?
Sam lui adressa un regard blasé. Comme il se dirigeait vers la sortie, Dean supposa que c'était un oui. Son frère lui lança :
– Quand même, je ne comprends toujours pas pourquoi tu as tant insisté pour m'accompagner.
Dean soupira.
– Je pensais que j'allais croiser quelqu'un.
Sam s'arrêta et se tourna vers lui, avec un sourire rusé qui n'était pas sans lui rappeler quelqu'un d'autre.
– La même personne qui n'arrête pas de t'envoyer des messages ?
– Non. Et ne te mêle pas de mes affaires, s'il te plaît, Sammy.
Le ton n'était pas méchant, juste un avertissement. Car Dieu savait que lorsque Sam Winchester voulait une information, il finissait toujours par l'obtenir. Et Dean n'en avait vraiment, mais alors vraiment pas envie.
Comme pour bien signifier la fin de la discussion, Dean se détourna de son frère pour river ses yeux sur son téléphone. Tiens, un nouveau message. Les lèvres de Dean s'étirèrent en un grand sourire attendri.
– C'est la personne mystère qui t'écrit ?
Dean sursauta et chassa vertement Sam.
– De quoi je me mêle ?! Et regarde pas par-dessus mon épaule, c'est hyper malpoli !
Son frère battit en retraite avec son sourire horripilant. Dean se fendit d'une explication, pour avoir la paix.
– Et non, c'est Charlie.
– Oh ! Comment elle va ? Ça fait super longtemps que je ne l'ai pas vu ? Elle est ici aussi ?
Dean roula des yeux et s'apprêta à lui répondre lorsqu'une voix au moins aussi pénible leur parvint.
– Deano ! Mon nouveau beau frère adoré ! Tu fais déjà des infidélités ?
Dean se raidit. Dites-moi que c'est pas vrai…
ooo
– Sam Winchester, je suis le petit frère de Dean.
Gabriel lui serra la main avec entrain.
– Gabriel Novak, je suis un des clients de Dean. (Gabriel s'approcha de l'oreille de Sam pour lui glisser d'un ton conspirateur) Je suis aussi le grand frère de Castiel.
Dean se passa une main lasse sur le visage. Pourquoi y avait-t-il fallu que ces deux-là se rencontrent… Il les sépara avec agacement.
– Bon, c'est bon, les présentations sont faites. Content de t'avoir vu, Gabriel, maintenant si tu pouvais nous laisser retourner chez nous ?
– Hey, Dean ! On chasse pas les gens comme ça ! Surtout tes clients ! s'insurgea Sam.
Puis le cadet se tourna vers Gabriel, un grand sourire aux lèvres.
– Du coup, tu parlais de Castiel. C'est qui exactement, Castiel ?
Gabriel poussa un cri d'effroi et prit sa pose la plus dramatique. Dean sentit quelques passants regarder dans leur direction. Il voulait disparaître…
– Dean ! Ton propre frère ! Ta chair et ton sang ! Et tu as osé lui cacher ça !
Pitié, que quelqu'un l'achève. Ou achève Gabriel, les deux lui allait…
Sam avait maintenant les yeux pétillants et trépignait d'excitation. Tous aux abris…
– J'avoue que c'est complètement impardonnable de sa part. Mais comme toi tu es nettement plus sympa que lui, est-ce que tu pourrais m'expliquer ? S'il-te-plaît, Gabriel ?
Gabriel fit signe à Sam de se pencher (les inconvénients d'être un nain de jardin !) et Dean crut un instant que Gabriel allait embrasser son frère (il n'aurait manqué plus que ça). Mais il se détourna et lui parla simplement à l'oreille. Dean leva les bras au ciel avec fatalité. Il n'avait pas fini d'en entendre parler…
Sam poussa un glapissement surpris et observa Dean avec des yeux ronds comme des soucoupes.
– Tu es amoureux ?! D'un prof en plus !
– Mais non, bordel ! Qu'est-ce qu'il va te raconter comme connerie ! J'ai juste rencontré Castiel et je le trouve vachement sympa, c'est tout. Donc pour l'amour du ciel, arrêtez de faire vos gossip girls, c'est grotesque!
