Actions

Work Header

Rating:
Archive Warning:
Categories:
Fandom:
Characters:
Additional Tags:
Language:
Français
Stats:
Published:
2024-09-02
Completed:
2024-10-02
Words:
43,275
Chapters:
30/30
Comments:
25
Kudos:
2
Hits:
177

FFxivWrite2024

Summary:

Chaques thèmes aura son chapitre indépendant les uns des autres, tous réunis dans cette série. Il n'est donc pas nécessaire des les lire dans l'ordre.
Beaucoup de guimauve parce que c'est réconfortant.

Notes:

Chapter 1: Briser la Glace.

Chapter Text

Il n’y avait pas à dire, son ami savait y faire pour organiser un tournoi. Tout était bien orchestré et les duels, équilibrés. Bon… peut-être pas celui avec Oméga, et les douze seuls savaient pourquoi cette foutue machine avait fait un crochet par ici plutôt que de continuer son périple aux côtés d’Alpha…
Makorh savait de longue date quand il fallait se poser des questions… et quand il était préférable de passer à autre chose.

Le jeune roi était arrivé il y a quelques heures à peine. Non pas que cela fut prémédité de sa part… enfin pas totalement. Il avait ordonné qu’une éthérite soit mise en place à Rockamandour, son foyer, afin d’appuyer sa politique d'expansion marchande.
Il était censé arrivé à l'extérieur d’Ul D’ah et… eh bien ce n’était pas encore tout à fait ça. L’ elezen était toutefois content de s’être débarrassé de sa garde personnelle, en barde vétéran, il détestait devoir être escorté partout tout le temps. Il préférait la solitude.
Mais un tournoi international organisé en plein mer n’est pas ce qu’on pourrait appeler une activité solitaire. Et bien que le lieux était à juste titre, bruyant, odorant et débordant de vie, Makorh se rendit compte que cela lui avait beaucoup manqué. Les cris, les armes qui s’entrechoquent, la foule, la fragrance de l’éther dans l’air, la poussière, la sueur, les émotions à fleur de peau… Tout cela lui avait manqué.
Aussi, au lieu de rentrer directement à Rockamandour, préféra t-il rester voir le dernier combat de la journée.

Makorh resta discret, car la dernière chose dont il avait envie, c’était d’être reconnu. D’une part car il avait envoyé une lettre d’excuse à Darren plusieurs mois plus tôt pour lui expliquer qu’il ne pourrait pas se déplacer, ce qui était vrai, et d’autre part car il ne voulait pas de gardes du corps. L’elezen se glissa donc au dernier rang et aperçut Rourk, l’un de ses fidèles Gardemage, se battre en contrebas.

Il l’observa le combat facilement grâce à sa vision d’elezen plus développée que les autres quand il ressentit un frisson sur sa nuque. D’ordinaire, cela arrivait en combat, lorsque ses sens étaient aux aguets, mais ici ? Un réel danger n’aurait pas lieu d’être. L’endroit grouillait de gardes, et rien n’indiquait une quelconque tension. Enfin, à part celle du combat qu’il regardait bien sûr.

Pourtant… la sensation était toujours là. C’était même… familier ? Bon certes, Makorh connaissait beaucoup, mais alors vraiment beaucoup de monde ici.
Savoir cela ne l’aidait pas et il ne pouvait pas se fier à ses oreilles non plus dans le brouhaha infernal qui l'entourait de toute part.

Il a tenu encore quelques minutes avant que la sensation ne soit trop dérangeante et qu’une gêne durable le fit sortir en retrait de la foule. Presque au même moment, cette dernière acclama bruyamment à l'unisson le vainqueur qui semblait être Rourk.
Tout ne fut plus que chaos un long moment alors que les gains des paris étaient distribués et Makorh préféra s'éloigner.

Par Oshon, c’était encore là, on le suivait ou quoi ??? Il allait pour prendre une ruelle plus étroite quand une voix douce, mais ferme l'arrêta net.
- Si ce n’est pas un jeune roi que voilà. Je me disais bien que j’avais reconnue celle chevelure d'ébène aux mèches carmin.
Makorh se retourna, assez lentement, encore sous l'étonnement. A l’entrée de la rue, presque nonchalant avec ses bras croisés et une expression de joie contenue, se tenait un Garléen de sang pure qu’il connaissait bien. Qu’il connaissait même très bien. Malgré le fait qu’il portait une tenue très banale qui montrait qu’il n’était pas en service, il dégageait une aura de force tranquille qui apaisa aussitôt l’ elezen.
Seulement étrangement, les mots ne purent sortir. Quelque chose le bloquait sans qu’il ne comprenne ce que c’était.
Le Garléen sourit sincèrement et se rapprocha pour être à sa hauteur… Ça, c'était nouveau.

En effet, depuis que le monde fut sauvé de la chantre de l’anéantissement, depuis que Makorh était retourné dans son foyer pour exercer son rôle de souverain bon grés mal grés, l’elezen avait eu droit à sa deuxième poussé de croissance.

Le résultat fut stupéfiant. Il avait encore grandi pour atteindre sa taille adulte, fort heureusement, il n'avait pas hériter de la taille colossale de son paternel. Néanmoins, il arrivait désormais à l’épaule de son interlocuteur au lieu du coude. Les yeux de Makorh étaient devenus plus brillants, son ossature s'était renforcée aussi et de la pilosité devait être rasée chaque jour pour son plus grand malheur.
Soudain, il comprit que ce qui le bloquait, c’était la peur et il compris aussi pourquoi. C’était la première fois que quelqu’un d'extérieur à son ethnie le verrait. Que penserait-il ? Il allait sûrement poser des question sur son physique… et lui, Makorh, que lui dirait il…? Il le trouvera sûrement bizarre et…
- Makorh ?
La voix douce lui intima le silence, mais c’était sa promiscuité qui le sortit de ses réflexions.
- Je… oui ? Maxima.
- Tu vas bien…? Tu as l’air.. soucieux.
Makorh n’osa pas le regarder un moment en face, puis finit par soupirer. Maxima l'avait tutoyé, ils étaient donc seuls.
- Oui, pardonne-moi. C’est juste que… je ne m'attendais pas à autant de monde. J'étais un peu ailleurs.
Quelque chose, une sensation difficile à expliquer qui lui donna le courage de lever les yeux.

Maxima Quo Priscus.

Jamais un Garléen n’avait autant marqué le jeune roi. Pas seulement à cause de l’histoire sanglante entre sa patrie et Garlemald, qui avait tendance à fausser son impartialité, mais aussi car le peuple de Garlemald avait longtemps été les ennemis des Héritiers de la Septième aube. Makorh ne pouvait même pas dire combien de Garléen il avait tué pendant ses missions passées…

Mais Maxima était différent. Il avait compris que son pays n’allait pas dans le droit chemin. Il avait agi en conséquence et en avait payé le prix fort.
C’était l’homme le plus intègre et juste que Makorh avait rencontré à l'extérieur de son royaume. Un homme né pour diriger, bien que malgré lui, un vent nouveau pour Garlemald. Une force tranquille qui avait tendance à imposer son rythme à l’elezen qui se laissait guider de bon cœur.

Pourtant, Makorh était indépendant, mais avec Maxima… c’était différent.
C’est Maxima qui lui à apprit tout ce qu’il y avait à savoir sur les mouvements politiques internes de Garlemald. Maxima, qui a sauvé Alphinaud Leveilleur à l’Escar. Maxima encore qui à grandement contribuer à la réussite de la délégation d’Ilsabard. Maxima enfin, qui aide son pays à se relever chaque jour depuis lors.
Contraint à rester dans son Royaume, Makorh ne voyait plus Maxima que très occasionnellement, lorsque ce dernier accompagnait la délégation de Garlemald pour des pourparlers avec Rockamandour. Le reste était une passionnante relation épistolaire.
Secrètement, Maxima aidait aussi le jeune roi à ne pas se morfondre dans ses nouvelles fonctions.

Le silence perdura encore cependant. Mais le garléen prit l’initiative.
- J’espère que tout va bien. On ne t'attendait pas.
Makorh fit un simple sourire, quoiqu’ un peu faible. Mais l’inquiétude évidente de son interlocuteur le secoua.
- Oui, tout va bien. C’est idiot, vraiment. J’ai ordonné qu’une éthérite soit installée à la capitale, j’ai voulu la tester en me rendant à Ul d’ah… et me voici.

Voir l’expression soucieuse de changer en un éclat de rire franc fit frissonner l’elezen. Le rire de Maxima était toujours bon à entendre, d’autant plus que le Garleen était réservé de nature et qu’un rire spontané était donc, d’autant plus rare et précieux.
- Par ailleurs, continue Makorh, je suis là incognito.
Étrangement, le sourire de Maxima persista sur son visage à cette nouvelle et Makorh observa les petites rides au coin des ses yeux rose clair et fut perdu un temps encore dans ses pensées.

Cette fois, sa nostalgie dirigea ses réflexions sur une soirée précise, un peu avant l’attaque des Télophores, et l’alcool aidant, ils avaient passé une nuit entière à se confier l’un l’autre.
Makorh avait bien compris ce soir-là que ce n’était pas seulement une amitié solide qui se jouait sur les terres glacées de cette nation brisée qu’était devenue Garlemald.
Jamais Makorh n’aurait pu imaginer qu’il se serait confier aussi vite, et si sincèrement à quelqu’un. Et surtout pas à un Garléen.
Mais là encore, c’était Maxima.
Il n'impose rien, il écoute. sincèrement. Activement, et Makorh faisait de même. Parfois, ils se comprenaient sans même avoir besoin de mots. Parfois, un simple regard suffisait pour indiquer à l’autre que tel sujet était encore à éviter, ou au contraire, à approfondir.
Cette nuit-là ne fut pas seulement une révélation pour eux deux, mais conscient de leur rôle respectif, ils gardèrent l’un comme l’autre cette nuit passée ensemble dans leur cœur, fermés à double tour.

Depuis lors, lorsqu’il n’était ni en danger, ni en mission, rien de tout cela, c’est vers Maxima que ses pensées vagabondaient. Et il se doutait que c’était réciproque. Car le garléen ne ratait jamais une seule lettre de sa part. Certes, les lettres officielles étaient obligatoires, mais il ne s’agissait pas de cela ici. Non… Il s'agissait de lettres complètement personnelles, cachetées et remises en main propre uniquement.
Il lui envoyait aussi des dessins qu’il faisait parfois et le jeune roi les gardaient tous dans un journal personnel, caché à la vu de tous, même de sa femme. Non pas que Arda ignorait l’attrait de Maxima sur son royal mari, mais leur couple était si parfaitement assorti, Arda le comprenait, l’aimait et le respectait si pleinement, que Makorh pouvait aisément se confier à elle.
Parfois, ses lettres cachaient un code secret qu’il a fallu du temps à Makorh pour remarquer, et encore bien davantage pour le comprendre. Une fois déchiffré cependant, il faisait presque toujours référence à un poème. Seulement… Makorh n’y connaissait absolument rien en poésie, alors il copiait l’un de ceux qu’on lui avait imposé de lire étant enfant en réponse à celui de Maxima.
L’un comme l’autre parlaient de tout, de rien… mais toujours avec sincérité. Aucunes de ses lettres n’étaient politique, c’était leur monde a eux. A eux seuls.

 

Un rire encore.
- Makorh…! Hé oh! Tu divagues encore ma parole !
Ha oui ! Le tournoi. Maxima.
Oui Maxima, là immédiatement. Une réponse,il lui faut une réponse, vite !
- Je n’ai plus d’excuse, dit presque bêtement l’elezen.
Pourquoi les secondes deviennent si longues… se lamenta intérieurement Makorh. Jusqu’au moment où le blanc se fit dans son esprit.

Une douce pression se posa sur son avant bras. Une chaleur douce, réconfortante, mais pas le moins du monde hésitante. La présence tranquille et rassurante de Maxima était déjà à l'œuvre, rassurant le jeune monarque.
- Tu veux rester pour la soirée ? Je peux être ton garde du corps si tu veux, fit il avec un sourire, sachant très bien ce que l’ex barde pensait de cela.
- Ho non, pitié !, pas de ça entre nous, fit il avec une grimace à moitié sincère, à moitié exagérée. Plus sérieusement… je devrais rentrer. Je ne suis pas censé être ici et mon palais doit déjà être en désarroi sans ma réponse.

 

Makorh remarqua bien évidemment le petit mouvement très discret au bord des lèvres de son interlocuteur, signe qu’il retenait une expression contrariée. L’elezen n’aimait pas savoir le Garlen contrarié, encore moins à cause de lui.
- Mais je peux rester un peu, avant de rentrer. Mais où aller.. les tavernes doivent être bondées…. J’aimerais autant ne pas vexer Darren si on devait lui rapporter que je suis ici et que je ne l’ai pas salué.
- Hum Très juste, fit Maxima, les doigts caressant doucement et mécaniquement sa barbiche, signe ici d’intense réflexion. Je loge dans une chambre au-dessus de le la taverne qui sert de rassemblement à la délégation d’Ilsabard. Il est possible de passer par l’arrière, en grimpant un peu. Mais ça ne devrait pas te poser problème, si ?

Maxima venait-il sérieusement de le provoquer…? Mais… mais oui ! Et regardez ce petit sourire en coin maintenant !
- Que vas tu imaginer là, Maxima, fit Makorh en croisant les bras. Ce n’est pas parce que j’ai le cul vissé sur un trône que je ne m’entraine plus. Je suis toujours plus fort que toi tu sais.
- Oh vraiment ? Eh bien je serais ravi d’avoir une réponse concrète sur la question un de ces jours.
Makorh ricanna. Par les douzes, il passait vraiment par toutes les émotions avec Maxima.
- Tu regardes trop de combats! Ça te donne des idées farfelues. Je ne veux pas de blessé.
- Y arriverais tu seulement hum?

Cela ne ressemblait pas à Maxima d’être si taquin. Où était passé la réserve, le calme ? Makorh ne put le regarder qu’avec curiosité, les joues un peu rouge à la pensée de lui et Maxima, dansant dans cette arène. Essayant de dominer l’autre et d’avoir le dernier mot. Maxima serait-il plus têtu que lui? Essayait-il de lui dire quelque chose par des détours alambiqués ?
Cette fois, la pression qui était encore là sur son bras, qui avait suivi le mouvement, hésita une fraction de seconde puis chercha doucement, mais fermement la main droite de l’elezen. Très naturellement, l’ancien barde décroisa les bras et laissa sa main ouverte, invitante et il regarda les doigts de Maxima s’enrouler tout simplement autour des siens.
C’était de grandes mains aux doigts longs et fins. Pourtant, c’était des mains de guerriers, des mains de gladiateurs. Malgré son apparence élancée, Maxima avait toujours su encaisser les coups.
- Maxima..Qu’est ce qui t’arrives…? chuchota l’elezen, comme si quelqu’un pourrait les entendre.
Il remarqua que les iris roses avaient perdu de leurs éclats un instant.
- Je… Je suis navré. Je crois… que je suis juste très content de te voir. C’était inattendu. Une belle surprise.

Makorh ne put que sourire.
- Hum. bon, je te pardonne, dit-il en taquinant à son tour Maxima, mais seulement pour cette fois.
Le Garléen, sentant la tension s'évaporer aussitôt, ricana et resserrer aussitôt sa prise sur la main de l’elezen.

- Allez, allons-y Makorh, à cette heure, ils sont tous en train de manger, on ne croisera personne dans la ruelle arrière du bâtiment.

Le dit Makorh était tout heureux que Maxima ouvrit la marche d’un pas rapide et décidé, le guidant main dans la main vers les ruelles improvisées de l’endroit. Ainsi, Maxima ne pouvait pas voir ses joues rouges et son regard un peu incertain.
Le jeune roi ne savait pas où cette nuit allait le mener, mais si c’était avec Maxima, tout se passerait bien.

Chapter 2: A l'horizon des évènements.

Notes:

Attention, spoiler sur l'avant dernière zone de Endwalker ! Présente de doute existentiel et de tourment psychologique évident.

Chapter Text

Fandaniel poussa un long soupir de fatigue. La journée fut longue et laborieuse. Particulièrement éreintante car beaucoup de créations avaient dû être remaniées.
Et, même si ses contemporains n'utilisaient pas ce terme, pour lui remanié signifiait, retourner l'étoile.
Mourir donc. Disparaître dans le courant de la vie. Avant même d'exister pleinement en tant qu'espèce vivante.

Fandaniel a toujours été sensible à cette question. A l'Academia Anydr déjà, il avait été moqué pour ses idées de respect de la vie jugées farfelues.

Assit dans l'herbe, non loin de la cascade du Lethe, il regardait un peu au loin.
L'ancien aimait son travail. Même maintenant qu'il avait prît la place de son ami et mentor. Mais la terre ferme lui manquait.
Ses amis lui manquait.
Et plus que tout… Cette absence de compassion dans cette société universelle lui manquait.

Ainsi, chaque fois qu'il était témoin de l'indifférence de ses compères lors de leurs actes de créations, à chaque fois qu'il observait avec quel légèreté l'on prenait la décision de faire table rase d'une création pour recommencer… son cœur s'alourdissait tout autant.
A chaque fois que cela arrivait, Fandamniel cherchait un coin tranquille pour observer l'horizon lointain. Cependant… Ici à Elpis, le seul horizon que l'on pouvait voir était celui de la limite des plateformes wu laboratoire. Artificiel comme tout ce qu'ils faisaient… au fond.
Pas de mer, pas de montagne, à peine quelques nuages et le vent.

Malgré le petit coin de repos qu'il partageait avec son nouveau familier, cela ne suffisait pas. Ne suffisait plus.
Observez l'horizon était pour lui une habitude pleinement ancrée depuis toujours, un moyen pour lui de se recentrer, par la contemplation, sur ce qui comptait vraiment.
Ce n'était que récemment qu'il sentait son mal-être devenir plus tangible. Meteion et ses réactions en étaient la preuve irréfutable.

Quand on parle du loup… où était elle ? Sans doute encore à aller chercher des pommes. Avec douceur, il retira son masque et s'allongea sur le dos, ses yeux vert scrutant un point fixe dans le ciel bleu.
Il pourrait retourner au sommet de l’ hyperborée, prétextant n'importe quoi. On le croirait sans poser de question.
Sans jamais poser de questions;
Personne n'en posait si cela n'avait aucun rapport avec la magie créatrice.
Peu importe ce que Fandaniel pensait, si cela n’avait pas de lien avec la création, personne n’irait lui demander comment il se sentait. Tout le monde préférait mettre sa fatigue apparente sur le dos du travail. Certes, il travaillait constamment, et cela lui donnait un semblant de bonheur… quand il ne fallait pas détruire gratuitement une forme de vie.
Son cœur se serra, il avait du mal à respirer et sa tête lui tournait déjà. Parfois, son esprit mélancolique s'emballait, et Fandaniel savait que viendrait une sensation de vide terrifiant après cela…

Sautant presque sur ses pieds, il ne prit pas la peine d’ajuster son masque et se précipita dans son laboratoire. Il ne remarqua même pas Meteion qui s’était doucement approchée, ni la tête qu’elle faisait. Heureusement, car en l’état, voir la douleur sur son petit visage harmonieux aurait largement contribué à empirer les choses.

Une fois au sommet, dans un silence réconfortant, Fandaniel se précipita au bord, sur la petite plateforme où il avait aménagé un bureau. Cependant, au lieu de s'asseoir, il se pencha un peu en avant, et regarda fixement la ligne parfaitement délimitée d’Aethery, sous ses pieds. A des milliers de yalms de là.

A cette altitude, il n’y avait ni vent, ni bruit provenant de l'extérieur. Seul Kairos laissé entendre un son régulier et léger.
Son cœur était si rapide que ses vertiges menaçaient de le clouer au sol, alors il se concentra et… inspira profondément. Expira.
Inspirer encore… fixant cet horizon, magnifiquement courbe de sa planète, leur étoile, il trouva dans ses couleurs et le calme apparent du lieu, un semblant d’apaisement.
Fandaniel continua à la cultiver en la regardant fixement, sans ciller même si cela lui faisait mal. Il devait se concentrer, mettre de côté cette douleur. Mettre de côté ses doutes dont il semblait être le seul concerné.
Mettre de côté sa remise en question constante sur le bien fondé de leur entreprise à tous.

Parce que qu’au fond, que cherchait-il en voulant envoyer Meteion par delà Aetheryss? Au fond de lui, Fandaniel avait déjà sa réponse.
Son cœur reprit lentement, mais sûrement son rythme habituel.
Au loin, au milieu de cette courbe parfaite, le ciel d’un noir abyssal commençait déjà a se teinté de pourpre, et de rose.
Aussi sûrement que l’aube pointé son nez au milieu de cet horizon presque infini sous ses pieds, Fandaniel savait que la réponse qu’il espérait, ce n’était pas seulement de savoir si une vie existait ailleurs, mais si elle pouvait leur donner une réponse à ces questions qui l’obsédaient tant.

Quel est le but de tout cela ? Pourquoi améliorer sans cesse leur étoile ? Ne peut on pas la laisser évoluer par elle même ? Pourquoi détruire une vie imparfaite ?
Pourquoi s’acharner à créer un monde voué à la destruction ?

Fermant enfin les yeux et poussant un soupir apaisé, Hermès se détendit et remit son masque en place lentement. Se jurant en son âme qu’aussi longtemps qu’il vivrait, il continuerait à chercher.

Chapter 3: Terreur nocturne.

Notes:

Désolée, pas désolée, c'est encore de la guimauve. Attention à vos dents.

Chapter Text

Il n'était pas certain que le son avait été réel ou bien s' il rêvait encore. Mais au second, il sursauta si fort qu'il se réveilla, le cœur battant.
Qu'est ce que c'était ?

