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Fandom:
Characters:
Language:
Français
Stats:
Published:
2024-12-18
Words:
2,719
Chapters:
1/1
Comments:
4
Kudos:
2
Hits:
21

Le jour du pompon

Summary:

C’était le dernier jour qu’il verrait tous ces gens. Le dernier jour dans cette vie où il était victime de sa propre vie.
Aujourd’hui, c’était son dernier jour en tant que Malcolm Whitly. C’était une bonne nouvelle, non ? L’annonce d’un renouveau, l’ébauche d’une vie future qui n’en serait, il le souhaitait, que meilleure.
Alors pourquoi n’arrivait-il pas à se réjouir, comme ses camarades, et à partager avec eux la liesse de cet évènement ?

Notes:

Ho ho ho !!
Aujourd’hui, c’est au tour de Nanthana d’ouvrir ses cadeaux du Calendrier de l’Avent organisé par Almayen. Nanthana, qui a été très sage cette année, avait demandé au Papa Noël de lui écrire une histoire sur sa série préférée. Il m’a refilé le dossier et m’a demandé d’écrire quelque chose de ‘doux et gentil’, parce que Nanthana, sache-le : le Père Noël désapprouve cette série, qu’il juge trop violente et moralement incorrecte. J’ai dû me battre pour que tu aies un texte sur Prodigal Son. Et encore tout à l’heure, lors du brainstorming de 4h du matin, Le Boss me demandait si j’étais SURE de ne pas vouloir plutôt t’écrire un texte sur Peppa Pig ou la Pat’patrouille…
Donc, après avoir âprement défendu ton dossier, tu obtiens bien du Prodigal Son, mais version soft pour satisfaire la ligne éditoriale de la Santa’s Corp…
Bonne lecture à toi. J’espère que ce texte te plaira, car il s’agit du premier que j’écris sur ce fandom. Merci de m’avoir donné cette occasion~

Work Text:

La boule au ventre sans trop savoir pourquoi, le jeune garçon lissa les plis du tissu qu’il venait de passer sur ses épaules. C’était un tissu lisse, frais sous ses doigts, comme du satin. Il semblait retomber en  un drapé élégant.

Dire que tous les gamins de son âge attendaient ce moment avec impatience… Lui ne parvenait pas vraiment à partager l’excitation générale. Il s’appuya de chaque côté du lavabo, les yeux résolument fermés. Enfin, il prit une inspiration, redressa la tête, ouvrit les yeux… et enfin, osa s’observer dans le miroir.

Il expira longuement, une grimace gênée peinte sur le visage.

Voilà, quoi. C’était lui en robe de cérémonie, quoi… Il avait l’air ridicule. Il le savait.

Et encore, songea-t-il avec amertume, je n’ai pas encore le chapeau…

La simple idée de poser sur sa tête le chapeau carré, lui donnait envie d’ôter la robe et de se rouler en boule dans son lit. Il espérait de tout cœur échapper au port de cette abomination, symbole du côté traditionaliste de leur pays. S’il se débrouillait bien, d’ailleurs, il arriverait peut-être à filouter assez pour l’éviter… Ah, vraiment, si ça ne tenait qu’à lui, il viendrait chercher son diplôme directement à l’école, en tenue normale. Pas besoin de discours, ni de fête, ni de fioritures.

Cependant, il devait reconnaître que l’avantage de ce genre de journées résidait dans le fait tout le monde serait logé à la même enseigne. Toute sa promotion. Bien entendu, on pourrait toujours rire du fait qu’il portait moins bien la toge que Howard, ou que ce serait Derek qui danserait, ce soir, avec Alycia. Mais tout le monde porterait la même robe. Ils seraient tous sur un pied d’égalité. Et d’ailleurs, ce serait la dernière fois qu’il verrait ses camarades de classe, pour la plupart. Et la perspective le rassurait, d’une certaine manière.

Car en quittant le lycée, il quittait aussi l’enfance et son ancienne vie.

Malcolm Whitly allait officiellement laisser place à Malcolm Bright.

- Bright, chuchota-t-il en se regardant dans le miroir. Briiiight…

Il aimait bien ce nom. Ça sonnait bien à l’oreille. Et surtout, ça sonnait loin de son patronyme de naissance, qu’il avait appris à détester. Bon. Il n’était pas dupe. Il s’apprêtait à intégrer Quantico. C’était l’école qui formait les futurs agents du FBI. Il se doutait bien que sa filiation avec Martin Whitly ne mettrait pas deux jours avant d’être découverte – s’il était chanceux.

Mais lorsque ses futurs camarades et/ou enseignants viendraient le voir, entre deux cours, pour lui poser l’habituelle question du « Eh ducon, c’est vraiment toi, le fils du Chirurgien ? », cette fois, il pourrait les corriger, et leur répondre que désormais, il ne voulait plus être affilié à ce nom.

Cela aiderait, espérait-il, à désamorcer la question qui venait toujours après la première, et qu’il détestait encore plus « Eh ducon, est-ce que tu l’as aidé à buter ces gens ? ». Malcolm pourrait leur répondre fièrement « Si j’étais fier des actes de mon père, je ne chercherais pas à camoufler mon nom ».

Enfin… Il leur sortirait un truc comme ça, quoi… Il fallait qu’il peaufine sa phrase pour qu’elle claque.

- Malcooooolm ? résonna une voix derrière la porte de la salle de bain.

Ainsley.

- Qu’est-ce qu’il y a, Ains’ ? demanda-t-il en jetant un regard à sa montre.

Il avait encore sept minutes devant lui, avant que le chauffeur de Mère ne vienne les chercher pour les emmener, sa sœur et lui. Mère était déjà sur les lieux, en sa qualité de membre du Conseil du lycée. Il l’imagina en train de choisir les différentes nappes en papier sur lesquelles seraient posés les verres et plateaux de victuailles et soupira.

Au moins, Mère ne serait pas dans les parages quand il sortirait de la salle de bain. Il échapperait à la photo souvenir de « Malcolm sort de la salle de bain dans sa tenue de cérémonie… Comme il a grandi ! ». Il frissonna à cette pensée.

Comme il était visible, il déverrouilla la porte et l’ouvrit. Ainsley avait attendu, appuyée contre le mur derrière elle. Ses mains croisées dans son dos semblaient tenir quelque chose, mais la robe qu’elle portait était trop bouffante, il ne pouvait pas voir de quoi il s’agissait – bien qu’il eut une petite idée sur la question.

Sa sœur avait revêtu une robe très élégante, légère et vaporeuse. Elle mettait en valeur ses courbes naissantes – Ainsley changeait pas mal en ce moment, du haut de ses treize ans. Malcolm soupçonnait derrière cette robe un cadeau de leur mère, ou quelque chose dans le genre. C’était une robe qui sonnait « fille sage », mais qui, assortie au sourire malin d’Ainsley, faisait d’elle une poupée démoniaque. Elle avait coiffé ses cheveux en une espèce de chignon élégant, avec une mèche sur le devant.

Et parce que même Ainsley ne pouvait échapper aux affres de la puberté, elle avait dissimulé ses quelques boutons à grands renforts de poudres.

Sentant que Malcolm devait jouer son rôle, il sourit :

- Très jolie robe.

- Merci, répliqua-t-elle en faisant une courbette. Je te la prêterai, si tu veux.

Avec un grognement, il lui tapa le bras, la faisant rire.

- Bah quoi ? Tu portes déjà ta splen-dide robe noire, je me disais que-

- Bon, coupa-t-il. A part pour me faire perdre du temps, t’avais besoin de me parler ?

Les ricanements de sa sœur diminuèrent et elle reprit son sérieux.

- J’ai une bonne et une mauvaise nouvelle à t’annoncer. Laquelle tu veux en premier ?

Malcolm grogna une nouvelle fois.

- Balance la bonne ?

