Archive of Our Own ^beta

Chapter Text

Des gens qui venaient se plaindre, Angelica R en avait déjà vus passer un certain nombre depuis qu’elle avait commencé à écrire des fanfictions.

Principalement des gens qui se plaignaient de ce qu’elle écrivait, de ses ships, ou alors du fait qu’elle les trollait, et il y avait bien sûr aussi les cas où elle venait les troller et où ils se plaignaient du fait qu’elle s’acharnait sur eux, bref, la routine quoi.

Tout ça pour dire qu’entre les personnages de Once Upon A Time, Game of Thrones et les autres fandoms sur lesquels elle écrivait, elle avait clairement de quoi faire à ce sujet.

« Vous parlez toujours de vous-même à la troisième personne ? Lui lança alors une voix qu’elle reconnut aussitôt pour l’avoir déjà entendue avant.

Celle de Yara Greyjoy en personne, l’un de ses très (trop) nombreux crush féminins de fiction.

La brune sursauta et se tourna vers elle, avant de soupirer.

- Quoi qu’est-ce qu’il y a encore, vous êtes venue pour vous plaindre de moi à nouveau ? C’est bon, ça va, ces derniers temps, je vous ai laissée relativement tranquille niveau fic, et surtout niveau trollage. En ce moment c’est surtout sur Rumplestiltskin que je m’acharne.

- Oui, d’ailleurs, à ce sujet, fit alors une voix masculine sortant de nulle part.

Avant même qu’il n’ait eu le temps de finir sa phrase, une porte se referma sur lui.

- Oui mais non, désolée Rumplelichou, c’est pas ton tour de te plaindre aujourd’hui, là, c’est Game of Thrones, pas Once Upon A Time.

Malgré la porte qui faisait barrage entre elles et le Ténébreux, les deux femmes purent très clairement entendre ce dernier se plaindre d’une manière virulente, avant que la magie de la fanfiction ne finisse par le faire taire (ou à le faire rentrer à Storybrooke) et que le silence ne revienne.

- Pourquoi le faire venir si c’était juste pour un caméo ?

- Je trouvais l’idée marrante.

- Ah ah que de cocasserie, je m’esclaffe, ironisa la fer-née.

- Ouais, c’est bon, j’ai compris. Je peux faire un placement de produit aussi si vous voulez.

- Non. Mais si ça vous amuse.

- Je ne pensais pas dire ça un jour, mais tu me rappelles ta mère. Lisez Contes des royaumes les gens.

- Très bien, merci, ça n’apportait rien.

- Je m’en fous. Bref, vous êtes là pourquoi aujourd’hui ? La question du Sansa/Yara, elle a été réglée, je vous ai pas trollée dernièrement, et autrement, je vous ai pas torturée non plus… Quand Yara haussa un sourcil sceptique, l’autrice se souvint que oui, elle était terrifiante quand elle le voulait. Enfin, pas plus plus que n’importe qui d’autre quoi.

- Oui, c’est vrai que dans N’oublie jamais, je ne suis que joie et bonheur, fit-elle avec un ton sarcastique.

- Ça compte pas, tout le monde morfle dans cette fic dans l’ensemble. Et puis ça va, dans Je ne te perdrai plus jamais, ça va mieux pour vous quant même non ?

- Si on peut dire… Mais je ne suis pas là pour ça.

Angelica fronça les sourcils.

- Attendez… Si vous êtes pas là à cause de mes ships vous concernant, ou du drama, ou du trollage… qu’est-ce que vous foutez là ?

- Je veux une seiche.

- De quoi ?

- Une seiche, vous savez l’animal, la bestiole, le kraken quoi.

- Oui mais pourquoi… Oh. Ah oui. Ma micro-fic. Euh…

- Ouais…

- Ben… C’est un petit peu compliqué, non ? Je veux dire, j’ai pas ça sous la main.

- Démerdez-vous.

Angelica voulut protester, avant de se rappeler qu’elle avait une hache et qu’elle n’hésiterait pas à s’en servir.