Dans la chambre où aucunes lumières de la nuit ne pouvaient percer les rideaux et au dehors, les volets, Klaora se sentit complètement tendu. C'était bizarre car la veille déjà il s'était sentit anormalement anxieux sans savoir pourquoi.

Son compagnon l'avait taquiné sans pitié en lui disant que c'était le film qu'ils avaient regardé ensemble, mais Klaora savait que ce n'était pas ça. Et puis, c'était quoi les légères vibrations qu'il ressentait provenant des murs ??
Klaora n'aimait surtout pas ça, sur son vaisseau, ces vibrations étaient toujours annonciatrices de malheurs.

Soudain, le bruit tonitruant, semblable à un craquement d'une violence inouïe le fit sursauter si fort qu'il heurta, dans un élan de panique, la masse de couverture qui représentait son compagnon à cette heure.
Le cœur de Klaora battait à tout rompre, comme celui d'un petit animal terrifié.
D'une façon générale, Klaora était un homme courageux, capable de s'adapter très vite à des événements désastreux.
Mais cet état de fait n'était apparemment valable que dans son vaisseau.
Comme pour appuyer ses réflexions, les volets firent un boucan d'enfer comme si des cailloux étaient lancés à toute blinde… Enfer…

- Hadès…! Hades réveilles toi !!, s'écria Klaora en secouant le tas de couverture.

Un tas qui se mit à grogner dangereusement.

- Sérieusement…humf. C'est quoi ton problème..?
- T'es sourd ? T'entends pas ce qui se passe ? Tu sens pas comme ça vibre là ??

Klaora devint pâle.

- La tour !! Elle va tomber !!

Doucement, le bout des doigts délicat de l'ancien émergeaient pour dégager un peu son visage et un petit claquement de doigt, à peine audible dans le bruit ambiant, alluma la lumière douce d'une lampe de chevet.
Klaora n'eut pas le temps de culpabiliser de sortir son compagnon du lit comme ça, qu'un nouveau coup de tonnerre très proche le fit haleter et il fixait la baie vitrée, au volet fermée.
Tout en grognement et en plaintes audibles, la tête pas du tout réveillée d'Emet-Selch emergea à son tour.
Il aurait pu paraître terrifiant à quiconque ne le connaissait pas, mais Klaora avait trop peur pour s'en soucier.

Hadès resta assit un moment, la main contre le mur alors que les vibrations continuaient et que le tonnerre déchirait le silence. Au bout de minutes interminables, il dit en grognant.

- C'est bon, c'est normal. Viens te recoucher.

Klaora lui lança une tête estomaquée et répondit d'un simple ricanement moqueur.

- C'est tout sauf… drôle !

Un autre coup de tonnerre le dissuada de parler.
Assis sur le matelas, dos au mur, il tremblait de peur. Hadès, bien réveillé maintenant, le remarqua et s'approcha en douceur. Il s'assit, dos à la tête de lit, attirant doucement son compagnon contre lui pour l'allonger contre lui. Il savait ce qu'il fallait faire pour rassurer son amour.

- Ce n'est rien, Klao. C'est une tempête, et elle est passagère. Amaurot est construite au bord d'un grand courant éthérique. A cette période de l'année, les vents chauds entrent en conflit avec l'air froid qui s'installe. Le tonnerre, la grêle et la pluie battante sont normales.

Le savoir avait toujours rassuré Klaora. Mais il sursauta encore.

- Et la vibration alors ?

Calant confortablement son compagnon, lui caressant le dos d'une main rassurante, il remit les couvertures sur eux et claqua des doigts.
Aussitôt, les volets s'activerent pour pouvoir laisser la nuit agitée apparaître devant eux.
Et quel spectacle !! Klaora en était hypnotisée.

La pluie tombait tel un rideau épais, rendant impossible de distinguer même les fenêtres du bâtiment voisin. La grêle, tombant encore par endroit rendait le sol du balcon completement blanc.
Mais ce qui fascinait le plus Klaora, c'était les éclairs. Naissants de n'importe où dans le ciel, ils semblaient être attirés par les immenses piques tout en courbes présents sur chaque gratte ciel amaurotin.
Et il y en avait beaucoup. A chaque éclat de lumières plus ou moins lointain, l'on pouvait voir sur quel bâtiment il tombait. C'était fascinant que l'éther était partiellement stocké pour les habitants.
Le vent jouait aussi admirablement avec la pluie pour former une ambiance chaotique, dangereuse… mais très belle.
Cela crée une magnifique chorégraphie de sons, de lumières et de couleurs dans la nuit pourtant très sombre.

- Maintenant, tu sais à quoi servent ces “ bizarreries architecturales” comme tu dis.

Son cœur ralentissait doucement, bercé par les explications précises, de la voix tendre de son compagnon au creux de son oreille et de ses caresses rassurantes.
Hadès était toujours comme ça, prêt à aider… une fois son mécontentement passé.

- Tu vas t'y habituer, ce n'est que le premier de la saison.
- Attends… tu veux dire qu'il va y en avoir d'autres…?
- Pendant quelques mois tout au plus. Je compatie, la pluie c'est une atrocité.

Klaora se retint de dire que la pluie était la partie la plus acceptable de cette foutue tempête.
Il finit par se tourner et s'allonger mieux contre Hadès, la tête dans son cou pour pouvoir garder avec lui cette odeur rassurante constamment.
Klaora sursauta encore plusieurs fois, sentant son cœur s'emballer d'angoisse, avant de se calmer.
Hadès avait raison, il s'y habituera. L'amaurotin avait toujours vécu ici après tout, il savait.

- Hadès… ?’ Demanda t'il presque timidement.
- Hum ?
- Tu ne diras à personne que j'ai eu peur hein ?

Un simple baiser dans ses cheveux accompagna sa question.

- Bien sûr que non.
- Pas à Azem non plus. Ok ?

- Il te taquinait pour toujours.

Klaora ajouta avec un bâillement pendant que son compagnon refermait les volets et la lumière d'un claquement de doigts et se ralongea confortablement, klaora dans ses bras.

- Et pas à Hyth non plus.

Un petit ricanement un peu endormi lui parvint.

- Non, surtout pas à lui. On n'en entendra jamais la fin.

Bien que encore anxieux, Klaora se sentit suffisamment apaisé, contre son compagnon que le sommeil revint au galop. Ils pourront discuter de tout cela demain, pour le moment, ils avaient tout deux une nuit ajiter à rattraper.

Chapter 4: Blessures anciennes

Summary:

Petite conversation après un duel pour nos deux OC, aussi ami dans dans le jeu que dans la vraie vie :)

Notes:

Bonjour / Bonsoir !

Désolée, j'ai un peu de retard sur celui-ci, je suis française et j'ai terminé mon travail quelques heures avant la publication de ce thème.

Pour l'occasion, j'ai emprunter le personnage original de mon ami Darren ! Il a été si gentil de me laisser jouer avec et j'espère l'avoir un peu respecté. ( ^^; )Si vous ne connaissez pas son travail, c'est par ici :
----> https://insecure.ao3.org/users/DarrenXirias

Chapter Text

Le coup virevoltant le fut haleter, néanmoins, il parvint à l'esquiver au dernier moment d'un bond arrière gracieux. Retombant ses ses deux pieds, il laissa son poids être entraîné un moment pour se dégager encore plus loin de son assaillante. Lyna était réellement une combattante redoutable et ne lui laissait aucune échappatoire. Elle était déjà sur lui, l'empêchant d'incanter.
Bel-Makorh esquiva au dernier moment un chakram qui lui frôla une mèche de cheveux carmin. Puis aussitôt un autre qui lui talonnait le flanc. Malgré cela, il resta concentré, car si Lyna était aussi redoutable, il savait aussi que la viera aux cheveux blanc n'avait pas beaucoup d'endurance, comparé a lui.

Plus loin dans la pièce, il entendait les acclamations de ses compagnons. Leurs ferveurs… et les paris qu'ils faisaient entre eux. Un seul lui était étrangement silencieux. Darren était, en général, le premier à parier sur leurs duels amicaux. Que l'enjeu soit un service, une information ou bien encore une bonne bouteille de vin, Makorh et lui pariaient constamment entre eux. C'était d'ailleurs ces petits jeux amicaux qui avaient fait naître leur confiance mutuelle, pourtant bien mis à mal par les secrets que l'elezen ne voulait pas divulguer.

Non pas que c'était un manque, enfin si à leur rencontre, mais il avait été compliqué pour Makorh de jouer franc jeu, alors que l'enjeu de sa quête était trop grande. Après tout, révéler qu'il était en quête de retrouver son paternel, un roi qui plus est, alors que n'importe quel nation extérieure pouvait être responsable… c'était un peu idiot. De son point de vue. Ils les avaient rencontrés sur la route d'Ishgard, en piteux état, physique et émotionnelle, et ne les avaient plus quittés depuis.

Mais ici, à Cristarium, sur le premier reflet, leur amitié était le résultat de leur aventures et l'elezen avait préféré se confier à Darren… dans les grandes lignes. Bien qu'il fut un membre redouté de l'armée de Garlemald. Cela avait était une véritable épine dans le pied pour le barde qui savait que son père avait été enlevé par Garlemald.
Néanmoins, après avoir été témoin des événements a Hingashi et être au plus près de Darren et ses conflits émotionnels et familiaux… Bel-Makorh avait bien compris qu'il avait été une des nombreuses victimes des rouages de la machine de guerre garlemamdaise.

 

Pour l'heure, son combat contre Lyna s'éternisait quelque peu et il décida d'accélérer la cadence et attaqua à la rapière. Il utilisa quelques coups fourbes que Enderhal, l'un des plus grands mages de son royaume, un membre de l'élite magique, lui avait apprit. Il feinta un coup d'estoc complètement frontal, afin de forcer son adversaire à reculer ou plonger. Lyna, en femme courageuse et téméraire, préféra plonger.
Anticipant facilement, Bel-Makorh la reçue par une parade de revers et la poussa avec ses hanches. La pauvre vieira, emportée par son propre élan et son propre poids, fut projetée sur le côté au moment même où Makorh incanta rapidement un verre vent. Son sort était bien sûr sans réelle force car le but était de toucher l'adversaire le premier.

Une fois le duel terminé, il se précipita pour vérifier qu'elle allait bien, mais Lyna était robuste et se releva sans encombres. Ils se saluèrent et il lui promit d'échanger un verre ce soir pour disserter de leur combat et rejoignit Darren qui était le seul à l'attendre encore. Le reste du groupe était déjà parti de leur propres entraînements.
- Joli combat l'ami ! Je te dois un verre, fût- il avec un sourire.
- Darren, je suis presque sûr que tu paris contre moi pour m'offrir des verre de vin, juste pour savoir si je peux être ivre.
Les yeux du hyur devinrent faussement tristes.
- Belma sérieusement ? Tu penses que je ferais ça ?
Makorh ricana doucement en nettoyant ses armes. Même si cela n'avait pas toujours été le cas, c'était devenu si simple avec Darren.
- Du moins, si cela n'est pas toi, je le ferais certainement, dit l'elezen et le rire franc du hyur accompagna ses paroles.

Depuis leur aventures dans ce monde étrange baignée de lumières constante, Bel-Makorh voyait bien que Darren était ailleurs, tourmenté. Pâle même par moment, et le barde savait que lorsque Darren sera prêt, et si il le voulait, il se confierait. Tout deux avaient cela en commun.
- Dis voir, Belma, tu as essayer de manier les chakrams ?
L'elezen se sentit mal à l'aise à cette question et ne put rien faire d'autre qu'être sur la défensive.
- Non…pourquoi tu demandes ?
Un léger silence lui intima de lever les yeux vers son ami qui, bien sûr qu'il avait remarqué son attitude changer.

- Au hasard, car tu semblais complètement dans ton élément esquivant les assauts de Lyna. Tu bougeais presque comme elle en fait.
Il regarda du coin de l'œil Darren. Puis souria, un léger sourire qu'il utilisait lorsqu'il se voulait rassurant.
- Bah, tu sais, en combat, tout se ressemble.

Makorh reposa la rapière et le catalyseur d'entraînement et fut assez curieux de constater que Darren était encore là, à l'attendre. Il récupéra son arc qui attendait sagement, rangé dans son vestiaire rudimentaire. Comment Darren pouvait-il penser qu'il troquerait son arc contre des chakrams… de toute chose ?
Sur le moment, il voudrait bien lui expliquer qu'il était incapable de tenir en main des chakrams. Non pas par peur de se blesser, ses armes étaient difficiles à prendre mains certes, mais parce que justement, ils ouvraient une blessure déjà existante. Makorh ne pouvait rien faire d'autre qu'être réticent à l'idée de les manier. Au fond, c'était plus un problème d'orgueil, qu'un manque de confiance en soi.

- Allez camarade, on va boire un coup. Tu l'as bien mérité, c'était un beau combat tu sais, déclara gentiment Darren.

Bel-Makorh décida de le suivre simplement, le combat lui avait effectivement donné soif. Une fois bien installé et les boissons commandées, ils parlèrent longuement du duel. Mais avec douceur et bienveillance, Makorh voyait bien que son ami voulait comprendre pourquoi l'elezen ne voulait pas essayer le travail de danseur. Pour lui, ça ne ressemblait pas à son ami de ne pas essayer. Darren était convaincu que ça pourrait même lui plaire.
Makorh, en bon prince, écouta chaque arguments sans couper la parole, mais plus la conversation avançait, plus il voyait où il voulait aller.

- Écoutes, je ne sais pas trop pourquoi tu tiens tant que cela à ce que j'essaie… mais…
- Tu serais un incroyable danseur, je suis même certain que j'aurais beaucoup de mal à te vaincre, une fois que tu te seras un peu entraîné.

Makorh gloussa un peu, il était plutôt fière d'être l'un des seuls de leurs petits groupes à tenir Darren en respect en combat singulier. Son humeur se fana un peu. Que devait il pour contre ces arguments, somme toute valable… Makorh, tout comme Darren d'ailleurs, n'était pas du genre à s'étendre sur sa vie privée. Il n'aimait pas trop ça… quand ça le concernait.
- Darren… je ne sais pas trop… tu disais de même pour le samouraï. Nous sommes tous les deux d'accord que ce n'était pas une idée très lumineuse.

Le hyur resta silencieux un moment. Il ne voulait pas insister, mais il avait besoin de savoir quelque chose. Que son ami ne regretterait pas son choix.
- Belma. Ta réserve pour le danseur… tu as une bonne raison… n'est ce pas…? Tu ne fuis pas cette qualité par peur, hein…? Ça ne te ressemblerait pas mon ami.

Bel-Makorh, prince vagabond. Héro et héraut de son peuple, fidèle allié du guerrier de la lumière, ne pût que soupirer doucement et lever son verre. Darren trinqua promptement, la mine un peu inquiète.

- Tu me connais, je ne fais jamais rien que je regrette.
L'elezen lui sourit gentiment,un peu plus rassuré, ce qui termina de convaincre le barde que ce n'était pas le bon moment pour raconter la raison de sa réserve quand à danser avec des chakrams.

Chapter 5: Travailler sur sois.

Summary:

En tant que nouveau roi de son Royaume, la tradition veut que Makorh choisisse ce qui representera son reigne.

Notes:

(See the end of the chapter for notes.)

Chapter Text

Makorh Dumnoviel IV. Voila un nom qui sonnait mal aux oreilles pointues du principal intéressé.

Depuis quelque mois que son couronnement fut décidé et annoncé, en grande partie de da propre initiative, et ceux, tout de même malgre lui, Makorh devait apprendre les rudiments de la politique.
Et clairement, il n'aimait pas trop cela. Ce qu'il détestait le plus, c'était tout ce protocole royal inutile.

Depuis six ans qu'il vagabondait de part le monde, mangeant parfois des aliments douteux et dormant à la belle étoile, le voilà fixé à un bureau. Confortable, certes, mais un bureau tout de même.
Ho ... Makorh pouvait déléguer la plupart de des besoins a des conseillers expérimentés et dignes de confiance.
Il avait encore son père, Thilion. Même si l'état de santé de ce dernier, mental, surtout, avait un peu forcé Makorh à le remplacer en tant que roi, il restait de bons conseils et conaissait tout les us et coutumes d'un roi par coeur.

Makorh été heureux de voir parfois un éclair dans ces yeux bleus. Une lueur de vie, qui parvenait à le convaincre que son père redeviendrait bientôt lui même.
Il lui fallait juste un peu de temps. Makorh comprenait tellement…

C'est pour lui qu'il a fugué son royaume, pourtant le seul prince héritier. Il savait que la nation de Garlemald, alors en guerre l'avait kidnapper.
Ce fut cet événement qui mit Makorh sur le chemin des Héritiers de la Septième Aube. Pour lui que Makorh traversa les terres d'Ishgard, de Hingashi et même jusq'au premier reflet.
Pour le sauver.
Après ce que son père avait vécu, il lui laisserait tout le temps de monde pour se rétablir. Être roi, était quelque chose de simple par rapport à rout ce que Makorh et Thilion avait déjà vécus.

Mais quand même…
Comment était il sensé s'en sortir maintenant ?

Devant lui, sur son bureau bien rangé, était posé une feuille blanche. Désespérément blanche.
Makorh soupira, de tout ce qu'il avait déjà dû faire, des essayages interminables avec le tailleur, les réunions inombrables avec ses conseillers. La rencontre de chacuns de ses Gardemages venus lui prêter allégeance… ou encore servir de model à un peintre… PENDANT DES JOURS !
Tout cela, il n'avait qu'à le subir en silence.

Mais ça…
Ça c'était… pfiou.

Makorh avait beau avoir chassé un grand nombre de créatures mortelles, participer à la la fin de la guerre du chant du dragon, à la libération d'Ala Migo et était même présent pendant le combat contre la chantre de l'anéantissement….
Mais malgré tout cela, il n'avait aucuns, mais alors aucuns talents en dessin.

Ce n'était juste pas possible.
Et pourtant…

Et pourtant c'était son devoir de roi de dessiner le concept visuel du son nouveau sceau royal.

Makorh soupira. Il servira pour chaque lettres officielles donc s' il devait être raté, moche ou juste incompréhensible…
Et personne ne le ferait à sa place aussi roi qu'il fût !
Quelle barbe !

S'enfonçant sans élégance dans son fauteuil, son regard doré dériva par delà la fenêtre ouverte.
La paix est durable désormais. Garlemald ne chercherait plus à guerroyer contre eux ni aucunes autres nations.
Ça pourrait être un bon début. Un symbole de paix et d'unité. Voulait-il représenter cela pour son peuple..?
Certainement.

Doucement, ses yeux se fixèrent sur les champs loin, très loin en contrebas. Chacuns de ses duchés avaient fourni un effort colossal en main d'œuvre et payèrent le prix du sang pour protéger leur royaume alors que ni lui, ni Thilion n'avaient étaient présent..
Soudain il su quoi faire.

Comme s'il avait peur que son idée ne s'envole, Makorh prit une plume et dessina rapidement de petits croquis à l'encre.
Trois ou quatres devraient suffirent.
Il passa sa nuit à griffonner dessin sur dessin avant d'être satisfait. Un peu.

Lorsque son intendant le retrouva le lendemain matin, Makorh lui donna sa petite pile de croquis, content de se débarrasser de ce désagréable devoir et réfléchissait déjà a qui il enverrait sa première lettre officielle.

Son cœur de canaille lui intima que seul une lettre personnelle, à quelqu'un d'extraordinaire, pourrait inaugurer un sceau royal complètement impersonnel.
Étrangement, un seul nom lui vint à l'esprit et il se mit aussitôt à griffonner sa future missive.

Notes:

Pour celui ci, je n'ai pas voulu ecrire de lettre même si l'exercice aurait été interessant. Mais le francais a traduit stamp par estempiller, timbre et cacheter.
Un sceau etant l'outil, souvant utiliser en chine, et aussi en moyen age europeen pour cacheter une lettre a la sire.
Les familles nobles et la royauté avait le leur.

Chapter 6: Sommité ornithologique

Summary:

Hythlodaeus se rend à Elpis pour son compte rendu mensuel.

Attention !! Gros spoiler sur Endwalker !!

Chapter Text

Le voyage était toujours aussi long, mais rien n'aurait pu dissuader le jeune homme de l'entreprendre. Une fois par mois, le chef du bureau des architectes se devait de faire une visite de routine à Elpis afin de se tenir au courant des dernières avancées en magie créatrice.
Hythlodaeus aurait pu demander à ce qu'on lui fasse parvenir un compte rendu. Mais tout le monde savait que Hythlodaeus ne serait pas Hythlodaeus s' il ne se trouvait aucunes excuses pour quitter son bureau à Ammaurot. Mais cette fois-ci, il avait une bonne raison, en plus de quitter son bureau, de son point de vue.
Il allait rendre visite à son ami, l’actuel Fandaniel. C'était sa première visite depuis qu'Hermès avait accepté le poste et Hythlodaeus avait hâte de voir les progrès que ce dernier devait avoir fait.

Une fois arrivé au hall d'accueil, il retira promptement son masque avec un soupir d’aise. A Elpis, les visiteurs se devaient d’enlever leurs masques pour être bien visible par le personnel. Et l’amaurotin adorait cela. Au fond, comme tous ses pairs, il n’aimait pas porter ces masques toute la journée au travail, mais il s’en accoutumé malgré tout. La loi était la loi.
Une fois présenté, il sortit simplement du bâtiment et respira une bonne bouffée d’air. A cette altitude, l’air était pur et vivifiant.