Sa sœur ramena ses bras devant elle et planta devant lui un chapeau noir carré. Elle fit remuer ses sourcils d’un air malicieux et attrapa le pompon du chapeau, pour l’agiter comme la queue d’un petit chien.

- Le couturier a travaillé d’arrache-pied et a recousu ton tassel~, chantonna-t-elle alors que Malcolm soupirait d’agacement. Essaie d’en prendre soin, cette fois. Maman serait folle de rage, si elle ne pouvait pas prendre la photo de son fils dans la cap and gown traditionnelle.

Malcolm attrapa le chapeau et avisa la couture ; une chose parfaite et invisible à moins d’avoir le nez dessus. Le jeune homme se refusa à l’enfiler sur sa tête. Il espérait pouvoir gagner un maximum de temps avant que Mère ne se jette sur lui pour l’en coiffer et le mitrailler sous toutes les coutures.

- Merci, mais j’avais demandé la bonne nouvelle, Ainsley… marmonna-t-il en passant la main dans ses cheveux.

- Attends d’avoir la mauvaise : Grand-Mère est en route.

Malcolm resta interdit un instant, avant que sa mâchoire ne s’ouvre. Son visage n’était plus qu’une immense grimace de lassitude.

- Grand-Mère ? gémit-il. Tu n’es pas sérieuse… Pourquoi elle ferait tout ce chemin pour aller voir le fils de ce monstre ?

- Je crois que Maman et sa sœur l’ont convaincue. Il faut bien qu’elle puisse accrocher une photo de toi sur le meuble au-dessus de sa cheminée style Renaissance.

- Haha, laisse-moi rire, grinça Malcolm. Tous les cadres sont déjà utilisés pour illustrer le triomphe de Kenneth, voyons.

La jeune fille leva les mains et prit une voix pompeuse :

- Oui, parce que Kenneth, lui, est pilote dans l’armée ! LUI, au moins, aura un bel avenir, comme il fait déjà la fierté de sa famille ! Il faut dire aussi que Kenneth a eu plus de chance dans la vie ; il est parti avec de meilleurs gènes que Malcolm, hohoho ! Mais que voulez-vous, j’ai toujours dit à Jessica que-

- Ouais, c’est bon, Ains’, j’ai compris, grimaça-t-il.

Sa sœur avait un don assez incroyable pour imiter Grand-Mère Milton, c’en était dérangeant. Il soupira, se refusant à imaginer à quoi ressemblerait cette journée, maintenant que Grand-Mère était dans les parages.

Un mot : merdique. Voilà.

Ainsley gloussa en regardant le visage qu’il ne cherchait même pas à cacher. Elle leva une main et désigna son chapeau :

- N’oublie pas de mettre le couvre-chef, hein grand-frère ?

- Ah, ça va, Ains’ ! Tout ce que je peux te souhaiter dans la vie, c’est que Grand-Mère soit malade le jour de ta propre remise des diplômes…

Un coup de klaxon venu de l’extérieur attira leur attention. Le chauffeur de Mère arrivait. C’était l’heure d’y aller.

- Oui. Qu’elle soit malade… ou pire ! glissa malicieusement la fillette en passant devant lui en lui mettant un petit coup d’index sur le torse.

Malcolm s’arrêta pour regarder la silhouette menue en robe avancer vers les escaliers. Ah, vraiment, il espérait que sa sœur se calmerait en grandissant, parce que parfois, elle avait vraiment des réflexions pas normales !

.


.

- Allez, allez ! Encore une autre devant la grosse plante ! Avec Ainsley cette fois !

Mère rayonnait. C’était probablement elle la plus heureuse, ici. La jeune fille souleva le bas de sa robe et se glissa à côté de Malcolm. Avec un soupir, le jeune homme enserra sa sœur et présenta à sa mère le tassel de son chapeau, fraîchement tourné dans l’autre sens.

- Malcolm ! appela Mère en relevant la tête de l’appareil photo. Si tu penches la tête, je ne te vois plus !

Elle avait sur le visage ce sourire parfaitement maîtrisé de femme du monde irréprochable. Le sourire qu’elle n’avait que lorsqu’elle était attaquée publiquement en société. Le sourire Milton, qu’elle n’avait pas tout à fait réussi à inculquer à son fils. A côté d’elle, Grand-Mère intervint :

- Voir le tessel est plus important, Jessica. C’est l’image qui compte. Il faut dire que si ton fils était plus grand, tu n’aurais pas eu à le faire choisir.

A côté de Malcolm, Ainsley chuchota pour n’être entendue que de son frère :

- Et là, elle va nous parler de Kenneth…

Pas manqué :

- Avec Kenneth, c’est sûr, on n’a pas eu ce problème, non. Il est tellement grand, et beau, c’était LUI et pas le pompon. C’était le plus grand de sa promotion, d’ailleurs…

Malcolm croisa le regard de sa mère, qui lui adressait un sourire tendre de mère aimante.

- Malcolm. Ça ira pour les photos, souffla-t-elle d’une voix onctueuse.

Putain. Merci, Mère. Alors que les deux jeunes gens laissaient la place sous la grosse plante à d’autres élèves, Malcolm entendit la voix de Grand-Mère :

- Ah, c’est sûr que la photo où vous êtes tous les trois fait vide. On se demande où est le père, dans cette histoire.

- Oh, oui, c’est sûr que Kenneth, lui, a toujours son père ! répliqua Ainsley d’une voix forte.

- Ma chérie, ça suffit, sourit tendrement Mère.

- Oh, mais le père de Kenneth, c’est différent. Il est MORT, lui. C’était un héros. Tout le monde ne peut pas se targuer d’avoir un héros pour père, pas vrai ma puce ?

Ce fut le moment où Malcolm choisit de partir à grandes enjambées sous la pluie fine, la tête prête à exploser. Il y avait trop de monde autour de lui. Des parents qui enserraient leurs enfants avec fierté. Des couples qui s’embrassaient. Une petite mémé fripée comme un pruneau, qui plaquait un bisou mouillé sur Igor – l’armoire à glace de la promo. Et même Rebecca, cette garce médisante, prenait une pose de starlette avec ses sœurs sous le Tivoli.

Des familles. Parfois incomplètes, mais heureuses de cette journée. Pas des familles brisées comme la sienne. Une famille, dont chaque morceau devait à tout prix donner l’impression de tenir droit, à grands renforts de fierté mal placée.

Malcolm trouva un coin tranquille sur l’amphithéâtre en plein air. Les lieux avaient été désertés à cause de la pluie. Il renonça à s’asseoir sur les lattes de bois mouillé, refusant d’offrir à Grand-Mère une nouvelle occasion de se moquer de lui, et de ses fesses mouillées par la pluie – et la pluie uniquement. Pourtant, après une dizaine de secondes de lutte, ses jambes tremblotantes se dérobèrent et il s’assit. Étrangement, le contact de son postérieur avec la surface mouillée lui fit du bien – même s’il aurait sûrement de mauvaises surprises ce soir à cause du chaud-froid.

Il était tellement en colère que ses mâchoires claquaient. Il était un homme, alors il se refusait à pleurer, mais il ne serait pas contre l’idée de taper un truc, là. N’importe quoi. En plus, il avait froid. La pluie s’infiltrait à travers sa robe, et Malcolm ne portait qu’un jean léger et une chemise par-dessus. Ses mains tenaient son chapeau trempé et un peu déformé.

Il prit une profonde inspiration, la gorge serrée. Souvent, il se demandait ce que serait sa vie, si son père avait été simplement un chirurgien renommé. Et pas un tueur en série. Peut-être qu’il vivrait toujours avec eux. Peut-être qu’Ainsley aurait pu avoir des souvenirs de lui, plutôt que l’omerta instauré par Mère depuis son arrestation. Peut-être que ses parents auraient fini par divorcer, mais seraient restés en bons termes pour leurs enfants ? Peut-être qu’au contraire, ils vivraient encore, comme une vraie famille.

Peut-être que Martin Whitly aurait figuré sur cette photo avec Malcolm et Mère et Ainsley. Comme la famille qu’ils avaient formée, avant. Il se serait libéré ce jour-là, et aurait mis un costume pour l’occasion. Et si Grand-Mère s’était radinée, Malcolm était sûr que son père lui aurait rabattu son caquet, comme il l’avait toujours fait lors des repas de famille d’avant. Avec son charme et son élégance habituelle.

Le sourire de Malcolm se changea en grimace, et il avala sa salive avec difficulté. Il avait du mal à admettre que si ses yeux étaient brouillés, ce n’était probablement pas à cause de la pluie fine. Il prit une grande inspiration tremblotante pour tenter de se calmer. Puis il se frotta les yeux.

Il serait seul, aujourd’hui. C’était injuste de dire ça, alors que sa mère et sa sœur étaient avec lui, et que même sa Grand-Mère avait parcouru la moitié du pays pour… il ne savait trop pourquoi, d’ailleurs, mais il n’était pas seul.

Mais pourtant, il se sentait si seul… Malcolm espérait vraiment qu’une fois à Quantico, il-…

Le cours de ses pensées s’interrompit lorsqu’un son clapotant se fit entendre au-dessus de sa tête. Le son clapotant que pouvaient produire des gouttes de pluie lorsqu’elles tombaient sur un parapluie plutôt que sur des cheveux. Le jeune homme relevait la tête sur un parapluie gris avec des motifs de petits agrumes.

Un parapluie comme celui-ci, il n’en connaissait qu’un seul propriétaire… Ou plutôt une seule propriétaire.

- Jackie, souffla-t-il devant la minuscule femme qui s’asseyait à ses côtés.

- Gil arrive. Il est parti garer la voiture, dit-elle avec un sourire. On l’a appelé tôt ce matin pour une histoire de cambriolage qui a mal tourné, alors on n’a pas pu venir plus tôt.

- Jackie, tu n’es pas censée dévoiler ces choses-là à un civil, résonna une voix bougonne derrière eux.

Avec sa verve habituelle, Jackie répliqua à son mari qui se penchait pour serrer l’épaule de Malcolm :

- Eh, c’est pas ça qui fera revenir ton pauvre bougre ! Et si le p’tit Malcolm veut intégrer Quantico, peut-être que tu pourrais lui donner quelques tuyaux, avant de le faire bosser avec toi !

- C’est pas demain la veille que j’emmènerai ce moucheron sur le terrain, Jackie, crois-moi !

Jackie donna un coup de coude à Malcolm :

- Mon p’tit, j’espère bien que t’y arriveras. Rien que pour donner tort à ce vieux blaireau.

Le jeune homme sourit malgré lui, alors que l’épouse du policier se relevait :

- Bon. J’ai envie de manger des p’tits canapés dans le gymnase. Mais à mon avis, ce p’tit gars aurait bien besoin de vraie nourriture. Gil, emmène-le donc manger quelque chose, hein ?

- Chérie. Tu viens du Bronx. Ta définition de « vraie nourriture » n’est probablement pas la même que celle de ce garçon.

- Oh, mais très bien, monsieur Arroyo, je vous en prie, venez avec moi vous régaler de petits canapés au saumon dans le gymnase ! Je suis sûre que la mère de ce garçon a mis les petits plats dans les grands. Mais moi, je dis juste que je ne connais pas beaucoup de maladies qu’un bon cornet de frites ne puisse soigner, c’est tout !

Jackie tourna les talons et partit en direction du gymnase. Malcolm souriait. C’était souvent comme ça qu’on réagissait, quand Jackie Arroyo était dans les parages. Aussi petite que bruyante.

On lui bouscula l’épaule. Gil le dévisageait.

- Frites ? Et tu me racontes tout ça ? J’ai passé l’âge de m’asseoir par terre, et avec un sol aussi mouillé, il va m’arriver quelque chose.

Tous les deux se relevèrent. C’était étrange, mais là, Malcolm allait mieux. Et derrière les nuages et la pluie, un petit rayon de soleil faisait son apparition.