- Ben… Je peux vous écrire une fic où vous avez une seiche de compagnie ?

- Ça me va. Mais vous avez intérêt à tenir parole hein.

- Vous en faites pas pour ça. Vous avez fini ?

- Yep.

- …

- …

- Bon ben… Au revoir.

- Au revoir. »

Puis, elle disparut, et Angelica soupira.

Être autrice de fanfictions, c’était fatiguant par moments !

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Si on avait dit à Cersei Lannister, anciennement Cersei Baratheon, qu’un jour, elle serait à nouveau capable de rire aux éclats avec quelqu’un d’autre que ses frères, elle ne l’aurait pas cru.

Pas après ce qu’elle avait vécu et traversé avec…

Avec Robert.

Son ancien mari, colérique et violent, prompt à s’énerver, et surtout à la frapper, lui avait fait bien trop de mal pour qu’elle pense pouvoir un jour retrouver le bonheur.

Et puis, un jour, il y avait eu les paroles de trop, le coup de trop, et là, elle avait su qu’elle ne pouvait pas continuer comme ça, alors elle avait fui chez Tyrion et lui avait demandé de l’aider, ce qu’il avait fait, et grâce à lui, ainsi que grâce à Jorah Mormont, l’avocat qu’ils avaient engagé, elle avait pu se libérer de Robert.

Elle l’avait envoyé en prison pour tout ce qu’il lui avait fait, pour ça et pour le reste, mais la douleur n’avait pas disparu.

Pas tout de suite en tout cas, mais elle avait essayé d’aller mieux tout de même, aidée par Jaime et Tyrion, et par la psychiatre qu’elle était allée voir par la suite, Ros, mais ça avait été tout sauf simple.

Et puis, il y avait eu Jorah.

Jorah avait d’abord été un allié, un roc sur lequel elle pouvait s’appuyer quand elle avait le sentiment qu’elle était sur le point de s’écrouler ou de se noyer, lorsque le désespoir menaçait de l’engloutir, et puis après le procès, après leur victoire, ils étaient devenus amis.

Il était quelqu’un à qui elle pouvait faire confiance, quelqu’un qui savait ce qu’elle avait vécu, quelqu’un qui, elle en avait la conviction, ne lui ferait jamais de mal, quelqu’un de bien.

Et si le premier verre qu’ils avaient bu ensemble ne l’avait été que pour célébrer leur victoire, celui qu’ils buvaient aujourd’hui était différent.

Parce que, en chemin, Cersei était tombée amoureuse, et lui aussi.

Elle en avait été la première surprise, parce qu’elle s’était jurée qu’elle ne commettrait plus jamais la même erreur, mais avec Jorah c’était différent, avec lui, elle avait envie de croire qu’elle pouvait laisser la douleur derrière elle.

Et elle y parvenait quand il était là, elle souriait, elle riait même, et parfois, les souvenirs revenaient, la souffrance la frappait à nouveau, et elle savait qu’elle n’oublierait jamais, mais malgré tout, elle avait envie d’y croire.

Ici et maintenant, alors qu’elle tenait la main de Jorah dans la sienne, elle voulait espérer.

Elle était Cersei Lannister, elle était une lionne, et elle y arriverait, elle vaincrait le fantôme de Robert, le fantôme de ce qu’il lui avait fait, elle vaincrait son souvenir.

Et un jour, elle s’en sortirait.

Elle se le jurait.

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« Maman ? »

C’était un mot si simple en un sens.

Un mot que prononçaient beaucoup d’enfants dans de nombreux endroits dans ce vaste monde, c’était même souvent le premier qu’ils prononçaient de toute leur vie, lorsque ce n’était pas « Papa » et c’était d’ailleurs le premier mot que lui avait dit Jack quand il avait appris à parler.

La sorcière ne se souvenait pas du premier mot que lui avait dit Martha le jour où elle l’avait rencontrée, mais elle savait bien que ce n’était pas maman, parce qu’elle en avait encore une à l’époque, avant que Agnès ne meurt, et qu’alors, elle et Tom ne se connaissaient même pas et qu’ils n’étaient pas ensemble.