Comme ce n’était pas la première fois qu’il venait, il savait où aller. C'est-à-dire, n’importe où dans le complexe pour chercher Hermès. Demandant à moult passants et autant de membres éminents de chaque département d’Elpis, Hythlodaeus finit par le trouver a son bureau, en pleine concentration. L’observant secrètement par la porte entrouverte, il était admiratif de pouvoir voir Hermès travailler sur un projet qui semblait personnel.
Il en était très heureux aussi car lors de leurs dernière rencontre, Hermès avait perdu son familier et en avait été grandement affecté? Ajouter à cela sa prise de poste, personne n’avait vu le nouveau Fandaniel travailler sur une création personnelle, a part aujourd’hui.
Le chef du bureau de l’architecte observa avec un beau sourire, la magie prendre forme, doucement, lentement d’abords. Il note qu'Hermès en était à l’étape de création pure, c'est-à-dire, à ancrer son idée initiale dans le réel.

Et quelle idée !

L’aether prit doucement une toute petite forme, difficile à distinguer dans un premier temps de là où l’amaurotin se trouvait, à quelques yalms. La porte le gênait un peu mais il ne voulait pas interrompre la concentration de Fandaniel. Le visage de ce dernier était caché par le masque caractéristique de sa fonction, mais les lèvres pincées trahissaient un effort certain.

Après un long moment où la lumière éthérique pulsa de façon lente et caractéristique, une petit créature émergea alors de nulle part. C’était une magnifique créature, au plumage lumineux, changeant et jouant à attirer le regard. D’abords d’un blanc crème, le plumage se mira en un bleu outremer sublime. Le bec, argenté, semblait robuste et représentait bien la longueur de sa tête. L’animal ne devait pas faire plus de douze centimètres, d’aussi loin que Hythlodaeus pouvait en juger et il volait déjà admirablement avant de se poser dans la paume de la main d’Hermes. L’amaurotin décida de toquer délicatement.

- Entrez ! Ho Hythlodaeus ! Ça fait longtemps mon ami.
- Trop longtemps. Je m'excuse, je ne voulais pas te déconcentrer dans ta tâche, et j’ai bien fait on dirait.

Hermès eut un rire gêné. La petite créature s’envola pour se poser sur son épaule, éclairant son passage de couleurs chatoyantes et resta par la suite parfaitement immobile.
- Une idée qui me trottait dans la tête depuis un moment déjà. Maintenant que la quantité de concepts est redevenu régulier, j’ai un peu de temps pour mes propres projets.
- Je te dois encore des excuses, Hermès, il semblerait que je sois là pour le travail.
- Et j’ai pour une fois, déjà rempli le formulaire mensuel.

Hermès eut comme un sourire d’excuse et se dirigea à l’arrière de son bureau et sortit un petit sac en bandoulière qui cliquetant, remplis d’une belle quantité de cristaux de concepts fraîchement terminés et en attente de validation. Hythlodaeus était aux anges, non seulement sa visite était attendue et appréciée, mais en plus, elle n'était pas inutile, il pourrait répondre aisément aux remarque sceptiques de l’éminent Emet-Selch.

- Et celui-ci? Demanda l’amaurotin en désignant délicatement le petit oiseau niché sur l’épaule de son créateur.
Hermès eut un sourire contrit.
- C’est encore un peu tôt, je pense. Je dois lui faire passer toute une série d'examens pour lui apprendre à pêcher.
- Tu envisages de le nourrir de petits poissons ? Comme c’est original Hermes ! toujours un joli sens du détail.

Hythlodaeus savait que Hermès était sensible aux louanges et que cela le gênait. Alors, il en profitait un peu, d’autant que c’était justifié.
- Allons, Hyth… hum. Tu sais que rien n’est joué avant les tests et…
Il se tut, se sentant désarmé devant le sourire simple de son ami. Un petit moment passa où le petit oiseau gazouilla un peu et se rempluma avant de se nettoyer. Ses petites pattes aux griffes acérées étaient d’un brun ocre délicieux. Ses minuscules yeux étaient entourés d’une bande sombre, tirant vers le brun clair aux extrémités, près de sa nuque.
- Tu… tu voudrais venir voir si il attrappe bien un poisson ..?
Hythlodaeus sortit de sa contemplation aiguisée au murmure maladroit d’Hermes.
- Excuses moi, tu disais …? demanda-t-il gentiment.
- Est-ce que tu voudrais venir voir les tests de celui-ci avec moi ? demanda plus fermement Fandaniel.

Le chef du bureau de l'architecte n’aurait pas été plus heureux que si on lui avait offert du chocolat, cette nouvelle mode culinaire d’Amaurot.

- Avec plaisir oui ! Je pourrais observer son comportement.

Devant l’excitation évidente de son ami, Fandaniel émit un très léger rire amusé.
- Je vais demander à Cynthya de nous fournir quelques petits poissons et je te rejoins au bassin du deuxième étage. Tu peux laisser les concepts ici, si tu le souhaites, nous passerons les chercher.
- Bien sûr, à tout de suite !

Ils se séparèrent au second couloir et Hythlodaeus en profita pour passer à l'accueil du bâtiment et demander une chambre pour la nuit. Cela fut réglé aisément en quelques minutes car sa venue était régulière après tout.
Le bassin du deuxième étage était une merveille. En fait, du point de vue de l’amaurotin, tout Elpis était une merveille. Mais seul le deuxième étage, où s'organisait une succession de salles aquatiques copiant les environnements de leur monde, étaient décorés avec originalité. Non pas que le style d’ Amaurot ou l’architecture d’Elpis ne le soit pas. Et que cette réflexion ne parvienne jamais aux oreilles d'Hadès sinon il n’en entendra jamais la fin, mais ce second niveau de l'institut était incroyable.
Hythlodaeus avait entendu dire que la personne chargée de l’agencement du bâtiment, voulait rendre hommages aux peuples autochtones de chaque milieux et chacunes de ces salles rechargées de peintures, de meubles ou encore de pierres endémiques. De plus, tout avait été reproduit fidèlement, de la créations des plantes originaire des écosystèmes jusqu'à la lumière plus ou moins abondante. Tout était également entretenu nuit et jour par le personnel.

Le jeune homme trouvait cela merveilleux et bien qu’il connaisse chaque recoins de cet étage absolument par cœur, il ne se lasserait jamais d’être là. Faire un essai a Elpis était une étape obligatoire pour pouvoir devenir architecte, puis plus tard, le chef du bureau. Le jeune homme faisait partie de ces petites mains qui avaient œuvré pour l'entretien et l’étude de cet endroit.
Vraiment, il était si content d’être là !

- Hythlodaeus ! Par ici, salle quatre.

Hermès passa près de lui et ils descendirent tous les deux le petit escalier le long du mur pour se diriger dans le couloir, longeant chaques salles hermétiques. Hythlodaeus était intrigué, la salle quatre n'accueillent pas souvent de nouveau concepts, si les rapports étaient exacts. Et ils l’étaient certainement. Ils entrèrent d’abords dans le sas pour les laisser s’habituer à l'humidité et à la chaleur, puis pénétrèrent doucement, comme avec précaution, dans la pièce.
Chacune d'elles avaient des proportions identiques et immenses. En réalité, la hauteur du deuxième étage équivalait à trois étages normale, car certains spécimens d’arbres et de lierres pouvaient atteindre des tailles colossales. Là où il se trouvait, remplie rendait l'amaurotin apaisé.
C’était l’un de ses endroits favoris à Elpis, il avait été très triste que Hadès ait voulu rentrer tôt après le cirque avec Kairos. Il était certain qu'Hadès aurait adoré cet endroit.

- Tiens, pour les moustiques., fit Fandaniel en lui tendant un petit pot remplie d'une crème transparente et inodore.

Bon, peut-être pas ces bestioles, mais elles étaient nécessaires à l'écosystème ambiant.

- Merci !fit Hyth avec reconnaissance en passant un peu d'onguent sur ses avants bras et son cou tandis qu'Hermès faisait de même. Alors, à quoi dois-je m’attendre ?
- He bien, a une petite partie de chasse. Cynthya à déjà rajouter les poissons. Viens, allons voir comment ce petit s’en sort.

Hermes prit doucement la petite créature dans sa main et inspecta minutieusement, avant de la relâcher. L’animal vola un long moment avant de se poser sur une branche longue et large, au bord de l’eau. Les deux anciens marchèrent doucement pour se trouver un point de vue, entre les arbres denses le long de la rivières artificielles et s’assirent pour attendre. Ils devaient laisser à la créature le temps d’étudier son environnement, et de chercher à faire ce pour quoi elle était conçue. Cela pouvait prendre parfois du temps.
Cela ne dérangeait pas du tout Hythlodaeus de passer du temps seul et en silence avec son ami. Il ne savait pas pourquoi tout le monde le prenait pour un grand bavard. Bon c'était aussi vrai que si le sujet l'intéressait et si il voyait une opportunité de taquinerie, l’amaurotin pouvait fournir des efforts considérables pour argumenter. Mais ce n’était pas systématique et il aimait aussi le silence réconfortant de l’observation naturelle.

Après quelques longues minutes, l’eau bougea non loin d’eau et la petite créature fixa les remous. Les deux observateurs retirent leurs souffles tandis que le petit oiseau virevolta pour atteindre une branche bien plus haute au-dessus d’eau. Hyth devait se tordre le cou pour pouvoir le voir correctement car il n’osait pas bouger, de peur d’effrayer la créature et de réduire les chances de succès du test.
Les remous recommencent, les petits poissons s’étant mit en devoir de commencer à manger chaque moustiques volant près de l’eau. Et soudain, avec une vivacité incroyable, le petit oiseau fondit vers eux, en piqué droit dans l’eau. Hythlodaeus poussa un petit halètement de surprise, il avait déjà vu ça sur d’autres oiseaux créés par le prédécesseur d’Hermes. Mais ces oiseaux avaient été bien plus gros que celui-là.
Il avait craint un instant que sa petite taille ne l'assomme au contact violent de l’eau, mais il fallait croire qu'Hermès savait très bien ce qu’il faisait. L'aérodynamisme de la petite créature était tel qu’il ne fit pratiquement aucune éclaboussure en entrant dans l'eau, avec à peine un petit sifflement léger.
Quelques secondes plus tard, un bec tenant un petit poisson émergea de l’eau et l’oiseau reprend aussitôt son envol dans un miroitement coloré, comme si l’eau n’était qu’une petite chose gênante.
Hythlodaeus ne put s'empêcher de s'extasier en applaudissant.

- C’est merveilleux Hermès! Un véritable spectacle ! Je l’adore déjà ! tu es sûr que je ne peux pas repartir avec ?
Fandaniel eut un sourire soulagé.

- Cela aurait été avec plaisir, mais le protocole stipule plusieurs mois de tests acharnés. Mais je te promets que tu auras un exemplaire spécial.
L’aumaurotin eut des étoiles plein les yeux.

- Tu n'essaie pas de me soudoyer par hasard ? fit il en rigolant doucement.
Cette fois, le rire d'Hermès fut plus franc et Hyth ne pouvait pas dire quand était la dernière fois qu’il l’avait entendu.

- Bien sûr que non, mais je sais que tu aimes les petites créatures mignonnes.
- Peut-être que le tiens aura des couleurs uniques, si tu me prouve que tu sauras t’en occuper.

S' il y avait bien une personne a Amaurot pour s’occuper des concepts, c’était bien Hythlodaeus. Il le faisait déjà pour les concepts que Azem ramenait occasionnellement, alors il pourrait bien le faire pour une créature rien qu'à lui.
Après avoir lancer un sourire presque canaille à son ami, il commencèrent une discussion animée sur la façon de créer une rivière artificiel dans l’appartement du chef du bureau de l'architecte et se promirent tous deux, de ne rien dire à l'éminent Emet-Selch… du moins pas avant que tout ne soit prêt.

Chapter 7: Instinct paternel.

Summary:

Petite scénette avec un daddy exarque !

Notes:

!! Spoiler Shadowbringer !!

Chapter Text

Tout Cristarium était en effervescence depuis quelques jours et pour cause.
Le nombre d’ attaques était en déclin et leur citée était stable pour la première fois depuis que ce mystérieux exarque avait commencé à bâtir cette ville au milieu de nulle part.
Ce n'était pourtant pas pour cette raison que les rumeurs et la joie étaient palpables.
Non, c'était que leur exarque, leur guide, avait trouvé une survivante, une toute petite enfant.

Après avoir été inspecté par les médecins et déclaré seine, l'exarque la garda près de lui, dans la tour.
Tous futent étonnés mais après tout… Pourquoi pas ?
De plus, cette petite semblait réticente à se séparer de lui, et était tétanisée à chaque fois qu'elle le perdait de vue.
Pauvre petite. Elle avait dû vivre un enfer à l'extérieur…

Mais fort heureusement, pour le moment, elle avait l'air contente de suivre l'exarque, lui tenant une partie de sa jupe rouge de sa petite main fine et délicate.
Elle le suivait vers l'auberge où elle observait son protecteur demander un repas pour deux et ils s'installèrent un peu en retrait.
La petite avait déjà goûté à la cuisine locale, mais c'était la première fois qu'elle mangerait dans un lieu bondé… et avec une cuillère !

Bien qu'elle n'avait pas dit un mot depuis son arrivée, son comportement, que l'exarque apprenait à comprendre sur le tas, démontrait une intelligence et une débrouillardise avancée pour son âge.
Il l'avait trouvée non loin de la forêt de Raktika et le peuple qui habitait cette forêt ne voulait guère entendre parler d'une petite fille aux cheveux blanc. Pour sûr, elle était contaminée par la lumière !

L'exarque n'avait pas insisté et la prit sous son aile pour lui éviter encore plus de souffrances et un funeste destin.
Une fois un peu acclimaté à la tour de cristal, le sorcier avait convenu qu'il était temps qu'elle rencontre ses futurs camarades.
Lorsque le repas arriva, la petite regarda le serveur bizarrement et hocha simplement la tête
Commençant à manger son ragoût, il observa du coin de l'œil la petite mimer les gestes. Soufflant sur sa cuillère, elle fit de même avec la sienne.
De la même façon, il découpa ses propres morceaux de viandes fondantes avec sa cuillère… mais le résultat était bien différent a ses côtés.

Il vit nettement les petites oreilles lapines et toutes velues s'agiter, un signe qu'il avait très tôt comprit comme étant un signe de frustration.
Mais la petite était décidée, têtue à y arriver.
Seulement, elle manquait encore de force et la sauce bouillante menaçait de déborder à chaque instant.
Avec douceur, pour ne pas la brusquer, il lui montre comment faire en tenant l'assiette d'une main ferme.
Elle regarda un moment, comment la cuillère découpait des morceaux tout petits et égaux et cela la fascinait. Et avec un beau sourire qu'elle seule pouvait voir sous la capuche protectrice, l'exarque fit la même chose avec les légumes.
Il savait qu'elle avait dû survivre un certain temps dans la forêt toute seule mais il était convaincu qu'elle était le fruit d'un miracle.

Quand elle le regarda avec une admiration toute enfantine et se mit à rire, il ne put faire autrement que de se sentir émue. Encore plus lorsqu'elle le remercia de cette langue étrange et chantante qu'il reconnut pour un dialecte ronka originaire du village proche des ruines du même nom.
Il resta silencieux, étonné et bêtement heureux de la voir manger, et compter même tous ces petits morceaux.
Il trouva cela si mignon et il n'était pas le seul. Les spectateurs privilégiés avaient eux aussi, le sourire aux lèvres.

Pour sûr, sa petite Lyna était l'enfant du miracle à ses yeux.

Chapter 8: Dévoiler l'invisible.

Summary:

Maxima quo Priscus tombe malade au camp Bris-de Glace, mais reçoit un lot de consolation.

Notes:

(See the end of the chapter for notes.)

Chapter Text

Maxima était tout bonnement gelé, mais c'était un petit prix à payer pour aider son peuple à se relever de ce carnage.

En tant que leader de la délégation d'Ilsabard, il se devait d'être fort et un soutien infaillible à ses troupes. Pourtant… Cela ne l'avait pas empêché de tomber malade. C'était à prévoir car son corps, habitué à vadrouiller entre Doma et Ala Mhigo, des climats beaucoup plus chauds, n'avait plus été soumis à ce froid et à cette humidité depuis longtemps.

Le voyant livide et un peu chancelant, Lucia l'avait gentiment confiné au chaud. Gentiment d'abords, puis plus fermement lorsque le garléen avait fait mine de rester quand même.

Depuis lors, il s'ennuyait ferme.

Jusqu'à ce qu'un messager lui passe une lettre sous sa porte. Maxima se leva lourdement pour aller la récupérer et ne reconnut pas le sceau de cire qui cacheté encore la missive. Retournant dans son lit de fortune après avoir chipé un pain fourré, il s'installa confortablement pour sa lecture.
Le poêle magiteck près du lit, il inspecta doucement du bout des doigts la cire qui semblait faire d'ambre rouge. C'était beau, quel dommage qu'il faille le briser...

Une fois ouverte, le cœur de Maxima sembla s'envoler aussitôt par la fenêtre légèrement entrouverte et il posa fébrilement le pain garléen sur la table de chevet; une simple boite en bois contenant du matériel.

 

Cher Maxima, j'ose espérer que cette missive, quoique tardive, vous trouvera en bonne santé. Il est sans nul doute impossible qu'une petite chose aussi simple qu'un rhume puisse vous mettre à bas, mais… si cela devait se produire sans fautes, je dépasserais aussitôt mon meilleur médecin pour qu'il puisse venir sans attendre à votre chevet. Lui ordonnant de filer comme le vent vers les contrées glaciales de votre patrie bien aimée; Voilà que je me surprends à désirer l'accompagner.

N'est ce point étrange, qu'après toutes ces mésaventures à Garlemald, vouloir y retourner ? Bien sûr, le nous n'est autre que l'Homme; vagabond émérite si j'ose dire; que vous, merveilleux homme du froid; avez appris à connaître. Le second n'est autre que le Roi, ha… celui-là… N'est il pas un parfait inconnu ? Une équation vide de sens comme de raison ? Je suis certain mon ami, que vos oreilles délicates ont entendu par-delà la distance infinie qui nous séparent, que ce Roi ignorant et taiseux, sera bientôt couronné.

Mon cœur ne peut plus garder le silence sur la tristesse qui se répand, cruel et attendue; mon âme flétrissante s’agite encore des derniers soubresauts de la résignation.“Être Roi, permet de changer ce qui est pour ce qui sera ! Gardez la tête haute, Votre Altesse !”, Voilà donc ce que l'on me susurre à l'oreille pour faire taire la morosité de mon intellect. Certes, ce funeste destin, je me devais de le prendre à bras le corps, malgré mon manque d’envie, d'intérêt feint et de fausses promesses. La raison d'État dirions nous tous deux. L'avons-nous seulement déjà fait, pas même à demi-mot ?

Il semblerait que c'était hier que vous et moi, dans un élan de solidarité aussi improbable que bienvenue, avions laissé nos pensées virevolter; cœurs ouverts et âmes attentives. Longuement, je me suis interrogé sur les raisons d'une telle maladresse; même si l'élan de mon cœur m'intime qu'il n'en était rien, Penses tu cela Maxima ? Que cela eut été… réfléchi ? Il est certain cependant, que le temps nous a bel et bien manqué pour éclaircir la conversation muette de nos âmes.

Mais il me faut pourtant passer aux aveux, mais pour une fois, ton tendre sourire que je perçoit d'ici, rends le verbiage plus facile. Que je sois indigne, si je devais affirmer qu'à défaut d'un acte prémédité, que ce moment lui-même n'avait pas été savouré jusqu'à la dernière seconde, comme s' il m'était coutumier de faire autrement de ces moments uniques. Mais un aveux n'en serait pas un si il n'est question de secrets. Et comme ils vous concernent, je me dois d'être des plus honnêtes et de vous exprimer mes pensées vagabondes.

C'est que, sous couvert de distance, et de raison d'État, je n'écoutais pas. Laissez moi plutôt faire preuve de précisions. La facilité est certes une belle petite chose, docile et adaptable, je ne nie pas ne l'avoir jamais utilisée. Mais lorsque la compréhension s'était enracinée si vigoureusement dans le terreau fertile de mon esprit, lorsque plus rien ne pouvait plus empêcher mon cœur de danser; sans mon accord le croyez-vous ? ( Le comble pour le barde que j'étais assurément ! ) Eh bien, il ne restait plus qu'à me marteler que tout cela n'était que fadaises. Un songe court et irréalisable. C'était si facile, bien sûr, cela n'aurait pu en être autrement.

Car qu’ étions-nous, dans cet entrepôt glacial, sinon deux hommes désirant une compagnie qu'aucuns de nous deux ne pouvait obtenir d'une autre manière que de façon qu'éphémère ? Assurément, je n'y ai pas songé une seule seconde, non, ôtez cela se votre esprit mon cher.
ephemere n’est en rien le mot juste. Beau. Bon. Inoubliable. Secret.
Ceci n'est rien d'autre qu'une démarche psychologique, soucieuse et … quelque peu irrévérencieuse de ma part, pour que vous sachiez que je n’ai pas oublié, bien qu’en passe d’être Roi. Les choses simples ne sont pas toujours faciles à exprimer, et même la prose la plus belle et délicate ne saurait toujours donner le résultat escompté. Je souhaitais, peut être par pure égoïsme vous révéler la couleur de mon âme. Simplement, humblement.

Je crains que vous souffriez par mes mots comme mon cœur souffre déjà de votre réponse, si tenté que vous ayez la grâce de m’en faire cadeau. Je souhaiterais revenir à cet instant et vous retrouver, parler avec vous, rire avec vous. Vous réconforter comme vous l’avez fait pour moi. Que ne donnerais-je pas pour vous garder près de moi, à l’abri de tout danger. Vous comblant de tout ce que vous pourriez bien désirer, même si nous savons tous deux que je ne puis vous offrir seul ce que vous chérissez. Le salut de Garlemald.
Je ne peux vous l’offrir, vous épaulez oui, l’Homme et le Roi, mais je ne peux faire davantage j’en ai peur.

