Chapter Text
La maison des Black, imposante et lugubre, était plongée dans un pénombre presque oppressante. Les chandelles vacillantes projetaient des ombres tortueuses sur les murs ornés de portraits de leurs ancêtres aux visages austères. L'air y était épais, comme chargé de secrets. Hadrian Black, le plus jeune fils de cette illustre lignée, se tenait immobile dans sa chambre, le cœur battant à tout rompre. Les rumeurs d'un mariage arrangé entre sa famille et la redoutable meute de Fenrir Greyback résonnaient dans chaque recoin de la maison.
En silence, il ouvre la porte de sa chambre et se glisse dans le couloir. Des murmures familiers lui parvinrent du salon. La voix de sa mère, Walburga, tremblait de terreur, une émotion rare chez cette femme d'habitude implacable.
« Nous ne pouvons pas nous pincer à ça ! » s'écria-t-elle d'un ton désespéré. « Hadrien est notre fils ! »
« Nous n'avons pas le choix. », répondit Orion, d'une voix froide et résignée. « Si nous refusons, le Seigneur des Ténèbres détruira toute notre famille. »
Hadrien, caché derrière la porte, comprit alors que ce mariage n'était pas qu'une alliance stratégique. C'était une menace. Voldemort, à travers Greyback, exerçait une pression immense sur les Black, exigeant qu'ils cèdent leur fils en échange de la survie de leurs proches. Cette alliance forcée était bien plus que politique. C'était une soumission, et Hadrian, malgré ses capacités cachées, n'était qu'un pion dans ce jeu mortel.
Le cœur battant, il se recula, mais une silhouette imposante apparaissait à ses côtés. Un loup musclé aux traits brutaux l'avait repéré. Ses yeux sombres scrutèrent le jeune homme avec mépris.
« Qu'est-ce que tu fais là, gamin ? » exigea le loup, une menace claire dans sa voix.
Hadrian tenta de fuir, mais le loup le saisit fermement par les bras, ses griffes effleurant sa peau délicate. « L'Alpha ne tolère pas les espions. Suis-moi. »
Sans attendre de réponse, le loup l'entraîna vers le salon. La tension dans l'air s'épaississait à chaque pas qu'ils faisaient. Hadrian savait que la confrontation avec Fenrir Greyback était inévitable, mais il ne se sentait pas impuissant. Il avait été préparé à des situations bien plus dangereuses, bien qu'il n'eût jamais pensé que cela se retournerait ainsi contre sa propre famille.
La porte du salon s'ouvre brusquement, révélant une scène chaotique. Plusieurs membres de la meute étaient rassemblés autour de la pièce, leur présence imposante renforçant l'atmosphère suffocante. Mais c'était Fenrir Greyback, l'Alpha, qui dominait la pièce de sa stature intimidante. Ses cheveux mêlés de gris, ses yeux jaunes perçants, il incarne la menace en personne.
À la vue de son fils capturé, Walburga poussa un cri d'horreur.
« Hadrien ! » s'exclama-t-elle, se précipitant vers lui, mais Orion l'arrêta d'un geste ferme. « Ne fais pas de gestes précipités », murmura-t-il avec gravité.
Greyback, un sourire carnassier aux lèvres, s'avança lentement vers Hadrian, son regard brillant de malice. « Hadrian Black... Intéressant. »
Les yeux de Fenrir se posèrent sur le jeune homme avec une intensité qui fit frissonner Hadrien. Malgré la terreur qui régnait dans la pièce, quelque chose d'inexplicable attira Hadrian vers lui, une fascination malsaine, un désir de comprendre la véritable nature de cet homme qui, par sa seule présence, pouvait coincer une famille aussi puissante que la sienne.
« Fais attention, chiot. », murmura Fenrir en s'approchant. « Tu penses pouvoir me défier ? »
Hadrian, se raidissant sous cette accusation à peine voilée, serra les poings, ses instincts d'assassin surgissant malgré lui. « Je ne suis pas faible », rétorqua-t-il, le regard brûlant de défi.
Fenrir éclata de rire, un son grave et rauque qui résonna dans toute la pièce. « Courageux, mais naïf. Tu ne sais pas à qui tu as affaire. »
À cet instant, Walburga perd son calme. « Éloignez-vous de lui, sale cabot ! » cria-t-elle en se jetant presque sur Fenrir, mais les loups l'arrêtèrent avant qu'elle n'atteigne l'Alpha. Orion, quant à lui, se tenait impuissant, les yeux voilés d'une sombre résignation.
