Chapter 1: On regardait la télé.
Chapter Text
Le froid de l’hiver commençait à s'amoindrir pour laisser place à une atmosphère chaleureuse et une température tiède qui faisait du bien au moral.
Après les cours, Carla et Bérénice étaient rentrées ensemble chez les Teyssier pour profiter de leur soirée à deux, tranquillement. Constance et Emmanuel étaient absents et les deux jeunes femmes profitaient du salon.
Bérénice était allongée sur le dos, la tête sur un coussin pendant que Carla était posée contre elle. Une jambe repliée sur la cuisse de Bérénice, sa main sur le ventre de cette dernière et la tête posée sur sa poitrine.
Elles regardaient un documentaire de cuisine. Bérénice enfouit sa main dans les cheveux de sa petite amie et commença à lui masser doucement la tête.
Carla expira de plaisir en fermant les yeux. Elles souriaient toutes les deux.
- Qu’est-ce qu’on est bien là, soupira Carla.
- Oui. Je resterai bien là toute ma vie.
Carla émit un léger rire avant de lever la tête et poser son menton sur le torse de Bérénice. Elle regardait, attendrie, le visage de sa petite amie. Bérénice leva la tête et, à la vue du visage de Carla, elle rougit avant de lui rendre son sourire.
Ce moment fut coupé par le vibreur du téléphone de Bérénice.
- Oh. Excuse, je dois regarder.
Bérénice brisa leur contact et se pencha pour attraper son portable qui était posé sur la table basse. Carla fit la moue, obligée de se détacher de Bérénice.
- Ils sont sur la route du retour, dit cette dernière avec un air las.
- Argh, nan, je voulais rester là encore des heures.
Carla perdit son sourire et se laissa tomber sur les coussins. Bérénice se retourna pour faire face à Carla, un léger sourire sur les lèvres.
- Viens ! On monte dans ma chambre avant qu’ils arrivent.
Le visage de Carla s’illumina.
- Yes ! Je suis prem’s !
Et la jeune femme sauta du canapé pour courir vers les escaliers. Bérénice éclata de rire mais se mit à courir elle aussi pour rattraper Carla.
Les deux se ruèrent sur les marches et Carla manqua de tomber avant de se rattraper à la balustrade. Elle éclata de rire et finit sa course sur le lit de Bérénice.
- Héhé. Prem’s ! Je l’avais dit ! cria-t-elle fièrement.
- T’es trop forte. répondit Bérénice, rejoignant Carla sur le lit.
- Je sais…
Carla, sourire en coin, rapprocha Bérénice d’elle et passa la main derrière son cou pour l’embrasser tendrement. Bérénice, les deux mains posées sur le lit de chaque côté du visage de Carla, répondit au baiser en souriant. Elles s’embrassèrent comme ça pendant plusieurs minutes avant que Bérénice se détache d’elle en la regardant dans les yeux. Elle déposa un baiser sur le front de sa petite amie et s’allongea à ses côtés.
- Mais, la prochaine fois, tu cours pas dans les escaliers, t’as failli tomber.
- Mais je me suis très bien rattrapée. rétorqua Carla
- Ouais… Mais... C’est dangereux.
- D’accord, cheffe ! répondit Carla, sourcils froncés, un air sérieux sur le visage.
- Je préfère ça. Bérénice sourit, amusée. Je remets le documentaire ?
Carla acquiesça.
Les joues au teint rosé de Carla témoignaient de la chaleur qui s’était emparée d’elle pendant ce baiser. Elle aurait bien voulu continuer à explorer les lèvres de Bérénice mais au lieu de ça, elle se positionna comme tout à l’heure sur le canapé, excepté qu’elle tourna le visage vers celui de Bérénice. Carla ne pouvait s'empêcher de poser les yeux sur la blonde. Elle trouvait bien plus captivant les traits parfaits de sa petite amie que le documentaire qu'elles étaient censées regarder. La tête posée sur l’épaule de Bérénice, elle pouvait admirer son visage. Les yeux brillants elle ouvrit la bouche pour dire :
- T’es tellement belle.
Bérénice rougit à l’entente de ces mots et se pencha pour l’embrasser. Elle caressa doucement la joue de Carla qui intensifia le baiser, ses mains se baladant sur le dos puis le ventre de Bérénice. Cette dernière passa sa main sur la nuque de Carla puis d'une caresse passa sur sa mâchoire, sa joue puis son cou. Carla souleva le t-shirt de Bérénice pour sentir sa peau sous ses doigts, tout en basculant pour être au-dessus d’elle. Le baiser s'intensifiait de plus en plus, chaque respiration plus lourde et saccadée. Bérénice s'agrippait aux lanières du jean de Carla, la rapprochant un peu plus d’elle. Carla, les mains se baladant sous le t-shirt de sa petite amie, déposa des baisers dans le cou de Bérénice qui laissa échapper un gémissement. Cette dernière portait la main à la braguette de Carla quand le son des clés dans la porte se fit entendre. Carla n’avait pas l’air d’y prêter attention mais Bérénice ouvrit grand les yeux et attrapa les bras de Carla pour lui dire d’arrêter. Carla, surprise, s’arrêta mais mit du temps avant d’ouvrir les yeux.
- Qu’est-ce qui se passe ? Ça va ?
Elle s’assit à côté de Bérénice, l’air inquiet.
- Oui. Mais, Constance et Teyssier viennent d’arriver, j’ai pas envie de… alors qu’ils sont juste en bas.
- Oh ! Nan, t’as raison, c’est glauque.
Elle expira profondément. Il lui fallait du temps pour se remettre de leurs baisers. Bérénice qui était encore allongée, souffla aussi en remettant son t shirt en place. Carla passa la main dans ses cheveux en riant doucement. Bérénice se posa sur ses coudes en souriant.
- Qu’est-ce qui te fait rire ?
- Ca. La situation. J’étais... Il faut que je redescende.
- Moi aussi, tu sais. Mais, ça me bloque le fait que ma soeur soit juste en bas.
- Nan, nan, je comprends. Moi aussi, en vrai. J’ai pas envie que le directeur soit là quand…
- Hmm…
Bérénice rit avant de se poser sur l’oreiller, pour pouvoir vraiment regarder le documentaire.
- On regarde ?
- Oui. Mais, avant, je vais juste prendre une douche, si c’est ok.
- Oui, pas de soucis. Je t’attends.
- Yes.
Carla déposa un bisous sur le haut du crâne de Bérénice avant de sauter du lit pour entrer dans la salle de bain. Alors que l’eau commençait à couler, Bérénice reçut un sms de Constance. Elle pensait les voir dans le salon. Bérénice descendit alors rapidement pour dire bonsoir à sa sœur et son mari.
- Hello.
- Bonsoir, toi. Carla n’est pas là ?
- Si, elle prend une douche.
- Okay, tout va bien ?
- Oui, super, on regarde un documentaire.
Emmanuel apparut dans le salon.
- Ouais. J'espère que vous allez pas faire grincer le lit cette nuit. J’aimerai dormir.
- Oh la la, Emmanuel, t’es lourd. rétorqua Constance.
Bérénice perdit son sourire et rougit malgré elle, mais regarda Emmanuel dans les yeux.
- Pas besoin de t’inquiéter, tu vas très bien dormir cette nuit.
- Très bien, alors !
Constance leva les yeux aux ciels avant de regarder sa sœur d’un air désolé. Bérénice secoua la tête mais Emmanuel réapparut.
- Faut croire qu’ils avaient raison quand ils disaient que les jeunes ne baisent plus.
- Emmanuel ! s’écria Constance
Bérénice secoua la tête et attendit que son beau-frère quitte la pièce. Elle expira doucement, une fois qu’elle était seule avec sa sœur.
- Je suis désolée. Il est tellement lourd, je vais lui parler.
- C’était très gênant, heureusement que Carla a pas entendu ça.
- Ça a été votre soirée ? Je voulais pas vous déranger en t’envoyant ce sms.
- T'inquiète pas. On regardait juste la télé.
A ces mots, Bérénice rougit et détourna le regard pour éviter que sa sœur voit sa gêne.
- La vôtre s’est bien passée ? Votre soirée je veux dire.
- Oui, c’était sympa, il fait beau, ça fait tellement de bien. Et pour une fois, Emmanuel était un peu romantique. Ça ne fait pas de mal.
Bérénice émit un léger rire. Constance sourit en guise de réponse.
- Tant mieux alors. Je remonte. Bonne nuit.
- Bonne nuit ! Tu diras bonsoir à Carla de ma part.
- Ce sera fait.
Bérénice commençait à monter les escaliers mais fut interrompu dans son élan.
- On vous voit demain matin au petit déj ? Constance interrogea sa sœur.
- Hmm…Je sais pas, Emmanuel sera là ?
- Sûrement. Mais, je vais lui parler. Je te promets qu'il ne dira pas n’importe quoi cette fois.
Bérénice plissa les yeux, hésitante.
- On verra. A demain !
- A demain !
Constance quitta le salon pendant que Bérénice remontait dans sa chambre. Une fois la porte ouverte, l’odeur du shampoing de Carla envahit ses narines.