Gabriel mit un léger coup de coude à Sam.
– Je te l'avais bien dit, il est dans le déni !
Dean roula des yeux, excédé. Qu'est-ce qu'il ne fallait pas entendre ! Il se détourna des deux commères pour se diriger vers la voiture lorsqu'un éclat beige attira son attention. Oh non… Pas maintenant ! Pas après l'humiliation qu'il avait déjà subi !
Mais le cœur de Dean s'était déjà mis à danser la samba et ses jambes s'en allaient d'elles-même à la rencontre de Castiel. Sous les yeux avides des deux autres hurluberlus. Dean en aurait pleurer de rage.
Ses jambes s'arrêtèrent à deux pas du prof, qui le regardait avec étonnement, les joues légèrement rouges. Dean accrocha son regard et se sentit subitement apaisé. Il lui sourit doucement. Castiel lui sourit en retour et Dean rougit.
Puis il se rendit compte du silence qui s'éternisait entre eux et paniqua un peu.
– Hm, salut Cas ! Tu as l'air moins fatigué que la dernière fois, c'est cool !
Minable. Une semaine qu'ils ne s'étaient pas vu et c'était tout ce qu'il trouvait à lui dire… Dean s'insulta intérieurement. Mais le-dit Cas (d'où avait-il sorti ce surnom, d'ailleurs ?!) ne parut pas en prendre ombrage et répondit simplement :
– Bonjour Dean. Merci, les partiels sont bientôt finis donc je peux prendre un peu plus le temps de me reposer.
Cas se pencha sur le côté pour apercevoir Gabriel et Sam un peu plus loin.
– J'ai vu que Gabriel était venu vous aborder, j'espère qu'il ne vous a pas trop importuné.
Dean haussa les épaules avec une moue qu'il voulait nonchalante.
– Non, il n'y a pas de mal, ne t'en fais pas ! Je faisais simplement le tour de la fac avec mon petit frère, Sam. Il a fait sa licence de droit ici.
Castiel les regardait avec un petit sourire. Gabriel et Sam discutaient maintenant avec animation.
– Ils ont l'air de bien s'entendre.
Dean hocha la tête et confirma :
– Peut-être même un peu trop, malheureusement pour ma tranquillité !
Cas rit doucement. Et Dean retomba amoureux. Encore.
Ils décidèrent de laisser leurs frères discuter tranquillement et Cas proposa à Dean de lui montrer la petite zone de détente boisée, une sorte de parc miniature, plus loin dans le campus. Dean accepta avec joie. Il s'enquit cependant d'un détail :
– D'ailleurs, Cas, je sais que tu es occupé jusqu'à vendredi, donc dis-moi si tu as des trucs à faire plutôt que de te balader. Hésite pas ! Je ne voudrais pas te déranger dans ton boulot non plus.
– Ne t'en fais pas, j'ai déjà bien bossé ce matin. Du moins, jusqu'à ce que Gabriel débarque en pleurant que tu ne répondais plus à ses messages.
Dean imaginait parfaitement la scène, il rit doucement.
– Oui, mon frère a débarqué chez moi ce matin donc j'étais avec lui, c'est pour ça que je ne répondais plus.
Castiel lui sourit et un silence confortable s'installa, rythmé par le bruits de leurs pas sur le petit chemin de gravier. Ils s'étaient rapprochés petit à petit, tant et si bien que leurs mains s'effleuraient désormais à chaque pas. Dean hésita, profita encore un peu de la douce caresse, puis se risqua à entremêler leurs doigts. Ses doigts étaient légèrement moites. La main de Castiel se crispa un instant puis ses propres doigts vinrent délicatement s'agripper aux siens et son pouce les caressa doucement. Le cœur de Dean bondit et il enlaça les doigts plus fort. Il rayonnait de bonheur.
ooo
Ils visitèrent le petit parc, s'y attardèrent un peu, puis flânèrent dans les environs. Castiel lui montra les bâtiments où il travaillait, lui raconta quelques anecdotes sur la fac, sur ses étudiants ou sur lui. Et Dean lui en raconta en retour, sur ses soirées les plus mémorables et les personnes merveilleuses qu'il y avait rencontrées, sur l'enfer de la fac de médecine mais la joie d'obtenir son diplôme et de faire la fierté de son petit frère. Et les aléas parfois cocasses de son métier. Ainsi que le bonheur de rencontrer des clients comme lui.