« Votre fils vient avec moi. », déclare Fenrir en se tournant vers eux, une lueur de satisfaction dans ses yeux. « Le Seigneur des Ténèbres l'a exigé. Si vous vous opposez à cela, vous savez ce qui arrivera à votre famille. »
Walburga tente de protester une nouvelle fois, mais Orion l'interrompt d'une voix glacée. « Nous devons obéir. » Ses yeux gris rencontrèrent ceux de son fils, un regard chargé de douleur et de regrets.
Hadrien, bien que dévasté par cette trahison apparente, comprit que ses parents n'avaient pas le choix. Fenrir l'avait arraché à eux, et ils ne pouvaient rien faire pour le sauver. Mais au fond de lui, il savait qu'il n'était pas une victime sans défense.
Fenrir, satisfait, possède une main possessive sur l'épaule d'Hadrian. « Ta vie va changer, mais tu découvriras un pouvoir que tu n'as jamais imaginé. »
Hadrien se tenait immobile, le corps tendu comme la corde d'un arc. Fenrir Greyback, l'imposant Alpha, restait à ses côtés, sa présence inébranlable et oppressante. L'air dans la pièce était lourd, saturé de tension, tandis que les regards de sa famille et des membres de la meute se posaient sur lui. La chaleur de la main rugueuse de Fenrir reposait toujours sur son épaule, une étreinte serrée qui semblait déjà le lier au loup.
L'odeur âcre et animale qui émanait de l'Alpha le submergéait, mêlée à celle de la suie et du bois brûlé dans la cheminée. Chaque respiration qu'Hadrian prenait était imprégnée de cette senteur sauvage, brutale, qui tranche avec les parfums familiers de son foyer : la cire des chandelles, le cuir des livres, et les vieilles pierres froides des murs du manoir Black.
Le jeune homme, malgré la peur qui le rongeait, ne montrait rien sur son visage. Ses traits délicats et sublimes, hérités de générations d'ancêtres sorciers de sang pur, restaient impassibles. Sa longue chevelure noire ondulait jusqu'à sa taille, ses mèches soyeuses capturant la lueur vacillante des chandelles comme un rideau de soie. Ses yeux, d'un vert émeraude éclatant, observaient chaque détail de la pièce, mais à cet instant, ils brûlaient d'une colère contenue. Hadrian pouvait sentir ce feu monter en lui, et ses iris, habituellement clairs comme des joyaux, commençaient à s'assombrir, prenant la teinte menaçante d'un poison.
« Donne-lui le temps de se préparer », dit enfin Orion Black, la voix empreinte d'une froideur réignée, mais vibrante d'une gravité solennelle.
Fenrir, ses lèvres s'étirant en un sourire carnassier, relâcha légèrement sa prise sur Hadrien. Il tourne la tête vers Orion, ses yeux jaunes luisant dans le pénombre comme ceux d'un prédateur prêt à fondre sur sa proie.
« Très bien », grogna-t-il, sa voix rauque et vibrante résonnant comme un écho de menace. « Mais ne sois pas long, chiot. »
Sans un mot, Hadrian fit un pas en avant, ses muscles tendus sous la tension de la situation. Sa silhouette mince mais parfaitement sculptée se déplaçait avec une élégance presque irréelle, chaque mouvement maîtrisé, bien que trahissant une certaine urgence. Il monte les escaliers rapidement, ses pieds nus glissant silencieusement sur le tapis épais du couloir. Le manoir, qui lui avait toujours paru immense et protecteur, lui semblait désormais une cage dont les murs se refermaient sur lui.
Il ouvre la porte de sa chambre d'un geste brusque et y entre en vitesse, ses doigts tremblants légèrement. L'espace était baigné d'une faible lueur bleutée, les rideaux lourds bloquant presque totalement la lumière du soir. Il s'avança vers son bureau où trônaient plusieurs objets familiers : un grimoire ancien à la couverture de cuir craquelé, une plume noire délicatement posée à côté d'un encrier. Tout dans cette pièce reflétait sa vie, son héritage. Mais à cet instant, tout cela lui semblait si lointain, presque inutile face à la menace tangible qui l'attendait en bas.
