Archive of Our Own ^beta

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J’ai souvent réfléchi à ce que serait devenue ma vie si j’avais fait des choix différents, si ma mère avait eu le courage de me maintenir à distance de cette ambiance toxique au manoir, si mon père m’avait un tant soit peu aimé.

Toujours est il que, quand le Seigneur des Ténèbres, a débarqué au manoir pendant les vacances de Noël pour me faire rentrer dans leurs rangs, personne n’a songé à élever la voix pour me défendre et mes supplications sont restées sans réponse.
Je suis donc devenu un Mangemort dans le seul but de montrer l'exemple.
Ça aurait pu tomber sur Crabbe, Goyle ou même sur Blaise. Mais il faut croire que les répercussions sont plus grandes sur le nom des Malefoy.

Je suis donc de retour à Poudlard, essayant désespérément de cacher la Marque sur mon bras et contraint à une mission qui me donne la nausée. J'ai l'ordre de bricoler cette vieille armoire qui se trouve au château dans la salle sur demande, une armoire à disparaitre dont la sœur se trouve sur Barjow & Beurk. Ils ne rentrent pas dans les détails avec moi mais je ne suis pas assez important à leurs yeux pour qu'ils estiment avoir besoin d'être discrets en ma présence. Je sais donc que leur but est d'infiltrer l'école pour détrôner Dumbledore de sa place de directeur. C'est à moi que reviens cette honneur, ont il dit, de débarrasser le monde de cette vermine qu'est notre cher directeur.
Je n'ai aucune sympathie pour ce vieillard idiot mais je ne suis pas un tueur. Du moins pas encore.

La première qui pose les yeux sur moi à mon entrée dans la salle des préfets, c'est Granger.
Foutue Granger. Prête à tout pour toujours être la meilleure dans tous les domaines.
Six ans qu’elle joue la petite ingénue née moldue pour s’approprier la sympathie des professeurs.
Six ans qu’elle me regarde comme si j’étais la cause de tout ses problèmes dans cette école, comme si Potter et Weasley ne suffisaient pas à lui rendre la vie difficile.

Dumbledore et tous les chefs de maison sont présents. Rogue ne cesse de me fixer et me met mal à l'aise.
Le professeur McGonagall donne les nouveaux plannings, je n'y jette même pas un œil, il sera toujours temps de m'y intéresser plus tard.
J'écoute la réunion d'une oreille, souhaitant simplement pouvoir retourner aux dortoirs et enfin être tranquille.

La réunion close, je me lève précipitamment mais je n'ai pas le temps de passer la porte.
_ Monsieur Malefoy? m'interpelle Rogue. J'aimerais vous parler un instant.
Je lève les yeux au ciel mais décide de ne pas faire d'esclandre.
A peine arrivés dans son bureau, son air froid disparait.
_ Drago, j’ai pu m’entretenir avec votre mère. Le Seigneur des Ténèbres a été injuste en vous confiant cette mission...
_ Il a confiance en moi. Quoi? Vous êtes jaloux de ne plus être son petit protégé?
Rogue secoue la tête, l’air désabusé.
_ Je sais comme, à votre âge, il vous semble important d'avoir de telles responsabilités mais vous êtes tout de même trop jeune pour porter ce poids sur vos épaules. Laissez moi vous aider.
_ Je n'ai pas besoin de vous. Je peux y arriver, le nom des Malefoy brillera à nouveau. Avez vous encore besoin de moi pour des raisons pédagogiques professeur? Si ce n'est pas le cas, j'aimerais rejoindre ma salle commune.
Rogue détourne les yeux et soupire.
_ Vous pouvez disposer, murmure t'il. Cependant la porte de mon bureau vous est toujours ouverte.

Je tourne les talons et m'enfuit littéralement en essayant de garder le peu de prestance qu'il me reste.
L'ambiance familière de la salle commune me détend peu à peu. Alors que je suis assis dans un des larges canapés, Daphné Greengrass s'approche dans mon dos et se penche sur moi, en posant sur mes mains sur mon torse. Elle me murmure à l'oreille.
_ Tu as l'air si tendu. Qu'est ce qui se passe Drago?
Je retiens un soupir. Les Greengrass sont très influents, je ne peux pas me permettre de me mettre Daphné à dos, pourtant je n'ai aucunement la force de supporter son flirt en ce moment.
J'essaie désespérément d'attirer le regard de Pansy pour qu'elle vienne me sauver.
De l'autre bout de la salle commune, elle sourit et m'interpelle.
_ Drago? Est ce que tu peux venir m'aider avec ce devoir de potions s'il te plait?

Je me lève d'un bond et m'excuse auprès de Daphné, visiblement déçue. Je me laisse tomber à côté de Pansy qui se moque aussitôt.
_ Il va falloir que tu apprennes à te débarrasser de tes admiratrices sans moi mon chat. Je ne serais pas toujours là pour te sauver la mise.
_ Tu sais que je ne peux pas me passer de toi, Pansy chérie.
Du coin de l’œil, je vois très clairement Daphné nous observer les mâchoires serrées. Je me lève prestement et me réfugie dans le dortoir.

Il y a encore quelques mois, je me sentais bien à Poudlard. C'était plus mon chez moi que ne l'a jamais été le manoir Malefoy. Mais depuis la rentrée, j'ai cette impression de ne plus être à ma place nulle part.

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En trainant les pieds, je rejoins la salle des préfets pour rejoindre mon binôme et commencer la ronde.
Je regarde finalement le planning et m'aperçoit avec horreur que Granger partagera ma tournée ce soir. J'aurais du y prêter attention plus tôt, j'aurais pu me débrouiller pour faire changer ça mais maintenant c'est trop tard.
Sans lui adresser le moindre regard, je quitte la salle. Je peux entendre qu'elle me suit, restant à une distance de deux pas derrière moi. Cependant, arrivé au bout du couloir, je réalise que c'est elle qui tient la carte avec notre trajet de ce soir. Elle passe devant moi sans s'occuper de ma présence.
Les mains dans les poches, c'est à mon tour de la suivre silencieusement. Qu'est ce que mon père dirait s'il voyait ça?
Avant même que j'y réfléchisse je m'entends lui dire.
_ Ça doit te plaire de jouer à la petite cheffe, toi qui est toujours être dans l'ombre de Potter.
J'imagine qu'elle ne daignera pas me répondre, pourtant sa voix fluette perce le long silence et me fait sursauter.
_ Pourquoi est ce que tu m'adresses même la parole?
_ Je m'ennuie.
_ Je ne te servirais pas de distraction en te laissant m'humilier, prévient elle. Elle est terminée l'époque où...
Elle est interrompu par un jeune homme qui arrive face à nous dans le couloir en courant. Il essaie de filer mais Granger sort sa baguette et l'immobilise au moment où il essaie de nous doubler.
C'est un jeune Serpentard que je ne me souviens pas d'avoir croisé dans la salle commune, je m'approche de lui alors qu'il a l'air paniqué.
_ Je déteste avoir besoin d'enlever des points à ma propre maison. C'est extrêmement désagréable. As tu une bonne excuse? Sois concis je t'en prie.
_ Quelqu'un est en train de faire exploser le couloir du 3eme étage, balbutie t-il. Ce n'est pas moi je le jure, je me suis retrouvé piégé et j'ai eu du mal à retrouver mon chemin pour retourner à la salle commune.
D'un coup de baguette, Granger le délivre du maléfice et lui fait signe de partir. Elle se dirige vers le 3ème étage sans aucune hésitation. Le bruit des explosions nous guide et bientôt, nous nous retrouvons au milieu d'un nuage de fumée colorée.
Des petites explosions fusent dans tous les sens.
_ Nous devrions aller voir le professeur McGonagall, suggère Granger, un peu dépassée par la tournure des évènements.
Je dois admettre que malgré toutes mes facultés, je ne suis pas certain de pouvoir venir à bout de ce genre de maléfice.
Je m’apprête à tourner les talons en direction de la salle des professeurs quand une explosion retentit, plus forte, plus près.
Par pur réflexe, je lui attrape le poignet et d’un coup sec, la projette loin de la source de l’explosion.
Je ressens instantanément une vive douleur au thorax et puis plus rien.

Ma tête me fait souffrir et une légère nausée me submerge, j’ouvre prudemment les yeux et reconnaît l’infirmerie. Je m’y suis réveillé assez souvent après des chutes au Quidditch pour reconnaître l’endroit au premier coup d’œil.
Quand je tourne la tête, je croise deux yeux brillants qui me font sursauter et relever le drap un peu plus sur ma poitrine.
_ Qu’est ce que tu fous là?
_ Charmant, murmure Granger en refermant son livre d’un coup sec et en se levant brusquement. Je voulais simplement m’assurer que tu étais toujours vivant. J’aurais très bien pu me débrouiller toute seule mais… merci.
Elle s’apprête à franchir la porte de la chambre mais je me sens obligé de la retenir.
_ Granger! Ne parle jamais de ça à personne. D’accord?
_ Oh ne t’inquiète pas. Personne ne croirait que tu t’es mis en danger pour sauver une vulgaire née moldue.
Cette fois elle part pour de bon et bêtement, j’ai l’impression de ne jamais m’être senti aussi seul.

Mme Pomfresh me laisse sortir quelques heures plus tard et dans le silence du petit matin, alors que la plupart des élèves ne sont pas encore levé, je me dirige vers le dortoir avec la ferme intention de ne pas le quitter de la journée.

Pourtant c’est Theo qui vient me sortir du lit après les cours du matin.
_ Viens déjeuner avec nous.
Je secoue la tête dans l’oreiller pour exprimer mon refus.
_ Allez Drago. Même si tu ne veux pas me dire où tu as passé la nuit, tu dois avoir besoin de reprendre des forces. Et on a cours de potions cet après midi. Tu adores les potions.
Un point pour lui, c’est ma matière préférée. Evidemment qu'il espère s'en servir comme d'un levier pour me faire sortir du lit.
Cependant, j’imagine d’ici être bloqué entre les regards faussement compatissants du professeur Rogue et les regards furieux que m’adressera Granger après cette nuit. Ca a vraiment de quoi me refroidir.
Finalement, comme il est impossible d'avoir le dernier mot face à Théo, je me retrouve dans les cachots, bien décidé à ne rien laisser m'atteindre.

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J'avais tort concernant Granger. Aucun regard furieux dans ma direction. Aucun regard du tout d'ailleurs. Elle m'ignore royalement.
Toujours ce foutu air supérieur alors qu'elle n'est rien.
Par contre, j'avais vu juste pour le professeur Rogue qui est très évident et rend clairement les choses gênantes.

Je décide d’ignorer absolument tout le monde et de me concentrer sur le cours. Mon cours préféré ici, celui où j’excelle. « C’est de famille » m’a un jour dit ma mère. Elle n’en a pas dit plus mais je me suis toujours demandé à qui elle faisait allusion puisque je me souviens d’une discussion où mes parents indiquaient qu’ils avaient tous les 2 obtenu un P un potions lors de leur ASPIC.

Deux jours après l'incident, Théo arrive dans la salle commune avec son air de quelqu'un qui sait quelque chose. Une vraie commère celui là.
Il s'assoit à ma droite et Pansy vient s'asseoir à ma gauche. Elle aussi a repéré l'air malicieux de notre ami. Je l'interroge.
_ Qu'y a t-il de croustillants sur Ragots Poudlard Théodore?
_ Oh crois moi, Ragots Poudlard est en ébullition, déclare t'il en détournant les yeux. Et c'est à cause de toi!
Les battements de mon cœur accélèrent et aussitôt mon esprit divague. Personne n'a pu découvrir la mission qui m'a été confiée. Je suis d'une discrétion absolue, c'est tout bonnement impossible.
Je sens le regard perçant de Pansy fixé sur moi et me ressaisis en quelques secondes.
_ Qu'est ce que j'ai encore fait de mal? Été méchant avec un première année ou bien est ce que j'ai ensorcelé quelqu'un?
_ Ou bien quelqu'un t'a ensorcelé, réplique Théo. Il parait que ton escapade de la fameuse nuit où tu n'es pas réapparu au dortoir était une nuit en bonne compagnie.
Je sens Pansy trépigner à côté, elle soupire.
_ Oh sérieusement Drago? Tu as fini par céder à Daphné?
Théo secoue la tête négativement. J'inspire profondément et tout en connaissant la réponse, je demande.
_ Que dit la rumeur?
_ Granger.
_ C'est ridicule, s'esclaffe Pansy. De toutes les filles de cette école, elle est bien la dernière qui...
Elle s'interrompt alors que mon regard divague vers les hautes flammes orangées qui s'élèvent dans la cheminée de la salle commune. Elle devient silencieuse et je sais qu'elle réfléchit à la façon dont elle va me poser les questions qui inondent sa petite tête à l'instant précis.
Pansy et moi avons grandi ensemble, elle est la personne qui me connait le mieux et elle a depuis longtemps appris à prendre des pincettes pour préserver ma susceptibilité.
_ Tu nous expliques?
Ce sont les seuls mots qui sortent de sa bouche.
Et parce qu'ils sont bien les deux seuls qui n'émettront pas -trop- de jugement, je leur explique tout. La ronde de préfet, l'accident et mon réveil le lendemain matin à l'infirmerie sous la surveillance de Granger.
Pansy hésite un instant puis déclare.
_ Ces gryffondor sont exécrables mais quoi? Tu l'as sauvé? C'est tout à ton honneur, tu n'allais quand même pas la précipiter vers l'explosion et attendre que les choses se passent. Je ne vois pas le problème.
_ Je ne veux pas être associé à eux.
_ J'ai toujours trouvé que cette tradition était débile, ajoute Théo.
_ Cette tradition? répète Pansy.
_ Le fait que les Gryffondor et les Serpentard doivent se détester. On ne fait que suivre cette espèce de tendant que Godric et Salazar ont instauré il y a mille ans. Vous connaissez l'histoire? Ils étaient amis avant voir même plus à ce qu'on dit. Mais tout le monde s'arrange pour maintenir la rivalité active, même les professeurs.
Je le regarde, éberlué.
_ Toi, Théodore Nott, tu voudrais devenir ami avec les Gryffondor?
_ Ce n'est pas ce que j'ai dis. Je dis que si j'en avais envie, je devrais pouvoir le faire sans me sentir jugé. Et ça vaut pour chaque élève de cette école.
J'échange un regard circonspect avec Pansy mais ni l'un ni l'autre ne nous risqueront à contredire Théo pour une fois qu'il se livre sur ses sentiments.

