Actions

Work Header

Rating:
Archive Warning:
Category:
Fandom:
Relationship:
Characters:
Additional Tags:
Language:
Français
Stats:
Published:
2024-02-21
Words:
377
Chapters:
1/1
Kudos:
8
Bookmarks:
3
Hits:
70

Un Dernier Baiser

Summary:

S'il avait soufflé le cor, peut-être, s'il l'avait écouté, peut-être, s'il avait fui, peut-être. Mais il était là, couché parmi ses pairs, parmi ses frères, ô Fortune tu lui retiras son bien-aimé. Où est donc passée ta pitié? Là se termine une chanson à qui nul ne répond.

Work Text:

Si tu t'en veux, ce n'était pas pour toi, si sur tes genoux tu pries, c'est pour l'homme qui fut ta vie. Là, étendu, entre tripes et vicères, le vermeil de ses bras, de ses mains, de ses doigts, tache son haubert. Doré, ces mêmes doigts l'avait tant fait briller que tu l'en avais charrié. Il était beau, ô qu'il était beau, vaillant et droit, prêt à être perdu si l'heure fut. Son haubert doré est vermeil, son beau visage est vermeil. Un dernier instant il avait demandé, hésité, tu l'avais rejeté. "Ce ne serait que couvert de honte que l'on en reviendrait." Tu n'avais pas appelé ton oncle. Ô que tu le regrettes. Une dispute, une prière, une dernière lutte et aucune Sainte Mère. Tu le regardes, étendu, entre tripes et vicères, rouge comme le soleil levant, vous l'aviez regardé en sachant, ce serait le dernier donné à être admiré. Il avait hésité, pas de toi Roland, pas de toi, il avait hésité, la mort une dernière fois l'avait effrayé. Il l'avait fait brillé, tu l'avais aidé, mais l'haubert ne peut rassurer un mort assuré.

"Tu aurais dû soufflé, nous aurions pu être sauvés." Ses yeux effrayés t'avaient bouleversé. Maintenant tu pries, maintenant tu cries. Tu pleures sur ces morts, tu sais qu'il aurait suffi du cor. Ils t'avaient suivi, cher ami, nul ne le nie, mais las tu pries. Tu pries un paradis, un dieu de sympathie, une pitié, une amitié. L'archevêque déjà s'est écroulé, la lumière de ses yeux oubliée. Tu est là, tu es las, enfin viens-tu l'admirer. Dans son or il a supplié le cor. Dans son or refroidit son corps.

À genoux tu te mets à pleurer, son visage jusque là épargné. Pleure Roland, pleure, car là est allongé ton Olivier. Tu te mets à supplier. L'espoir fait vivre avaient-ils dit, l'espoir tu l'avais tué et souillé, seul toi étais l'hardis. Compagnie, pair, frère, ami. Là est allongé ton Olivier. Tu te mets à l'embrasser. Sur son front un dernier baiser. Là est allongé ton Olivier. Là il est et restera, qui l'enterrera? Las tu t'es couché près de ton Olivier. Un dernier baiser, un haubert doré, un cor trop tard soufflé.

Qu'il est beau, ô qu'il est beau ton Olivier.