Il fouilla rapidement dans une armoire, en sortant des vêtements : une tunique noire mélangée, un pantalon en cuir souple. Il enfila ses bottes, leurs semelles épaisses et silencieuses lui permettant une furtivité inégalée. Ses mains, délicates mais légèrement calleuses des entraînements secrets, se refermèrent autour d'une petite dague argentée cachée dans une réplique de son manteau. Il n'était pas question de l'utiliser tout de suite, mais l'idée de l'avoir à portée de main le réconfortait légèrement.
L'odeur de sa chambre, un mélange de bois de cèdre, d'encens et de vieux parchemins, semblait s'évanouir sous le poids de sa situation. Il passa une dernière fois la main dans ses cheveux, sentant la douceur de ses mèches entre ses doigts, comme une tentative désespérée de garder un lien avec la vie qu'il connaît. Ses lèvres, naturellement rouges et pleines, se pincent en une moue de détermination. Il savait que ce qui l'attendait allait changer son existence à jamais.
De retour dans le couloir, les bruits de la meute résonnaient depuis l'étage inférieur. Des grognements sourds, des murmures gutturaux et des rires étouffés parvenaient jusqu'à lui, emplissant l'air de menace et de violence contenue. Lorsqu'il descendait enfin les marches, Fenrir était là, au centre de la pièce, dominant l'espace de toute sa stature. Le loup, vêtu d'une peau de bête en guise de manteau, avait les muscles saillants sous sa peau tannée, ses bras marqués de cicatrices anciennes témoignant des combats qu'il avait traversés. Sa présence semblait remplir la pièce, imposant une aura de danger palpable.
Hadrian s'arrêta devant lui, le menton légèrement relevé, prêt à affronter le regard de cet homme qui détenait désormais son destin entre ses griffes. Les membres de la meute, massifs et sauvages, s'étaient regroupés autour d'eux, leurs yeux perçant l'obscurité avec une lueur de curiosité et de mépris.
« Prêt, petit Black ? » Souffla Fenrir, son soufflé chaud dégageant une odeur de viande crue et de terre humide. Sa main se tendit vers Hadrien, lui attrapant les bras avec une force contrôlée mais impérieuse, ses doigts épais et rugueux s'enfonçant légèrement dans la peau pâle du jeune sorcier. Hadrien Frissonna, sentant cette poigne inébranlable sur son corps.
Le cœur battant à tout rompre, il se force à rester calme. L'éclat vert de ses yeux s'était assombri encore davantage, une lueur de défi brillant au fond de ses pupilles. Mais il savait qu'il ne pouvait rien faire pour l'instant. Fenrir le tira en avant sans effort, le forçant à marcher à ses côtés, comme s'il n'était qu'un objet, une proie entre ses mains.
«Tu m'appartiens désormais », murmura Fenrir, son souffle rauque et menaçant près de l'oreille d'Hadrian, envoyant un frisson le long de sa nue.
L'odeur brute de l'Alpha imprégnait l'air autour de lui, une odeur presque animale, saturée de terre, de sang et de domination. Avant d'être entraîné de force, Hadrian tourna la tête une dernière fois vers ses parents. Walburga, debout, le visage ravagé par la peur et l'impuissance, tendit une main tremblante vers lui. Ses yeux, d'habitude si durs, étaient humides, pleins d'une douleur qu'elle n'avait jamais laissée paraître.
« Au revoir, mère », murmura Hadrian, sa voix s'efforçant de rester forte, bien que ses lèvres, rouges et pleines, tremblaient un instant sous l'émotion. La froideur qu'il affichait n'était qu'une façade, une armure qu'il portait depuis son enfance.
À côté d'elle, Orion se tenait droit, impassible comme à son habitude. Mais pour la première fois, Hadrian a perçu une lueur de regret dans les yeux orageux de son père, un éclat presque imperceptible dans ce regard d'acier.
« Je reviendrai », souffla-t-il, la détermination teintée d'amertume dans sa voix. Puis il détourna le regard, résigné à ce qui l'attendait.
