Actions

Work Header

Rating:
Archive Warning:
Category:
Fandom:
Relationship:
Characters:
Additional Tags:
Language:
Français
Stats:
Published:
2023-11-19
Updated:
2024-06-29
Words:
19,641
Chapters:
17/?
Kudos:
2
Hits:
132

Après la fin

Chapter Text

Tandis que Joker négociait l’amarrage sur Omega, Shepard revêtait des vêtements civils et verrouillait la porte de sa cabine. Elle se glissa sous l’imposant lit et, du bout de l’ongle, trouva la légère encoche entre deux panneaux métalliques. La pression exercée déclencha le mécanisme d’ouverture et l’un des panneaux se souleva. En quelques secondes, Shepard descendait le long de l’écoutille. Il lui fallut une dizaine de minutes pour négocier la descente jusqu’à la soute, ballottée par les manœuvres de Joker pour approcher de la station. Shepard soupçonnait le pilote d’exagérer les difficultés pour distraire l’équipage, mais ça ne lui rendait pas vraiment la tâche plus facile. Tapie sous le sol de la pièce, contre la carlingue extérieure, elle attendit l’ouverture de la rampe qui la masquerait aux yeux des personnes travaillant sur le quai avant d’ouvrir l’écoutille. Passant par l’ouverture, elle se réceptionna sous le vaisseau et referma le passage. C’était la partie la plus dangereuse, si quelqu’un l’avait vue… Shepard posa la main sur le pistolet pendu à sa ceinture en observant les alentours. On s’affairait du côté de l’entrée du hangar, mais personne ne donna l’alerte. Rapidement, elle courut vers le bord surélevé du quai : si les plans étaient toujours exacts, il devait y avoir une entrée vers les conduits de maintenance. Avisant un panneau qui tranchait légèrement avec le reste du mur, elle chercha frénétiquement le clavier qui permettait de l’ouvrir. Après de longues secondes de tâtonnements, l’interface holographique s’alluma. Quelques instants plus tard, le panneau se refermait sur elle, la laissant dans la pénombre des entrailles d’Omega.

Elle avait environ trois heures avant que le Normandy n’ait fini de ravitailler, peut-être trente minutes de plus si Joker parvenait à distraire l’équipage suffisamment longtemps en sabotant les check-lists, mais il ne fallait pas trop compter dessus : l’absence du capitaine lors d’un problème de décollage serait vite remarquée.

Rapidement, elle s’éloigna des quais et s’orienta dans les couloirs dérobés de la station. De temps à autre, elle vérifiait sa direction sur l’holomap, mais se fiait avant tout à sa mémoire : pendant les quatre jours qu’ils avaient mis à rejoindre Omega, elle avait passé plus de temps à mémoriser son trajet et ses variantes qu’à dormir. De toute façon, les cauchemars la tenaient éveillée en permanence…

Elle approchait de l’Au-Delà, la musique commençait à faire vibrer les passerelles et les murs. Elle croisa des ouvriers et quelques gardes, qu’elle évita sans difficultés. La sécurité semblait d’être passablement relâchée sur la station, aucun de ceux qu’elle vit n’appartenait aux Serres. Les mercenaires de Kandros avaient-ils abandonné Aria ?

La musique se faisait de plus en plus forte, les basses résonnaient dans son estomac. Elle était juste à côté de la boîte de nuit, le cœur de la station, et le bureau de l’asari. En rampant, Shepard s’engouffra dans un étroit conduit de ventilation. La musique et les bruits de l’Au-Delà couvrait très largement les chocs qu’elle produisait à chaque reptation contre les parois. Des grilles lui permettait d’évaluer sa progression.

Visiblement, Harrot avait tenu sa promesse de rendre son canapé à Aria : elle se trouvait pile au-dessus à présent. La reine d’Omega observait un datapad, tandis que ses gardes du corps se tenaient à quelque distance, vigilants. Shepard sorti de sa poche la dame du jeu d’échec d’Oleg Petrovsky, qu’Aria lui avait offert après la reprise de la station, et la glissa à travers la grille. L’objet tomba sur la moquette, à un mètre à peine de l’asari, qui leva immédiatement les yeux, alertée. Les gardes n’avaient rien entendu. Shepard colla son visage à la grille, le cœur battant, espérant que la lumière serait assez forte pour qu’Aria la reconnaisse. Ses yeux verts croisèrent le regard bleu de la reine, qui lui fit un geste discret de la main, sans qu’un muscle de son visage ne bronche, avant de replonger dans sa lecture.

Shepard continua son chemin jusqu’à la salle arrière de l’Au-delà. D’un coup de pied, elle ouvrit la grille et s’extirpait du boyau au moment où Aria passait la porte.

- Quel honneur ! Le Spectre le plus recherché de la galaxie à quatre pattes dans mon conduit de ventilation. J’aurais dû me douter que vous montrer ces accès était une erreur.

- Ravie de vous revoir également Aria, grommela Shepard en se relevant et en empochant la pièce d’échec que l’asari lui lança.

- Je m’attendais à votre visite quand j’ai appris que vous aviez envoyé chier le Conseil et que votre Normandy volé était amarré à Omega, mais je pensais que vous entreriez par la grande porte. Vous avez pris un putain de coup de vieux, on vous l’a déjà dit ?

- Et vous, vous êtes toujours la même… Pour encore au moins deux ou trois cents ans je suppose, sauf si quelqu’un vous colle une balle avant.

- Et contrairement à vous, plus je vieillis, moins cela a de risques d’arriver. Qu’est-ce que vous foutez ici ?

- J’ai besoin d’un coup de main.

- Qu’est-ce que j’y gagne ?

- Vous me devez un service.

- Pour m’avoir aidé à reprendre la station à Cerberus ? Je vous ai donné une flotte en échange.

- Vous m’avez donné la flotte Terminus pour survivre aux Moissonneurs. Combattre Cerberus, c’était personnel, vous m’avez demandé de risquer ma peau pour vous, et sans mon équipe.

- Et alors ?

- Aria, ils ont Nyreen, avoua Shepard en désespoir de cause.

L’asari s’interrompit. Elle fronça les sourcils et, l’espace d’un instant, devint vraiment terrifiante. Puis elle ordonna :

- Racontez-moi tout.