Pourtant je ne l'ai pas écouté. J'ai fait ce que n'importe quel Malefoy aurait fait. J'ai fait en sorte de modifier le planning des rondes de préfet en soudoyant les préfets en chefs afin de ne plus jamais me retrouver avec elle et pour qu'enfin, les idiots de cette école arrête de jaser.
Finalement, moins d'une semaine plus tard, la rumeur a fini par quitter le château pour atterrir dans les tréfonds du manoir Malefoy ce qui a eu le don de mettre mon géniteur dans une colère noire.

Accablé par mon père, je me suis mis à travailler sur la réparation de l'armoire durant tous mes temps libres sous le regard effaré de Théo à qui je ne pouvais rien dire et qui me voyais disparaitre et revenir des heures plus tard, des cernes bleutées sous les yeux.
Je n'arrivais plus à suivre en cours, les professeurs ont commencé à me prévenir qu'à ce rythme, il n'y avait aucune chance pour que je réussisse mes ASPIC. Rogue ne me lâchait plus d'une semelle, certainement mandaté par mes parents.
J'ai commencé à détester l'homme que je devenais et j'ai commencé à dépérir.

Littéralement épuisé, trois mois plus tard, j'ai fini par baisser la garde.

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Dans la salle des préfets, peinant à garder les yeux ouverts, je découvre mon affectation du soir.
La ronde de la bibliothèque. Avec Granger.
Au moment où je me lève, Weasley se place face à moi, me bloquant le passage.
_ Je te préviens Malefoy, me dit il. S'il lui arrive quoi que ce soit, je t'en tiendrais responsable. Je ferais de ta vie un véritable enfer.
Il me fixe d'un air qui, j'imagine, se veut impressionnant. Pitoyable. Avant que je puisse répondre, la voix de Granger retentit derrière moi.
_ Ça suffit Ronald, déclare t-elle en passant à côté de nous. Je n'ai besoin de personne pour défendre mon honneur, je peux très bien me débrouiller seule. Puis elle se tourne vers moi et ajoute. Dépêche toi, j'aimerais rentrer au dortoir dès que possible, inutile de faire durer le supplice.

De longues minutes plus tard, elle rompt le silence.
_ Tu te doutes bien que je n'ai rien dit. Je n'ai pas plus envie que toi que mon nom soit associé au tien.
_ Je sais. J'ai mené mon enquête.
_ Évidemment! Comment aurais tu pu laisser passer ça?
_ Tu ne veux pas savoir? Tu n'es même pas un peu curieuse madame je-sais-toujours-tout?
Elle secoue la tête et ne semble pas tiquer face au surnom.
_ Les rumeurs circulent à toute vitesse ici, soupire t'elle. Quel est l’intérêt de savoir d'où elle part? Ça ne changera pas le cours des choses. Tu devrais le savoir, toi mieux que n'importe qui.
_ Pourquoi ça?
_ Oh il y en a un paquet qui circule sur toi. De toutes sortes.
Je porte enfin mon regard vers elle et je m'aperçois qu'elle m'observe déjà, un sourire au coin des lèvres.
_ Alors qui est curieux maintenant? taquine t'elle en me tournant le dos. Ma préférée, c'est celle qui suppose que tu es un vampire mais j'aime bien aussi celle qui dit que tu n'es qu'une petite fouine arrogante.
Je l’attrape par le poignet et la force à se tourner vers moi.
_ Je t’interdis de me parler de cette manière.
_ Je ne suis pas une de tes groupies qui te voit comme un dieu vivant et je n’ai pas peur de toi non plus. Lâche moi immédiatement avant de te mettre dans une autre situation compromettante.
J'obéis à contre cœur et finalement décide d'ironiser.
_ Tu as raison, si Weasley apprend ça, il décidera de me casser la figure et se ridiculisera encore une fois. Il n'a vraiment pas besoin de ça.
_ On protège ses amis Malefoy. Ça ne se passe pas ainsi chez les Serpentard?
_ Oh s'il te plait... Weasley en pince pour toi. Il est vraiment si peu discret, c'est complètement idiot.
_ N'importe quoi. Est ce qu'on peut enchainer je te prie? Comme je te disais, j'aimerais être de retour dans mon dortoir rapidement.

Elle n’a pas ouvert la bouche pendant le reste de la ronde. Nous n’avons croisé personne, pas de mystérieuse explosion au détour d’un couloir, rien que du silence.

Quelques jours plus tard, j’ai réussi. J'en suis le premier étonné mais j'ai réparé cette foutue armoire.
Sans attendre un seul instant, je me dirige à la volière et envoie un hibou à mon père. Je sais que sans attendre, une réunion de Mangemort sera convoqué dans le manoir Malefoy. Ils élaboreront un plan d'attaque. Grâce à mon intervention, ils pourront intégrer l'école en dépit de toutes les protections qui y ont été installées.
Les élèves seront mis en sécurité, ils me l’ont promis et puis ensuite on appliquera le plan. Les autres Mangemort m’ouvriront la voie jusqu’au bureau de Dumbledore, je le tuerais et Rogue prendra sa place à la tête de l’école.
La prise de Poudlard fera l’effet d’une bombe dans le monde sorcier. Le Seigneur des Ténèbres redeviendra puissant. C’est le plan qui est en route.

Tout rentrait dans l'ordre, bientôt le Seigneur des Ténèbres réhabilitera le nom des Malefoy et mon père sera enfin fier de moi.
C'est ce que je croyais jusqu'à hier soir, dans la Grande Salle pendant le diner lorsque le professeur McGonagall a pris la parole.
_ Chers élèves, certains d'entre vous ont remarqué l'absence du directeur depuis quelques jours. Il m'a chargé de vous informer de sa décision de quitter le château pour une durée indéfinie pour le moment. En son absence, j'assumerai sa fonction et le professeur Rogue prendra la place de directeur adjoint.
Mon sang ne fait qu'un tour. Ce n'est pas possible, j'avais réussi.
Je ne peux visiblement pas cacher mon effroi puisque Théo se retourne vers moi, l'air inquiet.
_ Tu vas bien? Tu veux que je t'emmène à l'infirmerie?
Alors que les tables se remplissent de victuailles, nous sortons tous les deux dans la plus grande discrétion mais au lieu de me conduire vers l'infirmerie, il me guide à l'extérieur du château.
Lorsque j'ai repris mon souffle, il se place face à moi.
_ Maintenant tu vas tout me dire.

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Je lui ai tout dit. Mes efforts, ma fatigue et la façon dont mon père penserait forcément que tout était de ma faute.
Il a écouté, effaré quand j'ai remonté ma manche.
Il a beau hérité d'une longue lignée de Mangemorts, il n'a jamais eu l'intention d'en devenir un à son tour. Après la surprise, c'est la colère qui l'envahit. Et bien qu'elle ne soit pas dirigée contre moi, elle me glace le sang.
_ Et maintenant? demande t'il après avoir entendu l'histoire complète. Qu'est ce qui va se passer?
Je hausse les épaules.
Il est de notoriété publique que le Seigneur des Ténèbres déteste Albus Dumbledore. Alors, bien sur, son but est de s'emparer de Poudlard, mais envoyer un de ses petits serviteurs tuer son plus grand ennemi était certainement un bonus non négligeable.
Si je ressentais le plus grand désintérêt au sort qui attendait le professeur Dumbledore, j'éprouve la plus grande répulsion à l'idée de devoir faire du mal au professeur McGonagall.

Théo, après m'avoir demandé une quinzaine de fois si ça irait, rejoint la salle commune en me promettant qu'on trouvera une solution.
De mon côté, je connais pertinemment le coupable.
Je me précipite dans le bureau de Rogue et ouvre la porte sans même frapper. Son air étonné est vite remplacée par un air faussement coupable.
_ Qu'est ce que vous êtes? Un agent double? Vous avez prévenu l'Ordre?
_ Vous ne savez pas tout Drago. Ils ont des projets pour vous dont vous n'avez aucune idée. Vous ne tarderez pas à découvrir ce qu'ils vous réservent mais je me devais simplement de vous protéger de...
Je l'interrompt en hurlant pratiquement.
_ Je n'ai pas besoin d'être protégé.
_ Oh si. Mais ça ne devrait pas être par moi. Quand votre colère sera redescendu et que vous serez au courant de tout. Je serais encore là quand vous viendrez chercher de l'aide et je vous l'apporterai, je vous le promets. Maintenant Monsieur Malefoy, je vous prie de quitter mon bureau ou vous aurez une retenue pour la façon dont vous osez vous adresser à un professeur.
A grand pas je me dirige vers la porte, cependant je m'arrête avant de la franchir et lui dit froidement.
_ Je pourrais dire à tout le monde que vous êtes un traitre.
_ Vous le pourriez, confirme t'il d'une voix très calme. Le ferez vous?
Je quitte les cachots sans lui répondre.

A mon retour dans la salle commune, Pansy qui a visiblement été mise dans la confidence par Théo, me fait de grands signes pour me signaler sa présence. Théo est assis à côté d'elle et se lève prestement à mon arrivée.
Il me saisit pas le bras et sans dire un mot, m'entraine vers notre dortoir. Pansy nous suit sans s'inquiéter de savoir si elle est autorisé à entrer dans le dortoir des garçons. Elle suit ses propres règles.
Je la remarque sur le pas de la porte, l'enveloppe rouge carmin posé sur mon lit à côté d'une hibou grand duc de mon père. Théo me pousse doucement à l'intérieur et ferme les portes, lui et Pansy restant à l'extérieur pour m'éviter l'humiliation de subir les remontrances paternelles en présence de personnes qui comptent pour moi.
Pourtant lorsque Théo ouvre la porte, l'air embarrassé, je comprends rapidement que les épais murs en pierre de Poudlard ne sont pas au top de l'isolation phonique.
Sans hésiter une seconde, Pansy bouscule Théo pour s'agenouiller à mes côtés. Je n'avais même pas fait remarqué que j'étais maintenant assis sur le sol, les bras entourant mes jambes repliées.
Elle m'entoure de ses bras pour que finalement, toute la frustration et la fatigue que j'accumule depuis des mois puisse enfin être libéré.
Et parce que ce sont mes meilleurs amis et que je sais qu'ils ne me jugeront pas, je laisse enfin les larmes couler.

De longues minutes plus tard, lorsqu'elles se sont enfin taries et que je retrouve un peu d'aplomb, du moins en apparence, je parviens à leur demander.
_ J'imagine que vous avez entendu?
_ Ils ne peuvent pas faire ça, tente de rassurer Pansy.
_ Je suis leur seul héritier, c'est évident qu'ils allaient arranger un mariage pour laver l'affront que mon incompétence a fait subir au nom des Malefoy.
_ Et il aura 17 ans, ajoute Théo. C'est parfaitement légal. Ça aurait pu être pire, les Greengrass sont une famille très influente et Daphné est plutôt jolie.
_ Oh s'il te plait... s'exclame Pansy en roulant des yeux. Elle a le QI d'un Strangulot. La beauté ne fait pas tout.
Je les laisse parler de ce mariage que mes parents souhaitent arranger pour redorer le nom de notre famille.
Ainsi donc mon existence, celle de leur seul enfant leur est donc totalement indifférente?
J'ai entendu dire que certains parents font passer leur enfant avant tout le reste et les miens sont prêts à sacrifier ma vie entière pour garder une bonne place auprès du Seigneur des Ténèbres.
Cette fois, il est hors de question que je me plie à leur volonté, c'est fini de jouer au digne petit héritier.

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Dès le lendemain, je prends mon courage à deux mains et commet pour la première fois, un acte délibéré visant à mettre mes parents en colère.
J'entre dans la bibliothèque et avec une grande inspiration, j'avance tout droit et m'installer sur la table qu'occupe déjà Granger et une dizaine de livres ouverts.
Elle lève rapidement les yeux, prête à invectiver le malotru qui viendrait la déranger mais perd brièvement l'usage de la parole lorsqu'elle me voit.
_ Bonjour Granger.
Elle hésite un instant, regardant autour d'elle comme si elle s'attendait à un traquenard. Je ne peux pas vraiment lui en vouloir. Prudemment elle me salue.
_ Malefoy... Qu'est ce que tu veux?
_ Nous sommes les meilleurs élèves de cette année, maisons confondues, j'ai besoin d'aide en botanique. Je me suis laissé dire que tes notes descendaient en potion. Je te propose une alliance.
_ Avec moi? demande t'elle en riant. Où est le piège?
Évidemment, il n'y a aucune raison pour qu'elle me fasse confiance. Pourtant je décide d'être honnête, je n'ai plus rien à perdre.
_ J'admets que je t'ai pourri la vie pendant des années mais maintenant que la mienne est désastreuse, j'ai décidé de faire passer mes intérêts avant ceux de mes parents. J'aimerais avoir les meilleures notes possibles en ASPIC et je te le demande comme un service. Je comprendrais que tu me refuses mais disons que j'ai récemment ouvert les yeux. Théo dit que c'est une tradition ridicule, toute, cette détestation mutuelle entre Gryffondor et Serpentard.
_ Je ne t’apprécie pas beaucoup, intervient Granger, mais je ne te déteste pas.
_ Ça viendra. Alors? Est ce que tu es prête à combattre tous les préjugés?
Je sens qu'elle hésite. Si Théo et Pansy ne poseront pas de soucis, je ne suis pas sur qu'il en soit de même avec Potter et Weasley. Pourtant avant même que je n'ouvre la bouche, c'est elle qui prend la parole.
_ Ce sera à mes conditions et à la moindre entourloupe, je n'hésiterais pas à me défendre.
_ C'est très clair.
En signe de bonne foi, j'ouvre mon livre de métamorphose et commence le devoir à rendre la semaine prochaine. Elle se met au travail à nouveau mais je vois bien qu'elle lève les yeux régulièrement. Elle finit par murmurer.
_ Tu as vraiment une sale mine Malefoy...
_ Tu sais parler aux hommes toi.
Elle fronce le nez et fait la grimace.
_ Je suis plutôt d'accord avec Théodore, reprend elle. L'histoire nous a appris que nos deux maisons devait forcément être plus en compétition qu'avec les Poufsouffle ou les Serdaigle. Nous avons bêtement suivi le mouvement mais il y a plus d'une fois où des Serpentard et des Gryffondor se sont alliés.
_ Mais c'était avant la guerre. Avant que chacun ne soit obligé de prendre parti.
Elle plonge ses yeux dans les miens et dit doucement.
_ N'insinues pas que tous les Serpentard prennent automatiquement le parti du mal. C'est trop facile d'en faire une généralité. Si c'est la voie que tu as décidé de suivre, assume le. Pas parce que tu es un Serpentard, pas parce que tu es un Malefoy. Toi, en tant que Drago, de quel côté es tu?
Pour la première fois depuis longtemps, je n'ai pas de sarcasme à rétorquer, pas de plaisanteries pour détourner la question qui me heurte de plein fouet.
Si j'avais grandi dans une famille aimante, si j'avais été dans une autre maison à Poudlard, mon avenir serait il tous tracé comme il l'est actuellement?

Elle s'aperçoit de mon trouble puisqu'elle n'insiste pas, range ses livres et quitte la bibliothèque en me demandant de réfléchir et de revenir vers elle si mon intérêt pour cette collaboration d'enseignement me convient toujours.

Je me dirige vers le cachot en espérant qui Daphné n'y soit pas. Depuis la réception de la beuglante, je l'évite. Lachement selon Théo, intelligemment selon Pansy.
Ni l'un ni l'autre ne pense réellement que ce mariage soit une bonne chose mais Théo, malgré sa grande ouverture d'esprit, gardent certaines convictions liées à son éducation de Sang Pur.
Tout à mon attention à éviter Daphné, je percute violemment un élève dans le couloir. Je me retourne, prêt à m'excuser à contre cœur lorsque je reconnais Potter.
_ On est dans la lune Malefoy? Trop occupé à préparer un mauvais coup pour regarder où tu marches?
_ Rien qui ne puisse t'intéresser Potter. Que fais tu dans cette partie du château? C'est peut être à nous de nous méfier d'un méfait commis si près de la salle commune des Serpentard.
_ Les cachots ne vous appartiennent pas.
_ Ce château ne t'appartient pas saint Potter. Alors arrête d'y déambuler comme si tu étais supérieur aux autres.
Bizarrement il sourit à cette remarque. Je grimace et l'interroge.
_ Qu'est ce qui te fait rire?
_ Je repense à quelque chose que m'a dit Hermione. Je crois que je commence à comprendre ce qui l'intrigue chez toi.
_ Je ne comprends rien de ce que tu racontes.
_ Sois gentil avec elle. Sinon ton existence dans ces cachots sera la plus belle chose que tu auras jamais connu.

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Ma discussion avec Granger à la bibliothèque a visiblement déjà fait le tour de Poudlard.
Théo a salué mon initiative et m'a assuré que Pansy et lui étaient prêt à me défendre bec et ongles face à tout ceux qui trouverait quelque chose à y redire.
Alors à la fin d'un cours de potion, je suis allé courageusement tapoter l'épaule de Granger.
Sans prêter attention au regard noir de Weasley, que Potter a rapidement pris par le bras pour sortir de la salle, j'ai annoncé le petit speech que j'avais répété dans ma tête depuis ce matin.
Elle a souri et m'a donné rendez vous à la bibliothèque pour notre première session de révision inter-maison.
Théo m'a tapoté l'épaule comme s'il me donnait un bon point.
En sortant de la salle de classe, j'aurai jurer avoir vu le professeur Rogue sourire.

J'étais moins stressé quand le jour des révisions est arrivé. Comme si d'un commun accord, nous étions passé du cap d'ennemis juré à collègues respecté pour ces compétences dans son domaine.
Nous nous sommes mis au travail. Botanique aujourd'hui. Alors c'est elle qui tient les rênes.
Je garde les remarques sarcastiques qui me démangent et j'obéis sagement à ses consignes. Je suis le premier étonné lorsque quelques heures plus tard, le cours qui me semblait incompréhensible était finalement totalement acquis.
Granger est pédagogue. Elle prend le temps de relever mes erreurs et de les expliquer. J'allais la remercier pour son aide quand Daphné fait irruption dans la bibliothèque et se poste face à nous, un air incrédule sur le visage.
_ Qu’est ce que tu fais Drago? demande t'elle. Maintenant que nos fiançailles ont été annoncées, tu ne peux plus être vu en compagnie de… ça.
Elle jette un regard dégouté sur Granger qui sursaute face au ton employé. Elle ne dit rien mais referme sèchement son livre et quitte la table d'un pas décidé. Je me retourne alors vers, furieux.
_ Tu me soules Daphné. Pour qui tu te prends pour lui parler comme ça?
_ Je ne te reconnais plus. Qu’est ce qu’il t’arrive? Tu défends une Gryffondor? Une Sang de bourbe?
_ Il n'y a pas de fiançailles. Il n'y aura pas de mariage. Tu es ma punition Daphné et je n'accepterais pas ça sans broncher. Je suis vraiment désolé mais tu ne deviendras pas une Malefoy.
Elle me fixe comme si je l'avais giflé. Rapidement je tourne les talons et cours après Granger dans les couloirs.
_ Granger... Personne n'écoute Daphné... Tu ne vas pas la laisser te parler sur ce ton sans répliquer quand même. Allez! Hermione arrête!!
Elle se stoppe net. Je franchis la distance qui nous sépare et me place face à elle, elle essuie une larme traitre sur sa joue et me fixe alors, avec toute la dignité dont elle peut faire preuve.
_ Je suis désolé.
_ Tu m'as appelé Hermione.
_ C'est ta faute! Tu n'arrêtais pas de courir. Je suis désolé pour ce qu'à dit Daphné, c'est une idiote et je ne suis pas d'accord avec elle. Pourquoi tu souris?
_ Je ne t'avais jamais entendu t'excuser.
_ Et bien profites en, je ne le referais plus. Alors s'il te plait, est ce qu'on peut être d'accord sur le fait que je ne pense pas comme elle?
_ On peut, sourit Granger. J'attends mon cour de potion, fais moi signe quand tu seras prêt.

Elle part à nouveau mais cette fois je me sens bien plus léger.
Dans la salle commune, je comprends rapidement que mon altercation avec Daphné a déjà atteint les oreilles de mes meilleures amis.
Théo pince les lèvres, clairement en désaccord. Je soupire.
_ Je t'écoute Théodore. Qu'est ce que j'ai encore fait de mal? Je suis tes conseils. Je fraternise avec l'ennemi.
_ Tu n'aurais pas du parler comme ça à Daphné. Tu n'as pas peur que tout ça arrive au manoir Malefoy?
_ Ils m'ont livré au Seigneur des Ténèbres, qu'est ce que tu crois qu'ils pourraient me faire de pire?
Je suis cependant étonné que Pansy ne se range pas de mon côté.
_ Je suis inquiète pour toi sur ce coup Drago. Sois prudent, le jeu que tu as entrepris avec Granger est compliqué.

Ils ont peut être raison. Pourtant, après trois jours de réflexion, j'ai noté un lieu et une heure de rendez vous. Je l'ai plié en origami de grue et d'un coup de baguette, l'oiseau de papier traverse la Grande Salle et se pose près de son destinataire.
Accompagné aussitôt du traditionnel courroux de Weasley.
Je me fais un plaisir de lui adresser un sourire sarcastique avant d'apercevoir le regard réprobateur de Granger fixant la scène.
Je détourne aussitôt les yeux pour rencontrer ceux de Pansy, me jugeant ouvertement.
_ Quoi?
_ Elle te tient. Je ne pensais pas voir ça un jour mais... fais attention, elle fera de toi ce qu'elle voudra.
_ N'importe quoi. Arrête de lire des romans d'amour Pansy, ça te fait devenir romantique.
Elle hoche la tête en cachant un léger sourire.

Chapter Text

Le professeur Rogue n'a pas rechigné une seconde à me confier une clé de la salle de potion quand je le lui ai demandé.
Il n'a rien dit d'autre. Depuis notre conversation, il ne s'est pas permis de me refaire la moindre réflexion.
Quand Granger pousse doucement la porte du cachot, j'ai déjà allumé le feu sous le chaudron et préparer les ingrédients dont nous aurons besoin.
Si elle est studieuse dans la plupart des matières, les potions semblent être une torture pour elle et c'est le seul cours dans lequel je suis mieux placé qu'elle.
Je me rend rapidement compte que je n'ai pas sa patience pour l'enseignement. Cependant, elle ne relève pas quand j'élève la voix, se contentant de grimacer. Cela suffit à ce que la tension redescende aussi vite qu'elle était montée.

Le moment du brassage est sans aucun doute le plus important alors sans réfléchir, je me place dans son dos et pose les mains sur les siennes pour guider son mouvement.
_ Je te distrais?
_ Dans tes rêves Malefoy. A un mois des ASPICS, rien ni personne ne me distrait.
_ Pourquoi est ce que tu as autant besoin de réussir?
_ A cause de toi. Pour prouver qu'une vulgaire née moldue est capable de réussir autant que Sang Pur.
_ Et tu as réussi. Tu es brillante. Tu ne devrais pas porter un si grand intérêt à ce que les gens comme moi disent.
Elle reste silencieuse de longues minutes puis enfin pose la question qui, visiblement, la taraude.
_,Alors? Un mariage? J'imagine que c'est un truc de Sang Pur de se marier si jeune.
Je lache ses mains et me place face à elle, en ajoutant quelques racines dans la potion qu'elle remue toujours.
_ Je n'épouserais pas Daphné. Je tiendrais tête à mes parents pour la première fois mais je ne ferais pas ça.
_ Pourquoi?
_ J'ai appris beaucoup de choses ces dernières semaines. J'aimerais bien savoir ce que ça fait de ne pas être un Malefoy. J'aimerais qu'on me laisse l'occasion de n'être que Drago.
_ Je pense que je pourrais apprécier ce nouveau toi.
Puis comme si elle venait de se rendre compte de ce qu'elle venait de dire, elle reporte son attention sur la potion désormais terminée.
Elle lève les yeux vers moi pour obtenir l'approbation.
_ Tu as réussi.
_ J'ai l'impression qu'on a réussi.

Même pas 24h, c'est dire si Ragots Poudlard fonctionne pas. Même pas 24h avant que je ne sois convoqué dans le bureau du professeur Rogue.
Je m'attends évidemment à ce qu'il me propose à nouveau son aide. Quel ne fut pas mon étonnement en apercevant mes parents à ses cotés.
Rogue, bien que Mangemort, reste un Sang Mêlé. Son statut est inférieur à celui de mon père.
Quand celui ci lui ordonne de nous laisser, Rogue obéit, l'air inquiet néanmoins.
Ma mère reste en arrière, la tête baissée.
_ Est ce que tu imagines que ce que tu fais dans cette école demeure un secret pour nous? Est ce que tu penses que tes actes n'ont pas d'incidence sur la réputation de notre famille toute entière?
Je reste silencieux. Me faire entendre alors qu'il me réprimande pourrait presque être dangereux. Alors j'écoute sans broncher pendant qu'il continu sa longue tirade.
_ Je n'aurais jamais du écouter ta mère et t'envoyer à Durmstrang. Ca t'aurait forgé le caractère. Il n'y a pas de Sang de Bourbe là bas. Il parait que tu sympathise avec ce genre de personne, que cherches tu? Nous déshonorer? A tous nous faire tuer? Tu n'es plus un enfant Drago, tu ne peux pas te comporter de façon égoiste. Cette vermine...
_ Hermione est brillante. Elle est peut être née moldue mais c'est la meilleure élève. Je travaille comme un forcené mais elle n'en reste pas moins meilleure que moi.
Je sais, à cet instant précis que j'ai commis une grossière erreur. Deux en fait.
Celle de prendre la parole, d'interrompre mon père. Mais surtout admettre qu'une personne qu'il juge inférieure me surpasse sur mes capacités magiques.
Jamais il ne m'a regardé de cette façon, un mélange de haine pure et de dégout. Il a levé sa baguette et mon corps entier s'est soudainement mis à bruler. Comme si je me consumais de l'intérieur.
Je sens que je heurte le sol mais ça ne me fait pas mal. La douleur est déjà telle que je ne ressens plus rien. La douleur m'engourdie littéralement. J'entends la voix de mon père.
_ Tu passeras tes ASPICS et tu rentreras au manoir pour te marier. En attendant, je t'interdis de parler à cette fille. Je le saurais et tu sais comme la sécurité est si faible dans cette école. Un accident est si vite arrivé.
Epuisé, je rassemble le peu de forces qu'il me reste pour supplier.
_ Je vous en prie, mère! Ne le laissez pas me faire ça.
Je vois les larmes couler sur ses joues, je la vois détourner le regard mais je ne la vois pas faire le moindre mouvement pour m'aider.
Je crois que c'est à ce moment là que j'ai pris ma décision.

Chapter Text

Je ne me souviens pas du départ de mes parents.
Je ne me souviens du professeur Rogue, de l'infirmerie et de la façon dont il a renvoyé Madame Pomfresh en lui disant qu'il s'occuperait de moi. Et puis plus rien. Le black out.

A mon réveil à l'infirmerie, Pansy et Théo étaient présents à mes côtés, l'air désolé. Je n'ai pas pu me résoudre à leur dire toute la vérité. Et puis ils m'ont finalement informé qu'Hermione était passée prendre de mes nouvelles plusieurs fois.
Dès que Madame Pomfresh m'a donné l'autorisation de quitter l'infirmerie, je suis descendu au cachot.
Pas dans la salle commune mais directement dans le bureau du professeur Rogue.
Il n'a pas l'air surpris de me voir. D'un geste de la main, il m'invite à m'asseoir dans un des grands fauteuils.
_ Vous le saviez? Ce qu'ils avaient prévu pour moi? Pourquoi ne m'avoir rien dit?
_ Il fallait que tu fasses ton propre cheminement, que tu choisisses toi même ton avenir. Personne ne devrait avoir à le décider pour toi.
_ Je n'ai aucune importance pour eux, ils ne me voient que comme un héritier pour leur famille. Ils ont menacé Hermione, ils vont faire de ma vie un enfer. Vous avez dit que vous seriez toujours là quand j'aurais besoin d'aide?
_ Et c'est le cas. Si c'est ce que tu souhaites, tu ne remettras pas les pieds au manoir Malefoy.
Je lève les yeux, un peu sarcastique face à une telle affirmation et lui demande.
_ Nous quitterons tous Poudlard dans un mois. Quoi? Vous allez m'adopter?
_ Par Merlin non! Tu auras 17 ans cet été une semaine après. Et ils n'auront aucun pouvoir sur toi. Il suffit de te cacher jusque là. Je vais te mettre en contact avec les dirigeants de l'Ordre du Phénix.
_ Dumbledore?
_ Non, dit il en secouant la tête. Albus a créé l'Ordre lors de la première guerre mais il ne s'en occupe plus à présent. D'autres ont pris la relève.
Je l'observe intensément.
_ Qu'est ce que vous êtes exactement? Vous êtes un Mangemort, j'ai vu votre marque. Mais vous ne lui obéissez pas.
_ Il y a longtemps, j'ai été mis face au même choix que tu as à présent. J'ai choisi l'Ordre.
_ Vous avez eu des regrets?
_ Jamais. Il inspire profondément. Ce ne sera pas facile Drago. Ta marque te lie à lui. Nous devons rompre ce lien. Ça prendra du temps, et de l'énergie. Tu es vraiment prêt pour ça?
Je hoche la tête. Je n'ai pas vraiment le choix. C'est ça où obtenir mes ASPICS, me marier avec des Daphné, faire des héritiers et entretenir la fortune familiale. Rien qui ne me tente.
Alors je décide de faire confiance au professeur Rogue, je n'ai rien à perdre.
Peut être que si finalement.

Le lendemain à la fin du cours de métamorphose, Hermione arrive en souriant et se place face à moi.
_ Salut Malefoy. Dernière ligne droite pour les ASPICS, besoin d'une dernière leçon de botanique?
_ Pourquoi est ce que tu viens me parler en public?
_ Pardon?
_ Écoute Granger. J'avais besoin de toi pour l'ASPIC de botanique et j'ai eu ce que je voulais. Tu n'as quand même pas cru qu'on deviendrait amis?
Elle fronce les sourcils, décontenancée. Je vois bien qu'elle cherche à sonder mon regard mais je m'oblige à ne pas le détourner et à garder la froideur nécessaire pour qu'elle croit en ce que je dis.
_ Je ne comprends pas, admet elle soudainement.
_ Alors tu n'es pas si brillante que tu veux le faire croire.
Elle sursaute et quitte la pièce à grands pas. Je ravale l'amertume qui me serre la poitrine et détourne l'attention. Jusqu'à ce que je sente une présence derrière moi.
Potter affiche un air décidé, les bras croisés sur le torse.
_ Je croyais qu'on avait été clair, chuchote t-il. A quoi tu joues?
Je murmure à mon tour.
_ J'ai fait ça pour elle Potter. Je ne te demande pas de me croire mais je suis sincère. Je ne veux pas la mettre en danger alors ne lui dit rien mais je t'en prie, garde un œil sur elle.
Il me toise un long moment puis hoche la tête avant de quitter à son tour les cachots.

Lorsque tout le monde est sorti, le professeur Rogue pose la main sur mon épaule.
_ Elle vous pardonnera. Quand vous serez en mesure de lui expliquer toute la vérité. Elle saura que vous avez été courageux et que vous avez fait le bon choix.
Pourtant, à l'instant présent, et même si je préfère la rendre triste que de savoir sa vie en danger, je me sens tellement lâche

Maintenant que mon inquiétude pour Hermione est plus ou moins maitrisé, le professeur Rogue m'explique en quoi va consulter les cours d'occlumancie. Le but étant bien évidemment de défendre mon esprit contre les attaques vicieuses du Seigneur des Ténèbres quand il découvrira qu'un de ces précieux Mangemorts est passé à l'ennemi.

Chapter Text

Aujourd'hui, j'ai passé la dernière épreuve des ASPICS.
Aussitôt, et comme convenu avec le professeur Rogue, je me suis rendu dans le dortoir et j'ai emballé mes affaires.

J'ai passé un mois monstrueux. Alternant entre les cours d'occlumancie épuisants, l'évitement évident d'Hermione et les regards inquiets et Pansy et de Théo me voyant lentement dépérir sous leurs yeux.
J'ai perdu le peu de sérénité que j'avais acquis il y a quelques semaines. Mais les efforts ont portés leurs fruits puisque qu'il y a quelques jours, j'ai été pleinement capable de repousser l'intrusion du professeur Rogue dans mon esprit et il a décidé que j'étais prêt.

En me dirigeant avec ma malle vers son bureau, je ressens une brève hésitation. J'ai quitté le dortoir sans prévenir Pansy et Théo dans une évidente volonté d'éviter les effusions de sentiments cependant je me rends compte que je ne sais pas quand je pourrais les revoir.
Le professeur Rogue a été très vague concernant la suite. Je le soupçonne d'improviser en me faisant croire que tout est maîtrisé. Et malgré la confiance que je lui concède à présent, l'avenir m'angoisse. J'en viens presque à considérer avec tristesse mon départ précipité de l'école qui m'a vu grandir pendant sept longues années.
Il le ressent puisqu'il presse mon épaule d'une main rassurante en me demandant si je suis prêt à partir.
J'inspire profondément et hoche la tête.
_ Je suis désolé de vous priver de la fête de départ des septièmes années Drago, s'excuse t'il. J'ai pensé que vous voudriez prendre vos marques dans le quartier général de l'Ordre du Phénix avant que tous les membres ne reviennent pour l'été. Les dirigeants prendront le temps de vous expliquer le fonctionnement de l'Ordre et la suite des évènements.
_ Mais vous serez là?
_ Et bien, je dois revenir pour les quelques derniers jours avant les vacances au château. Je ne vis pas au quartier général mais j'y suis souvent, je pourrais cependant y trouver une chambre si vous souhaitez que je reste quelques temps.
D'un coup de baguette, il fait léviter mes bagages et me tend un papier plié en 4.
_ Je ne peux pas vous révéler l'adresse de notre destination parce que je ne suis pas le Gardien du secret du quartier général. Nous utiliserons la poudre de cheminette, lisez l'adresse sur ce parchemin, je vous suivrais de près.
Les mains tremblantes, j'ouvre le document et en pénétrant dans les grandes flammes vertes, je lis: 12 square Grimaud, Londres.

Il n'a fallu que quelques secondes avant que je n'arrive dans un salon, plus ou moins semblable à celui du Manoir des Malefoy.
Le professeur Rogue me rejoint mais avant qu'il ne puisse dire quoi que ce soit, j'aperçois dans l'entrebâillement de la porte, un homme que je reconnais immédiatement. Le professeur Lupin nous a enseigné La Défense contre les forces du mal en 3eme année avant que la rumeur qu'il soit un loup garou ne se répandent dans le château et qu'il ne donne sa démission.
Il avance en souriant, la main tendue.
_ Bonjour Drago, je suis ravi de te revoir. Je me permets de te tutoyer et puisque tu n'es plus mon élève, je te propose d'en faire de même.
_ Où sommes nous? sont les seuls mots qui sortent de ma bouche.
De la main, il me fait signe de le suivre dans les longs couloirs en pierre sombre.
_ Nous sommes dans le manoir familial de la famille Black. Sirius Black, dont tu as déjà du entendre parler, a gracieusement accepté d'en faire le quartier général de l'Ordre du Phénix. Nous y vivons toute l'année, les membres vont et viennent selon leurs besoins et les réunions et l'été, une partie de la jeune génération, dont tu feras partie, séjourne ici.

Il nous fait entrer dans la salle de manger où un homme nous attend, les bras croisés.
Je l'ai déjà vu. Sur des affiches alors qu'il était recherché après son évasion de la prison d'Azkaban et à vrai dire, il est aussi impressionnant en vrai qu'en photo.
Il ne m'accueille pas et je devine à son air renfrogné qu'il était contre ma venue. Comme s'il n'y avait pas de malaise ambiant apparent, le professeur Lupin s'écrit joyeusement.
_ Drago je te présente Sirius. Ne te fie pas à son air bougon, il est tout le temps comme ça.
_ Seulement quand nous prenons des risques inconsidérés, explique t'il. Il faut le soumettre à des tests, s'assurer de ses intentions.
_ Ca suffit Black, soupire le professeur Rogue. Nous travaillons sur l'occlumancie depuis un mois, j'ai fouillé chaque recoins de sa tête, il n'y a pas une once de risque de trahison.
_ Et bien c'est parfait, se réjouit le professeur Lupin. Je vais te faire visiter le manoir et te montrer ta chambre, Severus tu restes pour diner?
Le professeur Rogue secoue la tête, attestant que personne ne doit s'apercevoir de son absence à Poudlard au risque de faire le lien avec ma disparition soudaine.

Chapter Text

Avant de partir, il m'entraine un peu et l'écart et à voix basse, m'assure que je suis en sécurité à présent et que tout ira bien.
Il me promets de revenir dès la fermeture de Poudlard.
Avant qu'il parte, je lui demande
_ Professeur? Vous pourrez passer un message à Pansy et Théo?
_ Je ne suis plus votre professeur Drago. Vous n'êtes officiellement plus étudiant de Poudlard. Quel message puis je leur passer?
_ Dites leur que j'irai bien et que j'espère les revoir bientôt.
_ Je leur dirai. Concentrez vous sur vous, prenez vos marques, tout ira bien pour eux.
_ Vous n'aurez pas d'ennui? S'ils découvrent que vous m'avez aidé à m'échapper?
_ Ne vous inquiétez pas pour moi. Vous êtes en sécurité, c'est tout ce qui importe.

Le professeur Lupin, qui insiste pour que je l'appelle Remus, revient dans la pièce peu de temps après. Je le soupçonne de s'être fait discret pendant notre conversation mais d'avoir tout entendu.
Il me fait visiter le manoir, étrangement similaire à celui des Malefoy puis me laisse choisir ma chambre dans l'une des nombreuses pièces restées vacantes.
Il me laisse m'installer et me rappelle de faire ici comme chez moi et de descendre le retrouver au rez de chaussée.

La porte fermée, je m'assois sur le lit et commence à réaliser la portée de mon acte.
Dans quelques jours, quelques heures peut être, mes parents se rendront compte de ma disparition et à ce moment là, ils comprendront que je les ai trahis. Ils m'en voudront tellement.
Je reste un long moment à réfléchir à mes choix de vie puis me décide enfin à vider ma malle.

Puis je descend à la cuisine où le professeur Lupin est occupé à éplucher des légumes, je m'éclaircis la gorge et demande.
_ Pr... Remus? Je peux vous aider?
_ Avec grand plaisir, est ce que tu aimes cuisinier?
_ Pour être honnête, je n'ai jamais eu l'occasion de pratiquer mais j'apprends vite.
_ Alors je vais te montrer.
Il en profite pour m'expliquer le fonctionnement de l'Ordre. Nous partageons les repas et chacun participent aux taches de la maison.
Sirius Black passe brièvement mais repart aussitôt sans me jeter le moindre coup d’œil.
_ Il n'est pas ravi de me voir ici, je constate.
_ Ne t'en fais pas pour lui. Sirius est plein d'a priori mais il n'est pas méchant. Après tout, vous êtes cousin.
_ Il pense que je suis un espion?
Remus hésite et soupire.
_ Ton arrivée ici fait remonter de vieux souvenirs chez lui. Des souvenirs dont il a essayé de se débarrasser de toutes ses forces. Il s'en remettra et surtout ce n'est pas ta faute.
_ C'est parce que je suis un Mangemort?
_ En effet mais pas seulement. Ne t'inquiète vraiment pas pour Sirius, il ne reflète pas la façon de penser des autres membres. L'Ordre n'a pas de préjugé, loups garous, Mangemorts, peu importe. Seuls tes intentions sont importantes.

Remus a su me rassurer un petit peu. Je me sens plus à l'aise en sa présence mais je redoute toujours de me retrouver seul dans la même pièce que Black.
A l'heure du diner, nous nous retrouvons tous les trois assis à la grande table de la salle à manger.
Remus essaie désespérément de mettre en place une conversation, pourtant je sais que l'ambiance sera pesante tant que le problème avec Sirius Black ne sera pas réglé.
Alors après une grande inspiration, j'engage la discussion avec lui.
_ Monsieur Black, je comprends que vous ne vouliez pas de moi. Après tout c'est votre maison et je peux partir si vous le souhaitez.
Remus allait répondre à sa place mais Sirius renifle d'un air dédaigneux et se penche vers moi en posant les coudes sur la table.
_ Tu viens espionner l'Ordre pour le compte de ton père?
_ Ce n'est qu'un gamin effrayé, intervient Remus.
_ C'est un mangemort.
A ce moment, Remus le saisit par le bras pour lui faire face.
_ Oh Sirius, je sais que tu ne veux pas entendre ça mais Drago ne te rappelle personne?
Il plonge ses yeux gris dans les miens de la même teinte. J'ai pu voir l'exact moment où il a baissé la garde.
_ Mon petit frère était un mangemort, murmure t'il. Il avait ton âge quand il est mort.
_ Je ne savais pas que vous aviez un frère.
_ Ta mère ne parle pas de lui? s'étonne t'il. Il était pourtant son cousin préféré. Un prodige des potions. Il était voué à devenir un très grand sorcier.
_ Que s'est il passé?
_ Il n'a pas eu le choix, tout comme toi, explique Remus.
_ J'ai été renié par les Black avant ma majorité. Il a été obligé de prendre ma place, de devenir l'héritier et de faire ses preuves. Il a pris la Marque et puis, peu de temps après j'ai appris sa mort dans la Gazette du Sorcier. Il s'est noyé. C'était un gamin, il n'avait rien demander.
Et puisqu'il a été honnête avec moi, je décide d'en faire de même.
_ Mon père n'est pas comme que j'imaginais. Sa réputation est visiblement plus importante que son unique enfant. Je voulais juste qu'il soit fier de moi mais maintenant, je ne veux pas devenir comme lui. Je vous jure que si vous me donnez une seconde chance, je saurais la saisir.
_ Ok, dit Sirius après une longue période de réflexion. A toi de t'intégrer avec les minis membres, ils sont plus coriaces que moi. Bon courage!

Chapter Text

J'apprends doucement à apprivoiser cette maison et je m'y sens de plus en plus à mon aise.
Sauf quand je pense au fait que bientôt,

Sirius a finalement été d'une grande aide et ne me témoigne plus la même hostilité. Il nous est même arrivé d'avoir de longues discussions.
Il parait même presque amusé d'attendre de voir comment vont réagir les membres de l'Ordre en me voyant dans leur Quartier Général.
Ca ne saurait tarder. Ils seront de retour demain. Le 04 juin. Le jour de mon anniversaire.
Sirius et Remus étaient relativement silencieux ce soir, comme si toutes leurs pensées convergeaient vers les retrouvailles. Je suis rapidement monté me coucher en espérant comme tous les ans, que la journée prochaine passe rapidement et me laisse un an de répit.

Je prends tout mon temps pour descendre.
Il y a bien des années que mon anniversaire n'a pas été célébré, pour autant, je n'arrive pas à en faire un jour banal. Le pincement au coeur est toujours présent.
J'ai donc été très étonné quand d'abord Remus puis Sirius m'ont chaleureusement souhaité un joyeux anniversaire en incluant la classique tape sur l'épaule de Sirius.
La table est remplie de bonnes choses et l'espace d'un instant, je reste les yeux fixés sur eux sans être capable du moindre mouvement.
Remus en riant me fait assoir, me sert des oeufs et commence à discuter.
_ Nous allons chercher les jeunes à la gare en début d'après midi. On préférerait que tu nous accompagnes mais... ce serait mieux que personne ne sache que tu es avec nous. Ça ira?
Je hoche la tête, bien que je ne saches pas vraiment si sa véritable question est "est ce que ça ira de rester seul au manoir?" ou "est ce que ça ira quand les autres arriveront?"

Après leur départ, les heures passent.
Est ce qu'il vaut mieux que je reste dans ma chambre le temps qu'ils arrivent et s'installent, est ce que je dois rester au salon et faire comme si je me sentais déjà chez moi.
Pour être très honnête, je me sens plus chez moi ici qu'au manoir Malefoy ou qu'à Poudlard.
Je ne l'avouerais cependant à personne.
Finalement, après avoir trouvé un livre dans l'immense bibliothèque, je m'installe dans le salon.

J'ai lu peu de pages au moment où des voix familières commencent à s'élever. Je n'ai même pas demandé à Remus combien de personnes habitaient ici pendant l'été.
Je suis donc presque soulagé quand seuls Potter et Hermione entrent dans la pièce.
A leurs regards surpris, je déduis que ni Sirius ni Remus n'ont jugé utile de les informer de ma présence.
Le regard d'Hermione croise furtivement le mien et avec un sursaut de dignité, elle relève la tête et quitte la pièce, sa valise sous le bras.
Je surprend un petit sourire en coin de Sirius et ses yeux qui se plissent lorsque Potter s'avance vers moi, l'air froid.
_ J'imagine que tu avais une bonne raison mais tu as sacrement merdé malefoy. Et Hermione est très rancunière. Bon courage!
Il sort à son tour.
Sirius sourit alors largement et se tourne vers Remus.
_ Je sens que ça va être le meilleur des étés. J'ai hâte de savoir comment il va s'en sortir.
Je soupire et réplique.
_ Je suis encore là Sirius. Je t'entends.
Il hausse les épaules et sort du salon en riant à gorge déployée.

Puisque les règles sont claires au manoir, nous nous retrouvons tous attablés le soir même.
J'y apprends que dans quelques heures, les Weasley au grand complet prendront leurs quartiers ici alors que d'autres membres feront des allers et retours en fonction des réunions.
L'ambiance est tendue. Hermione m'ignore ostensiblement. Remus essaie toujours d'apaiser les choses du mieux possible.
Le soulagement pour moi se fait lorsque Severus apparait.
_ Désolé, grommelle t'il. J'ai été retardé.
_ Ca ne fait rien Severus, s'écrit Remus. Kreattur va te rajouter un couvert, installe toi. Nous allions justement célebrer l'homme du jour.
L'elfe de maison fait apparaitre une assiette supplémentaire et un claquement de doigts plus tard, un gâteau apparait sur la table.
_ Joyeux anniversaire Drago! sourit Remus.
_ Vous avez fait un gâteau? Pour moi?
_ Tu deviens majeur aujourd'hui, souligne Sirius. C'est le plus important de tes anniversaires. Alors souffle tes bougies et tu pourras ouvrir tes cadeaux.
J'obéis à sa demande presque par automatisme. Mes parents n'ont pas proprement fêté mon anniversaire depuis mon entrée à Poudlard. Père était souvent absent et ils avaient toujours plus important à faire.
Je ne suis ici que depuis quelques jours mais ils ont tenus à faire de cette journée une célébration.

Remus me tend un paquet contenant une grande boite de crapauds à la menthe de chez Honeydukes. Comment a t'il pu savoir que c'était mes préférés?
Sirius, l'air très fier de lui, m'a offert une veste en cuir.
Il m'explique qu'il en avait une très similaire plus jeune et que c'est ma mère qui la lui avait offerte avant qu'il ne quitte le manoir des Black. Il pense que c'est un juste retour des choses que j'en possède une à mon tour.
Avec beaucoup plus de pudeur, Severus me tend un petit paquet et me fait signe de l'ouvrir plus tard.

_ Bien! s'exclame Remus. Cette journée a été fatigante pour nous tous. Severus? Tu restes quelques jours j'imagine? Ta chambre est prête et vous trois, allez donc vous coucher. Vous assisterez demain à votre première réunion en tant que membres de l'Ordre du phénix. Allez vous reposer.

Avant de partir à mon tour, je me dirige vers Sirius et Remus.
_ Je ne vous ai pas dit merci. Pour tout ce que vous avez fait pour moi tous les deux depuis que je suis arrivé et pour ce soir, c'était...
_ Ce n'était pas nécessaire, m'interrompt Sirius. Je sais ce que c'est que de grandir dans une famille de Sang Pur. Aucun enfant ne mérite ça.

Chapter Text

A peine la porte de ma chambre fermée, j'ouvre le paquet transmis par Severus.
C'est un morceau de parchemin et sans même le déplier complètement, j'y reconnais les écritures de Pansy et de Théo.
Les larmes me montent aux yeux en lisant leurs mots d'encouragement. Pour une fois, j'ai envie d'être optimiste et de croire Pansy lorsqu'elle écrit que j'irai bien et que nous nous reverrons bientôt.

Le lendemain, lorsque les Weasley arrive au manoir, ils n'ont pas l'air étonné de me voir. Eux ont du être briefés.
Sirius nous entraine vers une pièce du 2ème étage, aménagée comme une salle de classe.
_ Je croyais que les cours étaient enfin terminés, bougonne Weasley lorsqu'il nous demande de nous assoir.
_ Les cours théoriques oui. A Poudlard vous avez appris à lancer des sorts, à les dévier. Maintenant vous allez apprendre comment attaquer et vous défendre. Vous n'êtes plus des élèves mais vous êtes des membres de l'Ordre en formation. On ne va certainement pas vous lâcher sur le terrain comme ça sans préparation.
Et alors que Potter croise les bras en maugréant, Sirius reprend.
_ Les anciens dirigeants de l'Ordre ont fait des erreurs lors de la première guerre, Remus et moi n'avons aucune intention de les reproduire. Si vous n’êtes pas assez adultes pour le comprendre, nous pouvons repousser votre entrée de quelques mois?
Personne ne lève la tête alors satisfait il ajoute.
_ Aujourd'hui, Severus va vous apprendre la base des sorts à connaitre pour vous soigner rapidement en cas de blessure sur le terrain. Blessé, vous êtes en position de faiblesse et vous mettez en danger votre binôme.
Demain je serais votre professeur et nous commencerons la pratique. Si chacun de vous se
comporte bien, vous assisterez demain soir à votre première réunion de l'Ordre.

Dans ma tête, résonne les mots de mon père il y a quelques mois « ce soir fils, ce sera ta première réunion en tant que Mangemort. Ne me fais pas honte. Reste digne. »
Un frisson me parcourt toute la colonne vertébrale, immédiatement remarqué par Sirius qui plisse les yeux un quart de seconde.
Je secoue la tête pour m’enlever cette image de la tête. Sirius et Remus ne me veulent pas de mal. Ils vont me protéger eux.

Severus entre dans la pièce et les trois anciens Gryffondor se taisent unanimement. Il garde la même prestance, même en dehors de Poudlard.
_ Je m’attends à ce que vous soyez on ne peut plus attentif pendant cette formation. L’attention limité que vous prodiguiez en classe pourrait vous faire tuer sur le terrain. Vous devez réagir vite et surtout vous devez être absolument sûrs de vos actions. Mettez vous par deux face à face. Potter et Malefoy. Granger et Weasley.

La journée a été éreintante. Je suis reconnaissant à Severus d’avoir choisi mon binôme. Potter est visiblement celui qui m’en veut le moins.
Il est même tout à fait cordial avec moi, presque comme ci il n'y avait pas eu de rivalité permanente entre nous depuis le premier jour.

A la fin du cours théorique, alors qu'il s'apprête à rejoindre les deux autres, je ne peux pas m'empêcher de l'interroger.
_ Pourquoi est ce que tu es comme ça? Pourquoi tu ne m'en veux pas comme les autres? Je t'ai pourri la vie pendant sept ans.
_ Je n'ai pas été tendre non plus. On fait tous des erreurs mais tu es là aujourd'hui, a essayer de racheter tes fautes, celles de ta lignée.
_ Tu as pitié du pauvre Serpentard mal aimé par sa famille...
_ Ce n'est pas ce que je dit, m'interrompt Potter. Tu sais, Remus m'a dit un jour une phrase que j'ai trouvé plutôt vraie. "Ce n'est jamais honteux de demander de l'aide. C'est même plutôt courageux d'accepter qu'on a besoin des autres."
Je soupire.
_ Remus est un homme sage.
_ Je trouve aussi, rit Potter. Peu importe si nous avons eu des différents à l'école. Nous devenons tous des adultes, bientôt nous combattrons du même côté, l'un avec l'autre et pas l'un contre l'autre. Je ne suis pas gentil avec toi parce que j'ai pitié de toi, c'est parce que je pense que, maintenant, tu le mérites.
Je baisse la tête et soupirant. Malgré moi, les mots franchissent mes lèvres.
_ Si seulement Granger pouvait en penser autant.
C'est à son tour de soupirer.
_ Moi je sais que tu as fait ça pour elle et pour la protéger. Laisse lui le temps de l'accepter. Elle a été très blessée. Elle est une bonne personne, elle finira par te pardonner. Crois moi, ça arrivera plus vite que tu ne le crois.
Il me tapote gentiment l'épaule et quitte la salle.

Avant le diner, je rejoins ma chambre et m'allonge sur mon lit.
Je me sentais seul au château, j'avais tort. Je me rend compte à présent que j'étais si entouré mais trop bloqué dans ma petite vie malheureuse, je me suis isolé tout seul.
Aujourd'hui je me sens vraiment seul. Pansy et Théo me manque.
Je me sens tellement seul que même le manoir Malefoy me manque.
Est ce que mes parents ont remarqué que je n'étais pas rentré de Poudlard? Sont ils inquiets? Furieux? Est ce qu'ils font tous ce qui est en leur pouvoir pour me retrouver ou bien ont ils compris que je n'étais qu'un traitre?

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Je suis appelé pour le diner. J'esquisse le bout de la table où est rangé la fratrie Weasley et me glisse prestement sur un siège vacant entre Severus et une femme que je ne connais pas.
Je fais toujours de mon mieux pour me faire discret mais la femme ne cesse de me regarder, ç'en est presque gênant.
Severus se penche vers moi.
_ Je pense que vous ne vous êtes jamais rencontré. Drago je te présente ta tant, Andromeda.
J'en ai entendu parler. Reniée par ses parents parce qu'elle est tombée amoureuse d'un sang mêlé, un Poufsouffle. Elle a choisi l'amour à sa famille.
Maintenant que je m'autorise à la regarder plus franchement, cela parait évident. Elle ressemble davantage à Bellatrix et Sirius qu'à ma mère.
Elle me tend une main gracile en souriant.
_ Je suis très contente de te rencontrer. J'espérais que ça puisse être le cas. Tu ressembles tellement à ta mère.
Je sursaute. Toute ma vie, j'ai entendu dire que j'étais un vrai Malefoy. Le portrait craché de mon père.
Or depuis que je suis ici, personne ne me l'a fait remarquer.
Elle s'aperçoit de ma détresse et ajoute.
_ J'imagine que Sirius a du te dire que tu lui rappelais Regulus? C'est un compliment de sa part tu sais. J'ai l'impression que tu es bien plus un Black qu'un Malefoy.
Je pense qu'à ce moment précis, aucune parole n'aurait pu me soulager davantage. Je ne voulais pas être un Malefoy, obsédé par la lignée et le Sang Pur, au point d'oublier qu'aucun sorcier n'est inférieur. Et puis le fait de me considérer comme un Black me faisait me sentir un peu plus proche d'Andromeda et de Sirius.
Des rires étouffés en provenance de la cuisine me ramènent à l'instant présent. Je me penche vers ma tante et chuchote.
_ Sirius et Remus... Ils sont vraiment très amis...
Ayant tout entendu, Severus s'étouffe dans son verre et a bien du mal à reprendre contenance alors qu'Andromeda éclate de rire.
Du coin de l’œil, je remarque que Granger nous observe, le regard noir.
_ Oh ils sont bien plus qu'ami, dit elle en souriant.
Bien sur. Maintenant qu'elle le dit, ça parait tellement évident. La façon dont ils se regardent et comme ils évoluent l'un près de l'autre.

A la fin du repas, la table se vide progressivement.
_ Vous devriez aller vous coucher Drago, dit doucement Severus. Le cours de demain avec Sirius ne sera pas aussi calme que le mien.
_ Je peux vous poser une question?
Il hoche la tête.
_ Pourquoi vous avez choisi d'intégrer l'Ordre et déserter les Mangemorts? Vous avez mis votre vie en danger.
Il sourit et me retourne la question.
_ Pourquoi est ce que toi tu l'as fait?
Mon regard se tourne instinctivement vers Hermione.
_ J'avais les mêmes motivations, explique t-il. J'ai voulu protéger la fille dont j'étais amoureux.
_ Et ça a marché?
Son regard se voile.
_ Les fins heureuses ne sont pas toujours présentes Drago. Mais j'ai de grands espoirs pour vous et miss Granger. Soyez patient.

Le lendemain matin, je rentre dans la salle de cours où Sirius nous attend déjà, plein d'enthousiasme.
_ Hier, dit il, vous avez avec Severus, appris à faire la base des premiers soins en cas de blessure, maintenant on va voir comment on peut en infliger. Je voudrais cependant que vous vous rappeliez toujours d'une chose lorsque vous serez sur le terrain. Vous défendre oui, blesser ceux d'en face c'est inévitable mais vous n'êtes pas des tueurs. Votre but c'est de neutraliser. Je sais que c'est plus facile à dire qu'à faire mais j'ai besoin que vous en soyiez toujours conscient. Vous allez vous mettre par deux. Ron avec Harry. Drago avec Hermione.
Hermione se retourne vers lui outrée, il hausse les épaules en retenant clairement sa joie.
_ Je ne vais quand même pas mettre Ron et Drago l’un contre l’autre, ils pourraient faire exploser cette maison. Pas que j’y tienne particulièrement mais bon. Allez profites en ma belle, c’est le moment de lui montrer qui tu es.
_ Sirius! je proteste.
Il éclate de rire et nous demande de nous mettre en position.
Elle est visiblement mécontente mais telle la bonne élève qu'elle est, elle ne dit rien et se positionne face à moi. Je me répugne à l'idée de lever ma baguette sur elle, même pour un simple exercice.
Les débuts sont chaotiques, nous avons du mal à trouver un équilibre. Moi qui ne l'attaque pas assez, elle qui n'hésite pas et semble se défouler.
Ça n'a pas l'air mieux du côté de Potter et Weasley qui passent plus de temps à se marrer qu'à se battre.
_ Stop! Ça suffit!
Sirius croise les bras, visiblement mécontent.
_ Vous allez être une équipe tous les quatre, je sais que vous n'en avez aucune envie mais vus n'avez pas le choix. Vous devez apprendre à travailler ensemble, à vous faire confiance. Vous devez pouvoir compter les uns sur les autres. Vous devez être capable de protéger un de vos coéquipiers avant même qu'il ne voit la menace et peu importe lequel de vos coéquipiers, gronde t-il en fronçant les sourcils. Aucun de vous n'ira sur le terrain tant que cette règle basique n'est pas acquise.C'est fini pour aujourd'hui, réfléchissez y et si vous êtes prêts à faire des efforts, on se voit ce soir à la réunion de l'Ordre et demain matin ici même pour un vrai cours.
Il quitte la salle et aucun de nous n'ouvre la bouche.

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Affairé dans la cuisine, je sursaute lorsque je sens quelque chose effleurer ma jambe. Un énorme chat roux me fixe. Son museau est bizarrement plat, comme s'il avait pris un mur de pleine face. Il pose sa tête sur moi à plusieurs reprises. Je me penche et l'installe dans mes bras, il commence à ronronner, provoquant le son le plus apaisant du monde.
Je n'avais jamais vu ce chat ici, Remus et Sirius semblent plutôt être du genre chien que chat.
Une voix me fait sortir de mes rêveries.
_ Comment est ce que tu as fait? Il n'aime personne.
Je ne me retourne pas tout de suite. Évidemment qu'il est à elle. Elle n'a pas du résister à ce museau plat et son âme de sauveuse a encore une fois pris le dessus.
_ A croire qu'il aime ceux que tout le monde détestent.
Elle ne répond pas mais je sens son regard qui me transperce. Alors je me lance.
_ Je comprends que tu sois en colère contre moi. Je le mérite mais j'ai besoin que tu comprennes que j'ai fait ça parce qu'à choisir, je préférais te briser le cœur plutôt que d'être responsable s'il t'arrivait quelque chose. Je voulais vraiment devenir ton ami et je suis désolé d'avoir tout gâché.
Le silence règne, pesant et irrespirable. Je me retourne, elle n'est plus là. Je soupire et dépose le chat sur le sol de la cuisine.
Il est l'heure de me rendre à la réunion de l'Ordre. Je ne sais pas si les trois autres seront là. S'ils viennent, ça signifie qu'ils ont décidé qu'on deviendrait une équipe, malgré nos différences et notre passé. S'ils ne viennent pas, alors je n'ai rien à faire ici.
Je sais qu'ils ont passé une partie de l'après midi tous les trois, certainement à réfléchir, à peser le pour et le contre.

Je rentre dans la salle en essayant de garder la tête haute face à tous les regards qui se posent sur moi.
Il y a beaucoup de visages connus ou déjà aperçus. Remus me sourit et me fait signe de m'assoir.
Sirius fait les cent pas, les mains derrière le dos, l'absence des trois autres le préoccupe, c'est évident.
Dix minutes plus tard, il est temps de se rendre à l'évidence, je me tourne vers Remus.
_ Je ferais mieux de partir, personne ne veut de moi ici.
_ Tu ne bouges pas, m'ordonne Sirius. On ne voulait pas non plus de Rogue pourtant il est toujours là. Alors tu restes!
Sous la remarque cinglante, je remarque le sourire espiègle de Sirius et il parait évident que c'est de la taquinerie plus que de la haine. A quel moment cela a pu arriver alors qu'ils se détestaient publiquement?

Un brouhaha se fait entendre et les trois anciens Gryffondor entrent dans la pièce, essoufflés.
_ Veuillez excuser notre retard, dit Weasley, au bord de la crise d'asthme.
_ Ça ne se reproduira pas, affirme Hermione.
Sirius leur fait signe de s'assoir et j'aurai juré apercevoir un sourire transparaitre sur son visage.
_ Messieurs dames, commence t-il, cette année, quatre nouveaux jeunes sont introduits dans l'Ordre.
Il se tourne vers nous et ajoute.
_ Vous allez assister à votre première réunion de l'ordre. Harry tu ne seras majeur que dans quelques semaines mais nous ferons une exception vu que tu es le principal concerné. Vous êtes tous des adultes et vous avez décidé d'être ici, de votre plein gré et pour défendre des valeurs. Toutes les vies sont importantes, les sorciers, les moldus et ceux entre les deux.

Le reste de la réunion se déroule comme si je regardais la scène de l'extérieur. Ça n'a rien à voir avec les réunions de Mangemorts auxquelles j'ai assisté. Ici tout le monde peut prendre la parole et est écouté. Toutes les idées sont réfléchies et les décisions sont votées.
Deux heures plus tard, je suis officiellement passé du statut de Mangemort à celui de membre de l'Ordre.
Bien qu'absolument personne n'est jugé utile de commenter ma présence, j'ai bien senti les regards, tantôt jugeant, tantôt compatissant.
Après la réunion, je me réfugie dans l'immense bibliothèque du manoir Black. Installé bien au fond d'un des énormes fauteuils, je me fige lorsque j'entends des bras approcher.
Dans l'encadrement de la porte, Hermione marque un temps d'arrêt lorsqu'elle me reconnait mais finalement entre. Elle prend le temps de choisir soigneusement un livre et s'assoit dans un fauteuil face à moi.
Mon rythme cardiaque s’accélère. Le moindre mot prononcé de travers et elle m'échappera à nouveau.
Sans lever les yeux de mon livre, je dit doucement.
_ Je pensais que vous ne viendrez pas.
Elle ne lève pas la tête. Pourtant je sais qu'elle ne lit pas, elle n'a pas encore tourné une seule page du livre qu'elle tient dans les mains.
_ Pourquoi? demande t-elle.
_ Ça parait évident. Vous êtes tous les trois déjà une équipe.
_ Une équipe peut s'agrandir, réplique t-elle.
_ Alors pourquoi avoir été si long?
Elle sourit furtivement derrière une mèche de ses longs cheveux.
_ Ronald a été plus difficile à convaincre.
_ Je pensais que ce serait toi. Je suis désolé Hermione.
_ Tu avais dit que tu ne t'excuserais plus.
_ Tu me fais renoncer à tous mes principes mais tu le mérites. Pour être honnête, je ne suis pas désolé d'avoir agi comme je l'ai fait, parce que c'était la seule façon de te protéger, je suis désolé que tu en aies souffert. Je ne pensais pas que ça t'affecterait autant.
Elle referme le livre et lève enfin les yeux vers moi.
_ Tu veux connaitre la vérité? me demande t-elle.

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Elle referme le livre et lève enfin les yeux vers moi.
_ Tu veux connaitre la vérité? me demande t-elle.
Je hoche la tête, la bouche soudainement sèche.
_ Je t'ai détesté dès que je t'ai vu. Avant même que tu n'ouvres la bouche pour être honnête. Tu es arrivé à Poudlard comme si tu possédais ce château, tu étais arrogant et méprisant. Tu te pensais supérieur à tout le monde et je ne te parle même pas de toutes les paroles abjectes qui sont sortis de ta bouche pendant ces sept longues années.
Mon cœur semble peser des tonnes mais pour rien au monde je ne l’interromprais. Parce que malgré ses mots, elle n'a pas du tout l'air furieuse. Je comprends qu'après toutes ces années à garder ses pensées sous silence, il était grand temps d'entendre mes quatre vérités.
_ Je t'ai véritablement détesté pendant 7 ans et pourtant j'ai appris à t'apprécier en seulement quelques semaines. La vérité c'est que je t'apprécie autant que tu m'insupportes. Je ne suis plus vraiment fâchée depuis quelques temps déjà mais ça aurait été trop facile de faire comme si tes paroles ou tes actes n'avaient pas de réelles conséquences. La vérité c'est que je t'apprécie plus que je ne le devrais.
Elle devient silencieuse alors je sais qu'elle me laisse la parole.
_ Tu ne devrais pas parce que je suis un Mangemort? Un ancien Serpentard?
_ C'est plus compliqué que ça mais oui, ça fait partie des raisons. Je t'ai haï Drago, de toutes mes forces.
_ Je suis content que tu ne le fasse plus. Je sais à présent, je me rend compte que mon attitude était mauvaise et j'essaie de me racheter depuis des semaines. Je sais qu'il ne sera pas facile de faire oublier ce que j'ai pu dire ou faire. Ça parait cliché mais Je n'ai aucun souvenir heureux avant mon arrivée ici, avant toi et les quelques semaines à Poudlard où tu as pensé que j'étais assez bien pour devenir ton ami.
Elle secoue la tête doucement et pince les lèvres.
_ Je ne voulais pas être ton amie.
_ Je comprends Hermione. Vraiment! Personne ne veut tisser des liens avec des gens comme moi.
Elle lève les yeux au ciel.
_ Non Drago, tu ne comprends pas. Il y a quelques semaines, à Poudlard, j'aurais aimé être plus que ton amie.
Elle ne détourne pas les yeux cette fois et le rougissement qui orne mes joues si pales doit affreusement se voir.
_ Et maintenant qu'est ce...
Une voix résonne au rez de chaussée, nous faisant tous les deux sursauter.
_ Les enfants!! Les résultats des ASPICS viennent d'arriver.
Nous nous levons tous les deux, évitant soigneusement de se regarder à présent et descendons à toute vitesse.

Tous les quatre détachons à la hâte les enveloppes de la patte des hiboux grand duc de Poudlard.
Je parcours rapidement la liste, des notes oscillant entre O et E, aucune en dessous. Je me surprends a penser que mon père aurait été fier.
Je jette un oeil aux résultats d'Hermione, que des O évidemment.
Je lui tend la main.
_ Félicitations Granger, tu es définitivement la meilleure. J'en conclus que je suis plutôt un bon professeur.
Elle ne prend pas ma main, mais m'embrasse sur la joue.
_ Je me retourne le compliment, souffle t'elle. Félicitations Drago. Avec des notes comme ça, tu pourras devenir qui tu veux.

Potter me gratifie d'une tape sur l'épaule en quittant la pièce, Weasley ne m'accorde pas un regard le suivant de près.
Remus n'a cessé de nous féliciter pour nos résultats, Sirius n'a cessé de me féliciter pour avoir "réussi à me rattraper avec Hermione alors que j'étais sacrément mal barré".

Le soir même, je me couche le coeur léger.
Ici au manoir Black, même si je ne fais pas l'unanimité, il y a des gens qui tiennent à moi, qui sont prêts à m'aider, à me tirer vers le haut pour faire de moi un homme meilleur.
Sirius et Remus ont plus cru en moi en quelques jours que mon père en 17 ans.
Dans quelques semaines, quand Sirius nous déclarera aptes, nous irons sur le terrain, en tant que membres de l'Ordre, je saurais me montrer reconnaissant de la confiance qu'ils ont placés en moi.

Quelques heures plus tard, une voix douce me sort du sommeil.
_ Reveilles toi Drago, tout va bien.
Alors que j'émerge, je sens maintenant la sueur sur mon corps, mon coeur qui bat à toute allure et la sensation d'une pression réconfortante sur mon poignet. Je reconnaitrais la voix entre mille. Elle reprend.
_ Je suis désolée d'être entrée comme ça mais je t'ai entendu, j'imagine que tu faisais un cauchemar. Tu avais l'air si mal.
Elle a raison. Ce cauchemar je l'ai fait des dizaines de fois depuis mon arrivée ici.
Elle m'observe, inquiète puis finit par me demander si je souhaite en parler.
_ Je peux partir si tu veux, ajoute t'elle précipitamment. Je sais que tu n'aimes pas te montrer vulnérable, je ne voulais pas te mettre mal à l'aise.
Prenant une profonde inspiration, je me décale dans le lit et me redresse. Saisissant le message, elle s'assoit à son tour à mes côtés, imposant une distance tout à fait raisonnable.
_ C'est toujours la même chose, nous partons en mission, tout dégénère et je dois tuer un Mangemort pour nous protéger.
_ C'est normal que ça te perturbe, déclare t'elle. Aller sur le terrain sera un grand changement, mais à ce moment nous serons entrainés pour éviter ce genre de situation et nous saurons comment réagir.
Je l'interrompt.
_ C'est mon père. Toutes les nuits, je tue mon père parce que j'ai changé de camp.
Sans rien dire, elle prend ma main gauche entre les siennes et pose sa tête sur mon épaule.
Combien de temps s'est il écoulé avant que nous nous endormions? Vingt minutes, peut être trente. Cela a suffit à apaiser le reste de la nuit.
Jusqu'au petit matin où la voix de Sirius a raisonné derrière la porte.
_ Drago? J'ai besoin de te parler, je peux entrer?

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Je croise le regard paniqué d'Hermione, s'apercevant qu'elle est encore dans mon lit.
Sous la panique et la précipitation, aucun de nous n'est capable de penser à un sort de dissimulation.
A pas de loup, elle se dirige vers le placard et me fais les gros yeux avant de s'enfermer dedans.
_ Entre Sirius!
Je vois à sa tête que la discussion va s'avérer sérieuse mais je ne peux m'empêcher de penser à Hermione, calfeutré dans un placard et je dois réfréner une forte envie de rire.
Il s'assoit tout au bout du lit et cherche visiblement ses mots.
_ Tu te doutes bien que ta disparition n'est pas passée inaperçue au manoir Malefoy, commence t-il. Ton père a fait un scandale à Minerva. Officiellement, une fois sorti du Poudlard Express à Londres, tu n'es plus sous la responsabilité de l'école, tu aurais donc très bien pu disparaitre à ce moment mais bien sur ton père n'est pas un idiot. Enfin, pas à ce point. Il est vraiment furieux.
_ Mais il ne peut pas me trouver ici n'est ce pas?
_ Non. le manoir est sous diverses protections. Ce qui m'inquiète Drago, ce n'est pas qu'il te trouve ici.
_ C'est que je tombe nez à nez avec lui en mission?
_ A moindre mesure, je sais ce que ça fait que d'affronter un membre de sa famille, je me suis souvent retrouvé face à Bellatrix au cours des années. Tu dois comprendre que personne ici ne te demandera de t'opposer à ton père. Je te le déconseille même fortement.
_ Alors quoi? Je ne serais pas autorisé à partir avec les autres?
_ Je ne t'interdirais rien Drago, tu es un adulte et j'ai comme l'impression qu'il est grand temps qu'on te laisse faire tes propres choix, je voulais simplement te prévenir et t'offrir un conseil. C'est ce que font les familles.
Il se lève et se dirige vers la porte, il la retient et ajoute.
_ Oh et Hermione? Pattenrond t'attend devant la porte, si tu ne veux qu'il ameute tous ceux qui dorment à cet étage, je te conseillerais de le remettre dans ta chambre. Bonne journée les jeunes.
Il ferme la porte derrière lui et Hermione sort de son placard en soupirant lourdement. Elle se laisse tomber à la renverse sur le bout du lit, le visage caché derrière ses mains. J'essaie de la rassurer.
_ On n'a rien fait de mal Hermione.
_ Mais Sirius ne le sait pas rétorque t-elle. Tu peux être sur que Remus est déjà au courant. Bon! Va vérifier qu'il n'y a personne dans le couloir pour que je puisse sortir discrètement.
Je m'exécute mais la retient au moment ou elle allait franchir la porte.
_ Merci! Il y a bien longtemps que je n'avais pas si bien dormi.
Elle sourit enfin et disparait dans le couloir, son chat entre les bras.

Il a fallu attendre trois semaines d'entrainements intensifs dans une des salles du manoir avant que Sirius ne décrète que nous sommes enfin aptes à sortir de cet endroit. Bien sur, aujourd’hui il nous accompagne. Sa confiance est tout de même limitée.
Quelques minutes avant de partir, je surprends la voix de Remus qui me parvient de la bibliothèque. Je me fais tout petit dans le couloir, prêt à rebrousser chemin lorsque j'entends prononcer mon prénom.
_ Tu penses vraiment qu'ils sont prêts? Et Drago? Il est hors de question de les mettre en danger. Ils sont si jeunes.
_ Pas plus que nous à l'époque, réplique Sirius.
_ Je sais mais on a tant perdu. Quand on a récuperer Harry, je n'imaginais pas que sa génération devrait reprendre là où on a échoué.
_ Cesse de t'inquiéter Love. Ils vous nous étonner, j'en suis persuadé. Fais leur confiance.

Je dois dire que tout s'est admirablement passé. Ce n'était évidemment pas une mission difficile, une simple escorte mais tout de même, notre coordination de groupe était impeccable.
Le soir même, Severus est venu diner pour nous féliciter de nos premières actions et j'aurais juré avoir voir une lueur de fierté traverser très rapidement son regard.

Sirius nous a accompagné sur les deux premières missions puis quand il a jugé que nous ne serions pas un danger les uns pour les autres, il nous a laissé seuls.
Quelques heures avant de partir, je viens frapper à la porte d'Hermione.
Depuis que Sirius a deviné sa présence dans ma chambre, elle m'évite très clairement. Il est grand temps d'avoir une vraie discussion.
Elle a l'air surprise de me voir, heureuse cependant. Je l'interroge.
_ Est ce que je peux entrer? Je voudrais te parler et peut être que cette fois ci, personne ne viendra nous interrompre.
Elle s'efface pour me laisser passer.
Sur son lit, sur le sol, sur son bureau, partout sont étalés des ouvrages que je reconnais provenant de la bibliothèque du manoir.
_ Bon sang Hermione, qu'est ce que tu fabriques ici?
Je soulève un livre "Grandeur et décadence de la magie noire", je fronce les sourcils et en soulève un autre "Tout connaitre de la magie noire".
Je me retourne vers elle. Les bras croisés sur sa poitrine, elle évite délibérément mon regard.
La si sage Hermione Granger étudie en secret la magie noire? Mais dans quel monde est ce que ce genre de chose est possible?
_ Tu m'expliques?
Elle relève les yeux vers moi, déterminée.
_ Je vais te faire confiance pour garder mon secret Malefoy, ne t'avise pas de me trahir à nouveau!

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_ Hermione! Tu te rends compte de tout ce que tu as accompli. Ce sont des recherches faramineuses, et tout ça en même temps que nos entrainements. Tu es ...
_ Brillante, m'interrompt elle, oui je sais. Mais qu'est ce que je dois faire de tout ça?
_ Parles en à Remus.
_ Hors de question! Et tu ne dois rien lui dire non plus.
_ C'est trop important, on ne peut pas gérer tout seul.
Je sens qu'elle hésite. Elle est la personne la plus intelligente que je connaisse c'est vrai, cependant je suis persuadé que deux jeunes adultes de 17 ans ne pourront pas régler cette histoire tous seuls. Je reprends.
_ Hermione... Si tu as raison, si le Seigneur des Ténèbres a bien créé ces atrocités, ça répond à la question que tout le monde se pose depuis son retour. Comment a t-il pu survivre à sa confrontation avec bébé Potter.
_ Ça veut surtout dire qu'il est quasiment immortel. On ne pourra pas le vaincre même si Harry en ait capable, ses Horcruxes le ramèneront à la vie.
Je fais les cent pas dans sa chambre, évitant soigneusement chaque livre disposé au sol. Finalement elle sursaute quand je reprends la parole.
_ Ok, on ne dit rien à Remus et Sirius mais il faut en parler à Potter et Weasley.
Elle grimace.
_ Harry a déjà beaucoup supporté et...
_ Il est l’Élu. Quoi qu'il se passe, il a un énorme rôle à jouer, ce n'est pas négociable.
Elle hésite puis finit par acquiescer.
_ Tu voulais me parler? demande t-elle en remettant de l'ordre dans les livres.
_ Et bien, c'est difficile après tout ce que je viens d'apprendre mais on n'avait pas fini notre conversation dans la bibliothèque.
_ Oh ça... murmure t-elle.
_ J'ai possiblement compris tes paroles de travers mais si jamais il s'avérait que, malgré tout ce que j'ai été, tu aies des sentiments pour moi, tu dois savoir que c'est réciproque. J'aurais jamais pensé dire ça mais je t'aime beaucoup. Je peux pas l'expliquer mais tu es importante pour moi.
Elle ouvre la bouche mais je l'interrompt avant qu'elle ne puisse parler.
_ Pas de pression ou quoi que ce soit, je ne te demande pas une déclaration d'amour. Je veux être honnête avec toi, je peux me contenter de ton amitié mais je pense que j'aurais mieux à t'offrir.
_ Et c'est moi qu'on traite de pipelette, sourit elle.
Elle se hisse sur la pointe des pieds et pose ses lèvres sur les miennes.
J'ai déjà embrassé des filles, un paquet même sans me vanter mais ça n'avait rien à voir.
J'ai à peine le temps de réaliser que c'est déjà fini, elle grimace, l'air soudain embarrassé.
Après quelques instants embarrassants, elle reprend la parole.
_ Je pense que ce serait mieux de ne rien dire à Harry et Ron pour le moment.
_ Bien sur. Allons leur expliquer ce que tu as découvert.

Nous nous dirigeons vers la chambre de Potter en faisant un crochet pour récuperer Weasley.
Assis tous les quatre sur le sol, Hermione commence à leur expliquer ses premières investigations.
Elle raconte qu'en choisissant sa chambre ici, elle s'est aperçue que c'était la chambre d'enfance de Regulus Black, le petit frère de Sirius. Bien que la pièce ait été soigneusement vidée et nettoyée, Hermione a trouvé un carnet.
Regulus y notait ses impressions et on pouvait y lire la façon dont il a compris qui était vraiment le Seigneur des Ténèbres et comme il a décidé de le trahir, seul, du haut de ses 17 ans. Il a commencé à chercher des Horcruxes, des morceaux de son âme cachés dans des objets. Le carnet s'arrête la veille de la mort supposée de Regulus, il disait en avoir trouvé un et partait le chercher.
Potter et Weasley sont restés parfaitement silencieux contrairement à leur habitude.
_ Sirius doit savoir ça, déclare finalement Potter. Il a toujours pensé que son frère était juste un Mangemort, sans offense, ajoute t-il en se tournant vers moi. Mais à présent on a la preuve qu'il était de notre côté, tu imagines ce que ça peut représenter pour lui.
_ Bien sur, on lui dira, réplique Hermione. Mais pas tout de suite. Tu le connais, il va foncer tête baissée et se mettre en danger. Mettre tout l'Ordre en danger.
C'est Weasley qui comprend immédiatement où elle veut en venir.
_ Tu veux qu'on le fasse, murmure t-il. Tu veux qu'on parte à la recherche de ces saletés?
Elle hoche la tête.
_ Regulus est mort en faisant ça, fait il remarquer.
_ Il était tout seul, nous on est quatre. Je vous demande de garder le secret pour l'instant et d'y réfléchir. J'ai encore beaucoup de travail mais plusieurs pistes sont très plausibles. On refait un point quand j'aurais plus d'infos à vous donner d'accord.
Elle se lève et je l'imite prestement en déclarant lui apporter mon aide.

Dans le couloir, je pose la main dans le bas de son dos pour la rapprocher de moi.
_ Tu vois, je n'aurais pas imaginé que ce soit toi la leader du groupe, pourtant ça aurait du me sembler évident, tu es la seule censée.
_ Même quand je propose une mission secrète, demande t-elle?
_ Non. Pas à ce moment là, mais je te suivrais quand même.

Chapter Text

Alors tous les quatre nous avons alterné entre les missions et les recherches.
Si Potter a l'air d'avoir oublié les griefs du passé pour partir sur de nouvelles bases, c'est plus compliqué avec Weasley qui ne loupe pas une occasion de me rappeler son manque de confiance et d'implication dans nos nouvelles fonctions de partenaires.

J'enlace Hermione et pose un baiser sur sa tempe. La sérénité qu'elle m'apporte malgré cette ambiance de guerre imminente est révélatrice, je suis tombé amoureux d'Hermione Granger, bien plus que je n'aurais pu l'imaginer.
Lorsque l'on est tous les deux, nous ressemblons à un véritable couple mais du moment que quelqu'un d'autre est présent, elle redevient mon équipière, gardant ostensiblement une bonne distance.

Nous partons en mission et j'ai atrocement mal dormi la nuit dernière. Mes cauchemars tournent toujours en boucle et la présence quasi quotidienne d'Hermione ne les apaisent plus.
Je me sens grincheux et les autres doivent le sentir puisqu'ils gardent une bonne distance.
Nous avions rendez vous avec un apothicaire de l'allée des Embrumes pour obtenir des informations, mission toute simple en somme. Pourtant quand 4 Mangemorts ont transplané dans la boutique, il est paru évident que nous venions de tomber dans un grossier traquenard.
La bataille a commencé, les Mangemorts sont là pour tuer, ils ne prennent pas de pincettes. J'imagine que certains doivent me reconnaitre puisque rapidement ils s'acharnent sur moi.
_ Attention Drago! hurle Harry.
Son sortilège dévie le maléfice qui m'était destiné et que je n'avais pas remarqué, cependant le fait de m'avoir sauvé le distrait de sa propre bataille et il ne voit pas l'un des Mangemorts apparaitre dans son dos.
Je n'ai pas pris le temps de réfléchir, j'ai transplané pour atterrir derrière lui, prêt à contrer à mon tour. Mais j'ai été trop lent, le sortilège m'a atteint l'épaule de plein fouet et Harry n'a eu que le temps de me retenir avant que je m'effondre sur le sol.
La douleur est foudroyante et j'ai du m'évanouir.
Lorsque j'ai ouverts les yeux, nous étions dans une des chambres de Sainte Mangouste. Je demande
_ On a perdus?
Je reconnais le soufflement d'Hermione, à la fois soulagé et agacé.
_ Ce n'est certainement pas la priorité, comment tu te sens?
Je tourne les yeux vers Harry.
_ Nous avons battus en retraite, confirme t-il. C'était plus prudent.
Mon regard revient vers Hermione.
_ Je me sens bien, même très bien. Je ne sais pas ce qu'ils m'ont donné mais c'est sacrément plus fort que toutes les potions de Madame Pomfresh. Désolé, j'ai eu un instant d'inattention, c'était ma faute.
_ Nous ne sommes pas infaillibles, souligne Harry. C'est pour ça que nous sommes une équipe.

D'un air maladroit, Weasley s'approche du lit et s'éclaircit la voix.
_ C'est la deuxième fois que tu prends un sort pour l'un d'entre nous. Je t'ai mal jugé, je ne t'en pensais pas capable.
_ J'aurais fait la même chose pour toi
_ J'espère bien, réplique t-il en me tendant la main. Remets toi vite qu'on puisse se remettre au travail. Hermione tu rentres avec nous? demande t-il en quittant la chambre avec Harry.
_ Je vais rester et rentrer avec Drago. L'infirmière ne devrait pas tarder à le libérer.
Une fois seuls, elle me prend la main.
_ Je pense que j'ai la côte avec Weasley maintenant, méfie toi tu pourrais avoir de la concurrence pour l'obtention de mon cœur.
_ Tu es un idiot Malefoy et tu m'as fichue une peur bleue. Ne refais jamais ça!
_ Tu sais très bien que ça risque de se reproduire, peut être même pire. Sans vouloir être pessimiste, le fait d'avoir changé de camp fais de moi une cible distrayante.
Elle est assise au bord de mon lit, les doigts entrelacés au mien et elle est si belle. Je risque de gâcher l'instant mais tant pis, j'ai besoin de faire le point.
L'infirmière arrive, faisant diversion. Je suis libre de partir m'annonce t-elle en souriant.

A sa sortie, je reprends la main d'Hermione.
_ Tu sais que je n'ai jamais voulu te mettre la pression. Je t'aime beaucoup et j'ai l'impression que c'est réciproque mais nous deux... Est ce qu'on est vraiment quelque chose? Est ce qu'un jour on assumera de prouver à tout le monde qu'une ancienne Gryffondor et un ancien Serpentard peuvent cohabiter et s'aimer?
_ Je n'ai pas honte de toi si c'est ce que tu insinues. J'aspire à une vie normale, avec toi de préférence malgré tout ce qui passe autour de nous. J'avais juste l'impression que c'était trop tôt, Harry et Ron...
_ Ronald n'est pas un enfant. Je crois qu'il commence à bien m'aimer.
_ C'est la première fois que tu prononces son prénom, remarque t-elle en réprimant un sourire.
Je hausse les épaules.
_ C'est mon coéquipier.
_ Tu sais quoi, dit elle. C'est toi qui a raison, je t'aime, je ne vois aucune raison de le cacher. Rentrons à la maison maintenant.

Si tout le monde s'est assuré de mon état de santé à notre retour, personne n'a fait de remarques concernant notre arrivée main dans la main avec Hermione.
A part peut être Sirius qui m'a adressé un clin d'oeil très appuyé de l'autre côté de la pièce, aussitôt réprimandé par Remus d'un coup de coude dans les côtes.

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Harry et Ron n'ont trouvé aucune objection à ma relation avec Hermione, à condition d'éviter les démonstrations d'affections en leur présence.

Remus devient soupçonneux quant aux longues heures que nous passons enfermés tous les quatre à travailler sur les Horcruxes.

L'excuse de "travailler la cohésion d'équipe " ne fonctionne plus vraiment.

Le lendemain de cette malencontreuse aventure, Severus a débarqué au manoir. Après s'être enquis de mon état de santé, nous nous sommes isolés dans la bibliothèque.

_ Comment vas tu Drago? Est ce que tu prends tes marques? Je sais comme ça peut être difficile d'être à ta place dans ce genre de situation.

_ Pour être franc, je vais parfaitement bien. Je me sens plus à ma place ici que je ne l'ai jamais été ailleurs.

Il a l'air heureux pour moi et c'est beaucoup dire, parce que je n'ai pas souvent vu Severus heureux. Cependant, je m'interroge sur les raisons de sa présence.

Il est clair qu'il ne vient jamais ici de bon cœur si ce n'est pas pour les réunions. Il en vient vite aux explications.

_ Vous avez été blessé hier Drago et la Marque sur votre bras rend les missions extrêmement compliquées pour vous. Je ne doute pas que vous soyez prêt mais je m'inquiète pour vous. La rentrée est très bientôt, je retournerai au château et si vous le souhaitez, Minerva vous offre un poste d'assistant. Bien sur, c'est peu si l'on considère vos prédispositions mais ce serait simplement dans l'attente que les choses se tassent et que vous puissiez refaire surface sans danger.

_ Combien de temps faudra t-il avant de vaincre le Seigneur des Ténèbres? Combien de temps est ce que je devrais rester caché? Des mois? Des années? Il faudra moins de deux heures à mon père pour être mis au courant de mon arrivée à Poudlard.

_ Bien sur mais tu es majeur à présent et il n'aura aucun moyen de t'atteindre dans l'enceinte du château.

Je secoue la tête, mon père est tout à fait capable de m'atteindre, peu importe l'endroit où je me trouve. Il ne me pardonnera jamais l'affront fait au nom des Malefoy et cherchera à me le faire payer pour le restant de sa vie.

Severus m'observe attentivement puis soupire.

_ Vous resterez ici pour elle n'est ce pas? déclare t-il.

Je baisse légèrement les yeux.

_ Je ne peux pas partir maintenant. Pas quand je viens de trouver tout ce que je cherchais. Ce n'est pas seulement pour elle, c'est aussi pour moi. J'ai besoin d'apprendre qui je suis et oui, elle m'aide à le découvrir, même si me fiche une peur bleue.

_ Je comprends Drago. Vous vous inquiétez parce que ça compte. C'est facile d'être sur de soi quand on a rien à perdre, par contre quand on tient vraiment à quelqu'un, il faut faire les choses correctement pour ne pas que ça s'arrête. Si vous changez d'avis, ma proposition sera toujours valable.

Ron apparait dans l'entrebâillement de la porte et fait un mouvement de recul en apercevant Severus.

_ Désolé, bredouille t-il. Bonjour professeur. Je ne savais pas que tu étais accompagné, je voulais te proposer une partie d'échec Drago.

_ Je te rejoins dans une minute.

Il quitte la pièce et Severus se lève à son tour.

_ Severus? Pourriez vous transmettre ces lettres de ma part à Pansy et Théo?

Il acquiesce et s'empare des enveloppes que je lui tends en se dirigeant vers la porte. Il marque un temps d'arrêt et se retourne brusquement pour m'étreindre maladroitement une dizaine de secondes. Il murmure.

_ Peu importe ce que vous vous apprêtez à faire, soyez prudent.

C'est le branle bas de combat dans le manoir. 1er septembre, jour de rentrée.

Les Weasley sont sur le pied de guerre pour la dernière rentrée à Poudlard de Ginny.

Ils préparent également leurs propres valises pour réintégrer leur maison. Ron a choisi de rester ici au grand désespoir de sa mère qui a donné mille consignes à Remus et Sirius en oubliant que son dernier fils est à présent un adulte.

Dans la cacophonie environnante, le Patronus qui est entré dans le manoir aurait presque pu passer inaperçu.

Une mission d'urgence invoquée par le professeur McGonagall.

Des Mangemorts auraient fait irruption sur le quai de la voie 9 3/4 et terroriseraient les jeunes élèves en partance pour le chateau.

Tous les membres de l'Ordre présents sont réquisitionnés.

A notre arrivée, c'est la panique sur le quai de gare. Les Mangemorts n'ont pas sortis leurs baguettes, visiblement ils n'étaient pas là pour blesser mais pour instaurer la terreur.

Notre arrivée peut tout faire basculer et nous nous devons de protéger les milliers de personnes présentes sur le quai, c'est un travail colossal.

Certains d'entre nous s'occupent de mettre les plus jeunes à l'abri quand d'autres créent un barrage pour empêcher les Mangemorts de gagner du terrain.

A travers le masque je ne vois que des yeux qui me fixent. Je reconnaitrais ces yeux entre mille. La rage contenue de mon père.

Je reste comme stupéfixé, inconscient de la scène qui se passe autour de moi avec cette impression que mes cauchemars deviennent réalité. Incapable de bouger malgré la voix d'Hermione qui me parvient difficilement.

Après ce qui me semble une éternité, je sens sa main saisir la mienne et elle nous fait transplaner.

Je m'écroule sur le sol du manoir, incapable de respirer, de réfléchir.

Elle s'agenouille à mes côtés, me forçant à prendre de grandes inspirations.

_ Tu n'as pas à te battre contre lui, répète t'elle. Le fait que tu ne partages pas ses opinions n'y change rien. Il reste ton père et jamais l'Ordre ne te demandera de faire quelque chose que tu regretteras toute ta vie. Tu es libre de toutes tes décisions Drago mais tu n'as pas à l'affronter toi même.

_ On doit y retourner.

_ Ils s'en sortiront très bien sans nous, décrète t-elle. Continue de respirer.

Et en effet, ils sont tous rentrés indemnes plus tard.

Personne n'a l'air de me tenir rigueur pour l'incident sur le quai. Sirius me tapote l'épaule en m'adressant un clin d'oeil, se préparant à une réunion de l'Ordre pour débriefer.

_ Ils ne voulaient pas se battre, annonce t-il. Ils voulaient simplement montrer que nous ne serons plus jamais en sécurité nulle part. Il recommence à semer la peur et la peur fait faire des choses stupides.

J'échange un regard bref avec mon équipe et plus tard, quand tout le monde est calmé, nous nous rejoignons dans la chambre d'Hermione.

Depuis que nous avons commencé nos recherches, Hermione prépare un sac ensorcelé de sa composition avec tout ce qui nous sera nécessaire dans notre recherche des Horcruxes. Il est prêt et nous avons à présent des pistes à explorer.

_ Il est temps de partir, déclare Harry. Il faut qu'on essaie de mettre un terme à tout ça avant que ses adeptes ne recrutent.

Hermione hoche la tête. Aucun de nous ne sait vraiment ce qu'il fait, pour autant nous sommes certains que c'est la bonne décision.

_ Nous ne pouvons pas partir comme ça, tout le monde serait mort d'inquiétude. On doit en parler à Sirius et Remus, ce sont les membres de l'Ordre, nos supérieurs hiérarchiques et accessoirement, ceux qui t'ont élevé Harry.

Dans la salle à manger, nos sacs sur le dos et nos baguettes bien rangés, nous nous présentons devant ceux qui m'ont accueillis à bras ouvert lorsque je n'avais nulle part où aller.

Nous avions prévu de longues tirades, bourrées d'excuses mais c'est sans compter les sens aiguisés de Remus.

_ Dites nous la vérité.

_ On ne peut pas, s'excuse Hermione. Nous sommes prêts et nous serons prudents mais nous devons le faire.

_ C'est grâce à toi Sirius, ajoute Harry. Tu nous as offert l'opportunité et tu nous as appris à devenir une équipe, tu dois nous faire confiance maintenant.

Sirius hoche la tête, nous étreint tour à tour et nous fait promettre d'envoyer régulièrement des nouvelles et notre localisation.

Debout sur le perron du 12, Square Grimmaud, nous entamons une nouvelle aventure et cette fois je n'ai pas peur. Je me sens à ma place. Hermione sourit et me tend la main.

Première étape, Godric's Hollow.