Mais tout comme ce Roi silencieux, assis sur son trône à écouter doléance et ministres, vous ne pouvez vous défaire de votre terre de glace. Je vous entends rire d’ici, Maxima… Ho ! Mais comme je voudrais vous y voir ! Assis des heures; pouvant même apercevoir la course du soleil à l'œil nu; Des journées entières à rester debout, immobile pour une tenue qui ne nous servira qu’une seule fois… Arrêtez de rire enfin ! Vous savez à quel point je déteste les essayages…. Vous ne pourriez imaginer le temps qu’il a fallu à mon tailleur pour confectionner une seule couche de tissu. Et une douzaine sont en préparation, une douzaine ! Aussi certain que je vais devoir toutes les porter.

Mais soyez assuré mon ami, mon plus cher ami, que si vous désirez venir me rendre visite, je ne serais pas le seul à souffrir, aucunement. Non pas que je vous souhaite le moindre mal, bien au contraire. Peut être en ais je trop dit. Vous ne viendriez pas. Mais vous seriez précieux ainsi, quelle stature vous auriez. Ha mais je vous effraie sans doute encore.Je n’ose espérer la moindre réponse de votre part maintenant. Dans mes craintes les plus tenaces, cette lettre complètement impersonnelle ne trouvera jamais son destinataire, et voilà que je bavarde sur une visite de votre part. Ce Roi fait décidément tout à l’envers n’est il pas?

 

J’aimerais sincèrement que vous puissiez avoir le temps de me retourner votre réponse. quel qu'elle soit. Je me languis de bien des choses, enfermé dans mon palais. Ce que j’appelais autrefois ma maison, ce pour quoi je me suis battu avec tant d'acharnement, me semble désormais se confondre avec une prison d’ambre rouge et de pierres taillées. Je vous abreuve de mes plaintes d’enfants, alors que j’en ai décidé ainsi, ce qui n’est pas le luxe dont vous jouissez. Je n’ose m'immerger dans vos tourments et penser pouvoir les comprendre. C’est impossible, aussi sûrement qu’un homme peut attraper une étoile à mains nues. Mais j'essaierais. Pour vous, j'essaierais.

Je désire tellement ressentir de nouveau cette liberté et cette délicieuse excitation que seules les batailles pour le bien peuvent apporter; Mais je vais devoir penser à cela au passé désormais. Tel un livre que l’on referme après une longue soirée d'hiver, et même si je peux le consulter quand et où je le désire, je me dois de me résoudre à le ranger, à l'abri.

Cependant… je ne peux pas, cela m'est impossible, ne serait-ce qu'imaginer de devoir fermer notre livre. Je voudrais le garder grand ouvert à mon chevet dans les appartements où même mes domestiques ne sont pas autorisés à aller. Vous garder près de moi de cette façon m’est… réconfortant. ( Le crépitement d’un feu de cheminée de saurait l’être davantage).

 

Maxima mon cher, je ne serais jamais la personne la plus directe du monde, et peut être faut il un entrepôt vide et vous à mes côtés pour que cela change; Néanmoins, je serais à jamais votre débiteur. Votre estimé ami ( ami le sommes nous vraiment, je doute encore à ce sujet, comme j'en suis navré. C’est la morosité qui rend mes souvenirs et mes espoirs aussi flou que du verre mat.), et votre confident, si cela vous plaît.

Peut être que ma plume pourra parler par elle même afin de terminer cette lettre pour le moins étrange… mais non moins sincère et contre toute attente, libératrice.

 

Bien à vous,

Bel-Makorh.

 

Maxima resta un moment sans bouger. Le garléen avait ressenti tellement de choses pendant cette lecture, que son cerveau, déjà bien embrouillé par la fièvre, eut du mal à imprégner chaque détails.
Bel-Makorh lui avait vraiment envoyé ça…? Pas de doutes, c’était son écriture. Maxima avait passé de nombreuses heures de libre à apprendre la langue si bizarre et si belle de l’elezen en lui apprenant a son tour à ecrire et parler comme un Garléen. Des moments délicieux pour lui. Délicieux et précieux. Maxima quo Priscus, grâce à son éducation de garléen de sang pure, avait eu très tôt accès au savoir. Lire et écrire avait été son passe temps favori… avant que tout ne change.

Et cette soirée dont fait référence l’elezen, il s’en souvenait parfaitement. Ce qui avait commencé par un échange cordial et un cour du soir de dialecte local, avait petit à petit dégénéré en confidence sur l'oreiller. Maxima était certain que ni l’un ni l’autre n’avait regretté. Le regard de l'elzen ne mentait pas.
Seulement, après cet unique moment, inoubliable moment qui plus est, c’était comme si Bel-Makorh s’ était refermé sur lui même et jamais, l’un comme l’autre, n’avaient trouvé l’occasion d’en parler. Bon en réalité il y en avait eu beaucoup de ces occasions. Que ce soit Lucia ou Darren qui avait un comportement bizarre… et cherchaient chaque occasions de les laisser seuls... Il s'en souvient maintenant.
Avec du recul, c’était franchement évident.

Une quinte de toux pleine de biles secoua Maxima un long moment. Merde, il ne manquait plus que ça !
Mais bon....
Ça lui laisserais tout le temps de relire cette lettre. Le garléen n’en revenait toujours pas qu’elle n’était pas factice et adresser personnellement à lui.

Il caressa plusieurs fois, mécaniquement le papier qui sentait bon l’encens. Lequel il n'avait aucune idée, mais il devait lui demander. Il voulais que chaque lettres qu'il recevrait lui rappel l'elezen. Ça devenais déjà un dangereux besoin... qu'il était hors de question de formuler de si tôt.

Il pensait que Bel-Makorh, son-amour-secret-que-même-la-scrutatrice-Lucia-ne-pouvais-pas-savoir, avait des sentiments pour lui. A cela il se mit à rire bêtement. Si on lui demande, il déclarera que c’était sa fièvre.

Pour lui, la distance n’avait aucune importance. Makorh pensait à lui. Il voulait sa compagnie, et Maxima ne pouvait imaginer à quel point être projeter de barde a Roi sous la Montagne pouvait être déstabilisant, voir difficile pour quelqu’un d’aussi autonome et mobile que l’elezen. Ne plus voyager, ne plus se battre. Ne plus rencontrer des peuples lointains. Être loin de ses amis… Maxima frissonna.

Makorh faisait clairement bonne figure, prétextant qu’il avait choisi son destin.
C’était un mensonge, Maxima le savait très bien. Si le père de son ami ( son compagnon peut être..?! Quelle joie !! hum hum!; ressaisis toi mon vieux ! ), Thillion Dumnoviel III, n'avait pas été capturé et torturé par Garlemald, le barde serait toujours l’aventurier qu’il connaissait. Et peut être serait il ici avec lui. Maxima ne comptait plus le nombre de fois qu'il avait rêver, imaginer cela.

 

Pendant un long moment, il relut encore la lettre. Makorh pensait à lui… mais l'aimait-il ? Maxima savait qu’il voulait une réponse. Son barde, avait l’air si hésitant, si maladroit… presque vulnerable et Maxima n'aimait pas ça, mais alors vraiment pas du tout. Comment un barde pouvait écrire un poème en prose aussi maladroit, c’était un mystère. Mais pour le Garléen, ce poème était le plus beau de tous car il touchait leur âme a tout deux.

 

Il se leva et prit sa température, bon avec ça il n’y a aucune chance que Lucia le laisse retourner dehors avant plusieurs jours. Il soupira, mais souriait aussi.

Cela lui laissa tout le temps du monde de répondre a son bien aimé, et secret, et royal compagnon.

Notes:

Alors.. hum hum. Comme c'est ma toute première participation, j'ai tenté... un truc, qui m'a mit en retard en plus. Bad move...
Je n'ai pas choisit de thème spécifique en soit, mais un style spécifique. Je voulais essayer de faire quelque chose de réellement inédit, et ça a prit plus de temps que prévu, 10 mn de trop ç_ç

Je ne sais pas ce que ça va donner à la traduction, mais je promets que j'ai utiliser des mots normalement traduisible.

Normalement.

Si j'ai mal fait mon travail, vous ne parviendrais pas a deviner mon thème du jour, qui était : Poésie en prose.

Chapter 9: Dispute sérieuse.

Summary:

Klaora Valka est un OC assez ancien maintenant, qui manque encore cruellement de texte à lui. Il ne vient pas D'aetheryss, mais de la Terre, notre Terre à nous mais dans un futur éloigné.

Il a tendance a mal s'exprimer lorsque les émotions sont en jeu, et lui aussi à beaucoup de choses à rattraper de ce côté là tout comme un certain grincheux qui a un peu foiré.

Chapter Text

Amaurot n’avait jamais été plus belle qu’en ce moment. L'hiver et sa neige, ont laissé place à un soleil timide et frais. La rosée matinale brillait sur les parterres de fleurs chatoyants devant lesquels passaient deux garçons, leurs longues robes noires frôlant à peine le sol sculpté pendant qu’ils se dirigeaient d’une démarche lente et tranquille, vers un endroit isolé du parc.

A cette heure, tout le monde travaillait encore, ils n’auraient donc pas pu trouver un moment plus adapté pour leur conversation que cet espace délicat, ombragé et frais. Quique encore humide de rosée. Cela n'arrête pas le plus grand qui ricane devant la bouche contrite de son ami.

- Ici, cela te parait bien ?demanda t-il gentiment, le ton taquin à peine contenu.
- Hyth.. t’es sérieux ? C’est trempé. Je ne sais pas manier l’aether pour enlever l’eau moi !
Hythlodaeus rigola tout bonnement. Le banc été en effet mouillé, mais ce n’était rien qu’il puisse enlever. Avec un peu de concentration.

Une fois bien installé, ils purent tout deux, à l’abri des regards, retirer leurs masques blanc réglementaire.
- Enfin ! c’est vraiment une plaie de les mettre tout le temps. Je ne m’y habituerais jamais j’en suis sûr !, s’exclama le plus petit avec un sens théâtral emprunté au troisième siège de la convocation des quatorzes.
- Tu deviens de plus en plus comme lui Klaora attention, bientôt tu vas grogner pour t’exprimer, fit Hythlodaeus en riant ouvertement, de bonne humeur.

Le jeune homme, qui n’était pas vraiment jeune en réalité, flanqua une petite tape amicale sur l’épaule de son ami.
- Même pas en rêve ! Bien que ça serait amusant.

Hythlodaeus rincanna de nouveau de façon si particulière et finit par sortir de son petit sac une boîte où il avait gardé leur encas, des petits gâteaux aux raisins, tandis que Klaora sortait deux verres et de l’eau fraîche.

- Alors dis moi, Klaora. Qu'est-ce qui ne va pas ?
- Qu’est ce qui te fait croire que quelque chose ne va pas ? Hyth ?

Le chef du bureau de l’architecte regarde intensément son ami, le sourire malicieux aux lèvres. Klaora soutint son regard un moment… puis soupira, vaincu. Bien sûr que Hythlodaeus savait. Qui, d’entre tous, pouvait être au courant ? Si ce n’est lui ? Il était de notoriété publique que Hythlodaeus adorait les potins. Il savait garder des secrets, mais il ne pouvait pas se passer d'écouter ceux des autres. C’était si croustillant !

Surtout si ces secrets concernaient ses amis les plus chers. A savoir, un aventurier téméraire, un magicien grincheux et un ami des étoiles.
C’était ces deux derniers qui l'intéressaient présentement.

- Allez racontes moi, Klaora. Tu lui a montré ? Qu’est ce qu’il a dit ?
- J’ai… essayé mais…

Hythlodaeus attendit un moment, avant que Klaora essaie de changer de sujet en mangeant un gâteau. Il tenta de dire que c’était bon mais manqua de s'étouffer en parlant trop vite.

- Klaora… Tu ne lui a pas dit., déclara un peu inquiet l’amaurotin au cheveux lilas tandis que son interlocuteur buvait un grand verre d’eau.
- J’ai essayé jte dis ! Mais il ne veut rien savoir…! Il ne veut pas Hyth, c’est tout. C’est fini avant même de commencer de toute façon.

Hythlodaeus était sceptique, il connaissait les sentiments d’Hadès pour Klaora. Et même si son ami aux cheveux blanc était l’etre le plus obtu et mélodramatique de cette étoile, Hyth savait à quel point Hadés avec son coeur tout tourner vers le garçon a côté de lui.

En temps normal, il n’en se serait pas mêlé, mais la dispute d’hier entre ces deux amis avait forcé Klaora a venir toquer à sa porte en plein milieu de la nuit. Ils n’avaient rien dit, mais Hyth savait que tout ce qu’il pouvait faire, c’était d'écouter.

Et d’aller foutre une raclée à Hadès dès qu’il le pourrait. Il prit lui-même un petit gâteau qu’il grignota.

- Aussi incroyable qu’il soit dans son maniement de l’aether, Hadés peut être très idiot quand il s’agit de sentiments. Jusqu’à te rencontrer, il considérait cela comme de la faiblesse, tu sais ? Il a beaucoup souffert à l’accademie à cause de son empathie et des sentiments qu’il pouvait avoir…
- .. alors il a appris à rejeter tout le monde. Ouais je sais, soupira Klaora, le cœur de plus en plus lourd alors qu’il se remémore sa dernière soirée.

- Klaora ? Tu te sens prêt à me raconter ? Peut-être qu’il s’est juste emporté et qu’il est en train de se morfondre sur le canapé, à attendre que tu rentres ?

Le garçon aux cheveux couleur rose orangé le regarda un court instant, avant de plonger son regard à l’endroit où il avait mordu son gâteau, comme si ce dernier pouvait lui donner du courage.

 

C’est juste… Par où commencer …? J’avais placé mini Hadès sur le lit comme toujours. Et comme toujours, il l’a foutu en dehors de la chambre. Je me suis dis que, je devais lui dire, alors j’ai… je me suis préparé. Non, pas de détail, c’est pas important Hyth ! Nan juste… je l’ai attendu dans le lit longtemps, en me disant que, peut être il se rendra compte que j'attends.
Mais il travaillait encore à cette heure tu te rends compte ?! Sans déconné, un jour de repos ! J’avais rien dit toute la journée mais là c’était trop. Alors je suis sortie de la chambre pour aller le chercher.
Quand il m’a vu, je portais un pyjama pour ta gouverne, il a fait comme si il s'était rendu compte que la nuit venait de tomber. Et ce n'était pas le cas hein, ça faisait des heures !
Alors je lui ai dis que c’était pas cool, et que je voulais lui dire un truc en privé. Rigoles pas Hyth, je savais qu’on était déjà en privé, puisqu’on était chez lui. Et oui, bien sûr il me l’a fait remarquer, et oui il a voulu savoir pourquoi j’avais besoin d'être dans la chambre pour lui dire quelque chose.
On c’est un peu agacés au début, parce que lui ne voulait pas jouer le jeu et moi je ne voulais pas, ne pas jouer.

- C’est toujours pareil hélas, dit gentiment l’amaurotin avec compassion.
Hythlodaeus faisait partie de ces personnes qui écoutaient activement ce qu’on décidait de lui révéler. Sans jugements ni prise de position. Une oreille attentive parfaite.
- Continue, j’ai encore du mal à comprendre pourquoi cela aurait dégénéré à ce point. En général, ce genre de dispute se finit bien non ?

 

Ouais, c’est vrai mais là, je sais pas trop pourquoi, mais j’avais besoin qu’il me fasse confiance pour lui dire. C’est bizarre ouais mais bon. La chambre, pour moi c’est spécial. un peu .. comme un coin à nous? Plus que les autres ? Bref

 

- Il n’en a probablement pas conscience si tu ne lui dis pas clairement.

C’est vrai, mais je voulais juste qu’il me fasse confiance. Qu’il se laisse aller et me suive. Il l’a pas fait. Et j’ai pas aimé ça. Enfin je voulais lui dire que je l’aimais moi ! Que tout ce que je voulais c’était rester sur Aetherys avec lui. Que je ne repartirai jamais.

Klaora resta un long moment silencieux, Et Hyth lui laissa le temps et l’espace nécessaire. Il se doutait déjà de ce que Klaora dirait. En réalité, Hadès avait révélé ses inquiétudes spontanément a Hyth plus tôt dans l’année quand au fait que Klaora abandonnerait sa mission pour rester.

Hythlodaeus savait que c’était un réel conflit intérieur pour son ami grincheux. D’un côté, il voulait le bonheur de Klaora, qu’il aimait sans aucune mesure et respectait tout autant. De l’autre, la mission de Klaora était d'une importance vitale pour son espèce et Hadès refusait d'être responsable de la fin du peuple de Klaora. Impossible. Ce n’était juste pas possible.

Klaora finit par continuer, d’une petite voix, presque tremblante, et Hythlodaeus eut de la peine pour lui. L’empathie s'épanouissant à chaque mots.

J’ai fini par lui dire comme ça. Que je voulais rester avec lui. Que tous ces rapports n’avaient plus d’importance et qu’il pouvait juste arrêter de se stresser pour ça.

 

Il… il s'est mis en colère. Il m’a crié dessus comme quoi j'étais un imbécile et égoïste. Que j’avais pas fait tout ce chemin et que la convocation n'avait pas sacrifié autant de ressources pour rien.
Il… il a aussi dit qu’il ne serait jamais d'accord pour que j’abandonne, que si j’avais vraiment décidé de faire ça, que… que … que…

Hythlodaeus retint son souffle, Klaora avait l’air si blessé, qu’il était certain qu’ Hadès avait dû crier des idioties sans filtres. Le jeune homme reprit sa respiration, plus sereine, mais l’amaurotin vit clairement des larmes couler sur ces joues. Sans attendre, mais avec beaucoup de douceur, il se rapprocha de son ami, épaule contre épaule et aussitôt, ce dernier s'appuya contre lui.

Enfin bref, il a dit avec amertume, qu’il n’aimerait jamais quelqu’un comme moi, qui abanderais la survie de mon peuple pour un simple caprice. Et que … même si je devais rester a Amaurot, je ne serais jamais qu’un étrangers. Incapable de me debrouiller seul sans utiliser l’aether.

Hyth retient un soupire. Hadès y est allé beaucoup trop fort, quel idiot. S’intégrer, vivre avec celui qu’on aime, est-ce vraiment si égoïste Hadès ? Ou bien dis tu cela car tu as peur que Klaora ne t'abandonne ?

- Bref… je suis partit. Mais au moins je sais maintenant. il ne m’aime pas. Il voulait juste me garder près de lui pour être sûr que je travaille sur la mission. Pour des gens qui ont foutu mon monde en l’air et que je ne connais même pas !!

D’un coup, Klaora se leva brusquement, en colère visiblement.

- Tsé quoi ?? C’est pas grave ! En fait, j’ai juste à réparer le Radiant et me casser. Il sera content et je ne serais plus dans ses pattes ! Il pourra faire autant de dossiers bidons qu’il veut après! Je m’en fou !!

Le cœur battant, Klaora se calma aussi vite que sa colère avait fait surface. Plus résigné, il alla s’asseoir à côté d’Hyth, qui cherchait visiblement les mots justes. Mais le rire fatigué, sans joie de son ami, ne le laissa pas réfléchir.

- Tu sais… si je devais partir, je suis pas sûr que je pourrais revenir, même si je le voulais. Trouver une étoile viable pour créer une colonie, ça ne court pas les rues. L’espace est si grand… Je crois que c’est aussi pour ça que je ne voulais pas partir.

Hyth soupira doucement et serra Klaora dans ses bras, écoutant toujours la respiration plus saccadée de secondes en secondes qui lui parvenait.

- Hadès est juste idiot., déclara t’il simplement. Et il n’y a rien a y faire, c’est de naissance.

Malgré tout, la façon si simple, si spontanée de dire cela comme si il révélé le plus grand secret du monde, fit un peu rire Klaora. juste un peu.

Chapter 10: Un Garléen et un étalon cristallin. ( oui c’est un calembour oui oui )

Chapter Text

Rocakamndour était une surprise de tous les instants pour le garléen qu’il était. Jamais il n’avait vu de cité aussi majestueuse, aussi délicatement sculptée dans la roche. Les imposants éléments du palais d’ala Mhigo lui semblaient même petit en considération. Peut être était-ce dû au fait que Maxima se trouvait en aplomb direct des contreforts taillés.
Étant complètement creusée à même la roche volcanique, Maxima se demandait bien pourquoi ajouter des contreforts ici… mais il n’était pas architecte ni ingénieur. Il ne pouvait pas nier cependant que de là où il se trouvait, il avait une vue parfaite sur les hauteurs et tout au-dessus de lui, l’ouverture gargantuesque de la montagne.
En effet, le royaume de son estimé et royal compagnon, était en réalité presque entièrement en sous sol. La capitale de Rockamandour, Alva Co’Lycia avait été le point de départ de civilisation de son bien aimé Makorh. C’était fabuleux de penser qu’à l’origine, les ancêtres de ces habitants étaient des elezen petits, fins et pâles, vivant dans des galeries.
Lorsque les dragons arrivèrent, ils installèrent leurs nids ici, sur un puit d’aether si dense qu’il n’était pas quantifiable. Le taux de ce dernier ne signifiait rien pour les dragons, mais la faune et la flore évoluèrent en conséquence.