Et puis, les jours, les semaines, les mois avaient passé, et au fil du temps, Tom et Ellen étaient tombés amoureux, et lentement, brique par brique, ils s’étaient construit une famille heureuse et aimante.

Ainsi, tout comme Tom avait fini par considérer Jack comme étant son propre fils, Ellen voyait maintenant Martha comme sa fille, elle qui était si gentille et douce et tellement adorable, comment aurait-elle pu ne pas l’aimer ?

Comment aurait-elle pu ne pas vouloir devenir sa maman exactement ?

Mais la mère de Martha, c’était Agnès, et la petite fille avait aimé sa mère, et sa mort avait été une tragédie qui, Ellen le savait, la faisait toujours souffrir, et elle n’était pas certaine qu’elle puisse un jour voir une autre femme comme sa nouvelle mère.

Sauf qu’un jour, Martha l’avait appelée maman.

Pas Ellen, non maman.

Et alors, le cœur d’Ellen s’était gonflé de joie, d’amour, d’allégresse et de bonheur, toutes ces choses, toutes ces émotions auxquelles elle ne pensait plus avoir droit lorsque Waleran lui avait arraché l’homme qu’elle aimait.

Elle avait déjà un fils, Jack, qui était son monde, elle avait Tom, l’amour de sa vie, elle avait eu la justice et la vengeance contre ceux qui avaient essayé de détruire sa vie, et maintenant, elle était aussi la mère d’une merveilleuse jeune fille qu’elle élevait depuis déjà plusieurs années.

Elle avait une famille, une famille qui l’aimait et qu’elle aimait.

Sa vie n’aurait pas pu être plus parfaite.

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Qualifier sa relation avec Henry Mills de compliquée aurait été un sublime euphémisme.

Et une évidence aussi, ça aurait été comme dire que le feu brûle, que l’eau mouille ou que l’arbre généalogique du jeune garçon était un bordel bien trop compliqué à comprendre.

Après tout, elle avait essayé de faire tuer sa mère adoptive, sa mère biologique, son père était mort en partie à cause d’elle, elle avait retenu son grand-père captif, elle l’avait enlevé et avait tenté de blesser à peu près tous les gens à qui il tenait, et pendant un temps, elle avait plus été son ennemie que son alliée.

Aussi, Zelena n’aurait pas été surpris que Henry continue de la détester et ait du mal à la pardonner pour ce qu’elle avait pu faire à sa famille, même si elle faisait tout pour devenir meilleur, pour se racheter.

Mais il l’avait fait, malgré tout, malgré tout ce qu’il s’était passé, et après avoir été seule pendant si longtemps, elle faisait à nouveau partie d’une famille, une famille qui l’aimait et qui tenait à elle, qui l’acceptait telle qu’elle était.

Et Henry Mills était l’un d’entre eux.

Et si la rousse avait d’abord veillé à réparer sa relation avec sa demie-sœur, maintenant que la fée noire avait été vaincue, que Gideon était redevenu un bébé inoffensif, et que tout allait bien, désormais, elle tentait aussi de passer du temps avec son neveu quand elle le pouvait.

Comme aujourd’hui, où la sorcière et l’auteur s’étaient réunis tous les deux en secret afin de préparer l’anniversaire de Regina qui aurait lieu d’ici peu de temps, après tout, la mairesse l’avait elle-même fait pour elle l’année précédente, elle pouvait faire de même.

C’était un moment normal, anodin, du quotidien, en famille, et dieux, elle n’aurait jamais pensé pouvoir penser ces mots-là un jour, mais maintenant elle y avait droit, enfin, après toutes ces années, aussi, lorsque Henry l’appela tata au lieu de Zelena, elle ne put s’empêcher de se figer, surprise.

Ce n’était qu’un mot finalement, un mot simple, anodin, normal, mais rien n’avait jamais été normal dans cette famille de toute façon, alors oui, bien sûr, elle en avait été étonnée.

C’était la première fois que ça arrivait après tout.

Henry ne l’avait jamais appelée comme ça auparavant, soit parce qu’il n’en avait pas envie (et vu les circonstances, elle comprenait), soit parce qu’il n’y avait tout simplement pas pensé, et que ce soit une erreur, un lapsus ou bien que ce soit délibéré, ça n’avait pas la moindre importance finalement.

Parce que, au cours de l’après-midi, alors qu’ils étaient rejoints par d’autres membres de la famille, Henry l’avait à nouveau appelé tata, comme si il l’avait toujours appelée ainsi, comme si c’était tellement normal et naturel qu’il le faisait sans y réfléchir.

Peut-être était-ce le cas d’ailleurs, et personne ne tiqua en entendant ce mot être prononcé, alors, celle qu’on appelait autrefois la méchante sorcière de l’ouest s’autorisa à sourire.

Ce mot signifiait que Henry l’avait complètement et définitivement accepté dans sa famille, même si c’était déjà le cas avant.

Et elle en était vraiment heureuse.

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« Oh putain mais c’est pas vrai ! »

Bien.

Pour comprendre ce qu’il se passe, il nous faut revenir un petit peu en arrière, bien avant que ne commence notre histoire.

Se racle la gorge.

Donc, il y a plusieurs siècles de cela, avant que…

(Angelica, t’es pas George R. R. Martin, tu vas pas nous faire toute l’historique du trône de fer, en plus tu la connais même pas je te ferais remarquer.

Hum oui certes. Bon ben tant pis pour la longue explication.

Tes lecteurs t’en seront reconnaissants.

Ah parce que j’en ai maintenant ?

Zut d’accord ?)

Enfin bon bref.

Tout ça pour dire que l’exclamation indignée, qui était venue de… d’à peu près tout le monde dans la pièce, que ce soit Tyrion Lannister, Daenerys Targaryen, Ned Stark, Catelyn Stark, Robert Baratheon, Joffrey Baratheon, Cersei Lannister et bien d’autres (oui tout le monde est vivant c’est beau non ? Bon moins pour certains que pour d’autres c’est vrai) avait été provoquée par…

Comment expliquer ça…

Le trône de fer, vous voyez ce que c’est ?

Ce truc énorme, imposant, prestigieux et surtout hyper coupant et inconfortable, qu’à peu près tout le monde essaie d’obtenir dans la série ?

Ben voilà, quelqu’un l’avait eu.

Parce que, par la magie du scénario, de l’absurde et du n’importe quoi, validé par la déesse des pangolins en personne (« Je suis pas sure que Almayen ait envie d’être mêlée à tout ça. » « Oh ta gueule toi »), il avait été décidé, afin de mettre fin à la guerre qui se profilait avant même qu’elle ne commence, que celui ou celle qui monterait sur le trône de fer et régnerait sur les Sept Couronnes serait…

La personne qui aurait réussi à avoir la fève dans la galette des rois.

(Me demandez pas si ils fêtent l’Épiphanie à Westeros, j’ai même pas envie de me poser la question, et même si c’est pas le cas, je vous rappelle que cette fic n’a aucun sens.)

Oui je sais, mais bon, fallait bien trouver quelque chose de mieux que le conflit armé, et c’était tombé sur ça.

Et bien sûr, tout le monde avait le droit de participer, oui, même le roi de la nuit.

(Et vous en faites pas, si vous l’avez pas entendu s’indigner, c’est pas parce qu’il a eu la fève mais parce qu’il peut pas parler.)

Donc, malgré l’absurdité de la chose, tout le monde s’était prêté au jeu (oui, oui, tout le monde, c’est une fanfiction, alors tout est possible), et…

Ben on va pas faire durer le suspense plus longtemps, quelqu’un avait fini par trouver la fève.

Vous vous demandez sûrement qui l’a eu, pas vrai ?

Hé bien…

« Hodor ! »

Ça devrait sans doute répondre à votre question.

Oupsi…

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La vie des corbeaux n’était pas vraiment ce qu’on pouvait qualifier de simple.

Non, bien au contraire, les mots qui convenaient le mieux à leur mode de vie étaient plutôt compliqué, dangereux, explosif (que ce soit métaphoriquement ou pas) ou même parfois (souvent) mais bordel Kaz qu’est-ce que t’as encore foutu.

Oui, c’était une phrase complète, ce qui montrait bien le degré de complexité de l’existence qu’ils menaient actuellement.

Pourtant, ce soir-là, les choses étaient différentes.

Cette nuit, pour une fois, pas de casse, pas d’intrusion dans un endroit où ils n’avaient pas le droit d’aller, pas de plan extrêmement compliqué venant de Kaz, pas de danger de mort.

Non, juste une soirée sur les toits, dehors, dans le Barrel, à observer les étoiles en silence.

Mathias et Nina se tenaient la main, bien évidemment, remarqua alors Jesper, assis l’un à côté de l’autre, épaule contre épaule, et il se souriaient, parlaient à voix basse et s’embrassaient même parfois, et le zéméni sourit.

Kaz et Inej (qui était rentrée à Ketterdam la semaine précédente) n’étaient pas aussi proches mais leurs mains se frôlaient, et ils discutaient de choses et d’autres, des constellations peut-être, ou du prochain plan insensé de Kaz, ou encore de la destination suivante d’Inej lorsqu’elle repartirait sur le Spectre.

Jesper se tourna alors vers Wylan.

Ce dernier regardait également les étoiles, et à l’instant même où le tireur posa ses yeux sur le roux, il les oublia complètement, à vrai dire, il aurait pu le contempler pendant des heures et oublier le monde autour de lui.

La bouffée d’amour et de tendresse qui l’envahit alors ne le surprit pas, ça lui arrivait à chaque fois qu’il regardait son petit-ami, et il espérait bien que cette sensation ne s’en irait jamais.

Il posa sa tête sur son épaule, savourant le silence qui avait fini par s’installer.

« Il semblerait qu'il ne reste que nous deux, lança finalement Wylan quelques minutes plus tard, et Jesper sursauta.

En regardant autour de lui, il réalisa alors que c’était effectivement le cas, et que les quatre autres corbeaux étaient repartis, les laissant seuls.

- En effet, dit-il, souriant, avant de l’embrasser. »

Lui et Wylan, seuls sous les étoiles à s’embrasser.

C’était la soirée parfaite.

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Elle n’était personne finalement.

En fin de compte, elle n’était que Sara Lance, une inconnue, une femme ordinaire qui avait été sauvée de la mort et amenée parmi eux, rien de plus.

À ce moment-là, à cet instant précis, alors qu’elle la voyait pour la première fois, Nyssa n’avait pas la moindre idée d’à quel point cette femme blonde allait un jour bouleverser tout son univers.

Mais alors, elle n’était qu’une potentielle recrue parmi d’autres, une femme qui allait bientôt soit devenir l’une des leurs, soit mourir (vu qu’elle était déjà censée l’être, ça n’aurait pas changé grand-chose finalement), et elle était intéressée par ce qu’elle pourrait devenir, mais rien de plus.

Alors que son père montrait à Sara qui il était vraiment, ce qu’il était vraiment, son pouvoir, sa puissance, sa force, qu’il lui faisait voir à quel point elle pouvait avoir peur de lui, Nyssa s’était attendue à beaucoup de choses.

Des larmes, des supplications, des hurlements, de la peur, de la terreur, de la rage, voire une tentative de fuite, ou même un évanouissement (vu son état, elle n’aurait pas été plus étonnée que ça), comme ça avait été le cas de tant d’autres par le passé.

Mais non.

Rien de tout ça.

Sara avait juste ri, et pas un rire attristé, désespéré ou même hystérique, traduisant un sentiment de lassitude ou un « mais bordel pourquoi est-ce que ça m’arrive à moi », non.

C’était un rire joyeux et sincère.

Et pour Nyssa al Ghul, c’était devenu instantanément le plus beau son du monde, et alors, dans son cœur, même si c’était absurde, insensé, peut-être même trop précipité, parce qu’elle ne la connaissait même pas encore, elle avait su.