Castiel rougit à la remarque et détourna le regard, Dean rit. Le portable de Castiel vibra. Il le consulta et glapit.
– Bon sang, il est déjà dix-huit heures !
Dean sursauta et vérifia sur son téléphone. Il lui semblait qu'ils ne discutaient que depuis vingt minutes. Mais non, ils avaient effectivement déjà passé plusieurs heures ensemble. Castiel s'agita nerveusement.
– Je suis désolé, Dean. Il faut que je retourne au bureau pour chercher mes copies avant que ça ferme.
– Pas de problème, je te raccompagne ?
Dean se sentait coupable de l'avoir mis en retard. Castiel se dirigea vers les bâtiments de la fac et il lui emboîta le pas sans attendre.
ooo
Ils étaient arrivés au pied du bâtiment. Dean proposa à Castiel de l'y attendre pour le raccompagner chez lui en voiture (le professeur était venu à vélo), ne serait-ce que pour se faire pardonner du dérangement occasionné. Castiel rougit légèrement et se mordit la lèvre.
– Ce n'est pas contre toi, Dean, mais si tu me ramènes jusque chez moi, je ne pense pas que je serai en mesure de faire mon boulot correctement.
Dean rougit à son tour et se lécha les lèvres nerveusement.
– Oui, hm… C'est peut-être plus sage que je te laisse là, du coup…
Ils se firent face en silence, avec un sourire gêné, repoussant le moment de se dire au revoir. Cas releva les yeux vers lui et respira profondément. Le cœur de Dean loupa un battement en le voyant se pencher vers lui sans le lâcher du regard. Puis il ferma les yeux et Cas l'embrassa. Dean sentit comme une décharge électrique le parcourir, il frissonna et se sentir fondre.
C'était tout doux, simplement les lèvres un peu gercées de Cas contre les siennes. Et le cœur de Dean battit un peu plus fort. Celui de Cas aussi. Dean lui rendit son baiser, en caressant doucement ses lèvres des siennes. En les goûtant et les embrassant délicatement. Ils frissonnèrent de concert. Dean posa ses mains sur les hanches de Cas et Cas posa ses mains sur ses épaules. Et ils continuèrent de s'embrasser pendant une petite éternité. Calmement, tendrement, et avec tout l'amour du monde.
ooo
Sam et Gabriel avaient fini par se rendre dans un petit café non loin de la fac. Sam surfait distraitement sur son téléphone, profitant de la wifi du lieu, pendant que Gabriel engloutissait sachet de bonbons sur sachet de bonbons. Puis, pris d'une idée soudaine, il se tourna tout naturellement vers Sam, avec un petit sourire malicieux.
– Dis-moi, Sammoose, je recherche un grand gaillard costaud et beau gosse pour jouer dans un film porno, ça t'intéresse ?
Notes:
Et voilà, c'est déjà fini ! N'hésitez pas à me faire part de vos impressions :)
Si cette histoire vous a plu, je peux vous conseiller une autre fanfic, un AU Destiel entre un Dean serveur dans un coffee shop et Cas, un étudiant à la fac : La ligne 5.
Merci d'avoir lu et à bientôt :)
Figueli on Chapter 1 Sun 05 Dec 2021 03:17PM UTC
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Melle_OtterWise on Chapter 1 Tue 07 Dec 2021 07:49AM UTC
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Figueli on Chapter 3 Sun 05 Dec 2021 03:30PM UTC
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Melle_OtterWise on Chapter 3 Tue 07 Dec 2021 08:01AM UTC
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Thamizd (Guest) on Chapter 3 Tue 02 Aug 2022 07:44PM UTC
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Melle_OtterWise on Chapter 3 Tue 02 Aug 2022 08:58PM UTC
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