La poigne de Fenrir se resserra sur son épaule, tirant Hadrian avec une force brutale. Le loup à la stature imposante avançait d'un pas lourd et calculé, chaque mouvement dégoulinant presque de menaces. La présence oppressante de l'Alpha enveloppait tout l'espace autour de lui. Ses longs cheveux mêlés de gris retombaient sur ses épaules comme une crinière sauvage, et son regard perçant, ne quittait plus le chemin devant eux.
La meute les suivait de près, leurs silhouettes animales s'intégraient dans l'obscurité comme des ombres menaçantes. Hadrian pouvait entendre les grognements sourds et les pas lourds des loups derrière lui. Chaque son résonnait dans la nuit, comme un écho annonçant sa perte de liberté.
La sensation de la main rugueuse de Fenrir sur son bras devenait presque insupportable. Ses doigts épais, durs comme des griffes dans sa chair, lui rappelant à chaque instant qu'il était désormais sous le contrôle de l'Alpha. L'odeur âcre de Fenrir envahissait ses sens, un mélange de fourrure mouillée, de sang séché et de terre humide. C'était une odeur brutale, presque sauvage, qui se superposait à celle plus douce de la nuit, chargée de la senteur des pins et de la rosée sur l'herbe.
Chaque pas qu'il faisait avec la meute l'éloignait un peu plus de sa vie passée. Le jeune homme avec ses longs cheveux noirs ondulants à la taille et ses yeux émeraude en forme d'amandes, paraissait étrangement déplacé au milieu de ces créatures. Mais ce contraste frappant ne l'empêchait pas de marcher avec une grâce presque surnaturelle, même dans sa captivité. Sous son apparence délicate se dissimulait un corps souple, sculpté par des années d'entraînement secret, ses muscles nageoires parfaitement définis sous sa peau pâle.
Pourtant, malgré cette préparation physique et mentale, Hadrien sentait monter en lui un mélange de rage et de désespoir. Ses yeux, d'habitude d'un vert lumineux, avaient pris une teinte sombre, presque venimeuse, une teinte qu'ils n'adoptaient que dans les moments de colère intense. C'était une colère contenue, prête à exploser, mais maîtrisée pour l'instant.
Les murmures des loups résonnaient autour de lui comme des vents porteurs de mauvais augures. Ils se moquaient, parlaient entre eux, leurs voix rauques, presque animales, remplissant l'air d'une menace constante.
« Tu vas apprendre, gamin », grogna l'un d'eux derrière lui, son souffle chaud caressant la nuque d'Hadrien. « Apprendre ce que signifie être la propriété de l'Alpha. »
Hadrian, toujours raid de défi, ne répond pas. Chaque fibre de son corps lui criait de se défendre, de riposter, mais il savait que ce n'était ni le lieu ni le moment. Pas encore. Ses poings se crispèrent légèrement, dissimulant la dague secrète dans sa manche. Une arme si petite face à l'immensité de la meute et à l'Alpha, mais elle lui offre un certain réconfort.
Leur route les mena au cœur de la forêt dense, loin du manoir des Black et de tout ce qu'Hadrian avait connu. La nuit était noire, les arbres s'élevaient comme des géants silencieux autour d'eux. Le vent soufflait à travers les branches, portant avec lui des odeurs de bois humide, de mousse et d'aiguilles de pin. Il se mêlait à la lourdeur de la présence des loups, créant une atmosphère presque suffocante.
Fenrir s'arrêta soudain, forçant Hadrien à faire de même. L'Alpha sourire se tourne vers lui, son carnassier illuminé par un rayon de lune qui perçait à travers la canopée.
« Ce n'est que le début », dit-il d'une voix rauque, ses yeux jaunes brillants de malice. « Tu apprendras bientôt ce que cela signifie d'être dans ma meute. »
Chapter 2: Fenrir : 1 - Hadrian : 0
Summary:
Captif de Fenrir Greyback, Hadrian se réveille dans une tente, affaibli et limité par des objets magiques. Malgré la faim et la tension croissante, il tente de défier l’autorité de l’Alpha. L’arrivée de gardes-loups, au vouvoiement inattendu, marque une nouvelle étape alors qu’Hadrian est contraint de les suivre, déterminé à ne pas plier.
Notes:
Bonjour, bonne année à tous et à toutes ! ✨
J’espère que ce chapitre vous plaira et éveillera votre curiosité pour la suite.
Merci de m’accompagner dans cette aventure.
À très vite !Italique = pensées
Chapter Text
Le souffle d’Hadrian était court, presque haché, alors que la poigne de fer de Fenrir le maintenait fermement en place. La forêt autour d’eux s’épaississait, et avec elle, la noirceur qui semblait avaler les faibles lueurs de la lune. Fenrir marchait d’un pas assuré, son aura imposante forçant même les ombres à se courber devant lui. Son odeur enveloppait Hadrian : une fragrance brute, sauvage, mêlant la terre humide, le musc et quelque chose d’intensément envoûtant.
Hadrian, malgré l’engourdissement qui commençait à envahir son esprit, se débattait encore faiblement. Mais c’était inutile. Fenrir était trop fort, ses longs membres musclés maintenant fermement le jeune homme contre lui, comme si aucune force au monde ne pouvait le lui arracher.
« Arrête de lutter, petit Black », grogna Fenrir, sa voix rauque vibrant de puissance. « Je n’ai pas de temps à perdre avec tes enfantillages. »
La dernière chose qu’Hadrian vit avant que tout ne devienne noir fut le regard intense de Fenrir. Ses yeux bleus s’étaient teintés d’un éclat ambre brillant, comme un feu crépitant dans la pénombre. Une lueur dangereuse, primitive, qui envoyait des frissons glacés dans le dos du jeune sorcier.
Lorsque Hadrian reprit connaissance, ses sens furent immédiatement assaillis.
La première chose qu’il perçut fut l’odeur : un mélange brut et envoûtant de cuir vieilli, de terre humide et de musc animal qui imprégnait chaque recoin de l’espace. Sous lui, les fourrures épaisses et chaudes contrastaient avec la dureté glaciale qu’il ressentait au fond de lui. Leur texture douce et enveloppante effleurait sa peau nue là où sa tenue ne la couvrait pas entièrement, le ramenant brutalement à la réalité.
Il ouvrit les yeux, cligna plusieurs fois, et ses pupilles s’ajustèrent lentement à la lumière douce du matin. Les rayons du soleil filtraient à travers les coutures et de petites ouvertures dans les parois épaisses de la tente, faites d’un tissu sombre et robuste, teinté de brun et de rouge terreux. L’éclat diffus dessinait des motifs irréguliers sur le sol et les murs, tandis que des ombres mouvantes, probablement celles des gardes, se devinaient au-dehors. Malgré la chaleur rassurante des rayons, l’intérieur de la tente restait froid, oppressant par son dépouillement.
Hadrian tenta de bouger, mais le froissement du tissu léger contre sa peau le figea immédiatement. Il baissa les yeux, et un rouge vif teinta ses joues.
Il portait une tunique verte taillée dans un tissu fluide et soyeux, qui semblait suivre chacun de ses mouvements. La coupe s’arrêtait à mi-cuisses, dévoilant bien trop de ses jambes fines et pâles à son goût. Les manches amples, délicates, flottaient autour de ses poignets, laissant bien en vue les anneaux noirs qui les encerclaient. Ces anneaux, lisses et froids, ressemblaient à des chaînes invisibles. Un collier noir, similaire, entourait son cou. Lorsqu’il posa les doigts dessus, il sentit une légère vibration, comme si une magie dormante pulsait à l’intérieur. Il tira dessus par réflexe, mais le matériau resta immobile, inébranlable.
Son regard glissa ensuite sur un plateau posé contre le mur de la tente. Un bol fumant de ragoût, accompagné d’un morceau de pain brun et épais, y était disposé. L’odeur riche et appétissante lui fit tourner la tête, éveillant en lui une faim brutale qu’il tenta aussitôt de réprimer, serrant les poings pour ne pas céder.
Et si c’était empoisonné ?
Le bruissement du tissu à l’entrée de la tente le fit sursauter.
Fenrir entra de manière effrayante, l’espace sembla se rétrécir autour de lui. Ses longs membres puissants, sa stature massive et son aura imposante dominaient immédiatement la scène. Ses cheveux, longs et mêlés, encadraient un visage marqué par des années de combats. Ses yeux, d’un bleu glacé, s’arrêtèrent immédiatement sur Hadrian, s’attardant sur lui.
Hadrian, ses longs cheveux noirs ondulant autour de son visage pâle, avait une beauté presque irréelle dans cette lumière tamisée. Sa peau, blanche et délicate, semblait scintiller sous les reflets de la lumière. Ses lèvres, pleines et légèrement rosées, s’entrouvrirent sous le coup de la surprise. Le regard de Fenrir s’obscurcit légèrement, une lueur d’ambre scintillant dans ses prunelles autrefois bleues.
« Tu comptes me fixer encore longtemps, ou tu as quelque chose à dire ? » lança Hadrian d’un ton effronté, bien que ses joues trahissent un soupçon de rougeur.
Fenrir sourit, un sourire carnassier qui dévoila ses dents pointues.
Il s’approcha lentement. Son odeur, mêlant terre, musc et une note animale enivrante, devint plus forte, enveloppant Hadrian jusqu’à brouiller ses pensées.
« Mange. », grogna-t-il en désignant le plateau d’un geste brusque. « Ce n’est pas empoisonné. Je ne perds pas mon temps avec ce genre de méthode. »
Hadrian croisa les bras, défiant. « Et si je préfère mourir de faim ? »
Fenrir éclata de rire, un son grave et rauque.
Il se pencha légèrement, plantant son regard dans celui d’Hadrian. « Alors, je m’en occuperai moi-même. »
Hadrian ouvrit la bouche pour répliquer, mais son ventre choisit cet instant pour gargouiller bruyamment. La honte rougeoya sur son visage, et Fenrir le remarqua immédiatement. Un sourire moqueur étira ses lèvres.
« Ton corps semble plus honnête. », dit-il en s'éloignant.
Il tourna les talons, son regard s’arrêtant brièvement sur Hadrian, comme s’il savourait une victoire silencieuse. Mais il ne dit rien de plus et quitta la tente.
Le bruissement du tissu refermé derrière lui fut suivi par un silence tendu.
Hadrian avait envie de brûler cette tente avec sa magie...Si seulement, il le pouvait.
Il soupira, se laissant retomber sur les fourrures, ses poings serrés sur le tissu.
Il leva les yeux et aperçut des ombres mouvantes à travers le tissu des parois. Des silhouettes massives patrouillaient, parfois accompagnées d’un grognement sourd. Les gardes, sans doute. Fenrir avait pris soin de verrouiller toutes ses options. Pas de magie, pas de fuite. Seulement la nourriture et ce collier autour de son cou.
Il détourna les yeux du plateau.
Je ne cèderai pas, se promit-il.
Mais au fond de lui, il savait que la faim finirait par l’emporter.
Pourtant, même ici, piégé et vulnérable, il sentait une flamme brûler en lui : une colère sourde, un désir de se battre, de défier cet Alpha qui croyait pouvoir le plier à sa volonté.
Son regard dériva vers le plateau de nourriture. Le bol de ragoût fumait toujours légèrement, et l’odeur riche et épicée continuait d’assaillir ses sens. Sa gorge se serra alors qu’il refoulait l’envie presque irrésistible de céder. Pourtant, ses poings crispés et la tension dans sa mâchoire révélaient une vérité qu’il refusait d’admettre : son corps réclamait ce repas, peu importe son origine.
Non, pensa-t-il, ses yeux émeraude brûlant de détermination. Je ne lui donnerai pas ce plaisir.
Il détourna les yeux et fixa pensivement les bracelets. Les ombres mouvantes des gardes à l’extérieur dansaient sur les parois de la tente, comme pour lui rappeler que toute tentative de fuite serait vaine. Leur présence n’était pas simplement une précaution, mais une démonstration de pouvoir, un message clair : Fenrir contrôlait tout ici.
Hadrian se redressa lentement, ses longs cheveux noirs tombant en vagues soyeuses autour de son visage délicat. Il se mit à marcher dans l’espace confiné de la tente, ses pieds nus effleurant les fourrures et le tapis rugueux en dessous. Chaque pas qu’il faisait était calculé, presque félin, malgré la frustration qui bouillonnait en lui. Il tira à nouveau sur les anneaux noirs autour de ses poignets, mais la magie qui les imprégnait les maintenait fermement scellés.
Un frisson parcourut son échine lorsqu’un mouvement plus marqué attira son attention. Une ombre, plus grande que les autres, s’attarda toujours près de l’entrée de la tente. Les grognements bas qu’il perçut étaient trop humains pour appartenir à un loup en pleine transformation. Il plissa les yeux, tentant de discerner si c’était un garde en train de l’observer ou simplement un effet de la lumière.
Mais la voix de Fenrir, grave et rauque, perça l’air de l’autre côté.
« Restez vigilants. »
Hadrian serra les dents, sentant une vague de chaleur désagréable monter dans sa poitrine. Même absent dans la tente, ce satané loup continuait de lui faire sentir son contrôle.
La tension, mêlée d’un sentiment d’impuissance, était insupportable. Il retourna vers le plateau et s’arrêta net.
« Très bien… Juste un peu, » murmura-t-il à voix basse, comme s’il essayait de convaincre lui-même que c’était une simple stratégie.
Il tendit la main, attrapa le bol avec une hésitation marquée, puis porta une première cuillère à ses lèvres. La chaleur du liquide, riche et parfaitement assaisonné, glissa dans sa gorge, apaisant instantanément le vide brûlant dans son ventre. Il ferma les yeux, savourant malgré lui cette maigre victoire sur son corps affamé.
Une fois le bol vide, il le reposa au sol, le cœur lourd. Ce n’était qu’un simple repas, mais il avait l’impression d’avoir cédé un morceau de sa liberté à ce maudit Alpha.
Quelques minutes passèrent, alors qu'il réfléchissait à une solution de fuite.
Le bruissement du tissu à l’entrée de la tente interrompit ses pensées sombres.
Cette fois, ce n’était pas Fenrir, mais deux gardes-loups qui pénétrèrent dans l’espace confiné, leurs silhouettes imposantes occupant immédiatement tout le volume de la tente. Ils portaient des vêtements simples, presque rudimentaires, mais leur allure bestiale transparaissait dans leurs mouvements : fluides, précis, chargés d’une puissance animale contenue.
L’un des gardes, sous sa forme humaine, avait un visage anguleux, des cheveux noirs en bataille, et des yeux sombres qui brillaient d’une méfiance farouche. L’autre, plus intimidant, se tenait à mi-chemin entre homme et loup. Ses crocs, légèrement visibles, luisaient à la lumière, et ses pupilles d’un jaune éclatant fixaient Hadrian avec une intensité qui le fit frissonner malgré lui.
« L’Alpha nous a envoyés pour vous chercher, » déclara le premier d’une voix rauque mais étrangement respectueuse.
Hadrian cligna des yeux, surpris. Le vouvoiement, dans cet environnement brut et primitif, détonnait.
Ses sourcils se froncèrent légèrement alors qu’il fixait les gardes avec un mélange de suspicion et d’agacement.
« Vous devez nous suivre, » ajouta le deuxième garde, sa voix plus grave, légèrement teintée d’un grognement, mais toujours empreinte de cette politesse déconcertante.
Hadrian les fixa un instant, son regard émeraude brillant d’un défi à peine contenu. « Et si je refuse ? »
Le garde aux traits anguleux échangea un regard avec son compagnon, avant qu’un sourire narquois n’étire ses lèvres. « Je vous assure que cela ne serait pas… judicieux. »
L’autre, mi-homme, mi-loup, émit un rire guttural, presque animal, qui fit vibrer l’air autour d’eux. « Croyez-moi, vous ne voulez pas que nous vous forcions. »
Hadrian soupira, sachant pertinemment qu’il n’avait pas d’autre option. Mais ce vouvoiement, qui sonnait presque comme une moquerie dissimulée, continuait de l’irriter.
Il se leva lentement, ses mouvements gracieux dissimulant l’exaspération qu’il ressentait. Ses cheveux noirs glissèrent sur ses épaules comme un rideau de soie, accentuant encore plus l’élégance innée qu’il s’efforçait de maintenir. Il leur jeta un regard noble et perçant, une lueur de défi brillant dans ses prunelles. Pourtant, les deux loups ignorèrent vulgairement cette tentative de domination silencieuse, restant stoïques, presque indifférents.
« Alors, allons-y. Finissons-en, » dit-il sèchement, le menton légèrement relevé.

Bizil on Chapter 2 Sun 05 Jan 2025 09:06PM UTC
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EUNOYA on Chapter 2 Tue 07 Jan 2025 07:00AM UTC
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