- T’étais où ? Je t’attends depuis au moins 3 min.
Carla était assise en tailleur sur le lit de Bérénice.
- 3 min ? Ah c’est vrai que c’est long dis donc, plaisanta Bérénice.
- C’est 3 min trop long.
- T’es trop mignonne.
Bérénice embrassa Carla puis s’installa, une nouvelle fois, comme tout à l’heure, pour regarder la télé. La tête de Carla sur son torse, Bérénice avait le nez empli de cette odeur de vanille.
- Tu sens bon.
- Merci, répondit Carla en rougissant.
Bérénice sourit et caressa doucement les cheveux de sa petite amie avant de poser sa main sur son dos. Elles restèrent dans cette position jusqu’à la fin du documentaire, une heure et demie plus tard.
Bérénice éteignit la télé et pencha la tête vers Carla. Cette dernière s'était endormie. Bérénice sourit à la vue du visage endormi de sa petite amie. Elle paraissait tellement paisible. Elle caressa doucement la joue de Carla qui s’éveilla légèrement. Bérénice chuchota :
- C’est terminé, je vais prendre une douche et je reviens.
- Hmm…
Carla n’avait même pas ouvert les yeux et elle roula de l’autre côté du lit, où elle attrapa un oreiller et s’enfonça dedans pour continuer son sommeil.
Bérénice s'éclipsa dans la salle de bain.
Quand elle rejoignit Carla, cette dernière s’était installée au milieu, les bras des deux côtés du matelas. Bérénice rit discrètement et s'installa à côté de sa petite amie en essayant de trouver sa place sans la réveiller.
C'était peine perdu, Carla sursauta en balbutiant quelque chose d’incompréhensible. Bérénice en profita pour regagner sa place et se poser sur son oreiller frais. Carla, à moitié éveillée, se rapprocha de Bérénice et enlaça le corps de sa petite amie, se collant au dos de cette dernière. Bérénice pouvait sentir le souffle léger de Carla dans sa nuque, et elle adorait ça. Elle sourit avant de fermer les yeux et de plonger dans un sommeil profond.
Chapter 2: Alors, c'est ok ?
Summary:
Bérénice et Carla passent une journée ensemble.
Est-ce que quelqu'un va venir troubler leur bonheur ?
Notes:
(See the end of the chapter for notes.)
Chapter Text
Aussitôt que l’alarme de son téléphone retentit dans la chambre, Bérénice était sortie du lit, dans la salle de bain en train de se brosser les dents. C’était un samedi mais elle et Carla avaient une journée date et elle ne voulait pas se lever trop tard, et, il était déjà 9h.
Carla, à peine éveillée et toujours sous les draps, ouvrit doucement un œil pour regarder sa petite amie.
- Mais…Qu’est ce que tu fais ? L’alarme a sonné y a genre 1 seconde.
- Je sais. Je veux juste être prête pour notre journée. Bérénice ne pouvait presque pas cacher son excitation.
Carla sourit et sortit du lit, non sans mal. Elle frissonna quand l’air pourtant tiède de la chambre vint caresser ses bras nus. Elle attrapa le gilet de Bérénice qui était posé sur sa chaise et la rejoignit dans la salle de bain.
Alors qu’elle commençait elle aussi à se brosser les dents, elle questionna Bérénice :
- On va voir Teyssier au petit déj..?
- Je crois que oui…Ma sœur m’a dit hier qu’ils allaient être là.
- Super…
Carla força un sourire mais sa réponse laissait transparaître la déception qu’elle ressentait. Bérénice la regarda puis se rinça la bouche avant de répondre.
- Je sais que c’est pas l’idéal mais ma sœur aimerait vraiment te voir et préparer le petit déj comme elle fait souvent le week-end.
- C’est vraiment gentil. C’est juste…Teyssier quoi.
Bérénice enroula ses bras autour de la taille de Carla.
- Oui…Je sais. Mais, t’inquiète pas, Constance lui a parlé et il devrait pas être trop chiant.
Carla sourit avant de se rincer la bouche et se tourner vers Bérénice.
- Okay !
Elle l’embrassa. “Bonjour ! “ Bérénice sourit. “Bonjour. “
- Allez, on y va ! J’ai un peu faim. ajouta Carla
Sur ces mots, elle attrapa la main de Bérénice et l'entraîna vers la porte.
En bas, les jeunes femmes pouvaient entendre des voix qui s'échappaient de la cuisine. Constance et Emmanuel discutaient en buvant leur café.
Carla sentit une angoisse montée en elle. Elle n’avait jamais pris le petit déjeuner avec la famille de sa petite amie. Et encore moins avec son directeur. Bérénice sentit le malaise de Carla et lui serra doucement la main pour la rassurer, elle lui sourit et elles entrèrent dans la cuisine.
- Bonjour ! leur dit Bérénice.
- Bonjour ! Carla l’imita.
Emmanuel marmonna un “bonjour” avant de se replonger dans sa tasse. Constance leur sourit.
- Bonjour les filles ! Vous avez bien dormi ?
Elles hochèrent toutes les deux la tête et s’assirent à la table. Il y avait du pain, de la brioche, du beurre et de la confiture ainsi que du café, du thé et du jus d’orange. Bérénice demanda à Carla ce qu’elle voulait puis lui servit une tasse de café et un vers de jus d’orange. Carla sourit et la remercia dans un murmure. Bérénice lui sourit en retour et beurra des tartines de confiture. Elle en garda un morceau pour elle et donna l’autre à Carla.
L’ambiance était plutôt gênante. On n’entendait pas un mot jusqu’à ce qu’Emmanuel prenne la parole.
- Vous avez prévu quelque chose aujourd’hui ?
Les deux jeunes femmes échangèrent un regard, surprises par cette question venant de lui.
- Eh bien, oui. On va passer la journée ensemble, on part après le petit déj. répondit Bérénice, le sourire aux lèvres.
- Oui. Il fait beau, ça va être super. dit Carla en se tournant vers Bérénice.
Elles se regardèrent d’un air amoureux avant qu’Emmanuel brise ce moment.
- Okay. Eh bien, c’est génial…j’imagine.
Les deux jeunes femmes sourirent poliment.
- Bon, moi je vais y aller, j’ai des choses à faire.
Sur ces mots, Emmanuel salua les filles, embrassa rapidement Constance puis quitta la cuisine. Les filles le saluèrent en retour. La sœur de Bérénice les regarda, sourire aux lèvres.
- Vous voyez ? Il a pas été lourd.
- Oui…Merci de lui avoir parlé…Mais, c’était presque bizarre. répondit Bérénice.
- Oh my god, mais oui, ça m’a mis la chair de poule.
- Vous seriez pas un peu dramatique ? Constance leva les yeux aux ciels.
Les jeunes femmes échangèrent un regard rieur. Constance leur sourit avant de débarrasser son bol et son verre et de quitter la cuisine.
....................
Quelques heures plus tard, elles étaient en train de se balader sur le sable, main dans la main. Le soleil brillait à travers les nuages et le vent était doux. Elles ne parlaient pas beaucoup, préférant profiter du silence et des sons de la nature. On pouvait entendre le bruits des vagues et les oiseaux chanter. Bérénice regardait la mer pendant que Carla la regardait, elle. Elle se surprit à sourire sans raison particulière sauf celle d’être avec Bérénice, maintenant, sur cette plage. Elle inspectait chaque détail du visage de sa petite amie. L’arrête de son nez qu’elle embrassait à chaque occasion, sa mâchoire qu’elle adorait inonder de baisers, ses yeux ensorcelant qui l’ont laissé, plus d’une fois, sans voix et ses lèvre, ses magnifiques lèvres qu’elle aimait tant embrasser. Carla caressa de son pouce, le dos de la main de Bérénice pour qu’elle se retourne et la regarde. Bérénice se retourna, un grand sourire se dessinant sur ses lèvres. Carla ne put retenir un sourire, à son tour. Leurs yeux se rencontrèrent et Carla sentit une chaleur se glisser dans son ventre puis remonter dans sa gorge. Des mots se bousculaient dans sa tête mais restaient bloqués, incapables de quitter ses lèvres. Bérénice remarqua le regard confus de sa petite amie et lui demanda si tout allait bien. Carla secoua la tête, la voix de Bérénice l’avait sorti de ses pensées, et la rassura “tout va bien”. Bérénice hocha la tête et serra doucement la main de Carla. Elles restèrent comme ça un moment, à se regarder dans les yeux, avant que Bérénice ne se mette sur la pointe des pieds et dépose un baiser rapide sur les lèvres de Carla. Cette dernière sourit mais ne laissa pas Bérénice s’éloigner, elle l'attrapa par la taille pour la rapprocher et l’embrassa en retour, un baiser intense qui remplaçait, pour l’instant, ces mots qui restaient bloqués dans sa gorge.
Quand elles se séparèrent, Bérénice garda les yeux fermés un peu plus longtemps.
- Ça te fait pas penser à quelque chose ?
- Comment ça ? Carla fronça les sourcils
- Ce paysage, ce baiser…
Carla rougit. Bien sûr. Le jour où elle a embrassé Bérénice pas seulement pour faire taire les rumeurs mais parce qu’elle le pensait, elle le voulait, elle le sentait. Le baiser qui les a mené ici, aujourd’hui.
- Oh…T’as raison. Ce jour-là…
Bérénice sourit en voyant Carla rougir. Elles décidèrent de s'asseoir sur le sable.
Carla était appuyé contre un rocher et Bérénice s’était installée entre ses jambes. La plus grande caressait les cheveux de la blonde pendant qu’elles observaient les mouvements des vagues. Carla relâcha sa tête en arrière profitant des rayons du soleil tout en continuant de masser doucement le crâne de Bérénice qui fermait elle aussi les yeux, appuyée contre le torse de la plus grande. Après plusieurs minutes, Bérénice ouvrit les yeux et se tourna vers Carla. Elle posa sa main sur sa cuisse pour se stabiliser. Cette dernière, au contact de sa petite amie, ouvrit les yeux à son tour.
- Tout va bien? demanda Carla alors que Bérénice la fixait d’un air sérieux
- Hmm, je te regarde c’est tout.
Carla émit un léger rire avant de détourner le regard, les joues roses. Elle ne pouvait empêcher ses joues de chauffer.
- Tu veux qu’on bouge ? Elle demanda à Bérénice qui la fixait toujours.
- Non, je suis bien là, je veux pouvoir être dans tes bras et te regarder encore.
- T’es trop mignonne.
Bérénice sourit. Carla prit la main de Bérénice et se mit à dessiner des cercles, du poignet de la plus petite, jusqu’à son avant-bras. Bérénice ferma les yeux pour profiter de cette sensation
....................
Il était 14h, Carla et Bérénice avaient déjeuner dans un petit restaurant très mignon. Elles ont pu profiter d’une table pour deux, à l’écart des autres clients.
Après le déjeuner, elles avaient décidé d’aller au cinéma regarder un film d’auteur coréen. Enfin, Bérénice avait décidé. Carla était plus sceptique mais elle ne pouvait pas dire non à sa petite amie. Et puis, Carla a commencé à apprécier les films d’auteur, plus complexes. Elle appréciait en particulier quand sa petite amie lui expliquait l’histoire.
Au cinéma, Carla paya pour les tickets et un grand pop corn. Bérénice aurait voulu payer mais Carla ne l’a pas laissé faire. Elles avaient partagé l’addition au restaurant après que Bérénice ait rétorqué et gagné. Cette fois-ci, Carla ne lui avait pas laissé le choix, elle l’invitait.
Elles sont entrées dans la salle vide. Elles ont choisi les meilleures places. Carla expira, fatiguée d’avoir marché toute la journée mais contente d’être là. Bérénice envoya un message à sa sœur pour lui donner des nouvelles et lui dire que tout se passait bien. Carla la regardait et admirait sa beauté sous cette lumière tamisée.
Comme si Bérénice sentait le regard de Carla, elle se retourna pour lui faire face. Aussitôt que leurs yeux se rencontrèrent, Carla s’empara des lèvres de Bérénice. Elles profitèrent d’être seules pour approfondir leur baiser, les mains de Bérénice sur les joues de Carla et celles de cette dernière sur la nuque de Bérénice. Un baiser intense mais doux. Quand elles se séparèrent, elles se regardèrent dans les yeux, se noyant toutes les deux dans un océan bleu et vert. Comme hypnotisées.
Après quelque minute, la salle s’était remplie et le film commença. Carla posa le pop-corn entre elles et les deux se concentrèrent sur l’écran.
Alors que Carla semblait très concentrée sur le film, Bérénice était concentrée sur son visage. Elle pouvait deviner dans la pénombre les sourcils froncés de la plus grande. Elle remarqua son air sérieux, la forme de sa bouche et la “ride” qui se forme sur son front quand elle est concentrée. Bérénice adorait voir Carla tout faire pour ne pas la décevoir et lui faire plaisir. Elle savait que Carla n’aurait sans doute pas choisi ce genre de film si elle avait été seule ou bien avec quelqu’un d’autre. Mais, elle était là, dans la même salle qu’elle, à regarder avec presque trop de concentration un film coréen avec des sous textes. Bérénice savait qu’elle avait de la chance d’être avec Carla et elle profita de la pénombre pour observer les traits de sa petite amie. Ce visage qu’elle avait tant observé, admiré en secret. La première chose qu’elle voyait ; ses lèvres. Ces lèvres sur lesquelles son regard ne pouvait s’empêcher de tomber alors même que la plus grande n’était que son amie. Alors qu’elle tentait de la rassurer en cuisine, ces lèvres si tentantes mais interdites. Bérénice observait ses mains, qui pour tenter de calmer son stress se posaient sur ses épaules comme un poids si léger et en même temps si lourd, une prise qui laissait une trace invisible, une fois qu’elles les avaient quittées. Ces mêmes mains qui maintenant exploraient chaque parcelle de son corps. Bérénice observait le cou de Carla qu’elle adorait embrasser et ses pommettes sur lesquelles elle ne pouvait s'empêcher de poser les doigts pendant leurs baisers.
....................
Les deux jeunes femmes étaient devant la maison de Constance. Carla devait rentrer à la coloc’ pour aider tout le monde à faire à manger et participer à une soirée obligatoire. Un truc que Salomé a organisé comme un exercice de cohésion, pour renforcer leurs liens. Mais, là tout de suite, Carla ne voulait pas quitter Bérénice.
- Carla…Tu dois vraiment y aller… elle était dans les bras de Bérénice qui lui caressait les cheveux.
- Je sais mais je veux pas…
- Moi non plus, je veux pas que tu partes. Mais tu as promis que tu serais là. Ils vont t’en vouloir si tu les laisses tomber.
- Je sais, je sais…Je veux juste rester dans tes bras encore un peu.
- T’es trop mignonne.
Carla releva la tête à l’entente de ces mots et sourit. Bérénice posa une main sur sa joue et l’embrassa. Carla approfondit le baiser comme pour montrer à quel point elle tenait à Bérénice. Elle attrapa sa taille pour la rapprocher un peu plus, elle ne voulait pas la lâcher. Bérénice prit le dessus et embrassa Carla avec plus de passion, passant ses doigts dans les cheveux de la plus grande. L’engouement de Bérénice obligea Carla à s’éloigner des lèvres de la plus petite pour qu’elles puissent respirer.
- Tu vas trop me manquer ce soir, dit Bérénice dans un souffle.
Carla, rougissante, plongea son regard dans celui de Bérénice.
- Tu vas me manquer aussi.
Carla déposa un baiser sur le nez de Bérénice et la lâcha. Cette dernière embrassa la main de Carla avant de la laisser partir.
....................
Là-bas, tout le monde était déjà affairé dans la cuisine. Elle était presque trop petite pour que tout le monde puisse y cuisiner en même temps. Carla déposa ses affaires sur un fauteuil et rejoignit les autres en essayant de trouver sa place dans leur organisation.
- Oh Carla ! Je pensais que t' allais pas venir. Livio pointa du doigt Carla, montrant bien aux autres qu’elle était en retard.
- Nooon, bah j’allais pas rater ça ! Carla força un sourire.
Livio riait. La jeune femme fronça les sourcils. Il agissait bizarrement et elle n'appréciait pas. Cela faisait plusieurs jours qu’il avait arrêté de lui faire des allusions par rapport à leur “relation” passée et Carla espérait qu’il n’allait pas reprendre ce discours idiot. Elle n’en avait pas parlé à Bérénice parce qu’elle ne voulait pas créer de possibles conflits inutiles, mais s’il s’engageait à nouveau là-dedans, elle allait devoir faire quelque chose.
Alors que tout le monde s’était concentré sur la préparation du repas, Carla reçut un message de Bérénice “J'espère que tu es bien rentrée. Tu me manques déjà.” Carla rougit et un sourire énorme apparut sur son visage. Deva aperçu sa réaction et sourit doucement, il était rare de voir Carla comme ça et elle appréciait. Elle ne voulait pas la gêner alors elle ne fit rien remarquer aux autres.
Carla répondit à Bérénice avant de se remettre au travail. “Bien rentrée. Et, tu me manques encore plus.” Une pensée traversa alors l’esprit de la jeune femme mais elle savait qu’elle allait devoir être vraiment sympa et pratiquement supplier les autres pour les convaincre.
....................
Constance était occupée à préparer le dîner, mais elle regardait du coin de l'œil sa sœur allongée sur le canapé, le regard dans le vide. On aurait dit qu’elle ne savait pas quoi faire d'elle-même. Elle fixait le plafond et soufflait d’ennui.
Constance souriait en regardant la scène, elle pouvait parier que Bérénice s’ennuyait parce qu’elle ne voulait qu’une chose ce soir, être avec Carla.
- Ça va ?
Bérénice sursauta à l’entente de la voix de sa sœur. Elle leva la tête pour la regarder.
- Quoi ?
- T’es en train d’analyser le plafond ?
- Hmm…Je sais juste pas quoi faire.
- Elle te manque déjà ?
Bérénice se leva pour rejoindre Constance. Elle rougissait en pensant au manque qu’elle ressentait là tout de suite.
- Elle me manque tellement. Parfois, je me dis que j’ai un problème. C’est comme si je pouvais pas être loin d’elle.
- Ca…c’est l’amour…Rien de problématique.
Bérénice rougit de plus belle, elle était effectivement folle amoureuse de Carla. Et depuis qu’elles étaient officiellement en couple, cela devenait difficile de ne pas pouvoir la voir tous les jours. Pendant tellement de mois, elle a dû cacher ses sentiments, maintenant qu’elle n’a plus à le faire, c’est comme s’ils débordaient.
- J’ai vraiment hâte de la voir Lundi.
- Tu la vois pas demain ?
- Non. Elle passe la journée avec Rose.
- Oh, d’accord. Et bien, on pourra trouver une occupation pour que le temps passe plus vite. Ça te dit une journée jeux de société ?
- Super idée ! T’as besoin d’aide pour la cuisine ?
- Pas vraiment. Mais je vais dire oui pour te sortir de ta misère.
- Merci.
Bérénice était soulagée, elle allait pouvoir occuper son esprit qui était bien trop pris par une certaine personne.
....................
A la coloc’, tout le monde avait terminé de cuisiner et était en train de mettre la table. Carla avait participé à toutes les préparations qu’elle pouvait, aidant pour l’entrée, le plat et le dessert. Elle voulait montrer à ses colocataires à quel point elle peut être serviable. Elle était obligée, tout ça faisait partie de sa stratégie pour qu’ils acceptent sa proposition.
Carla attrapa une assiette en plus et demanda l’attention de tout le monde. Ils la regardèrent tous en retour, un air interrogateur sur le visage. Ils échangèrent des regards entre eux, ne sachant pas s’il devaient avoir peur de ce que leur colocataire allait dire. Carla se racla la gorge.
- J’espère que vous passez toutes et tous une bonne soirée jusqu’à maintenant. Je pense que vous avez tous vu que j’ai donné de ma personne pour préparer le
repas. Je me disais que je pourrais proposer quelque chose. Vous savez que je sors avec Bérénice depuis plusieurs semaines maintenant. Et, vous voyez, on passe
pas beaucoup de temps ensemble. Je me disais qu’elle pourrait se joindre à nous ce soir. Je mérite pas un petit cadeau ?
Carla savait très bien que tout le monde les voyait, elle et Bérénice, collées presque toute la journée, tous les jours, mais elle tentait le tout pour le tout. Elle souriait, très fière d’elle, dans l’attente de la réaction des autres, en particulier celle de Salomé, l'organisatrice de cette soirée.
Cette dernière jeta un coup d'œil à son acolyte, Anaïs qui haussa les épaules.
- Carla, on avait décidé que c’était une soirée entre colocataires seulement. C’est le but.
- Je sais, je sais. Mais, c’est Bérénice, elle est calme, elle va pas nous empêcher de renforcer nos liens.
Carla avait insisté sur ces derniers mots, se moquant gentiment du concept de Salomé.
Elle n’était pas du genre à supplier qui que ce soit mais plutôt à imposer ses choix mais elle prenait sur elle pour ne pas brusquer la plus vieille.
- Je sais ça, c’est juste que c’est censé être un moment entre coloc’ tu vois ? Pas de couple, répondit Salomé.
Carla regarda Gaëtan puis Salomé, à nouveau, hautant les sourcils.
- Ah ! Vous êtes plus ensemble, vous deux ? Vous aviez l’air encore bien proche tout à l’heure.
Salomé leva les yeux aux ciels. Face à cette scène, Carla comprit qu’elle avait gagné, et elle sourit.
Alors c’est ok ?
...
Notes:
J'espère que cette partie va plaire.
Je la trouve pas parfaite, mais je voulais quand même la poster.
:)
Chapter 3: Faire confiance
Summary:
comment va se dérouler la suite de la soirée pour Bérénice, Carla et...Livio ?
Notes:
la suite directe de la partie précédente :)
Chapter Text
…
- Bon, okay. Si tout le monde est d’accord.
Salomé se tourna vers les autres qui hochèrent la tête silencieusement. Carla posa la dernière assiette, qu’elle avait réservé pour Bérénice, juste à côté de la sienne. Tout le monde était d’accord pour qu’elle vienne passer la soirée avec eux, Carla n’avait plus qu’à la prévenir et l’attendre aussi patiemment qu’elle le pouvait.
………………..
Bérénice avait rejoint Emmanuel et Constance à table. Elle avait pu se concentrer sur la cuisine et non sur Carla pendant quelques minutes. Alors que cette pensée lui traversait l’esprit, elle sentit son téléphone vibrer et un sourire éclaira son visage aussitôt quand elle vit le prénom de Carla s’afficher.
Hey ! Viens à la coloc’ ce soir. Tout le monde est d’accord et j’ai pas envie de passer la soirée sans toi.
A la lecture de ce message, le sourire de Bérénice s'agrandit. Constance qui l’observait du coin de l'œil lui demanda ce qu’il se passait. La plus jeune l’informa alors de la proposition de Carla. Constance sourit et encouragea sa petite sœur à rejoindre sa petite amie. Elle lui proposa même de lui prêter sa voiture pour se rendre à la coloc’. Bérénice la remercia et monta dans sa chambre préparer un sac. En à peine quelques minutes, elle était de retour dans la salle à manger.
- On se voit demain du coup ! l’excitation pouvait s’entendre dans sa voix.
- Oui. Passe une bonne soirée et envoie moi un message quand tu es arrivée.
Bérénice hocha la tête et sortit de la maison, clé de voiture en main.
Une fois la porte claquée, Emmanuel se tourna vers sa femme.
- Elle aurait, au moins, pu débarrasser son assiette.
- C’est bon, je le ferai, c’est pas grave.
Constance leva les yeux au ciel alors qu’Emmanuel détourna le regard pour se concentrer sur son assiette.
De son côté, Bérénice informa Carla de son départ.
Je suis sur la route. A tout à l’heure !
Elle prit le volant le sourire aux lèvres, mais, elle ne pouvait empêcher le stress qui s’emparait d’elle à l’idée de passer une soirée avec les autres élèves qu’elle ne connaissait pas tant que ça et encore plus chez eux. Livio en particulier. Elle était passée au-dessus de l’histoire entre lui et Carla et le coup qu’il lui avait fait aux journées de la pâtisserie mais tout ça ne l’avait pas fait l’apprécier davantage. Loin de là.
Une fois arrivée à la coloc’, elle aperçut Carla qui l’attendait devant l’entrée. Elle sourit et la rejoignit.
- Hello, toi ! Elle déposa un rapide baiser sur ses lèvres
- Hello ! Carla sourit à son tour. Allez, viens, on rentre !
A l’arrivée de Bérénice, tout le monde la salua et Salomé vint la voir et lui souhaita la bienvenue. Pendant qu’elles discutaient, Carla aperçut Livio regarder Bérénice d’une manière qu’elle n’appréciait pas du tout. Elle tenta de faire abstraction de ce détail et se retint d’aller lui parler. A la place, elle guida Bérénice vers sa chambre pour qu’elle puisse y déposer ses affaires ce qu’elle fit avant de rejoindre la plus grande qui s’était assise sur le lit. Elles se regardèrent pendant quelques secondes avant que Bérénice avoue à Carla qu’elle était contente d’être ici mais qu’elle était un peu stressée. Alors, celle-ci lui prit la main et la caressa doucement pour essayer de la rassurer, tout en lui assurant que personne n’était contre sa venue et de toute façon ils n’avaient rien à dire sinon, elle allait s’en occuper personnellement. Bérénice haussa les épaules, un sourire timide sur les lèvres. Carla fronça les sourcils.
- Qu’est ce qui se passe ?
- Non, rien, tout va bien.
- Bérénice. Je vois bien qu’il y a quelque chose. Parle moi.
- Livio…Il avait pas l’air d’être ravi de me voir.
Carla déglutit et posa son regard sur l’espace vide à côté de Bérénice. Elle détestait le fait que Livio ait regardé Bérénice de travers et encore plus le fait que celle-ci l’avait remarqué. Elle ne voulait pas parler de lui et encore moins parler de ses allusions. Pas maintenant.
- On s’en fiche de Livio. Faut pas le calculer.
Carla avait posé ses mains sur les épaules de Bérénice. Cette dernière sourit avant de se lever.
- T’as raison. Allez, on y va, je voudrais pas les faire attendre.
Bérénice voulait éviter de penser à Livio mais la réaction de Carla quand elle l’avait évoqué lui faisait penser qu’elle lui cachait quelque chose. La blonde avait essayé de cacher son stress à sa petite amie, tant bien que mal.
Du côté de Carla, elle trouvait difficile de cacher ce détail à Bérénice et de ne pas aller voir Livio pour lui régler son compte. Elle a fait du mieux qu’elle pouvait pour ne pas laisser ses émotions transparaître et passer à autre chose.
Pendant le repas, personne ne laissait Bérénice de côté. Elle pouvait participer aux conversations, même celles évoquant des détails croustillants et top secrets sur chacun des colocataires, en partie grâce à Carla qui les lui racontait au fur et à mesure des discussions. Bérénice passait un bon moment et appréciait l’attention que lui portait Carla, attentive à chaque changement de ton de sa voix et son expression corporelle. Elle était prête à bondir si le moindre souci venait perturber la soirée de sa bien-aimée. Elle lui jetait des regards réguliers, entre les conversations, en plus des regards tendres qu’elles partageaient. Des regards qui les enveloppaient à chaque fois dans une bulle.
Une bulle, leur bulle, éclata lorsque Salomé annonça, accompagné d’un applaudissement, l’arrivée du dessert. Carla glissa alors à l’oreille de Bérénice que c’était la meilleure partie du repas, surtout parce qu’elle était celle qui avait le plus participé à la préparation. Bérénice plissa le nez.
- Je veux bien te croire.
Carla se pencha alors pour l’embrasser tendrement. Les deux jeunes femmes n'avaient pas remarqué le regard porté sur elles de l’autre côté de la table. Livio leur jetait un regard noir de jalousie, il avait du mal à accepter leur couple, enfin il avait particulièrement du mal à accepter que Carla ne veuille pas de lui.
Alors que tout le monde dégustait le dessert, Salomé annonça la prochaine activité. Après le repas, tout le monde allait devoir se changer dans une tenue confortable et se rejoindre dans le salon. Ils se regardèrent tous avec un air interrogateur, ils ne savaient pas s’ils devaient être contents ou effrayés. Carla se tourna vers Bérénice pour vérifier que tout allait bien. Celle-ci la rassura avec un sourire avant qu’Anaïs ajoute “Et bien sûr Bérénice, tu dois participer aux activités !”. C’est à ce moment-là que Bérénice jeta un regard effrayé vers Carla qui lui serra doucement la main pour la rassurer. Bérénice hocha donc la tête au même titre que Carla qui avait d’autres choses en tête pour la fin de soirée.
Tout le monde était assis sur le sol, attendant les consignes de Salomé. La soirée allait consister en un test de confiance entre les colocataires. Chaque participant et participante devra se laisser tomber en arrière dans les bras d’un ou d’une partenaire. Puis d’une activité pour permettre de renforcer leurs liens en partageant chacun un ou plusieurs secrets. Et tout ça accompagné d’un bâton de paroles.
Evidemment, quand Carla entendit cela, elle leva les yeux au ciel. Bérénice remarqua que Livio regardait beaucoup Carla, et essayait de capter son regard ce qui était un échec étant donné que cette dernière n’avait d’yeux que pour Bérénice ou bien Salomé qui annonçait les activités. La blonde savait que Carla n’en avait rien à faire de Livio, en tout cas c’est ce que Carla lui avait dit, mais elle n’aimait pas la manière dont il la regardait. Il était tellement obnubilé qu’il ne voyait même pas que Bérénice avait remarqué ses regards. La plus petite réussit à passer au-dessus de la colère et de la jalousie qui grandissait en elle pour se focaliser sur l'activité de confiance. Sa première partenaire était Carla, elles réussirent toutes les deux avec succès l'activité. Les duos changeaient au fur et à mesure et Carla ne semblait faire vraiment confiance qu’à une personne. Elle finit par se retrouver avec Livio tandis que Bérénice était avec Anaïs. Elle perdit rapidement sa concentration et ne pouvait s’empêcher de fixer leur duo de l’autre côté du salon. Livio souriait de toutes ses dents. Quant à Carla, elle avait l’air plutôt mal à l’aise et essayait de terminer l’activité le plus rapidement possible. C’était sans compter sur Livio qui ne faisait que discuter. Il retardait le moment de la chute pour éviter de devoir changer de partenaire. Bérénice attendait qu’Anaïs se laisse tomber, mais elle n’était pas concentrée à la rattraper, elle serrait les dents en voyant Livio proche de Carla qui, elle, paraissait agacée. Bérénice rattrapa Anaïs de justesse alors que cette dernière avait mis un petit moment avant de se laisser tomber. Enfin, cette activité se termina.
- Tout va bien ? demanda Bérénice
- Oui, oui…
Bérénice hocha la tête. Elle détestait la voir mal à l’aise comme ça et encore plus à cause de lui. Elle sentait que Carla ne voulait pas l’inquiéter mais elle comprenait qu’il se passait quelque chose. Elle jeta un regard noir à Livio alors qu’il lui souriait
Salomé annonça alors la deuxième activité mais Carla en avait décidé autrement.
- Désolée, mais nous, on est fatiguées. On va aller se coucher. Carla força un bâillement et Bérénice la suivit.
- Oui, c’est vrai, désolée mais merci pour l’accueil.
Salomé et Anaïs se regardèrent, sachant très bien que c’était un mensonge mais elles les laissèrent quitter le salon sans commentaires. Livio les suivit du regard, sa mâchoire contractée. Il détestait l’idée que Carla allait passer la nuit avec Bérénice mais il ne dit pas un mot.
Carla et Bérénice quittèrent le salon, main dans la main. La plus grande ferma la porte de sa chambre derrière elles avant de se laisser tomber sur le lit.
- Pfiou ! Épuisant cette soirée. Tu trouves pas ?
- Si, carrément. Bérénice s’allongea aux côtés de Carla.
- Heureusement que tu es là. Carla s’appuya sur son coude pour faire face à Bérénice, un sourire se dessinant sur son visage.
La plus petite posa les yeux sur le visage de Carla et pouvait lire le soulagement qu’elle ressentait de s’être échappée de cette soirée. Elle lui sourit en retour et laissa son regard se poser sur le plafond.
Carla s’étonna de ce comportement mais ne dit rien, peur de devoir parler de choses dont elle n’avait pas envie. Elle s’allongea à nouveau, rejoignant sa petite amie dans sa contemplation du plafond.
Bérénice pensait. Des idées, pas très réjouissantes, se bousculaient dans sa tête. Elle avait bien sentie que Carla lui cachait quelque chose, mais quoi ? Elle n’arrivait pas à comprendre pourquoi elle ne lui parlait pas. Elle savait que cela avait un rapport avec Livio, en tout cas, ça paraissait évident. Mais, il était impossible pour Bérénice de penser qu’ils se passaient encore quelque chose entre eux, c'était une certitude. Mais alors que se passait-il ? Bérénice aurait bien questionné Carla mais si cette dernière se braquait ? Si elle refusait de lui parler, s’énervait et lui demandait, là tout de suite, de partir de chez elle ? Bérénice préférait laisser le temps à Carla de lui expliquer ce qu’il se passait.
Carla s’était perdue dans des pensées stressantes, elle avait peur de parler à Bérénice mais savait que la plus petite avait compris qu’il se passait quelque chose. Elle ne voulait pas rester avec cette boule au ventre et cette angoisse alors qu’elle était là, dans sa chambre et qu’elles allaient passer la soirée ensemble, après une journée qu’elle avait adoré.
- Bérénice ?
La blonde déglutit, elle pouvait sentir la tension dans la voix de Carla.
- Hmm?
- Il faut que je te parle d’un truc.
- Je t’écoute.
Bérénice se releva légèrement, maintenue par son coude, pour faire face à Carla.
- Livio arrête pas de faire des allusions hyper déplacées à notre “relation”, Carla forma des guillemets dans les airs pour appuyer son propos.
Bérénice intégra l’information. Alors, oui, c’était à propos de Livio. Il n’avait pas lâché l’affaire. Elle serra les dents.
- Depuis quand ?
- Il a commencé quand on s’est mis ensemble puis il avait arrêté mais il a recommencé il y a quelques jours.
- Et tu lui réponds quoi ?
- Je le renvoie chier ou j’essaie de l’ignorer. Je voulais pas t’en parler parce que j’avais peur de te faire du mal ou de créer des problèmes pour rien.
- Je comprends.
Carla cherchait le regard de Bérénice, un regard qui la rassurerait, qui lui ferait oublier Livio et ses remarques.
- Je suis désolée. répondit cette dernière
- C’est pas ta faute.
Carla replaça une mèche de cheveux de la blonde derrière son oreille et rencontra finalement ses yeux verts. Carla avait un petit sourire, elle était soulagée d’avoir parlé à Bérénice. Quant à elle, elle était un peu triste mais elle était surtout énervée contre Livio qui ne semblait pas comprendre qu’il était lourd. Elle ne voulait pas gâcher leur soirée alors elle prit sur elle pour ne pas le montrer à Carla, mais elle n’en pensait pas moins.
- Tu vas faire quoi ?
- Il prend ça à la rigolade. La prochaine fois, je lui ferai bien comprendre. répondit Carla, sourcils froncés
- C’est un idiot.
Bérénice rétorqua levant les yeux aux ciels. Carla laissa échapper un rire.
- Vraiment…
- Tu m’en parleras, s’il continue, hmm ?
- Oui.
Bérénice déposa un baiser sur le haut du crâne de Carla qui rougit.
- Je suis là pour toi, toujours, tu le sais ? assura Bérénice
- Oui, merci. Et merci pour cette journée.
- Merci à toi.
Les yeux de la blonde brillaient. La colère et l’angoisse semblaient enfin quitter son corps et son esprit.
- Je me voyais pas la finir sans toi. ajouta Carla
- Moi non plus.
Un silence s’installa entre les deux jeunes femmes. Bérénice laissa traîner son regard sur le corps de Carla.
- T’es hyper sexy dans ton jogging.
- Pff. Dis pas n’importe quoi.
Carla releva la tête en souriant, elle savait bien que Bérénice se moquait gentiment d’elle.
- Ah mais, je suis très sérieuse. J’adore ce look.
Carla plissa le nez et se pencha pour embrasser Bérénice. Le contact de ses lèvres sur les siennes résonnait comme une première fois, comme si cela faisait des jours qu’elle n’avait pas touché les lèvres de Bérénice. Cette dernière intensifia rapidement le baiser, ce qui fit basculer Carla sur le dos. Elle répondit au baiser mais posa délicatement ses mains sur les joues de Bérénice en se détachant d’elle.
- Hey, hey...Attends.
Bérénice ouvrit les yeux, les joues rouges.
- Désolée.
- Non, t’inquiète pas. Juste…On a le temps. Hmm ? Carla sourit
- Hmm, Bérénice hocha la tête et s’empara une nouvelle fois des lèvres de Carla.
Cette fois-ci, le baiser était plus doux, et lent. Bérénice prenait le temps de sentir toutes les sensations qui la traversaient à chaque contact avec la brune, chaque caresse, chaque lèvres sur sa peau. Elle embrassa la mâchoire de Carla puis descendit jusqu’à son cou où elle laissa une jolie marque. Le souffle qui quitta les lèvres de Carla l’enivrait. Elle descendit encore, une main sous le t-shirt de la plus grande, caressant la peau de son ventre. Elle leva les yeux vers le visage de sa bien-aimée et fut électrisée par un regard bleu intense. Elle sentit des papillons s’envoler dans son ventre à l’idée que Carla la regardait la couvrir de baisers, et continua son chemin sur son corps. Elle laissa traîner ses lèvres de son cou jusqu’au début de sa poitrine puis descendit jusqu'à son bas ventre et y laissa des baisers humides qui firent frissonner Carla. “Viens là” dit cette dernière, dans un rire, en agrippant le visage de Bérénice pour l'embrasser.
Elles profitèrent ainsi chacune de la présence de l’autre, toute la soirée, enlacées.
Du salon, tout le monde pouvait entendre les rires qui émanaient de la chambre de Carla.
Chapter 4: Un tsunami de sentiments
Summary:
Beaucoup de choses se bousculent dans la tête et le coeur de Carla.
Notes:
(See the end of the chapter for notes.)
Chapter Text
Carla traînait sur son téléphone en attendant Bérénice à l’entrée de l’institut. Elle était en avance. Ne pouvant contenir son excitation à l’idée de retrouver la blonde, elle s’était levée aussitôt que son alarme avait résonné dans sa chambre, un fait rare. Le sourire qui ne la quittait pas depuis son réveil disparut quand elle aperçut Souleymane qui se moquait gentiment d’elle.
“T’es trop amoureuse, toi !” dit-il en riant.
Carla balbutia une réponse inaudible avant de se replonger dans son téléphone et d’ignorer son ami qui partit rejoindre un autre élève. Et comme par magie, un sourire étira ses lèvres, hors de son contrôle. Sa conversation avec Rose lui revint en tête.
--
“Il y a un problème?” lui demanda Rose.
Carla hésita. Oui, elle était heureuse et tout se passait bien avec Bérénice, mais elle ressentait aussi cette peur. Une peur autant de ses sentiments que celle de ne
pas être assez bien pour la blonde.
“J’ai peur de ce qui se passe à l’intérieur de moi”
“Tu as peur de tes sentiments ?”
“J’ai cette envie irrépressible d’être avec elle, tout le temps. Je trouve ça dingue…Et c’est nouveau pour moi.”
Carla n’était jamais tombée amoureuse, et même si elle ne voulait pas se l’avouer encore, elle l’était.
Amoureuse.
“Je ressens tellement de choses…j’arrive pas à le décrire. C’est fort et tellement bon et terrifiant en même temps. Je-”
Rose sourit, émue. “Tu lui en as parlé ?”
“Non. J’ai peur, je me dis qu’à tout moment, elle ressent pas la même chose.”
Rose regardait Carla d’un air surpris. “T’oublies le jour où elle t’a dit qu’elle était amoureuse de toi ?”
Carla laissa échapper un rire en rougissant. “Non…Jamais je pourrais. C’est ancré dans ma mémoire. Ca tournait en boucle dans ma tête, même si je faisais tout
pour nier ce que je ressentais.”
Encore et encore.
“Parfois, je me dis qu’elle va trouver mieux ailleurs ou bien…Je sais pas…Et si pour elle j’étais juste une autre histoire alors que pour moi, elle est bien plus que ça ?
Enfin, je crois…”
Rose avait posé sa main sur celle de Carla en guise de soutien.
“Alors, tu doutes de ses sentiments ?” elle demanda doucement.
Carla fronça les sourcils. “Non, je doute pas de ses sentiments. Mais, en fait, je me dis qu’elle a déjà ressenti ça pour d’autres filles, qu’elle connait ce sentiment,
qu’elle a déjà aimé. Alors, qu’est-ce que ça changerait pour elle de m’aimer, moi ?”
“Chaque relation est différente, Carla. Tout le monde n’aime pas de la même façon, chaque relation est spéciale.”
Carla sourit. “T’as raison. Peut-être que je devrai pas me poser autant de questions.”
“C’est normal, c’est nouveau pour toi et tu tiens à elle, tu veux bien faire les choses.”
Carla hocha la tête. Oui, elle voulait bien faire les choses, ne pas gâcher leur relation, ne pas blesser Bérénice, ne pas la perdre. Surtout pas.
“Dès que je la vois, je me sens tellement légère et en même temps, elle m’aide à garder les pieds sur terre. Elle arrive à me calmer, elle me voit comme personne ne
m’a jamais vu. Elle me voit vraiment. Je suis bien avec elle, mais j’ai peur de la perdre.”
“Et pourquoi tu la perdrais ?”
“Je sais pas…”
“Tu devrais lui en parler. Mais, t’en fais pas, je suis sûre qu’elle tient tout autant à toi.”
Carla sourit car même si ces questions se promenaient dans sa tête, elle ne pouvait nier le fait d’être heureuse avec Bérénice, elle ne pouvait nier cette sensation
dans son ventre alors que des images de Bérénice emplissaient ses pensées.
----
Carla revint sur Terre quand elle entendit la voix de Bérénice au loin. Elle commençait à se diriger vers elle quand elle aperçut que sa petite amie était en pleine conversation houleuse avec Livio. Carla hésita puis se dirigea finalement vers eux.
“Je suis passée au-dessus de ce que tu m’as fait. Ok. Mais, là, tu fais chier Carla et je vais pas rester sans rien dire. Tu vas rester à l’écart et arrêter avec tes allusions déplacées.”
Carla était étonnée de voir Bérénice autant énervée et passer un savon à Livio, elle n’était pas habituée à ce genre de comportement mais elle était plutôt fière et impressionnée. Elle était déstabilisée par la chaleur qui s’emparait d’elle en voyant Bérénice s’énerver contre Livio pour la protéger, elle.
“Hey…” dit Carla en posant son regard sur Bérénice pour s’assurer qu’elle allait bien.
La plus petite hocha la tête avant de se tourner une nouvelle fois vers Livio, la mâchoire crispée.
“T’as entendu ce que je viens de dire?” Bérénice semblait s’énerver de plus en plus.
Livio la regardait, incrédule.
“Oui oui, j’ai entendu mais-”
Carla intervint :
“Mais rien, Livio. Ouvre les yeux. Toi et moi, ça se fera jamais. Tu m’interesses pas. Écoute Bérénice et lâche moi avec tes remarques.”
Carla avait lâché ces mots d’une voix calme et posée presque glaçante. Livio en était bouche-bée. Bérénice secoua la tête avant de lancer : “Laisse nous tranquille.” Puis elle attrapa la main de Carla et l'entraîna loin du grand brun.
De nouveau tranquille, loin de lui, Carla attrapa le visage de Bérénice pour le rapprocher du sien et l'embrasser comme si elle ne l'avait pas vu depuis un mois. Bérénice eut un mouvement de recul, surprise. Mais elle se laissa entraîner dans ce baiser.
“C’était pour quoi ça ? Elle demanda, les yeux clos, savourant quelques secondes encore le goût qu’a laissé Carla sur ses lèvres.
- J’adore quand tu me défends, comme ça…Et tu m’as manqué.” Carla répondit dans un soupir.
Bérénice ouvrit les yeux et sourit à l’entente de ces mots venant de la femme qu’elle aime. Carla lui avait aussi manqué.
“T’es arrivée tôt ? T’as pas trop attendu ? demanda Bérénice.
- Ah non. Je suis arrivée juste avant toi.” Carla ne voulait pas avouer à la blonde qu’elle était arrivée bien en avance parce qu’elle lui manquait trop.
Alors que les deux amoureuses arrivaient dans les vestiaires pour se changer pour leur cours, Souleymane racontait qu’une nouvelle élève allait arriver à l’institut. Carla tendit l’oreille, incapable de faire semblant de ne pas être intéressée par les bruits de couloirs. Elle prit part à la conversation pour interroger le jeune homme qui semblait toujours avoir des détails croustillants.
“Comment ça ? Y a une nouvelle ?
- Hmm, Souleymane hocha la tête sûr de son info, Elle vient de Bordeaux.
- Et elle vient comme ça en plein semestre ? Qu’est-ce qu’elle a fait ? Elle a couché avec un de ses profs et ils ont dû se débarrasser d’elle ? répondit Carla, un sourcil levée et des rires dans la voix.
Bérénice sourit et leva les yeux aux ciels face à l’attitude de sa petite amie.
- Non. Ils trouvaient son niveau un peu trop au-dessus des autres, alors ils ont décidé ensemble qu’elle serait transférée ici, Souleymane répondit d’un air sérieux.
Carla perdit son sourire.
- Je suis sûre qu’elle est hyper arrogante. J’ai hâte qu’elle arrive pour lui montrer qu’elle a de la compétition.”
Souleymane rit avant de quitter le vestiaire suivi de plusieurs élèves. Bérénice avait terminé de se changer et attendait Carla. Cette dernière se retourna vers la blonde en fermant les derniers boutons de sa veste.
“T’es vraiment trop impliquée, toi. J’te jure… dit Bérénice, secouant la tête, amusée.
- J’aime juste trop les gossips ! Comment tu fais pour pas aimer ça ?
Carla était enfin prête, elle noua son foulard et s’assit à côté de la blonde.
- Je m’occupe pas de la vie des autres, encore moins des personnes que je connais pas. S’ils veulent que je sache quelque chose, je les écoute, sinon, je vois pas pourquoi j’irai m’y intéresser.
Le regard de Carla s’adoucit à l’entente des mots de Bérénice.
- T’es trop pure, toi.”
Bérénice haussa les épaules en guise de réponse et baissa les yeux. Carla embrassa le haut de son crâne avant de glisser son bras autour de celui de la blonde, pour aller en cours.
La cheffe Listrac était déjà là mais, elle n’était pas seule. Elle était accompagnée d’une fille que ni Bérénice, ni Carla ne connaissait. La cheffe salua tout le monde avant d’annoncer la nouvelle du jour.
“Bonjour à toutes et à tous, aujourd’hui, nous sommes rejoints par une nouvelle élève. Je te laisse te présenter.
Carla se tourna vers Bérénice pour voir la réaction de la blonde. Cette dernière croisa son regard et lui sourit, elle n’avait pas l’air de prêter beaucoup attention à la nouvelle arrivante, elle notait des choses dans son carnet. Carla ne savait pas quoi penser de cette fille. Elle savait déjà qu’elle allait être compétitrice.
- Bonjour ! Je m’appelle Lisa, j’ai 19 ans et j’étais en 1ère année dans une autre école de cuisine, mais je trouvais que c’était un peu lent pour moi. Alors, me voilà.
Carla avait remarqué les regards que cette Lisa lançait à Bérénice et elle n’appréciait pas du tout. La nouvelle regardait avec insistance la blonde et semblait oublier qu’il y avait d’autres élèves présents dans la pièce.
- Merci Lisa. Je compte sur vous tous pour bien l’accueillir.
Carla souffla, agacée par ce discours. Elle suivit la nouvelle d’un regard qui pourrait vous
tuer.
- Maintenant que les présentations sont faites, on peut commencer !”
La cheffe Listrac donna donc les consignes pour le cours. Carla, elle, se tourna une nouvelle fois vers Bérénice.
“Alors, t’en penses quoi ?
Bérénice fronça les sourcils.
- De quoi ?
- Bah, de la nouvelle. répondit Carla
- Je sais pas, elle vient d’arriver. Elle a l’air sympa.
Carla sourit nerveusement. Quelque chose bouillonnait en elle, sans vraiment qu’elle sache l’identifier.
- Sympa ? Elle était pas obligée de se la péter comme ça.
- Tu la connais pas, attends de voir.” Bérénice répondit, ne comprenant pas pourquoi Carla semblait si tendue.
Elle déposa un baiser sur la joue de la plus grande puis se dirigea vers l’économat pour récupérer ses ingrédients. Les lèvres de Bérénice sur sa peau ont su calmer un peu Carla, mais le regard fixé sur Lisa, elle dit entre ses dents “J’ai pas besoin d’attendre. Ca passe pas.”
La brune était comme bloquée à son poste. Elle se tenait là, sans vraiment savoir quoi faire de ce qu’elle ressentait à ce moment précis. Elle entendait les mots de Bérénice qualifiant la nouvelle de “sympa”, elle pouvait encore voir les regards que cette dernière lançait en direction de Bérénice. Est-ce qu’elle était jalouse ? Avait-elle déjà ressenti ça ? Elle n’était pas sûre. Mais, était-ce vraiment de la jalousie ? Carla n’avait pas de réponses à ces questions mais la douleur qu’elle ressentait était bien réelle et une sensation qu’elle ne connaissait pas. Et, maintenant qu’elle était là, Carla ne pouvait pas l’ignorer.
“Qu’est-ce que tu fais, Carla ? Il y a quelque chose que tu n’as pas compris ? La cheffe Listrac sortit la brune de ses pensées.
- Hein ? Oh ! Nan, j’ai tout compris. Carla vérifia la liste des ingrédients et la recette.
- Alors, va chercher ce dont tu as besoin. Le temps passe vite.”
Carla hocha la tête et se dirigea vers l'économat. Elle croisa Bérénice qui lui sourit. Ca eut l’effet d’apaiser la douleur qui se faisait une place dans son ventre. Ses muscles se détendirent un peu. Elle lui sourit en retour.
Alors que Bérénice était concentrée sur la recette, elle sentit une main lui tapoter l’épaule. La cheffe Listrac s’excusa du dérangement et prévint Bérénice qu’elle voudrait la voir à la fin du cours. Bérénice sentit une vague d’anxiété s’emparer d’elle mais elle hocha la tête. Que lui voulait la cheffe ?
Alors que la cheffe s’éloignait, Carla arriva avec tous ses ingrédients et interrogea la blonde.
“Elle voulait quoi Listrac ?
- Je sais pas. Elle a demandé à me voir à la fin du cours.
- Mais, t’as fait quelque chose ? Carla fronçait les sourcils.
- Bah, non. Enfin, je crois pas. Bérénice commençait à stresser. Elle n’avait pas le souvenir d’avoir fait quoi que ce soit de travers.
- Ca doit pas être grand chose. T’inquiète pas.” répondit Carla pour tenter de rassurer sa petite amie.
Cette dernière sourit et se replongea dans sa recette. Carla l’imita.
Quelques mètres plus loin, la cheffe Listrac se pencha au-dessus du plan de travail de Lisa et lui demanda de rester à la fin du cours, elle avait quelque chose à voir avec elle.
Une fois que tout le monde avait rangé les derniers ustensiles, Carla et Bérénice s'étaient changées. En sortant du vestiaire, elles froncèrent les sourcils dans l’incompréhension, en apercevant la cheffe et Lisa en train de discuter. Bérénice rejoignit la cheffe et la nouvelle élève alors que Carla sortit de la salle, à contre-coeur. Elle pouvait observer la scène à travers la porte vitrée mais impossible d’entendre leur conversation.
La cheffe Listrac prit la parole.
“Alors, les filles ! Je vous ai demandé de rester parce que je me suis dit que Lisa, tu pourrais t’appuyer sur Bérénice pendant quelques jours pour découvrir l’institut et t’y habituer.
Les deux élèves échangèrent un regard interrogatif.
- Bérénice, après ce que tu nous as montré aux journées de la pâtisserie, je me suis dit que tu pourrais accompagner Lisa, histoire qu’elle ne se sente pas trop perdue. Qu’est-ce que tu en dis ?
- Oh…
Bérénice était prise de court. Elle ne savait pas trop quoi répondre, elle sentait l’angoisse montée en elle. Elle se racla la gorge.
- Eh bien, oui. Enfin, je veux dire, Lisa, tu es ok avec ça ?
- Je le suis ! Lisa répondit directement, avec enthousiasme.
- Eh bien c’est super ! Moi, je dois filer, mais je vous laisse le temps de faire connaissance un petit peu, de discuter.
- Attendez, cheffe !? Bérénice s’empressa de rattraper Listrac.
Olivia s’arrêta dans sa lancée pour faire face à la blonde.
- Il y a un problème ?
- Non. Enfin, je veux bien faire ce que vous me demandez mais je suis encore pas mal anxieuse et tout. Je voudrais pas…
- Non, t’en fais pas Bérénice, tu seras parfaite. Contente toi d’être disponible pour Lisa quand elle aura des questionnements. Et puis, si vraiment ça ne va pas, tu viens m’en parler, on trouvera une solution. D’accord ?
- Hmm. D’accord.”
Bérénice força un sourire en regardant la cheffe s’éloigner et elle se tourna pour trouver Lisa toujours là. Elle s’approcha à nouveau d’elle.
“Désolée, je devais juste…vérifier un truc.
- T’inquiète pas.”
La nouvelle regardait Bérénice intensément. Bérénice se sentait presque mal à l’aise. Elle se dit que c'était sûrement à cause de son angoisse. Ou alors, c'était à cause des regards insistants de Lisa. La nouvelle semblait inspecter chaque partie du corps de la blonde. Alors que Bérénice parlait, Lisa laissait traîner ses yeux sur son visage, ancrant son regard dans celui de la blonde puis se déposant sur ses lèvres.
Dehors, alors que la cheffe venait de quitter la pièce, Carla pensait que Bérénice allait sortir mais elle commençait à s’impatienter, la douleur dans son ventre refaisant surface, alors qu’elle observait la scène de loin. Elle pouvait voir les regards de la nouvelle et elle tentait d’entendre leur discussion mais c’était impossible, elle ne pouvait qu’observer et interpréter.
“Donc, comment ça va se passer ? Tu vas être avec moi pendant les cours ?
- Oui, voilà. Et puis, si tu as des questions, dans les jours à venir, sur l’institut ou des choses comme ça, et bien tu pourras me trouver.
- Hmm. Ça me rassure un peu. Je suis quand même un peu stressée d’arriver en cours de route, dans un endroit que je connais pas avec pleins d’élèves qui ont déjà créer des liens.
- Je comprends. Mais, tu vas voir, tu vas forcément trouver ta place. répondit Bérénice avec un sourire qui se voulait rassurant.
- J’espère en tout cas. Et peut-être que je l’ai déjà trouvé.
Lisa planta son regard dans celui de Bérénice. Cette dernière ne savait pas quoi répondre à cela. Elle hocha la tête.
- Peut-être. réussit-elle à dire, accompagné d’un rire gêné.”
Lisa, qui était un peu trop tactile au goût de Bérénice, sourit et pressa doucement l’épaule de cette dernière. C’en était trop pour Carla, elle ouvrit la porte et appela au loin : “Tu viens, mon coeur ?”
Bérénice était surprise d’entendre ce surnom, mais elle ne pouvait empêcher le rouge de lui monter aux joues et la sensation de papillons qui s'envolait dans son ventre. Elle s’excusa auprès de Lisa et rejoignit Carla.
“Merci, Bérénice ! A demain !” cria Lisa, le sourire aux lèvres, alors que les deux amoureuses étaient déjà dehors.
……….
Bérénice marchait silencieusement aux côtés de Carla, encore un peu secouée par le surnom que la plus grande avait emprunté.
“Mon coeur..?
Carla, étonnée, se tourna brusquement vers la blonde.
- Quoi ?
- Tu m’as appelé “mon coeur”... répondit Bérénice, un sourire illuminant son visage.
- Oh…Et ça te gêne ?
- Ah non, pas du tout. Je suis surprise, c’est tout.
Carla sourit, un peu gênée, le rouge lui montait aux joues.
- Et que ça sorte comme ça au moment où je parle à Lisa…
- Et alors ?
- Et alors, je sais pas, tu l’as fait exprès ?
- Qu’est- ce que tu veux dire ? Que je le pensais pas ?
Carla commençait à s’énerver, blessée par le sous-entendu de Bérénice.
- Non, je me dis juste que peut-être, tu serais…jalouse ?
Carla se stoppa net. Elle feint le choc.
- Quoi ? Jalouse ?
- Oui, toi, Carla Furiani, jalouse.” Bérénice souriait.
Carla qui avait, elle, perdu son sourire, s’éloigna de la blonde pour s’asseoir sur le banc le plus proche. Bérénice perdit à son tour son sourire et la rejoignit, l’air inquiet.
- Oui. Okay ? Je suis jalouse…
Bérénice était attendrie face à la vulnérabilité de Carla. Cette dernière planta son regard dans celui de la blonde. Elle prit sur elle pour s’ouvrir et ne pas se cacher derrière une armure. Elle essaya.
…J’ai cette boule dans le ventre.
- Mais, pourquoi ?
- Je l’ai vu te regarder au début du cours.
- Comment ça ?
- Elle te matait, t’as pas vu les regards qu’elle te lançait ?
- Non…
Bérénice caressait tendrement la cuisse de Carla, prenant en compte ce que la brune lui confiait, attentive à ses sentiments.
- Eh bien, elle a l’air de bien t’apprécier en tout cas.
- Peut-être, mais je m’en fiche.
- Et, elle est jolie, donc…
- Donc, rien. Okay, elle est jolie, mais elle m’intéresse pas.”
Carla sentit son coeur pincer à l’entente de ces mots, mais elle fit comme si de rien n’était.
- Hm hm…Juste, j’ai pas aimé comment elle t’a regardé.
Carla détourna le regard et se tut. Elle sentait que ses émotions allaient prendre le dessus et elle ne se sentait pas prête à ça. Pas devant la blonde, pas encore. Bérénice accentua la pression sur la cuisse de la brune comme pour lui transmettre son amour et son soutien.
- Parle moi…mon coeur.
Bérénice avait dit ça avec un sourire aux lèvres, comme pour détendre un peu l’atmosphère et récupérer l’attention de Carla. Cette dernière sourit, elle avait adoré entendre Bérénice l’appeler par ce surnom. Elle se tourna vers elle. Même si elle souriait, Bérénice était sûre qu’elle pouvait apercevoir des larmes dans les yeux de sa bien-aimée. Elle sentit une boule se former dans sa gorge à cette vue et ravala son chagrin pour soutenir Carla.
- Donc, tu la trouves jolie ? Carla interrogea Bérénice.
- Nan. Enfin, oui. Je veux dire, je la trouve pas particulièrement jolie. Pleins de femmes sont jolies.
- T’essaie de me rassurer en me disant ça ?
La blonde sentait qu’elle s'emmêlait les pinceaux et n’aidait pas du tout à rassurer sa petite amie qui arqua un sourcil. Elle reprit :
- Ce que je veux dire, c’est qu’elle est jolie comme pleins d’autres filles mais je m’en fiche. Je m’en fiche de cette fille. J’ai pas envie d’être avec elle, je suis avec toi et je suis heureuse. Elle m’intéresse pas du tout.”
Carla inspira profondément, un peu rassurée par les paroles de sa petite amie. Elle sentit le nœud qui s’était formé dans son estomac, se défaire doucement.
“Et je te trouve magnifique.” ajouta Bérénice
La brune sentit son coeur battre plus rapidement dans sa poitrine. Le nœud s’était totalement défait et elle pouvait à présent respirer pleinement, les larmes qui menaçaient de tomber avaient disparu et un sourire avait repris place sur son visage.
Sur ces mots, la main de Bérénice quitta la cuisse de Carla pour venir se poser sur la nuque de la brune et la plus petite l'entraîna dans un doux baiser. Carla répondit en attrapant la taille de la blonde avant de l'entraîner, à son tour, dans un câlin réconfortant.
Les deux jeunes femmes restèrent assises, dans les bras l’une de l’autre jusqu’à leur prochain cours.
La nuit tombée, les deux jeunes femmes étaient dans la chambre de Carla, allongées dans le lit de cette dernière. Carla ne s’était pas laisser déborder par ses émotions, elle avait réussi à gérer. Elle savait que parler librement à Bérénice de ses peurs lui ferait du bien, mais afficher sa vulnérabilité et ses faiblesses étaient encore quelque chose de difficile pour elle. Malgré cela, elle avait tout de même réussi à ne pas se fermer complètement et elle se sentait plus légère et confiante par rapport à sa relation avec Bérénice. Elle s’était endormie après une soirée romantique qui avait fini de la rassurer. Bérénice la regardait tout en caressant doucement son dos nu. La blonde pouvait sentir la respiration lente et profonde de la brune, son visage paraissait paisible. Elle expira profondément, satisfaite, légère, heureuse. Carla était si belle. Elle repoussa une mèche de cheveux qui tombait sur le visage de celle-ci et murmura un “je t’aime” à peine audible, puis elle s’endormit avec comme dernière vision, le visage angélique de Carla.
Notes:
:)

MySweetBelova on Chapter 1 Sat 09 Mar 2024 01:23PM UTC
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Shiloh_the_elfe on Chapter 1 Sat 09 Mar 2024 01:52PM UTC
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Aria8C on Chapter 1 Sat 09 Mar 2024 03:11PM UTC
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Shiloh_the_elfe on Chapter 1 Sat 09 Mar 2024 01:52PM UTC
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Aria8C on Chapter 1 Sat 09 Mar 2024 03:14PM UTC
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Nini123456 on Chapter 1 Sun 10 Mar 2024 01:39AM UTC
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