Elle avait su qu’elle était tombée amoureuse d’elle ou du moins qu’elle le ferait dans le futur.

Et elle, contrairement à Laurel, elle n’oublierait jamais le rire de Sara Lance.

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Lorsque Sansa Stark arriva à Pyk, Yara l’accueillit aussitôt avec un baiser.

La rousse sourit et y répondit aussitôt avant de la serrer dans ses bras.

« Hey, lui murmura alors la fer-née, le visage radieux.

- Salut. Tu m’as manquée.

- Toi aussi tu m’as manquée. »

Entretenir une relation amoureuse quand on était séparées par l’océan lui-même n’avait rien de simple, aussi, dès que la brune et la rousse pouvaient se voir, elles en profitaient le plus possible, laissant de côté, pour un temps, leurs responsabilités de reines.

Aujourd’hui était l’un de ces jours.

Aujourd’hui, Yara allait enseigner à Sansa comment on naviguait sur l’eau, sur l’océan, cet océan que la louve connaissait si mal alors que la seiche, elle, le maîtrisait depuis sa plus tendre enfance.

Une fois l’étreinte terminée, les deux femmes se séparèrent et se sourirent à nouveau.

Alors qu’elles se dirigeaient vers le navire de la souveraine, elles passèrent rapidement devant la seiche de compagnie de la jeune femme (oui elle avait une seiche, parfaitement, les Stark avaient leurs loups et les Targaryen leurs dragons, alors pourquoi pas une seiche ou un kraken pour les Greyjoy ?), mais ne restèrent pas longtemps.

Après tout, elles avaient beaucoup de choses à faire.

Et voir le visage parfois hésitant mais aussi souriant et avide d’apprendre de sa bien-aimée suffit à faire sourire Yara au cours de cette journée, même si il était clair que la reine du Nord avait beaucoup de choses à apprendre.

Ce n’était pas grave, elles avaient tout le temps du monde.

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Magnus Chase passait présentement une très mauvaise journée.

Bon, dis comme ça, c’est vrai que ça ne changeait pas vraiment des autres jours de sa vie (ou plutôt de sa mort, ah ah, qu’est-ce qu’on se marre), et il avait commencé à en prendre l’habitude, mais il n’empêche que ça, c’était plutôt inédit en matière de journée pourrie.

Et pourtant, il en avait eu des journées de merde, que ce soit avant ou après sa mort et son arrivée au Walhalla, et il en avait très certainement eu des pires que ça, mais là, là.

Là elle devait sans doute gagner la palme de la journée la plus absurde qui soit, oui même plus que le jour où il avait vu son oncle Randolph participer à une course, et même à la finale du quatre cents mètres avec canne contre Rumplestiltskin en personne (longue histoire, ce serait trop long à expliquer, son oncle avait gagné), seulement aujourd’hui…

Aujourd’hui, c’était différent, parce que la dernière fois, ce n’était qu’un délire de l’autrice (coucou c’est moi. Fait coucou au quatrième mur qui s’effondre pour la 456567567ème fois de la journée) et un crossover improbable.

Là…

Ouais bon d’accord c’était à peu près pareil mais là il y avait une quête liée à l’intrigue.

« Vous voulez qu’on quoi ? Fit le einherji (oui j’ai fouillé mon bouquin pour vérifier comment ça s’écrivait) en haussant un sourcil surpris.

- Que vous retrouviez le mascara perdu de Thor, fit Marvin avec tout le sérieux du monde.

- Je croyais… Je croyais que c’était son marteau qui avait disparu et que mascara c’était juste un nom de code.

Le fils de Freyr échangea un bref regard avec Alex, qui arborait actuellement un air blasé.

- Hein ? Ah non, c’est vraiment son mascara qui a disparu, et c’est d’une importance capitale qu’il soit retrouvé, vous imaginez ce qu’il se passera si Thor se pointe au Ragnarök en n’étant pas bien apprêté ? Ce ne serait pas du tout digne d’un dieu enfin.

- Ouais enfin moi je préférerais qu’il n’y ait pas de Ragnarök tout court, marmonna le cousin d’Annabeth.

- Par pitié, fit Alex avec un soupir las, dites-moi au moins que ce mascara a des propriétés magiques super puissantes, du genre figer l’ennemi de celui qui s’en est servi sur place tellement c’est un maquillage exceptionnel qui rend bien.

- Ben… Non. C’est juste du maquillage.

Il (oui aujourd’hui c’était il) leva les yeux au ciel.

- Et donc, reprit Alex, on va vraiment risquer notre vie pour du maquillage parce que Thor est pas foutu de savoir où sont ses affaires ?

- En résumé… Ouais. »

Magnus et Alex soupirèrent en chœur.

Ouais, la vie de demi-dieu, c’était vraiment nul.

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Ce gosse était l’innocence même.

Non mais vraiment, Rowena avait déjà plusieurs siècles d’existence, elle avait côtoyé beaucoup d’humains, dont un bon nombre peu recommandables (elle-même et son fils étaient de très bons exemples), et elle n’en avait jamais rencontrés qui étaient aussi, aussi…

Aussi Jack, tout simplement.

Ce qui était un comble tout de même, quand on savait que c’était Lucifer qui l’avait engendré, mais il n’avait vraiment rien à voir avec son père, et heureusement d’ailleurs, Rowena avait déjà assez souffert à cause de lui pour ne pas avoir envie d’avoir un deuxième Lucifer dans sa vie.

Pourtant, lorsqu’elle le regardait, jamais elle ne voyait jamais l’archange en lui, elle ne voyait aucune malice, aucune méchanceté, rien de mauvais, lui, le nephilim, que tout le monde percevait comme un monstre avant même sa naissance.

À croire que les choses ne se passaient jamais telles qu’on les avait prévues, et elle le savait bien, elle non plus elle n’avait pas prévu elle aussi de s’attacher à Jack.

Mais bon, ce n’est pas comme si elle avait vraiment eu le choix, à force de côtoyer les Winchester (qu’elle aimait bien en fin de compte, même si elle ne l’aurait jamais avoué à voix haute), elle avait aussi été en contact avec le jeune homme et son innocence à la fois déstabilisante et rafraîchissante.

Honnêtement, si il n’avait pas été aussi puissant, elle se serait fait du souci pour lui, parce qu’il était vraiment trop naïf et innocent pour ce monde, ou même pour son propre bien.

Voilà pourquoi elle était là d’ailleurs, pour lui apprendre à se défendre, pour lui apprendre la magie, enfin, techniquement elle n’avait pas vraiment besoin de le faire, il était très certainement déjà plus puissant qu’elle ou que presque n’importe qui tout court, mais bon, elle n’avait pas survécu pendant plusieurs siècles en ne se reposant que sur ses pouvoirs.

Elle avait très certainement des choses à lui apprendre, et puis bon dans l’absolu, la magie noire c’était toujours fun de toute façon.

(Et si les autres n’étaient pas d’accord, c’était leur problème pas le sien.)

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Avant, James Rogers n’aurait jamais pensé qu’il pourrait avoir droit à ce genre de chose.

Il était flic après tout, et il passait une bonne partie de sa vie au poste de police, il n’avait pas vraiment le temps d’avoir une vie de famille ou amoureuse (il n’avait pas de proches de toute façon, alors ça ne changeait pas grand-chose), en fait, il n’avait personne, il pensait n’avoir rien à part son travail.

C’était là-bas qu’il l’avait rencontré d’ailleurs, une rencontre étrange et improbable, à laquelle il ne s’attendait pas, et dont les conséquences l’avaient beaucoup étonné.

Ce n’était pas tous les jours qu’on rencontrait son futur petit-ami en la personne du fils de son collègue, qui était aussi un ancien voleur, et qui sortait tout juste d’un séjour de deux ans en hôpital psychiatrique.

Pourtant, c’était arrivé, et lui, qui ne se préoccupait que de ses enquêtes, et du dossier Éloïse Gardener, avait fini par tomber amoureux.

C’était absurde, improbable, incroyable (encore plus qu’ils ne le croyaient à vrai dire), mais c’était arrivé.

Neal, quant à lui, qui n’était proche que de sa sœur Éléonora à l’époque, avait bien eu du mal à lui faire confiance au début, et puis, peu à peu, ils s’étaient rapprochés, au point de vivre ensemble.

Et de s’aimer.

Aussi, même si Neal pouvait parfois être agaçant lorsqu’il commentait certaines scènes des séries qu’ils regardaient ensemble (hey, il avait un peu plus de deux ans à rattraper quant même), scènes que le policier avait déjà vues et aimait, et que ça les gâchait légèrement, et qu’il ne pouvait s’empêcher de râler quand ça arrivait, hé bien…

Il était heureux avec lui.

Vraiment heureux.

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La magie, c’était quant même parfois vachement de la merde.

Si Floyd avait formulé cette pensée à voix haute, nul doute que Constantine l’aurait sûrement contredit à ce sujet, mais actuellement, son environnement donnait plus tort que raison au sorcier, qui en plus n’était pas là.

Dernièrement, alors qu’ils se préparaient au combat à venir contre Darkseid (combat que Deadshot jugeait comme perdu d’avance pour lui, parce que Ben était encore mort dans cette réalité), le britannique avait eu la curieuse idée de vouloir essayer de lancer des sortilèges pour tester quelque chose avait-il dit avec un air faussement innocent qui n’avait trompé personne, et surtout pas Floyd.

Et maintenant, il était là, dans une réalité alternative, parce que John Constantine avait trouvé que c’était une bonne idée d’ouvrir un putain de portail jusqu’à celui-ci pour voir ce qu’il pourrait bien y trouver.

Une réalité sans Darkseid et sans guerre par exemple.

Et il y était seul, bien sûr, sinon ce n’était pas drôle, bien évidemment, et il ne put s’empêcher de le maudire, vraiment, qu’est-ce qu’il avait fait pour mériter ça ?

Oui bon d’accord, peut-être qu’il le méritait, mais après avoir déjà vécu plusieurs réalités différentes où il voyait l’homme qu’il aimait mourir encore et encore, est-ce qu’il n’avait pas déjà assez payé pour tout ce qu’il avait fait dans le passé ?

Apparemment pas.

Maintenant, il était dans une réalité qui n’était pas la sienne, et il allait devoir bientôt rentrer, en ayant conscience du fait qu’il retournait tout droit en Enfer et qu’il ne pouvait rien faire pour changer ça.

Le pire, ça n’avait sans doute pas été d’apprendre qu’ici, Darkseid n’existait pas, non.

Le pire, ou en tout cas le plus douloureux, c’était de voir que l’autre lui et l’autre Ben n’avaient pas souffert ce que lui avait enduré encore et encore et encore, au point où son cœur ne cessait de se briser en mille morceaux et risquait chaque jour de ne plus pouvoir être réparé.

Il les avait vus, et ils…

Ils étaient vivants tous les deux, et leur monde n’était pas en flammes, contrairement au sien, et ce n’était pas juste.

Et même si il savait qu’ils n’étaient pas responsables, il les détestait pour ça, le fait qu’ils étaient ensemble et heureux, il détestait leur bonheur, ce bonheur auquel il n’avait jamais eu droit, dans aucune de ses putains de foutues vies !

Pourquoi ?

Pourquoi est-ce que lui non plus ne pouvait pas après le reboot atterrir dans un univers où il n’était pas obligé de voir son monde s’écrouler en boucle, sans pouvoir le sauver ?

Il avait détesté Constantine pour ça aussi, pour avoir osé lui montrer ce qu’il avait toujours voulu et ne pourrait jamais avoir.

Mais, puisqu’il ne pouvait rien y faire, il n’avait rien dit et était rentré dans son monde.

Un jour, il trouverait bien un moyen de sauver Ben de son terrible destin.