Maxima soupira d’aise lorsque la brise fraîche du matin caressa sa joue. Rockamandour semblait être le reflet en miroir de sa bien aimée Garlemalde. De l’aether à foison, de l’espace. La protection des éléments qui semblait agir ici comme dans un endroit complètement isolé… C'était fascinant.
L’ouverture au-dessus d’eau apportait les précipitations nécessaires qui, propagé par les vents forts causé par les dépressions atmosphériques, s'enfonçait dans les terres. Ces dernières en sous-sol, réchauffaient ainsi ces vents qui remontaient dès lors vers l’ouverture récupérer l’humidité et ainsi de suite.
L'inconvénient majeur était les fortes rafales dans les parties les plus hautes du palais, et au nouvel aérodrome, construit au bord de l’ouverture, à l'extérieur. Mais ce n’était rien comparé aux vents difficiles de Garlemalde.
Soudain, un bruit fort derrière lui le fit sursauter. Il avait oublié pourquoi il était là. Il sentit l’angoisse refaire surface mais décida de penser à autre chose. Ils s'étaient mis d’accord la veille pour que l’elezen lui fasse le tour de la capitale, à dos d’étalon cristallin. Cela semblait merveilleux sur le moment… jusqu’à ce que Maxima se rappel qu’il n'était jamais monté à cheval. Et surtout… qu’il se méfiait de ces bestioles.

Seulement, devant l’enthousiasme de son amant, il avait gardé le silence. Peut-être aurait-il dû avouer… mais tant pis. Il se doutait bien que cela n’arrêterait pas Makorh de toute façon. Seul un non catégorique de sa part y serait parvenu. Maxima avait pourtant envie de cette promenade. De plusieurs jours en plus, avec juste son elzen et deux gardes du corps ( il fera avec ) et tout un tas de choses à voir et à apprendre. A partager ensemble… ok il avait hâte.

De nouveau, des bruits un peu plus fort de ce qui ressemblait à des hennissements le rendit tendu. Du coin de l'œil, il observa les pages faire des allers retour entre les box. Ils étaient fermés pour la plupart et certains ouverts mais vides.
Il savait que, comme son père, Makorh adorait les animaux. Même s' il ne vouait pas une admiration sans borne pour les chocobos, il s’en occupait toujours avec amour et bienveillance. Malgré son travail de chasseur, il ne faisait jamais de mal aux créatures et aux monstres si il pouvait l'éviter. Maxima savait que Makorh veillait scrupuleusement à ce que l’on s’occupait bien de ses bêtes, ses étalons, comme des ses Vifargenti, ses chiens de chasses. Il en avait peu, comparé à son paternel, car étant lui-même un chasseur habile, il n’avait pas besoin d’une meute pour l'accompagner. À l'exception des sorties de chasse aux gibiers exceptionnels.
Mais ils chasseraient peu, pendant leur balade. De plus, leur groupe serait de moins de cinqs personnes alors… pas la peine d'emmener une meute bruyante avec eux.

Soudain, le son d’une démarche dynamique et caractéristique le fit sourire. Il regarda de loin, ho si loin…, son bien aimé Roi sous la montagne, marché vers lui, donnant ses directives à son premier intendant et deux pages plus âgés.
Il regarda avec un peu de tristesse son expression neutre, travaillée avec soin, pour paraître immuable. Ce n’était pas le Makorh qu’il connaissait, et il était navré que l’elezen doive jouer un rôle. Mais il ferait ce qu’il pourrait pour alléger ce fardeau, autant qu’il ne le puisse.

Makorh s'arrêta et écouta l’intendant parler et bien que Maxima ne pouvait pas entendre ce qu'ils disaient de là où il était, l'échange lui sembla interminable.
La patience était une vertu parait il.

Après quelques longues, longues, longues minutes, les deux pages bougèrent pour venir vers lui, et Maxima les entendait alors parler de juments d’ambre et supposa qu’ils parlaient tous deux des animaux qu’ils devront chevaucher. Ils s'inclinent tous deux devant le garléen qui les observa avancer au loin dans le couloir longeant les box, avant que chacun d’eux n'ouvre doucement une porte en face de l’autre.

Maxima quo Priscus était sans doute l’un des rares Garléen a avoir déjà vu un étalon cristallin. Endémique de de Rockamandour, ces animaux, cousins des chevaux hyur classiques, avaient la particularité d’avoir des excroissances osseuses très solides, au visuel ressemblant à des pierres précieuses.
Les mutations dues à la concentration d’aether avaient drastiquement changé les créatures basiques et surtout ceux à courte espérances de vie.

Les elezens de Rockamandour, le peuple de Makorh et Makorh lui-même, jouissait d’une très longues espérances de vie. Mais l’apport constant d’aether avait aussi des effets secondaires difficiles comme la difficulté d'enfanter. Celui de devoir se nourrir de source d’aether en dehors de leur royaume et aussi, d’apprendre à manier la magie extrêmement tôt dans leur jeunesse. Cela passait par une discipline de fer et une rigueur inculquée dès les premières interactions avec l’enfant.
Maxima se demanda vaguement quel partie de la personnalité de son compagnon était influencé par cela. Au fond, il s’en fichait pas mal, mais il fallait bien occuper son esprit pendant qu’il attendait.
Heureusement pour lui, le garléen n’eut pas longtemps à attendre encore, car Makorh congédia son intendant quelques secondes à peine après cette réflexion. Se dirigeant enfin vers lui, Maxima ne pouvait que sourire, oubliant d’emblée la désagréable expérience à venir.
Makorh portait une tenue fort simple, faite d’une chemise de corps en lin damassé et d’un ensemble en cuire souple, parfait pour la chasse. Une tenue noir et or, similaire à celle que portait Maxima. Sur son épaule, il tenait deux sacs allongés et il en donna un à son compagnon. Maxima souriait presque bêtement. ils allaient bientôt partir.

- Alors, mon amour, tu es prêt ? Pardonnes moi d’avoir tardé, il semble que mon intendant n’ai pas vraiment confiance en toi. il est déterminé à croire que tu vas me poignarder une fois que nous serons hors de vue. J’ai dû lui donner du travail pour occuper ses pensées autrement.

Loin de se vexer, Maxima ria de bon cœur.

- Je ne peux pas leur en vouloir, mais ce n’est pas grave. Ne t’en fais pas.

La grâce du sourire de son compagnon fait s’envoler son cœur jusqu’à la stratosphère... pour redescendre à une vitesse vertigineuse lorsqu’un hennissement plus fort et un coup tonitruant dans du bois, selon Maxima, le fit se tendre comme la corde d’un arc. Avant qu’il n’ajoute quoi que ce soit cependant, la main rassurante de son barde se posa doucement sur son épaule.

- Tu n’as pas à avoir peur, ce ne sont pas des bêtes dangereuses comme tu en as l’habitude à Garlemalde. Les étalons sont vigoureux, mais cela reste des animaux de pâturage. On a le temps de les voir avant de partir, si tu le souhaites.

- Oui, ça me semble bien.

Il regarde un peu vers le couloir où s’affairent des pages un peu partout pour donner le foie, certains apportent des accessoires de toilettes et il voit même un jeune enfant porter une bassine d’eau, tout content.

- Le personnel semble aimer s’occuper des… cheveux cristallins. C'est comme cela qu’on dit ?
- Des étalons cristallins, corrige gentiment Makorh d’une voix chaleureuse à faire fondre le cœur du plus glacial des hommes. Et il semblerait que oui. J'aimais beaucoup cela moi aussi quand j’étais enfant.

L’elezen lui sourit amoureusement et Maxima le lui rendit volontiers avant de le suivre.

- A propos, Makorh je... Votre altesse, ajouta t’il malgré les yeux aux ciels de son compagnon. Je dois vous avertir que… he bien… je ne suis jamais monté sur de tels animaux.

Makorh l'écouta sagement, avant de dire d’une voix toujours douce.

- Je vais t’apprendre, ce n’est pas bien difficile. Mais je ne te forcerais pas non plus. Ces animaux sont suffisamment robustes pour porter deux cavaliers.

L’idée de tenir Makorh dans ses bras tout le long du voyage fit flancher sa détermination à faire bonne mesure et à apprendre de nouvelles choses. Flancher… mais juste un instant. S' il pouvait monter à cheval, il pourrait aussi avoir Makorh qui lse blotirait contre lui pour ne pas tomber. Maxima sentit ses joues rougir. Quel gamin il était sérieusement !
Devinant comme par magie ses pensées, Makorh ria et déposa un baiser furtif sur sa joue. Si doux que ses lèvres auraient pu être des pétales de roses.

- Allez viens Maxima, finissons en avec la partie la plus désagréable.

Lorsqu’ils arrivèrent dans la cour extérieur de l'écurie, les deux pages de toute à l'heure tenaient chacun à bout de rênes un animal imposant.

Ils avaient une silhouette de cheval assurément, du museau jusqu'à la crinière et les quartes pattes qui se terminaient pas un sabord noir. Mais au-dessus de leurs épaules ainsi que de de leurs croupes, des excroissances de couleurs d'ambre dépassaient de façon aléatoires. Tant et si bien que les selles et les armatures avaient été adaptées.
Leur robes ocre étaient tachetées brun, ce qui se marient joliment avec l’aspect cristallin de leur ossature. La seule différence majeur entre les deux était la couleur du crin, noir de jais pour l’un, or pour le second.
Makorh s'avança en douceur et passa sa main près du museau de celui qu’on lui tendait. Le plus grand avec la crinière noir.

- Viens Maxima. N’ai pas peur, ce sont de vieilles dames, elles ne te feront rien.

Devant ses encouragements bienveillants, il ne put qu'obéir, quand même inquiet.

Avant qu’il ne se rende compte, l’elezen lui mit une petite tubercule jaune dans la main avec un clin d’œil. L’animal sembla tout un coup très intéressé par ses mains. Un peu timidement, ce qui ne lui ressemblait pas, Maxima lui tendit sa main. Les doigts, légers comme une plume de Makorh, corrigèrent gentiment la posture.

- La main à plat… oui comme ça. Elle va t’adorer.

Doucement, l’animal sembla renifler et émit un son bourdonnant avant de lécher doucement la tubercule et de l'attraper avec ses dents pour la manger goulument. Makorh la félicita en la câlinant tendrement et avec des mots doux. La seconde jument ne sembla ne pas trop apprécier qu’on ne lui porte pas d'intérêt et se rapprocha doucement du Garléen en tapotant doucement du museau son bras.

Makorh lui donna une autre tubercule pendant qu’il partit attacher leurs sac sur la croupe de leur animal respectif. Ses serviteurs avaient déjà installé un arc, des flèches ainsi que des gourdes d’eau sur chacun d’eux. Une fois les bêtes nourris et abreuvés, Maxima se résigna.

- Bon.. Comment on monte dessus …?

Avec douceur, Makorh le conduisit près de la jument que Maxima conduirait.

- Peut importe le côté que tu choisis, en réalité. L’idée est de se pousser avec ta jambe la plus forte vers le haut.

Maxima choisit le côté droit de l’animal, utilisant son appuie gauche. Makorh vérifia son placement et lui montra comment tenir la selle d’une main, et le crin de sa jument de l’autre.

- Je.. je ne risque pas de lui faire mal en tirant dessus ?
- A peine. Regardes.

Makorh lui montra l’épaisseur de la peau et du crin.

- Il n’est pas rare de les voir jouer ensemble à se mordre ici. La peau est très épaisse au niveau du cou et des épaules.

Un peu plus rassuré et en bonne posture, Maxima tenta de se hisser une première fois… en vain. Il n’avait pas évalué la force nécessaire.
- Plis bien ta jambe en montant pour la passer de l’autre côté et c’est parfait. Vas-y.

Le Garléen s'exécuta aussitôt et y parvint à se hisser sans peine. L’elezen caressa et flatta le flanc de l’animal qui n’avait pas bronché du tout. Le page lui donna alors les rênes de sa jument et répartie à l'intérieur de l’écurie.

- Nous n’utilisons pas de mord chez nous, sauf sur les étalons destinés à la guerre. Tire un léger coup dans la direction où tu veux aller et elles iront.
- Elles ont l’habitude.
- Oui, mais elles sont gourmandes, ce sera une autre paire de manches lorsque nous serons dans les champs, en pleine saison de récolte ! il va falloir ruser.

Doucement, Maxima sentit la main de son compagnon sur sa cheville.

- Un léger coup de talon, à peine, la fera avancer. Et si tu veux la stopper, tu tires légèrement vers toi les rênes. C’est tout.
- C’est tout ? demanda Maxima, un peu méfiant alors que l’animal ronfla doucement.

Ça l’inquiétait un peu d’être aussi haut. A un demi yalm du sol. Avec un bruit souple, Maxima observa Makorh monter avec aisance sur le dos de sa propre jument comme si de rien n’était. Du coin de l'œil, le garléen vit deux gardes faire pareil, à une dizaine de yalms.
Son amant remercia gracieusement le page qui s’inclina avec respect, et fit avancer sa monture a un pas lent d’abords. Maxima remarque quelque chose d'inhabituel.
- Elles ne sont pas ferrées ?
- Bien vu. Non. Je n’aime pas spécialement leur imposer d'être ferrés. Je demande à mon maréchal ferrant de les ferrer que si elles en ont besoin ou si la topographie le rend nécessaire. Mais nous n’en aurons pas besoin pour notre petite balade.

Maxima écouta un moment la jument respirer, il la sentait sous ses jambes. C’était étrange et chaleureux. Il se sentit plus apaisé à chaque seconde.

- Je crois… que j’aime bien ça finalement.

Le rire de Makorh était si tendre que Maxima ne put que sourire. Il tapota très légèrement les flancs de son étalon qui frissonna avant d'entamer un pas tranquille. Maxima mit un temps à se faire aux mouvements de suivi de son propre corps, qui se trouva comme balancer d’avant en arrière au rythme de sa jument. Ce n’était pas désagréable. Au contraire même.
Le garléen et l’elezen échangèrent un regard complice et Maxima fut juste heureux au possible. L'elezen lui prit doucement la main, ayant placé sa jument a côté de la sienne pour être à sa hauteur.
- Tu as fière allure Maxima. J’espère que tu le sais.

Il ne peut s'empêcher de rire un peu gêné. Il était toujours face à des compliments sincères. Et Makorh lui en donnait tellement. Il adorait ça, mais il était gêné quand même.
- Ho tu sais, ta jument y est pour beaucoup. C’est elle la vedette.

Avec un petit rire, Makorh lui vola un baiser sur la joue avant d'accélérer sa monture pour une allure plus soutenue, ouvrant la marche le temps de sortir de la ville. Sa jument avait clairement envie de courir après et c’était bien la dernière chose qu’il voulait. Car Maxima était quasiment certain qu’il serait dans un fossé, voire un caniveau avant la fin de la journée.
Au fond, il s’en fichait pas mal. Il était en route pour une longue balade à dos d’étalon en compagnie de son amoureux plus du tout secret.

Il n’avouera jamais que Lucia avait eu la meilleure idée du monde que de le pousser à prendre des vacances.

Chapter 11: Ersatz d’entretien.

Chapter Text

Le silence est d'or dit-on, lorsqu'il s'agit de devoir royal. Le jeune monarque était loin de faire exception à cette règle.
Seule la musique de la plume grattant le papier était audible pour les deux Gardemages en poste à la porte. L'un des deux était plus fier que l'autre de voir ce roi prendre son rôle tant à cœur.
Il restèrent silencieux, comme leurs condition le leur impose jusqu'au moment où le premier intendant demanda audience.

C'était un petit elezen ventru, au nez plus long qu'une longueur d'oreille et qui marchait avec une petite canne d'ivoire sculptée. Ses yeux perçants étaient quelque peu cachés derrière des lunettes en demi-lune et son sourire semblait de façade.
- Votre Altesse, le représentant de la Maison des Ecrelins souhaiterait vous prêter allégeance.
Makorh ne s'arrêta pas dans sa concentration mais répondit d'une voix un peu fatigué par la journée de travail bien entamée :
- Excellent, c'est la dernière. Oui, faites le entrer s'il vous plaît.
L'elezen continua sa lettre diplomatique qu'il voulait envoyer à Ishgard au plus tôt. Il n'avait aucun doute que Sire Aymeric et le Conseil verraient d'un œil favorable sa demande d'alliance commerciale. Son ouïe fine l'indiqua que son invité arrivait depuis le couloir, escorté par un garde personnel. Ce dernier resterait comme de coutume à l'extérieur de la pièce.
Si son compte était bon, des huits grandes maisons, celle des Ecrelins était la seule qui choisissent leur représentant par vote. Cela avait l'avantage que le pouvoir était équitablement réparti car l'élu ne restait qu'une dizaine d'années en place.

Ne cédant pas à la curiosité, il continua de terminer d'écrire sa lettre tout en essayant de deviner qui cela pouvait être. Lorsque la porte s'ouvrit, le son de la tenue de l'inconnu était cliquetant, mais suffisamment amorti par des tissus épais. C'était certainement une tenue d'apparat.
Son intendant garda le silence tandis que l'invité se mit à genoux, attendant patiemment que son Roi eusse terminé. Tiens, il sentait une sensation de gêne, comme si la température de la pièce avait chuté d'un coup.
Il soupira, fatigué, mais s'était ressaisi aussitôt pour avoir un ton neutre, plus digne de son rang.
- Je suis a voir dans une minute seigneur…?
- Anéyd, Votre Altesse.
Anéyd… Anéyd… non… et cette voie…ça ne pouvait pas être…
Makorh termina sa lettre au dernier moment avant de lever les yeux et il dû faire un effort colossal pour garder son expression faciale.

Devant lui, à genoux en signe de respect, la posture parfaite et sans faiblesse, se tenait le garçon qui lui avait brisé le cœur avant de le jeter au loin.
Il jeta un rapide coup d'œil à Enderhal, son fidèle Gardemage et oncle de cœur pour constater qu'il foudroie la nuque du nouvel arrivant du regard. Makorh comprenait, Enderhal avait tout fait pour éviter cette confrontation, afin de protéger son prince, désormais son Roi, de nouvelles blessures.
Il lui fit un simple signe de tête et soupira doucement. Même s' il aurait préféré ne pas y avoir droit, certains événements devaient se produire, tôt ou tard.
- Très bien, laissez nous.
La pièce se vida dans un silence pesant.

Maliik resta imperturbable et Makorh constata avec un petit agacement qu'il avait grandi lui aussi. Et forcit. Le danseur était toujours aussi svelte, mais ses muscles étaient clairement dessinés et entretenus. Sa peau bleutée s’ était encore assombrie, ce qui contrastait encore bien davantage avec ses cheveux blancs, attachés en arrière. Comme dans ses souvenirs, il était impeccable, pas un seul plis de travers. Makorh soupira intérieurement et se leva. Allez, expédions ça vite fait, bien fait. Il s'avança pour être bien en face et resta stoïque tandis qu'il posa doucement la pointe de son épée sur l'épaule gauche de du représentant de la maison Ecrelins.

Le mantra fut récité à la perfection, avec un ton solennel et pieux, qui agace encore un peu plus le Roi. Ce dernier rangea soigneusement la lame et fit se lever son nouveau seigneur qui attendit sagement que l'épée soit rangée à sa place. Par Emethia, pourquoi était- il si calme… ?
Alors que lui, le Roi, luttait contre une colère sourde et depuis trop longtemps contenue. Sa reine savait-elle qu'il était là ? Il en doutait sérieusement car jamais elle ne l' aurait permis. Makorh contourna son bureau et alla s'asseoir à sa place. Habituellement, il aimait recevoir les seigneurs de chaque maison dans son salon privé, plus chaleureux pour parler de ce que chacun souhaitait pour l'avenir.
Mais il ne donnerait pas ce luxe a Maliik. D'autant qu'il était sûr que le danseur n'était pas là pour son duché.
Et il eut raison.

Aussitôt assit qu’ils furent assis, Maliik parla de son duché, mais le ton, le phrasé et la syntaxe ne s'accordaient pas avec l’émotion vive dans son regard. Il expédia ces demandes qui n'étaient évidemment pas les siennes, sans rien omettre cependant, Makorh ne savait pas pourquoi il en était si sûr, et cela aussi l'agaçait.
Il avait l’air trop parfait et cela l’agacait.
- Nous savons tous deux pourquoi tu es là Maliik. Si j’ai raison, je préférerais que tu abréges.
Makorh n'avait pas pu retenir cette simple phrase, dit avec fermeté et un froid évident, que le danseur se tus. Mais il ne sembla pas en prendre ombrage alors qu’il sourit tristement. Cela sembla sincère et le roi retint un soupire d'exaspération.
- Mon Roi.. me laisserez vous, vous confier mes pensées? Je vous en conjure !

L’elezen ne s'était pas attendu à ce ton suppliant, ce regard fuyant vers le sol. Venant de Maliik, c’était une première… mais il avait connu l'adolescent vif et bout en train, aux danses envoûtantes et redoutables. Hypnotique et énergique, bien loin de cet homme presque apathique et silencieux.
- Me laisseras-tu en paix, une fois que j’aurais entendu ce que tu as à me dire?
- Je vous le jure, il sera fait selon Votre volonté !
Ils échangèrent un regard. Bien sûr, Makorh savait qu’il tiendrait parole. Il savait aussi que l’honneur de sa famille comptait plus que tout. Cette leçon-là, il l’a appris avec amertume.
- Me parler du passé, tu le fais pour la Maison des Ecrelins ? Ou pour toi ?
Makorh se devait de demander, sans cela, il n’était pas sûr de vouloir écouter les jérémiades de Maliik.
- Pour vous, Votre Grâce. Le Conseil des Sages ignore que je voudrais vous parler à titre personnel. Ils pensent que c’est de l’histoire ancienne.
- Comment oses tu dire que c’est pour moi que…! Rah peut importe vas y. Parles donc.

Il était évident que les mots durs firent mal à Maliik, mais il tint bon.
- J’ai conscience que cela ne changera pas grand-chose, mais… Je regrette. Je regrette d’avoir été faible. D’avoir fait passé la volonté de ma famille avant… avant la mienne. J’ai été un parfait idiot, vraiment. Je… Je pensais naïvement que notre relation avait été à sens unique. J’ai voulu le croire par commodité, ajoute Maliik rapidement devant les lèvres pincées et le regard plissé du Roi.

Makorh ferma les yeux et se pinça l'arrête du nez. Maliik était il vraiment honnête ? Qu’est ce que ça pouvait lui faire désormais ? Il vivait sa vie, et lui la sienne. Pourquoi venait-il l'emmerder maintenant ? Il devait demander.
- Pourquoi parles-tu de cela maintenant ? tu ne pouvais pas m'écrire une lettre, comme tu l’as si bien fait pour me demander de te rendre tes chakrams ?

La pique fit immédiatement mouche, et il voit Maliik baisser les yeux un moment avant de déglutir.
- J’ai écris cette lettre a contre cœur mon Roi, je vous supplie de me croire ! Ma famille m’a imposé ce mariage pour unir deux tribus rivales. Rien de plus. vous n’étiez pas encore Roi, et jamais j’aurais pu imaginer que votre père, Sa Majesté Thilion, se fasse kidnapper par nos ennemis…
Cela aurait-il changé quelque chose ?, demanda froidement Makorh, croisant ses jambes devant lui sans regarder son interlocuteur, les sourcils froncés.
Si cela aurait changé…? Oui, cela aurait tout changé Makorh ! Votre Altesse, se rattrapa t il précipitamment. Vous n’auriez pas été seul, j’aurais demandé au Conseil de rejoindre la milice. Je serais aller avec vous en Garlemalde afin de récupérer notre bien aimé Roi ! Si j’avais su le mal que je vous ferais, jamais je ne me serais marié.

Contre sa volonté, Makorh le croyait. Il savait que Maliik était sincère. La blessure était rouverte et Makorh luttait contre sa fureur. Maliik aurait pu refuser ce mariage dès le départ. Il n’avait jamais été le seul fils légitime de son chef de clan. Il avait même trois frères !
- Tu as eu peur ! Tu aurais pu refuser ce mariage ! Et tu le sais aussi bien que moi. Tu l’as peut être fait à contre coeur, mais tu l’as accepté par peur. Peur d'être rejeté par ta famille pour ces penchants qu’ils jugent… c’était quoi déjà la formule…? Contre nature ! Ils ont bien de la chance que je sois un Roi occupé à maintenir la paix, plutôt que de partir en croisade contre ces absurdités nées de l’obscurantisme.

Maliik resta silencieux un long moment, remettant de l’ordre dans ses idées. Il avait entendu dire que Makorh le détestait, mais en réalité, il voyait dans sa fureur apparente la preuve que la blessure était toujours là à vif et le danseur s'en voulait terriblement. Lui-même se sentait blessé par la situation, et il ne voulait qu’une chose, pouvoir annuler son mariage pour courtiser son Roi. Il le ferait, même s' il devait y passer sa vie en punition. Il le ferait.
Maliik ignorait cependant que Makorh était malgré tout au courant de sa situation familiale. Son mariage n’était pas heureux, car sa femme, très jalouse, ne manquait pas une occasion de blesser son mari en parlant de leur jeune Roi, Makorh donc, afin de raviver sa douleur. Sa jalousie était proportionnelle au fait que le danseur refusait de consommer leur mariage.

Cela aussi, Makorh le savait. il savait même pourquoi. Au yeux de la loi, un mariage non consommé avait la possibilité d'être annulé, et seul le Roi avait autorité pour le faire. Humiliée et éconduite, connaissant parfaitement le dessin de son époux, la duchesse des Ecrelins haïssait ouvertement son mari et ne manquait aucune occasion pour conspirer contre lui. Tout cela Makorh le savait. Loin de le prendre en pitié il décida de ne pas y aller par quatre chemins:
- Tu veux que j'annule ton mariage je suppose, dit il froidement.
Maliik cligna des yeux tel un hiboux en pleine lumière, puis contre toute attente, il baissa la tête.
- Je vous le jure, ce n’est pas la principale raison à mon subterfuge ! Je voulais vraiment que vous sachiez que je suis désolé, que je veux réellement vous aider à aller mieux, que vous ne souffrez plus à cause de moi !

L’elezen voyait bien, que cela le torturait vraiment. Peut être y a t'il pensé depuis qu’il avait écrit cette fameuse lettre, celle qui éclata leur relation en milles morceaux.

Avant qu’il n'ait eu le temps de prendre sa décision, l’on toqua à la porte et l’intendant annonça que l’heure de sa promenade avec Maxima Quo Priscus était pour bientôt. Makorh soupira en réfléchissant intensément à ce qu’il devait faire maintenant. Pardonner, ou ne pas le faire ?
Il n’avait pas manqué le regard contrit de Maliik à la mention de Maxima. Bien sûr, les nouvelles vont vite. De toute façon, Makorh ne souhaitait nullement cacher leur relation. Maxima ne pouvait rester auprès de lui que quelques mois avant de repartir pour Garlemalde pour une durée indéterminée. Il voulait en profiter autant que son Royal emploie du temps le lui permettrait.

...
..
.

Ha oui, Maliik.

 

- Est ce tout ? demanda t'il froidement.
- J’aimerais retourner à la cour Votre Altesse.

Makorh eut le souffle coupé. A la cour ? Il était sérieusement en train de demander ouvertement de l’autoriser à rester près de lui comme ça ? De but en blanc ? Se rend-il compte que la cour était un nid de courtisans et courtisanes acharnés ? Prêt à tout pour se faire voir et attirer les faveurs du Roi ? Enderhal en ferait une syncope dans la seconde, peut être même en ce moment même car il était très probable qu’il ait entendu, avec la porte de son bureau ouverte.
De plus, accepté donnera du prestige à sa maison car elle n’était pas représentée à la cour. Bonté divine, Makorh se rend compte qu’il n’avait aucuns contre arguments valables officiellement…
- Nous verrons cela, Sir Anéyd. Selon votre loyauté.

Il était plutôt fière de lui sur ce coup là. Cette réponse lui donnait du temps, et une contrepartie en avance. Si Malik était réellement sincère, son duché serait exemplaire l’année à venir. La politique commençait dangereusement à devenir un aspect naturel de sa vie apparemment….
Le Roi congédia son interlocuteur d’un simple signe de tête et ferma les yeux. il était dangereusement tendu. Il ne remarqua pas que son Garléen avait demandé à son intendant si il pouvait entrer, et que ce dernier accepta spontanément. Quelle initiative surprenante que son premier intendant fasse une entorse au protocole.
Si Maxima avait été affecté de croiser Maliik, dont il n’ignorait rien de son passé avec Makorh car ce dernier ne lui cachait plus rien de ses histoires de cœur, il n’en montra rien. Il laissa le temps a son bien aimé elezen pour se détendre et lui massa les épaules une fois qu’ils furent seuls. il ne demanda rien, faisant confiance que son amant lui parlerait si il le voulait.

A la place, ils parlèrent de l’endroit qu’ils iraient visiter plus tard en soirée. Une balade au bord des canaux et un opéra si cher au cœur du Garléen semblait être un programme tout tracé pour réparer un peu le cœur meurtri du monarque.

Chapter 12: Plumage énigmatique.

Notes:

(See the end of the chapter for notes.)

Chapter Text

L'elezen soupira d'aise. Après sa longue mission de régulation de monstres aux abords de la vieille Sharlayan, il avait traîné Alphinaud et Alisaie avec lui pour prendre du bon temps.
Pour leur plus grand malheur, aucun des deux ne pouvait imaginer de quoi il s'agissait avant d'y être confronté. Son fidèle chocobo, baptisé Kassandre, à ses côtés, Bel-Makorh les retrouvent non loin du pont reliant The Naphaeum au Speacking Monopteros.

Les jumeaux étaient tranquillement installés pour un pique-nique improvisé sous l'ombre d'un grand arbre. Kassandre suit son maître doucement, demandant des caresses de temps en temps. C'est-à -dire à chaque pas ou presque. Makorh culpabilisait un peu de ne pas le promener très souvent.

Saluant un Alphinaud un perplexe devant tous les sacs que portait le chocobo d'un coeur inhabituellement grise, il salua l'elezen avant de demander:
- Eh bien , Bel-Makorh ? Kassandre a l'air bizarre aujourd'hui, non ?
- M'en parles pas Alphi, dit-il avec bonne humeur en portant le nécessaire de pêche près d'eux. Il est comme ça depuis que je l'ai laissé vagabonder avec Hayabusa l'autre jour. Ils ont dû faire les quatres cents coups comme d'habitude, mais la couleur ne semble pas partir au lavage.

Alphinaud regarda un temps Kassandre marcher près d'eux et demander des caresses à chacun.
Son plumage est beaucoup plus doux aussi.
L'elezen sourit et prépara leur canne à pêche.
- Tu veux essayer Alisaie ?, demande t'il gentiment, sans être convaincu qu'elle accepterait.
- Non merci, je passe mon tour. Je préfère préparer le filet à crochets. Combien ils nous en faut de ces harengs ?

L'elezen réfléchit pendant qu'il installa l'appât sur la canne à pêche d'Alphinaud. Il savait à quel point le petit elezen avait horreur des verres. Encore plus vivant. Il repondit en montrant le bon geste pour lancer la ligne.
- Vu le nombre d'invités, une cinquantaine serait bien. Je crois que votre mère voidrait en faire une… bouilabisse.
Bouillabaisse, ricanna Alisaie et nouant doucement les noeuds.

Alphinaud lui envoya regard torve.
- Ça semble beaucoup non ? Demanda t'il leur aîné.
- C'est pas mal. Mais à deux et avec les deux filets, cela sera rapide.

Makorh prépara sa ligne et se mit à pêcher. Après plusieurs prises, et une magnifique prise d'un Alphinaud tout content, il voit Kassandre bouger plus loin sur le côté.

 

Le chocobo pepia doucement et trempa ses pattes dans l'eau fraîche. Jusque là, rien de bien étrange. Jusqu'au moment où l'animal se figea, le regard tourné vers l'eau. Le courant vers lui, il étendit tout doucement son cou…
- Non… urmuea Alphinaud qui observait la scène, indécis.
- Depuis quand… ? S'interogea Alisaie.
- Hayabusa… soupira doucement Bel-Makorh, résigné.

D'un mouvement de bec rapide, suivit d'un kwe déterminé, Kassandre attrape un poisson d'un coup.
Le problème, c'est qu'il le goba.

Makorh sauta sur ses pieds, et se precipita vers lui.
- Kadsandre !! Non recraches! C'est mauvais recrache pour toi !

Ce jour là, Bel -Makorh Dumnoviel avait perdu de sa superbe en courant derrière son chocobo sous les rires des deux jumeaux Leveilleur.

Notes:

Il est évident pour moi que Hayabusa a appris à pêcher pour faciliter le nombre de prises de son maître Darren qui déteste pêcher. ( De son propre aveux ).
Mais Kassandre est un animal un peu moins intelligent pour ne pas dire idiot. Son plumage gris, temporaire je vous rassure ami(e)s défenseur (ses) des chocobos, vient de son obsession à manger du hareng nordique.

Chapter 13: Pique-nique Royal

Summary:

Makorh apprend à Maxima a tirer à l'arc. encore désolée que ce soit encore ces deux là. Mais ils ont fait leur chemins.

Chapter Text

Maxima n’était pas vraiment certain de comment il en était arrivé là. Pas plus tard que ce matin, Makorh lui avait demandé s' il voudrait venir faire un pique-nique sur les hauteurs du mont Mirmétoile.
C’est un espace gigantesque, de plusieurs milliers d'hectares, de forêts et de vallons. Ils avaient installé leur petite zone de confort sur un endroit surélevé, afin de pouvoir observer le palais, non loin d’eux.
L’endroit était magnifique et paisible. Un parfait endroit pour être en amoureux.
Seulement c’était sans compter sur le statut royal de son amoureux à lui, et de du fait qu’ils n’étaient pas seuls.
Maxima ne s’était pas vraiment attendu a ce que la reine, Arda, la femme de son compagnon soit là ainsi que leur fils, le petit Mael.
Même s' il aurait préféré quelque chose seul avec son amant, Maxima aimait aussi beaucoup savoir ce qui rendait heureux son elezen préféré. Il en avait touché un mot quelques nuits auparavant et il se doutait que cette sortie était visiblement la réponse de son compagnon.

 

Le garléen était arrivé en avance, comme toujours lorsqu’on lui donnait un quelconque rendez-vous et il vit avec un peu d’anxiété le groupe arrivé.
Avec les gardes, cela formait un grand groupe mais fort heureusement, ces derniers se séparèrent au fur et à mesure de leur avancée pour se poster près des arbres à quelques centaines de yalms de lui.
Ils auraient autant d’espace que le protocole le leur permettaient et c’était mieux que rien, du point de vue de Maxima.
Avec un sourire, il lui fit un baise-main à la reine dont le sourire sincère et lumineux le rassura un peu.
- Maxima ! Toujours à l’heure! Excusez nous de notre retard très cher, les biscuits ont mis un temps improbable à cuire.
- Oui, mais c’est moi qui les ai fait tout seul !, s’exclama le petit garçon de tout juste huit ans bien entamé, avant de prendre le Garléen dans ses bras.
Maxima ne put s'empêcher de sourire devant ce petit garçon énergique à souhait et si débordant d’amour. Quoique surprit, il jeta un rapide coup d'œil a Makorh avant d'être assuré par un sourire doux qu’il était autorisé à rendre l'étreinte de l’enfant.
Enfant qui se mit à courir joyeusement pour se défouler après cela, tout content.
- J’aimerais avoir ne serait-ce qu' un dixième de son énergie moi !

Maxima ne conaissait qu’une seule femme aussi à l’aise avec tout ce beau mondeet dire un telle chose si spontanément.
Ishtar lui lança un clin d'œil et une accolade amicale.
- Ces biscuits valent la peine d'attendre, l’ami, c’est une tuerie !
Le Garléen n’en doutait pas une seconde et alla recuperer son sac où il avait rangé une belle et grande couverture de coton. ils l’instalerent tous ensemble sans que le moindre protocole ne puisse les ennuyer.
- Père ! Je peux aller chercher les cibles ?? S’il vous plaît !
Maxima fut surprit. Des cibles ? Quelles cibles ?
Makorh, avec un sourire doux et le début d’un ricanement malicieux, ne put s'empêcher de ébouriffer la tignasse rousse de son fils.
- Tu en meurs d’envie alors vas-y. Mais une à la fois, elles sont très lourdes.
- Je vais venir t’aider !
- Nan t’es trop forte, tu vas en prendre plein d’un coup, je te connais !
Mael ! dit sa mère, scandalisée, mais Ishtar rigola.
- Promis, moi aussi j’en prends une à la fois. De toute façon il n’y en a que deux alors…
Le bambin sembla réfléchir comme s' il s’agissait d’un problème de mathématique très complexe, ce qui faillit faire rire Maxima avec tendresse.
- Bon, d'accord ! Mais on fait la course !

Et ils partirent à toute berzingue vers le petit chariot entreposé sous les grands arbres bourgeonnants.
- Ces deux-là, fit Arda avec grâce avant de rire.
Makorh termina d’aider à installer le petit buffet improvisé et sortit la petite boîte qui contenait les fameux biscuits il fit un geste a Maxima de s’asseoir à ses côtés, et Arda prit place à la droite de son époux. Ainsi Mael serait sûrement à côté de Maxima et ce dernier en était très heureux. Il n’avait pas pu parler beaucoup avec le prince car celui-ci avait des journées très chargées pour son âge
- Makorh ? demanda prudemment le Garléen.
- Oui, mon cher ?
Arda semblait si heureuse lorsqu’elle vit que son mari prenait la main de Maxima dans la sienne comme pour lui donner du courage. Et cela fonctionna.
- Je crois… qu’une mise au point s’impose … non ?
Le regard de la reine fit plusieurs allers retour, et chacun d’eaux plissa ses yeux davantage lorsqu’ils rencontrèrent ceux fuyant de son époux.
- Attends.. Makorh?
- Oui ?
- Tu ne lui a pas dit qu’on venait ?
Loin de se débiner, l’elezen soupira.
- Je pensais que tu stressais beaucoup si je te disais que je voulais que tout nous rencontre tous de façon informel et… Excuses-moi, Maxima, termina t-il un peu bêtement.
Mais au lieu de le mettre en colère, cette attention, bien que maladroite, fit fondre encore bien plus le cœur du Garléen.
- Tout va bien. Il n’y a rien à pardonner. Mais.. hum..
Il regarda doucement, un peu incertain Arda dans les yeux.

Comment Makorh pouvait le préféré lui, à cette magnifique elezen était un réel mystère. Surement de la même façon que lui, Maxima, préféré Makorh à tout autre personnes en fait.
Mais tout de même. Arda, en plus d'être très belle, était simple et joviale avec un franc parler qui pouvait faire facilement concurrence à Ishtar. Il était facile de voir a qui le petit Mael avait pris ses traits de caractères. L'énergie du père avec le verbiage de la mère. C'était adorable !
La femme de son compgnon le regarda avec douceur, puis décida, comme si il avait deviné ce qui le tourmentait, de briser la glace.
- Je suis certaine que mon incorrigible époux te l'a expliqué, mais notre mariage est parfaitement assorti pour ne pas que l’on ne puisse nourrir une quelconque rancœur d’amour entre nous. Tu n’as rien à craindre avec moi. Le bonheur de ma famille est ce qui est le plus cher à mes yeux.
Le Garléen savait par son compagnon que Arda préféré la gente féminine, surtout une certaine gardienne aux biscoteaux bien taillés qui était présentement en train d’installer les deux cibles d’archerie avec le jeune prince, lui expliquant sans doute comment il fallait les positionner pour qu’elles soient bien stable.
- Excusez-moi, c'est inhabituel pour moi je… Ça ne vous dérange vraiment pas au fond ?
Arda eut un rire franc et joyeux.
- Vous voulez jouer à me rendre jalouse ? Hahaha bonne chance mon ami. Cela n’arrivera pas. Je ne peux pas être plus comblé que je le suis déjà. Mais vous le verrez avec cette petite sortie. Vous comprendrez j’en suis sûre.
Avant qu’il ne puisse pousser plus loin sa réflexion, Mael entre dans son champ de vision, essoufflé.
- C’est bon, on a tout posé !
Il s'assoit à côté de lui avec énergie et tout sourire, commence à papoter avec lui.

Le moment est très agréable, vraiment ! Et Maxima se demande encore comment cela à pu arriver… lui arriver. Et dire que son pays, Garlemalde, était en guerre ici même il y a moins d’une décennie… il aurait tout perdu si le peuple de son compagnon ne s’était pas battu avec autant d’acharnement.
Mais on ne lui laissa pas broyer du noir, et lorsque les pupille dorés de Makorh rencontrèrent les siennes, l’elezen souriait doucement avant de se lever tirant Maxima avec lui.
Encore un peu chamboulé par ce moment si simple, il regarda encore un peu derrière son épaule pour voir Arda l’encourager gentiment du regard et Ishtar et Mael jouer à un jeu étrange avec leurs pouces…

 

Il suivit son compagnon jusqu’en haut de la petite butte, a une dizaines de Yalms et vit que plusieurs arc et des flèches avaient été préparés. Le Garléen ricana.
- Tu sais que tu commences un combat perdu d’avance hein ?, fit-il avec un petit rire. Je suis définitivement hors course avec un arc. Avec une épée en revanche…
Makorh eut un sourire lupin et un regard joueur qui fit taire Maxima. Quelque chose se jouait ici mais il ne savait pas quoi.
- Tu voulais apprendre les bases pour ne plus t’ennuyer à la chasse, tu te souviens ?
Il leva les yeux aux ciels.
- C’est vrai, mais pourquoi maintenant, dans un pique nique familial en plus ?
Avec un sourire qui faisait délicieusement ressortir ses fossettes, Makorh prit un arc pour en tester la souplesse sans quitter le Garléen des yeux.
Si je te le dis, tu ne ferais rien correctement. Mais je voulais aussi que tu les rencontres, hors du palais? Mael a insisté pour te voir et il a été plus bavard avec toi. J’en suis navré.
- Ho ! Ne le sois pas ! C’est un gentil petit garçon que tu as là. Je n’ai jamais vu un enfant aussi curieux que lui en réalité… et si énergique aussi c’est vrai. Ton fils est vraiment adorable, dit-il sincèrement.
Cette confession offrit à Maxima une émotion vive sur le visage de son compagnon et il en ressentit une grande fierté tout à coup. Il savait que Makorh s’en voulait de ne pas avoir été là pour son fils pendant les sept premières années de sa vie et à quel point il faisait tout pour essayer de rattraper le tire. Mais il était évident que Mael ne lui en tenait pas rigueur. Son père était là, sain et sauf et il lui accordait tout le temps qu’il demandait.

L’elezen lui tend alors l’arc et s’approcha doucement de lui, et s'arrêta si près à ses côtés que leurs épaules se frôlent.
- Tu sais quel est ton œil dominant?
Maxima avait suivi un entraînement militaire à la Scola comme tout bon Garléen de son temps. Apprendre à tirer à l'arquebuse faisait partie des bases.
- Le gauche.
- Hum…
Maxima attendit quelques secondes mais Makorh sembla doucement réfléchir.
- Quoi ?
- Tu es gaucher aussi. Cela va être un peu compliqué, mais pas impossible. Tien essaie de bander l’arc pour voir.
Makorh si près de lui, il obéit avait une idée peu chaste en tête. Cependant il fit ce que son estimé compagnon lui disait. Tenir l’arc de son côté gauche ne lui sembla pas vraiment naturel, mais c’était acceptable. Lorsqu’il sentit les doigts délicat de l’elezen sur lui, comme des caresses voilées, il reprit sa position initiale.
- Non.. Reste comme tu es. Tes jambes..un peu plus éloignées et les talons un peu plus vers l'extérieur… Voilà parfait. Tes bras…
Les yeux dorés, chauds comme la braise, caressait son avant bras avant même que ses doigts appuient ses paroles douces.
- Une fois la corde tendue, ton coude doit rester sur la même ligne que ton épaule, et ta main doit arriver au niveau de ton visage… voilà, titre plus fort.. encore… Voilà tu y es. Gardes bien ton bras tendu comme ça. Ton autre coude…
Maxima frissonna autant de l’effort que de la sensation de Makorh qui le contournent, tout en frôlements délibérés ( rien ne pourrait lui prouver le contraire ! ) pour aider son avant bras gauche a faire une légère rotation.
- Gardes l’arc bien droit… Voilà. C’est une sensation un peu bizarre mais tu y es. Lâche quand tu veux.

Il se regardèrent dans les yeux, puis les joues chaudes, Maxima détourna le regard vers la cible et lâcha après une légère expiration. La corde claqua comme un fouet mais ne lui toucha pas l’avant bras.
- Parfait ! Tiens !
Il était rare que son compagnon soit si enthousiaste en publique, mais sans doute que voir le Garléen apprendre les bases de la chasse à l’arc le comblait de joie. C'était visiblement le cas quand l’elezen lui tendit les protections en cuire pour ses bras et l’aida à les enfiler et les lacer avec précaution.
- Fait attention, Hô Roi Sous la Montagne, je pourrais peut être aimé cela au point de m’entrainer nuits et jours.
Cette tirade força l’elezen à regarder fixement son ouvrage pendant qu’il terminait de protéger son compagnon. Mais les joues roses ne trompaient personne. Et surtout pas Maxima dont une nouvelle bouffée de fierté devant la joie évidente de son amoureux lui fit pousser des ailes. Il demanda avec un taquinerie audacieuse.
- Si je touche la cible, tu serais encore plus heureux ?
Makorh le regarda, puis se mordit doucement la lèvres pour ne pas rire comme un idiot. Comme ça il ressemblait beaucoup plus au jeune elezen que Maxima avait rencontré à Doma il y a quelques années. Comme quoi malgré son allure plus large et noble, Makorh restait et resterait toujours lui-même et cela donna du baume au cœur et encore plus de courage au Garléen qui prit la flèche que lui tendait déjà son compagnon.
- Je crois que je te laisserais me demander n’importe quoi ce soir. Surtout si tu touches la partie rouge au milieu. Mais je suis certain que tu vas y arriver.
La phrase, chaude, pleines de promesses et de tout un tas de choses pas du tout protocolaires à faire rougir un chocobo démoniaque rendait le Garléen tout chose. Dans un élan de culpabilité encore bien enraciné dans son subconscient, il regarda du coin de l'œil derrière son épaules pour voir le groupe s’amuser follement en contre bas sans leur prêter la moindre attention.
Un baiser léger comme une plume sr sa joue et il tourna de nouveau la tête vers la cible.
- Concentre toi, droit devant toi mon cœur.

Mon coeur…! Mon coeur ! C’était si doux… si inhabituel en plus ! Et si… si bienvenue ! Makorh ne lui donnait jamais de surnom en publique. Jusqu’à présent il ne semblait pas en avoir trouvé un qui conviendrait… peut être était celui-ci ? Maxima voulait que ce soit celui-là.
- Tu ne sais pas à quoi tu t’engages, dit-il simplement, amoureusement d’une voix chaude alors que Makorh s'éloigna en riant.
Maxima plaça la flèche bien droite parallèle et entendit le bruit satisfaisant qu’elle faisait lorsqu’elle se logea dans son encoche et regarda fixement à travers ses lunettes la cible a une cinquantaine de yalm devant eux. Il avait vu suffisamment d’archer a ala mhigo pour savoir qu’il fallait tenir compte de la distance et du vent, mais ce dernier était apparemment absent . Toutefois, il leva un peu son arc, sans trop savoir si l’angle était bon et joua la carte de l'instinct.
- Respires doucement… régulièrement et quand tu te sens prêt, tu laches.
Ce qu’il fit au son de sa voix. Avec un claquement, la flèche siffla dans les cieux avant de retomber… directement dans la cible. Avec le choc, cette dernière se délogea un peu de son emplacement.
Maxima comprenait pourquoi Makorh adorait cela. Cela l’avait étrangement détendu de faire cet exercice, de sentir sa tension s’envoler aussi vite que cette flèche.
Derrière eux, des applaudissements, mais c’était le regard si fière, ému de son compagnon qui le rendit juste heureux et pressé de recommencer.

- C’est pas vrai ! J’ai encore perdu mon pari !, s’exclama Ishtard pendant qu’Arda éclata d’un rire joyeux devant un Mael qui n’avait visiblement rien compris mais qui applaudissait quand même avec joie.

Chapter 14: Hésitation au soleil couchant.

Notes:

(See the end of the chapter for notes.)

Chapter Text

Radz-at-Han n’avait jamais été aussi paisible, se disait Vrtra en regardant le couché de soleil illuminé d’or le ciel et la mer au loin. Même si une boule d'anxiété persistait dans sa gorge, la beauté de son foyer lui réchauffait le cœur.
Mais quelque chose le faisait ruminer ces derniers temps. Il avait conçu Radz-at-Han avec l’aide des peuplades autochtones, et avait décidé depuis longtemps d’agir dans l’ombre pour protéger son foyer, son peuple.
Grâce à ses alchimistes, Vrtra pouvait occuper un corps sans avoir besoin de son enveloppe d’origine pour le contrôler. Un Homonculus dont il avait choisi une apparence d’Au Ra pour plus de commodité. Personne ne se doutait de rien à part quelques élus Araksodara.

Mais Vrtra savait aussi qu’il avait le cœur lourd pour une autre raison. Son dernier satrappe venait de mourir. D’un âge avancé, il avait succombé à l'usure naturelle du temps. Mais plus il en était témoin, plus le jeune cœur de dragon de Vrtra en souffrait.
Pour l’heure, il était négligemment assis contre des coussins coloré, regardant l’horizon comme pour se rappeler pourquoi il faisait tout ça quand on toqua à la porte.
Il tourna ses yeux carmin vers la porte et dit haut et fort d'entrée.

Vtra, ou plutôt Varshan car c’était le nom qu’il s'était donné lorsqu’il occupait son apparence humaine, était très surpris de voir un jeune homme du même physique sur lui. Ils aurait pu avoir le même âge et il regarda avec un peu d’inquiétude son invité s'incliner et demander audience malgré l’heure tardive.
Varshan accepta et écouta la doléance tardive… qui le surprit. Ce jeune homme voulait devenir satrappe, comme son grand père ! Le dragon ignorait que le fils de son ancien ami avait eu une descendance, comme c’était surprenant !
Varshan fit mine de s'intéresser aux rideaux de velours qui cachaient la deuxième moitié de la pièce avant de dire à son invité de revenir demain matin et qu’il transmettra sa demande a qui de droit.

Contre toute attente, le jeune Au Ra en face de lui se mit à genoux, la tête proche du sol pour le supplier d’accepter de le former. qui d’autre que lui, Varshan, connaissait bien le rôle qu’occupait son grand-père ?
Et il se mit à parler. Il raconta comment cela lui était venu, quel homme était son père, puis le père de son père avant lui. Comment sa famille était fière de servir Varshan et les descendants de leurs protecteurs. Mais ce dernier eut un sourire un peu triste. Ce garçon pouvait-il garder un secret ? Et non des moindre ? Celui qui clamait hors et fort que Varshan n’était autre que Vtra, le dragon bienfaiteur et créateur de cette citée ?
Ce que le dragon redoutait le plus, c’était d'être de nouveau sur les devants de la scène. son peuple l’avait pratiquement oublié, et sous sa forme humaine, officiellement il n’occupait plus que le rôle de messager pour le sattrape, qui était en réalité lui-même son messager.
Vtra avait conçu le rôle de Satrappe comme un paravent, sous les conseils de son ami, Alzadaal. Et voilà que son lointain descendant venait toquer à sa porte…?
N'était ce pas… trop tôt ?

Devant le regard surpliant, il finit par soupirer. Si ce garçon était bien comme son grand père, il n’avait rien à craindre… n’est ce pas.
- Ahewann, c’est bien cela ? Je vais vous raconter une longue histoire. que j’ai raconté à votre grand-père jadis. Selon les leçons que vous en tirerez, nous pourrons trouver un compromis.
Devant la joie teintée de révérence, Vtra ne put que sourire en son fort intérieur. Cette expression était son grand-père tout craché. Alors, invitant le jeune Au Ra à s’asseoir en face de lui parmi les coussins chamarrés et douillets, Vtra se mit à raconter d’une voix douce, nostalgique, ce dont il se souvenait de l'ancien monde. Et ce qu’il voulait pour son peuple.
Le dragon était loin de se douter cependant, que ces révélations allaient ancrer plus sûrement encore, la volonté du jeune garçon à l’épauler pour servir son peuple. ni la place qu’il prendrait dans son avenir.

Notes:

Je dédie ce petit texte sans prétention à Darren Xirias, car je sais qu'il adore ce personnage <3

Chapter 15: Nuit chaude à Garlemalde.

Notes:

Sexe explicite et tendre. Ce prompt a quelque peu dérapé.
Mention du personnage de notre ami Darren, mais pas d'inquiétude, il est là pour le contexte et rien d'autre. Je le laisse à Ashe avec amour !
Ce prompte a du retard, mais je n'ai pas su ni gerer mon temps ni m'arreter, mais en fait c'est pas grave. J'ai ecris et c'est ce qui compte non ?

Chapter Text

Il n’avait pas vu le temps passer de toute la journée. Il faut dire que la mission de sabotage du camp Garléen avec Darren et Thancred fut un grand succès, et qu’il était temps de regrouper les ressources au camp Bris-de-Glace. Bel-Makorh avait relayé toute la matinée les membres de la délégation d’Ilsabard afin de récupérer et ranger les boîtes selon leur tailles et leurs contenants.
Fort heureusement, les armures magitek et autres véhicules pouvaient être conduits au fur et à mesure et aider dans l'acheminement des cargaisons les plus lourdes. Une fois le déjeuner terminé, on l'assigna à l'inventaire de conteneurs. Il n’était pas seul pour cela et le travail l'aidait à ne pas penser au pire à lorsqu’il serait dans la capitale… ou ce qui en restait.
L'après- midi passa très vite. L’on ouvrait un conteneurs, on vérifiait le matériel et l’on notait le tout dans un carnet qui reviendrait à Lucia ou Maxima c’était selon.

Ce n’était pas le genre de travail qui pouvait perturber l’elezen, bien au contraire. Il était si concentré sur sa tâche qu’il ne remarqua pas qu’il avait raté l’heure du dîner. Du reste, il n’avait pas faim. Il entendit à peine Jullus lui dire au revoir d’un ton fatigué pendant qu’il ouvrait l’une des boites en haut de la pile.
En réalité, Bel-Makorh faisait toujours ce qu’il pouvait pour finir ce qu’il avait commencé. Et il ne restait que quelques conteneurs à inventorier.
De plus, il cherchait quelque chose de précis dans ce butin.

En effet, tout le chemin parcouru par l’elezen l’avait mené jusqu’ici, dans ces terres glacées et inhospitalières. Bel-Makorh, prince du sang, avait quitter son royaume pour trouver son père, Thilion Dumnoviel III et actuel souverain, kidnappé à Garlemalde. En suivant le groupe des héritiers de la septième Aube, ses pas l’ont peut à peut approché de son objectif.
Objectif atteint il y a un an, lors de la révolte d’Ala Mhigo et la chute de Zénos. En détruisant une à une chaque arme biologique et magique créée par Garlemalde, appelée Arma, il avait trouvé un indice d’une Arma d’ébène, un prototype apparemment unique et encore en cours de développement.
Grâce à Thancred et Estinien, ils purent trouver le local où elle était entreposée et la mettre hors d’état de nuire. Malheureusement, tout comme les précédentes Arma, celle d'obsidienne utilisait un être humain pour catalyser la puissance de la machine.
Cet humain, n’était autre que Thilion, son bien aimé père.

Gravement blessé et affaibli de corps, mais encore plus d’esprit, Bel-Makorh prit le temps de ramener son père à l’abri, chez eux. Il n’y serait sans doute pas parvenue sans le secours de Cid et de son aéronef à la pointe de la technologie. Il était resté un temps au chevet de son père, jusqu’à ce que le guerrier de la lumière ne lui demande de l’air en Thavnair. Et maintenant, à Garlemalde.
Néanmoins, ce que Bel-Makorh cherchait, c’était l’épée de son père. Une lame qui se transmettait de génération en génération et qu’il savait de source sûre, qu’un Garléen nommé Cassius était le dernier à l’avoir en sa possession.
Mais il semblerait que Cassius soit introuvable, même ici dans son pays natal. C’était un fantôme apparemment, mais l’elezen espérait trouver n’importe quel indice dans toutes ces boîtes et conteneurs. Un espoir qui s’amenuisait d’autant que le nombre de boîtes à inspecter diminuait. Ravalant son amertume, il remplit la dernière note de son carnet et, se sentant seul, poussa un cri de frustration avant de taper du pied contre la boite.
- Voilà un spectacle dès plus inhabituel, sire Bel-Makorh, parvint une voix douce mais bien audible en contrebas de sa position.
Un peu honteux de s’être fait prendre en flagrant délit de perte de sois, l’elezen soupira et regarda celui qui l'attendait.

Négligemment appuyé contre un conteneur immense, Maxima quo Priscus le regardait d’un air un peu amusé. L’elezen avait une vue suffisamment développée pour même apercevoir le sourire moqueur de la hauteur d’où il se trouvait. Le Garléen était un homme respecté et aimé par la délégation, tout autant que Lucia et ils formaient tous deux un duo parfait pour leur contingent bien ordonné. L’un complétant les faiblesses de l'autre, d’aucun pourrait penser qu’il étaient un couple dans la vie privé également. Mais c’était en réalité bien mal les connaître.
L’elezen soupira encore, de façon plus forte et plus théâtral, histoire de faire diversion sur son réel sentiment de frustration, et ce, afin que Maxima ne se pose aucunes questions sur ce que l’elezen cherchait vraiment. Personne à part Darren ne connaissait son passé, et il entendait que cela reste ainsi.
- Mes excuses, Maxima. Ce n’est heureusement pas un spectacle que vous verrez souvent je le crains.
La diversion sembla fonctionner car le garléen riait de bon cœur.
- Allons, ce n’est rien. Quoique un peu dommage que vous ne montriez pas vos sentiments aussi souvent.
Il ajouta pendant que Bel-Makorh sauta agilement à ses côtés.
- J’ai bien peur que vous n'entretenez une réputation de statue vivante mon ami, tant votre attitude est réservée au public. Non pas que ce soit un reproche de ma part, un simple constat, tout au plus.
Ce fut au tour de l’elezen de sourire avec malice alors qu’il répondit à son tour avec bonne humeur :
- C’est que ces braves gens ne m’ont pas vu ivre.

L’expression de Maxima dériva en une franche curiosité teinté de plaisanterie.
- J’espère sincèrement voir cela un jour. Qui sait, vous pourriez en surprendre plus d’un. Mais je suis sûr que vous êtes le genre d’homme à ne boire que pour des événements particuliers.
Bel-Makorh, en travailleur assidu, lui tendit son carnet d’inventaire et Maxima le récupéra simplement et, sans vérifier, le rangea dans une de ses nombreuses poches cousues à son pantalon de treillis militaire.
- La libération de Garlemalde pourrait être un événement parfait, si vous voulez mon avis Maxima. J’ose espérer qu’il restera quelques bouteilles de ce vin que vous m’aviez tant vanter. Je crois que nous avons reçu une caisse ou deux, si je ne me trompe pas.
Le regard du garléen se fit d’un coup plus joyeux, malgré la tension qui inspirait leur situation ici, à Garlemalde, Maxima était un homme simple, capable d'apprécier la joie que l’on voulait bien lui accorder.
- Exellent ! J’en garderais quelqu’une pour ce jour tant attendu.

Après un simple échange de regard, l’elezen récupéra son sac quand il remarqua que le garléen se retenait un peu maladroitement de rire.
- Quoi donc Maxima ?demanda t-il gentiment.
- C’est que vous avez encore oublié.
- Oublié quoi ?
Cette question, bien idiote il fallait le dire, fit définitivement rire le garléen un moment pendant que Bel-Makorh cherchait vraiment ce qu’il avait bien pu oublier. Comme la lumière ne se faisait pas, Maxima eut pitié de lui.
- Votre leçon. Vous m’aviez demandé de corriger votre traduction d’un poème de Rem Lugina.
Remarquant le rouge de la gêne teinter ces joues, Maxima ne put que se moquer gentiment.
- Vous étiez si concentré que vous n'aviez pas vu le temps passé. Cela vous ressemble néanmoins.

Avant que Bel-Makorh ne dise quoique ce soit, Maxima sourit de son petit havresac, deux boites de ration dont l’odeur indiquait qu’elles étaient encore délicieusement chaudes, ainsi que deux pains de Garlemalde.
Ne pouvant décemment pas refuser une telle gentillesse, l’elezen reposa son sac et ils s'installèrent tous deux sur le bureau improvisé pour l’inventaire après que le garléen eut allumé les deux chauffages magitek qui leur procurerait une douce chaleur, obligatoire pendant ces nuit d’hivers où le vent et la neige étaient omniprésents. L’elezen remarqua bien que Maxima voulait le réprimander d’avoir travaillé aussi longtemps, et en plus dans le froid, mais en bon gentleman, il préférait passer cela sous silence.
Le garléen le rejoignit pour s’asseoir sur le bureau, simple conteneur vide ouvert sur le côté pour laisser les jambes s’étendre sans obstacles, afin de manger avec lui. Il sortit enfin de son sac deux gourdes d’eau dont il en donna une à son ami.
Ami, enfin au yeux du garléen, il l'espérait en tout cas mais ça… ça c’était de l’ordre du privé. Depuis qu’il avait rencontré Bel-Makorh à Doma, et surtout depuis qu’il s'était retrouvé à Ala Mhigo et avaient tout deux partager de bonnes soirées, Maxima ne pouvait pas s'empêcher de se demander qui était réellement cet elezen étrange, plus pâle que tout celles et ceux qu’il n’ai jamais vu. Aux yeux dorés et à la taille surprenante, une demi tête de moins que lui, ce qui était surprenant, vraiment.
La carrure de Bel-Makorh aussi surprenait. Là où un elezen de gridania ou d’Ishgard était svelte et élancé, son camarade avait une ossature plus large, des muscles plus saillants et dessinés. Tout comme son visage qui était plus creusé, assez semblable à un Hyur d’ailleurs, mais dont les traits fins étaient bien ceux des elezens. Tout cela, il l’avait observé a Ala Mhigo, et il serait bien mal venu de recommencer maintenant, surtout qu’ils avaient encore un peu de travail.
En effet, Bel-Makorh l’avait approché en premier lieu pour le remercier d’avoir sauvé Alphinaud Leveilleur, mais aussi pour poser tout un tas de questions étranges sur Garlemalde. Certaines avaient pour sujet la politique, mais d’autres, des mystères bien ancrés comme de savoir qui était un certain Cassius ou encore la Légion des Faucons. Rien de tout cela n’était connu de Maxima cependant.

Seulement, le garléen était tout disposé à en apprendre le plus possible à cet elezen si curieux que, de fil en aiguille, ils ont commencé de longues et passionnantes discussions sur tout ce qui avait attrait à son pays. Maxima découvrit qu’il adorait cela, jouer les professeurs et ils passèrent presque toute leurs soirée ensemble à Ala Mhigo avant d’être séparés.
Cela ne gênait pas le garléen que Bel-Makorh ne parlait pas de lui-même, ni d’où il venait. Il ne trouva pas cela injuste ou faux, car chacun avait ses secrets. Et à Garlemalde, apprendre l’art de garder ses secrets était vital.
Tout en mangeant, Maxima aida consciencieusement l’elezen sur sa tentative de traduction d’un vieux poème et le garléen ne trouva pas cela si mal, au contraire même, les progrès étaient flagrants.

Cependant, quelque chose se jouait déjà sans qu’il ne s'en soit rendu compte auparavant. Maxima, sans faire attention, se sentit très à l’aise, plus que d’habitude. D’ordinaire discret et introverti, le garléen avait dû prendre de lourdes décisions dans sa vie et l’une d’entre elle consistait à toujours être sur ses gardes.
Alors pourquoi il n’y parvenait pas ici ? Il ne connaissait pas vraiment l’elezen, il devrait se méfier.
Pourquoi donc Maxima se sentait-il si en confiance comme cela ? Il ne l’avait plus été depuis la mort de ses parents. Et surtout pas avec sa famille. Non pas qu’il n’aimait pas sa femme, mais elle était issue d’une descendance d’un cousin éloigné de Solus Zos Galvus lui même et leur mariage arrangé, quoique assez heureux, était avant tout politique.
Autant dire que la nouvelle ne fut pas très bien acceuillie lorsqu’il avait décidé de rejoindre les Populares, directement opposés aux idées nationaux du parti.
- Maxima ?
La voix douce et inquiète de l’elezen le sort de ses pensées.
- Ha, pardonnez moi, juste un peu de fatigue. Hum, votre texte est bien. L’on comprends les grandes lignes et l’histoire elle-même. C’est un très bon début.

Bel-Makorh le regardait fixement, comme pour déceler la gêne apparente du garléen et Maxima eut la sensation bizarre que l’elezen pouvait sonder son âme. Il tenta alors de le rassurer.
- Je.. tout vas bien Bel-Makorh, ne vous inquiétez pas.
Apres quelques longues secondes de jeu de regards, l’elezen soupira.
- C’est impossible voyez-vous. De ne pas m'inquiéter pour les personnes que j'apprécie. C’est… un élément naturel de mon caractère.
Maxima, qui allait se concentrer de nouveau sur sa lecture, leva les yeux vers celui qui avait repris son repas avec élégance compte tenu de l’aspect militaire du lieu et de l’heure tardive. Complètement conscient de la chaleur sur ses joues, Maxima dit simplement, comme s' il avait mal entendu.
- Vous m’appréciez ? Vraiment ?
Ce à quoi son camarade avait rit, manquant presque de s’étouffer avec la bouchée de pain fourré, ce qui eut pour effet qu’il perdit quelque peu de sa superbe.
- Bien sûr, quelle question ! Ne sommes- nous pas seuls, à partager un repas improvisé et un devoir linguistique ? J’aurais pu demander à Darren de m’apprendre, mais je ne l’ai pas fait.
Tout ce que Maxima trouva à faire à cette révélation inattendue pour lui, évidente pour tout autre personne dans ce camp, était de reprendre son repas en faisant mine de réfléchir.
En réalité, son esprit allait à mille à l’heure !
Devait il voir dans le regard un peu malicieux et légèrement tendre de l’elezen, autre chose qu’une simple camaraderie ? Quand étaient- ils vraiment étaient des camarades ? Maxima n’avait peut-être pas saisi l’importance de leur précédente soirée de discussion et il découvrait seulement maintenant que leur relation avait quelque peu évolué, malgré le temps et la distance. Etais-ce seulement possible ?

Maxima n’était pas étranger à la romance, certes, mais il n’était pas non plus un foudre de guerre en la matière. Son mariage, l’avait occupé un temps, même si à contre cœur, et il n’était pas homme à butiner de ci de là au gré du vent.
Soudain, le détail de Darren Xirias le fit tiquer.
- Pourquoi ne pas lui avoir demandé ?
Le silence qui se poursuivait le fit lever les yeux, curieux vers l’elezen qui lui rendit un regard amusé.
Amusé ? Maxima se demanda ce qu’il avait manqué et… et… non.
Il prit le parti pris d'en rire.
- Bel-Makorh, si je ne vous connaissez pas, je pourrais m’imaginer que vous me faites essayer de me séduire.
Son rire franc qu’il voulait jovial eut un drôle d’effet sur l’elezen. Au lieu de sourire, un étrange regard assombri ses traits avant qu’il continue à manger.
Maxima était bien des choses, mais dupe n’en faisait pas partie.
- Qu'est ce c'est... ?
Sans le regarder, l’elezen dit d’un ton un peu monotone qui déplus plus que de raison à Maxima. Ce n’était pas de la colère qu’il ressentait en entendant l’elezen parler de cette voix contrite et éteinte, non c’était… quelque chose qu’il n’arrivait pas encore à définir, mais qu’il n’aimait pas. Mais alors pas du tout.
- C’est idiot… Vraiment. On ne choisit pas vraiment ce genre de chose. Je n’ai jamais eut mon mot à dire sur mes propres affaires de cœur… mais c’est idiot de penser que vous ayez la même inclination, sans me renseigner subtilement avant. Ce n’est pas grave, vraiment. C’est le jeu comme on dit.

Maxima resta silencieux un moment. C’était un sacré aveu. Un aveu qu'il était en train de digérer mais dont il avait pleinement conscience que ces mots, même si révélés avec un ton presque triste, faisaient éclore quelque chose. Ce petit quelque chose qu’il n’avait plus ressenti depuis son adolescence en fait.
Mangeant à son tour pour réfléchir, il regarda un peu l’elezen et fut surprit que leur regards se croisent en même temps. Coïncidence ? Peut-être pas. Pas quand ils le refirent sans se concerter deux fois encore.
Le garléen avait pleinement conscience de où ils étaient et dans quelle situation. Que l’amour était un peu contradictoire avec le fait d'être sur un champ de bataille où la moindre attaque ennemis pouvait survenir à tout moment. D’un autre côté, il avait aussi, comme tout garléen, fait son service militaire et il avait été témoin, à défaut de la vivre, de la promiscuité entre soldats qui se tenait chaud dans les tranchées.
Mais pour Bel-Makorh ? Que penserait-il de cela ? Maxima décida de jouer franc jeu en signe de respect.
- Je ne sais pas vraiment ce que vous espérez de notre soirée… mais je refuse de jouer notre amitié naissante sur un simple coup de tête.

L’elezen sembla réfléchir sérieusement à la question comme s' il ne ce l'était jamais posé, ce qui devait être vraisemblablement le cas, avant de le regarder avec un sourire doux, très doux.
- Je sais faire la part des choses Maxima. A vrai dire… cela fait longtemps que… je n’ai pas voulu faire confiance à un homme de cette façon. Je.. j’ai laissé mon cœur être détruit par un autre, et emprunté par d’autres encore. Je n’ai pas vraiment choisi de le donner, enfin jusqu'à récement.
Maxima était un peu sous le choc sur le moment et était presque certain qu’il n’avait pas réussi à le cacher.
- Est-ce… et ce que vous voulez quelque chose de sérieux ou…
La question lui paraissait légitime, d’autant qu’à partir de demain, ils feraient route pour la capitale et n’auraient certainement plus le temps, ni l'espace pour de telles aventures nocturnes.
Bel-Makorh sembla réfléchir, puis dit tristement, mais avec une grande honnêteté, courageux à souhait face à la possibilité de rejet, qu’il ne savait pas où il voulait que cela les mènes. Et cela a plu au Garléen. Il pouvait faire confiance à l’elezen pour garder leur amitié intacte, et il se faisait confiance pour apporter ce que Bel-Makorh voulait.
Tout cela semblait étrangement simple et convenu, mais naturel et bienvenue.
Un peu plus confiant et décidant de profiter de ce qu’on voulait bien lui offrir, Maxima souriait à l’elezen et ils terminèrent de manger, non sans échanger quelques bavardages plus détendus. L’un comme l’autre n’avaient pas envie, visiblement, de se précipiter en théorie sur la question et semblaient tous deux vouloir découvrir l’autre le moment venu.

 

Moment qui arriva bien assez tôt lorsque Bel-Makorh, agile comme toujours, se laissa glisser du bureau au sol et inspecta attentivement l’endroit où ils pourraient s’installer pour la nuit.
- Peut être voudriez vous retourner à votre lit, Maxima ?
- Pourquoi faire ? demanda le garléen en rangeant leur rations désormais vite dans son sac qu’il laissa sur le bureau, avec la traduction définitivement oubliée de l’elezen. Et puis, je pense qu’on peut convenir tout deux de laisser tomber le vouvoiement ? Au moins pour ce soir ?
L’elzen rougit, comme prit sur le fait d’une bêtise inconnue du garléen qui sourit sans pitié.
- Après, si vous voulez m’appeler Monsieur dans la soirée, je n’y vois aucun inconvénient non plus.
Le choc passa délicieusement sur le visage de l’elezen qui finit par rire avec amusement au trait d’humour visiblement inattendu et salace. Il surenchérit sans se débiner et répondit avec une effronterie joueuse qui surprit aussi le garléen.
- Pourquoi pas, mais cela se mérite.

Que disait-il plutôt dans la soirée ? Qu’il voulait voir plus d’éclats de la part de l’elezen ? Quelque chose lui affirmait déjà qu’il serait servi.
Le jeu rendit Maxima plus audacieux et il s’approcha doucement de l’elezen, un sourire aux lèvres.
- Et que faudrait-il faire pour mériter de telles éloges, Bel-Makorh? Que fait-on dans ton pays pour obtenir une telle récompense ?
La question, dite avec une telle voix chaude, fit perdre le fil du jeu a l’elezen dont les joues devinrent roses. Il resta silencieux, debout et soudain tendu.
Pour ce que ça valait, Maxima ne se sentait pas si différent. Un peu pour se donner du courage, il passa près du barde et déplaça stratégiquement les deux poèles magitek, pour leur faire assez de place au sol, après quoi il enleva son manteau qu’il posa par terre pour que le froid du sol ne les gênent pas trop.
Lorsqu’il eut fini, il échangea un regard avec l’elezen, toujours étrangement silencieux et Maxima préféra demander avec douceur.
- Bel-Makorh, cela peut en rester là si tu le veux.
Le barde, qui était à moins d’un yalm de distance, le regarda avec intensité, avant de combler la distance qui les séparait encore d’un pas souple et léger.

Les lèvres qui l'embrassaient ont alors eu pour effet d'éteindre le cerveau de maxima d’un coup, comme l’on souffle la flamme d'une bougie. Seule la douceur, à l’arrière goût délicieusement épicé de leur précédent repas, ne parvenait qu'à laisser à Maxima un semblant de pensée cohérente.
Des lèvres douces, précises et chaudes. Tendres et gourmandes. Désireuses et impérieuses. C’est qu’il embrassait bien, ce bougre de barde ! Mais Maxima ne se sentait pas en reste et ajuste sa posture pour caler davantage ce corps harmonieux contre lui, presque de façon possessif, mais pas suffisamment pour que Bel-Makorh ne se sente oppressé.
Des mains habiles accueillirent cette initiative par des caresses tendres, quoiqu’un peu possessives elles aussi sur ses bras et son dos.
C’était limpide pour les deux que les relations entre hommes n’était pas une terre inconnue, et il n’y eut qu’un simple sourire entendu lorsqu’ils se séparèrent pour reprendre leur respiration avant de continuer leurs baisers chauds et douillets. Maxima fut à peine conscient des doigts de l’elezen sur la ceinture qui recouvrait son par dessus et dont les poches lourdes d’objets en tout genre cliqueteaient sous le tâtonnement de l’elezen. C’était délicieux, vraiment, et Maxima grogna un peu, de plus en plus impatient.
L'armure du barde était, elle, plus compliquée à traiter avec toutes ses couches de cuirs et de tissu. Les jambières décorées d’or, de rubis et de petites chaînettes d’or délicates à souhait l'avaient toujours intriguées. Ces petits détails coquets pour un guerrier, contrastaient avec l’armure de torse en en bronze émaillé et en cuire noir. Bel-Makorh avait toujours une allure soignée en combat. Sombre et élégant, loin des tenues de barde habituellement en tissu et colorées.

Les baisers dérivent sur les joues, et le cou de Maxima se retrouva attaqué sans vergogne. Malgré son collier de cuire souple, vite mordillé et retiré, le garléen se mit à frissonner devant l’assaut de cette zone sensible. Cependant, il ne voulait pas être le seul à en profiter, alors lorsqu’il découvrit l’encoche maintenant une épaulière de cuire, il ne se fit pas prier pour l’enlever d’un mouvement sec, accompagné d’un halètement surpris et amusé.
Le cœur gonflé de passion, il ronronna presque dans le creux de l'oreille si fine et douce des mots sincères et tendres. Il voulait lui plaire. Il voulait qu’ils aiment ça tous les deux. Maxima savait que les elezen possédaient une ouïe plus fine que les autres espèces, et il savait comment en jouer. Un ton chaud, doux au creux de l'oreille, un mordillement gourmand et il sentit presque le barde fondre dans ses bras.
C’était si charmant qu’il ne put retenir un rire doux et amusé… avant de glapir quand une tape joyeuse retentit sur sa cuisse encore gainée de tissu.
Le regard chaud et faussement contrarié le fit rire. Tout comme leur souffle déjà rapide et impatient. L’elezen n’attendit pas et le poussa sans douceur contre le mur, piétinant un peu le manteau au sol au passage, mais aucun des deux n’en accordait de l’importance. Le garléen accueillit l’étreinte possessive du barde avec gémissements et tâtonnement.
Une deuxième épaulière tomba, suivit de l’armure de plaque de son torse, libérant la veste de cuire et de tissu couleur lie de vin.
Sans attendre, Maxima massa avec envie cette poitrine encore bien protégée de cuire et laissa son nouvel amant déboutonné son par-dessus et le lui ôter avec précipitation, le tout tout en continuant à l’embrasser.
Tout n’était que passion sans concession, libérés de l’angoisse du rejet, les cœurs légers et amoureux, les deux amants ne pensaient plus qu'à l'autre et à leurs désirs évidents.

Le garléen laissa un temps le barde de le déshabiller, sans que le froid ne les gênes. Les doigts habiles, presque tremblants, avaient déjà déjoué sa chemise et sa ceinture quand Maxima le poussa à son tour contre le mur, avec plus de force, désireux de se montrer fort pour lui. Bien sûr, si le barde voulait plus de tendresse, il le lui donnerait sans hésitations.
Mais pour le moment, ses tentations à ouvrir les harnachements de cuire sur son torse pendant qu’il faisait un suçon possessif sur son cou, rendit le barde tout chose et sa voix chantante berça le garléen le temps que la veste tomba dans un bruit sourd, révélant une chemise soie de jais en dessous. Fort heureusement, rien qu’un délassage sensuel ne viendrait à bout.
Bel-Makorh frissonnant ainsi à moitié vêtu, pressé contre un mur froid et le corps chaud de son amant. Amant qui le regardait avec chaleur et questionnement.
- Maxima… continue. C’est beaucoup trop tendre pour arrêter maintenant, tu ne crois pas ? souffla t’il en réponse.

Le garlen ne répondit qu’avec un regard heureux avant de se baisser et d’embrasser la poitrine tremblante de l’elezen. Jouant un moment avec ses lèvres afin de frôler la peau chaude, regardant avec gourmandise la chair de poule se propager sur son passage, il s'arrêta sur un téton rose semblable à un petit raisin, qu’il suçota tendrement.
Il fut récompensé par un sursaut et un petit halètement plaisant avant qu’une main ne dénoue ses cheveux avec adresse, l’autre pressant non sans douceur son entre-jambe pour le masser d’un geste régulier.
Maxima gémit à la fois de surprise devant l’audace, et de désir devant la sensation. En réponse, il mordilla et suça plus fort, avant de recommencer sur le second, le gauche. Celui-là rencontra un plus grand succès, car aussitôt ses lèvres dessus, que le barde se mordit les lèvres et sursauta avant de jurer dans une langue chantante et grondante tout à fait charmante. Maxima insista donc un long moment, heureux de donner un plaisir si simple à son compagnon de sommier.

Lorsque le plaisir commença à fleurir, le garléen continua à déshabiller l’elezen avec un peu plus d’entrain, retirant son pantalon qu’il laissa tomber par terre avant de prendre les jambes délicieusement musclées et longues le long de ses hanches. Bel-Makorh fut surpris de se retrouver en équilibre contre cet homme à l'allure svelte mais si fort, qu’il riat aux éclats.
Profitant que le garléen avait les mains prises pour le maintenir dans cette position, il prit le visage de Maxima en coupe pour l’embrasser avidement, mettant de côté son excitation gênante qu’il sentait pressé contre le ventre chaud de son amant.
Il savoura ce baiser et les frissons qui l'accompagnaient jusqu'à ce que Maxima dégagea l’un de ses bras pour retirer avec audace son sous-vêtement. Échangeant un regard entendu, l’elezen le sentit se baisser pour embrasser son ventre, puis se laissa glisser au sol, entrainant l'elezen avec lui pour pouvoir lui procurer quelques gâteries
Délicieusement coincé, plier en deux sous ce corps désirable au possible, le barde resta silencieux autant qu’il le pu lorsque les lèvres chaudes embrassèrent son sexe déjà si nécessiteux. La sensation de pure enchantement remua son âme pendant qu’il câlina la tignasse brune et désormais ébouriffée de Maxima.
L’elezen ne savait plus quand était la dernière fois qu’il avait bénéficié d’aussi douces attentions. Les seuls moment de plaisir qu'il s'était accordé durant son voyage n’avaient pas été très glorieux. Toujours sous influence de l’alcool, sans jamais se souvenir des noms de ses partenaires, non pas qu’il en eut beaucoup.
Mais il voulait autre chose de Maxima.

Comment ne pas se souvenir de ce Garléen vertueux et courageux. Tendre et juste et… terriblement attachant en plus ?
Les lèvres de ce dernier gagnèrent en assurance devant le chant rauque d’un plaisir non feint et l’elezen se sentit fondre. Le dos contre le mur, les genoux en appuie sur les épaules solides du garléen, il laissa sa tête se détendre contre le bois ciré. La respiration saccadée, il laissa le plaisir chanter pour lui et il sentait Maxima réceptif. Il ressentait ses lèvres plus audacieuses encore, prêtes à lui arracher des gémissements plus trivial encore.
Il n’y avait aucun monde où Bel-Makorh pouvait tenir longtemps avec une telle attention dévouée.
Pas quand les lèvres chaudes s'accordaient à ses gémissements. Encore moins quand une main malicieuse et agile caressa tendrement ses bourses, manquant de justesse de lui faire lâcher sa charge.

Mais Maxima savait très bien ce qu’il faisait, et ce qu’il voulait. Continuant de le sucer avec une passion débordante, il ralentit son rythme pour laisser le temps a son amant de s’habituer à ses frasques. Frasques qui consistaient à expérimenter du bout des doigts des plaisirs coquins. Les joues du barde s'empourprent encore davantage et il ne trouva plus ses mots.
L’intrusion avait été si tendre, sans empressement, que l’elezen avait envie de pleurer de bonheur. Ses précédents compagnons de sommiers avaient toujours été brutaux à un moment ou à un autre, mais cela ne semblait pas être le cas ici.
C’était comme si le garléen savait à quel point le barde aimait la douceur, malgré son statut de guerrier chevronné.
Massant tendrement le dos de son compagnon d’une main ferme, Bel-Makorh ferma les yeux, conquis et docile. Son autre main perdue dans les cheveux bruns.
- Oui… Ha… si doux. Reste, comme … comme ça.. oui… s’il te plait… Maxima…
Le garléen ronronna plus fort, adorant ces marques d’affection évidente, et le plaisir parfaitement visible de son compagnon. Plus doucement encore, il explora l’intimité de Bel-Makorh avec révérence, guettant le moindre faux pas, qui ne vint jamais. La voix rauque se fit plus pressante, plus nécessiteuse, et Maxima gémit lorsqu’il sentit cette délicieuse bite se contracter lorsqu’il toucha un point particulier plus bas.
Sentir le plaisir de son amant prendre forme nourrissait son propre besoin comme jamais et Maxima crut perdre la tête lorsque se déposa sur ses lèvres, les prémices de l’orgasme à venir.
L’elezen, incapable de bouger, ne pouvait que subir ce que le garléen lui offrait, et il le savourait. Il ne savait pas si Maxima voulait le goûter ou non, aussi balbutia t’il la question comme il le pu, mais le regard de braise, teinté du rose unique de ses pupilles, lui donnèrent une réponse ô combien bienvenue.
Une seconde phalange accompagna la première dans l’intimité du barde qui perdit la notion du temps, si tenté qu’il en avait déjà eu une de la journée et il haleta précipitamment.
C’était si bon, et voilà que Maxima accordait le rythme de ses lèvres avec celle de sa main. L’elezen se savait perdu et le lui dit.
Enfin il essaya, mais le Garléen ne le laissa pas faire et revendiqua son plaisir de ses lèvres fermes et serrées autour de son membre tremblant.
Une dizaine de va et viens très serré et un jeu de ces doigts coquins eurent raison de lui.
Sa charge fusa, aussi ardente, qu’abondante de trop de retenue, sur les lèvres d’un Maxima heureux comme jamais.
Le garléen grogna de plaisir en la savourant pendant que le barde se détendit, la respiration rapide et les joues rouges.
- Tu sais vraiment y faire… balbutia Bel-Makorh avec tendresse pendant que Maxima revenait l’embrasser avec ferveur.

Le garléen ronronna et lui demanda chaudement, sensuellement ce qu’il aimait comme position, ce dont l’elezen ne savait franchement pas quoi répondre sur le moment, tant le plaisir brouillait encore son esprit.
Quand il put répondre, Bel-Makorh laissa carte blanche à son amant qui l’embrassa plus intensément avant de le surprendre et de passer un bras dans son dos pour le plaquer au sol avec son poids, a peu près sur le manteau posé plus tôt au sol.
Retirant complètement son sous-vêtement, l’elezen éclata d’un rire surpris pendant que le garléen mordilla gentiment une de ses oreilles. Le barde décida de terminer de déshabiller son amant et de le libérer d’une tension injuste.
La ceinture et le pantalon de treillis vite retirés, L’elezen fut celui qui poussa Maxima sur le côté, dévoilant pour la première fois sa force, avant de l’embrasser. Assis à cheval, ils se regardèrent un délicieux moment avant que l’elezen ne l’embrasse. Maxima se laissa faire, et massa les hanches souples de son compagnon, laissa ses doigts laisser leurs marques sans se soucier des bleus que cela occasionnerait. La chaire ferme de son amant le ravissait et il avait hâte d’en découdre. D’en tester la fermeté et de la goûter encore. Il voulait connaître chaque parties de ce corps qu’il devinait délicieux.

L’elezen ne pouvait s'empêcher de bouger des hanches, de nouveau si rapidement excité, il gémit entre les lèvres chaudes du Garléen si éprouvé. Il sentait qu’il pouvait le faire. