Archive of Our Own ^beta

Chapter Text

Il était mort.

Cela, Anastasia le savait bien, mieux que personne en fait, le sorcier n'était plus, elle s'en était libérée, et elle et Will étaient en paix, à Storybrooke, en sécurité.

Ça n'avait pas empêché tout ce qu'il y avait de peur en elle de s'agiter le jour où elle avait croisé le regard d'un homme nommé Sayid.

Depuis que l'existence du Wishverse avait été révélée aux habitants de Storybrooke, chacun des habitants de la ville savait qu'il existait des versions alternatives d'eux-mêmes, et si la blonde avait parfois eu peur d'être confrontée à un Jafar bien en vie, cette peur s'était vite évanouie.

À part l'autre Robin, brièvement, et l'autre Crochet, personne de ce monde n'était venu à Storybrooke.

Mais, après la fusion des différents mondes, quelque chose avait changé.

Un autre monde, l’Île, avait surgi et avec elle, de nombreuses personnes.

Dont cet homme, parfait sosie de son ennemi.

Jafar était mort, Anastasia le savait, tout comme elle savait qu'il était absurde pour elle d'avoir peur.

Sayid n'était pas Jafar, il n'était pas un sorcier, il ne lui voulait pas de mal, il ne la connaissait même pas, ce n'était qu'un homme perdu dans un monde qu'il ne connaissait pas.

Mais, alors qu'elle faisait face au visage de l'homme qui hantait ses cauchemars, elle sut qu'il lui faudrait beaucoup de temps pour s'habituer à sa présence.

Même s'il n'y était pour rien.

Chapter Text

Hurley, une fois de plus depuis qu’il était arrivé sur l’Île, se sentait complètement perdu.

Il ne savait pas exactement à quoi il s’attendait en ouvrant cette trappe mais définitivement pas à…

Se retrouver dans ce qui semblait être une ville normale , avec des gens , loin de la forêt, et avec des bâtiments et des restaurants, des magasins, une école, une mairie, une bibliothèque, c’était…

Si on le lui avait dit avant qu’il passe ce portail étrange, il n’y aurait probablement pas cru.

Mais maintenant, ils étaient dans cet endroit, Storybrooke, et les habitants les regardaient avec des regards étranges, principalement certains d’entre eux, Claire notamment, mais surtout lui-même, et Hurley n’arrivait pas à comprendre pourquoi .

Il comprenait qu’on ne comprenne pas d’où ils sortaient (même si comme il l’apprendrait plus tard, les habitants de cette étrange ville commençaient à avoir l’habitude de ce genre de bizarrerie) ou qui ils étaient, et il avait l’habitude d’être dévisagé, mais là…

Qu’est-ce qu’il se passait au juste ?

Puis une femme blonde nommée Emma Swan lui avait demandé s’il était un géant nommé Anton, et si ce n’était pas le cas, pourquoi il lui ressemblait autant, et il n’avait pas compris ce qui lui arrivait, tout comme les autres rescapés du crash.

En fait, même après explication, ça ne faisait toujours aucun sens.

Comme l ’Île elle-même en somme.

Au moins ils n’étaient pas trop dépaysés.

Chapter Text

Elle allait vivre.

Elle devait vivre.

James refusait qu’il en soit autrement.

Juliet avait survécu à tellement de choses sur l’île, ils avaient réussi à s’accrocher et à tenir, ensemble, malgré les dangers et les obstacles.

Elle ne pouvait pas mourir d’une simple chute dans un puits stupide !

Pourtant, au bout de plusieurs minutes, il dut se rendre à l’évidence.

Elle…

Non.

Il ne pouvait pas l’accepter.

« Non… Non, non, non, réveille toi, implora-t-il, Juliet, réveille toi ! »

Elle ne rouvrit jamais les yeux.

§§§§

Sawyer avait cru au début, comme tout le monde, que l’explosion n’avait au final rien changé du tout.

Mais ça, c’était avant de découvrir qu’ils ne se trouvaient désormais plus sur l’île, mais dans un lieu inconnu, empli de gens surpris de les trouver là après les avoir vus apparaître de nulle part, mais ne semblant pas très effrayés non plus, comme s’ils en avaient vu d’autre par le passé.

En voyant ce qui ressemblait à de la magie jaillir des mains de deux femmes, une blonde et une brune, Sawyer réalisa que c’était sans doute très probablement le cas.

Bon Dieu.

Où est-ce qu’ils avaient bien pu tomber ?

§§§§

Storybrooke aurait été une petite ville tranquille et calme, s’il n’y avait pas eu les personnages de contes de fée qui y vivaient, les malédictions, les méchants et… les gens qui ressemblaient comme deux gouttes d’eau à Claire et Hurley mais n’étaient pas eux.

Mais au moins, ils n’étaient plus sur l’île désormais, ils étaient dans les années 2010 et plus 70 ou 2000 (Sawyer commençait vraiment à s’y perdre à force) et avec un peu de chance ils avaient laissé tout ça derrière eux.

Malgré la perte de Juliet, malgré sa douleur, Sawyer avait cru qu’il pourrait s’y faire, s’habituer à cette ville, à ses bizarreries, construire quelque chose qui ne pourrait pas lui être enlevé cette fois.

Mais il aurait dû s’y attendre, les bonnes choses ne duraient jamais pour lui.

§§§§

La première fois que Sawyer la vit, il eut l’impression de se prendre un coup de poing dans le ventre.

Il faisait beau ce jour-là, il faisait chaud, tout allait bien en ville, le Ténébreux était loin depuis longtemps et ne risquait pas de revenir, la paix régnait et l’ancien habitant de l’île avait fini par s’y habituer à force.

Il avait seulement voulu acheter une glace, mais en la voyant, il s’était figé, interdit, confus, perdu, son sourire disparaissant en un instant de son visage.

Cette femme, cette Ingrid, celle qui avait failli détruire la ville peu de temps avant leur arrivée et qui s’était rachetée, qu’il n’avait jamais rencontrée jusque-là, elle…

Elle avait le visage de Juliet.

Ce n’était pas la première fois que ce genre de bizarrerie arrivait, Belle était le sosie de Claire, le géant Anton était celui d’Hurley, d’après Will Scarlet, Sayid était le sosie de Jafar, mais jusque-là ça n’avait pas eu d’importance pour lui, ce n’était que des coïncidences cocasses, parce que la version qu’il connaissait était vivante.

Ce n’était pas le cas cette fois-ci.

Parce que Juliet était morte et parce qu’Ingrid était vivante, parce qu’elle avait le visage de la femme qu’il avait aimée et perdue, parce qu’il verrait toujours un fantôme en elle et que lui ni elle ne pouvaient rien y faire.

Il ne pourrait jamais faire son deuil, pas vraiment, pas s’il restait là.

Parce qu’à chaque fois qu’il la verrait, il aurait le sentiment de se faire poignarder le cœur, encore et encore.

Parce qu’il avait perdu Juliet et ne la reverrait plus jamais.

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« Comment est-ce qu’elle est morte ?

Sawyer se tourna vers Emma Swan qui le regardait avec curiosité.

Quelques minutes plus tôt, elle l’avait trouvé, seul, bouleversé, déambulant dans les rues de Storybrooke, un air dévasté qu’elle ne connaissait trop bien s’affichait sur son visage, et il lui avait raconté ce dont il n’avait jamais parlé à personne à Storybrooke.

Sa vie avec Juliet dans les années 1970, leur relation, leur amour puis sa fin tragique.

Elle l’avait écouté, attentivement, sincèrement et le regard empli de compassion, celui des gens qui savent ce que ça fait que de perdre des gens qu’on aime.

- Elle est tombée dans un puits.

Emma lui lança un regard étonné, puis, quelques secondes plus tard, à sa grande surprise, elle éclata brusquement de rire.

Il fronça les sourcils, ne comprenant pas pourquoi elle réagissait ainsi, et il réalisa peu après qu’elle était en train de pleurer.

- Je… je suis désolée, pardon, ça n’a rien de drôle, vraiment, je le sais, et je suis navrée pour toi, mais… mais ça me rappelle quelque chose.

L’ancien escroc haussa un sourcil étonné.

- Mon ex, Neal, il…

Il se souvenait de ce qu’elle lui avait dit à son sujet, qu’il était le père d’Henry, qu’il l’avait envoyée en prison et qu’elle l’avait retrouvé avant de finalement le pardonner, qu’ils s’étaient battu ensemble contre Peter Pan (après l’île, plus rien ne l’étonnait vraiment) puis…

Puis il était mort.

- Il est tombé lui aussi.

- Je ne comprends pas.

Ce n’était pas ce dont il se rappelait, elle lui avait parlé de Zelena, de Rumplestiltskin, de magie, du caveau, du prix à payer pour ramener les morts, mais pas de ça.

- Je ne parle pas de sa mort, je parle d’avant, de… de la première fois que j’ai cru qu’il l’était. Tamara… sa fiancée, elle venait de lui tirer dessus et elle avait lancé un haricot magique et ouvert un portail en même temps, il était blessé, et je n’ai pas pu… Je n’ai pas réussi à le ramener, il est tombé et… et j’ai cru que je l’avais perdu pour toujours. Il est tombé dans un autre monde, et malgré la chute, il a survécu, il a été sauvé. Mais j’ai cru que je ne le reverrais plus jamais.

Mais il a survécu, lui, songea Sawyer en ressentant une pointe de jalousie vis-à-vis de la Sauveuse, avant de réaliser que c’était stupide.

Oui, Neal avait survécu.

Cette fois.

Après, il était mort, pour de bon, et elle n’avait pas pu le sauver.

Tout comme il avait échoué à sauver Juliet de son triste sort.

- Je suis tellement désolée pour elle.

- Je suis désolé moi aussi.

- Je crois que je ne peux même pas imaginer ce que tu dois ressentir, de savoir qu’une autre personne possède le même visage qu’elle mais qu’elle n’est pas elle. Ça doit être une torture. »

Tu n’imagines même pas à quel point.

Il ne savait pas vraiment s’il pourrait s’y habituer, réussir à s’y faire, ne plus voir Juliet mais Ingrid dans cette femme qui n’avait rien à voir avec celle qu’il avait perdue hormis son apparence, mais il pouvait essayer.

Après tout, ce n’était pas vraiment comme s’il avait quelque part où aller.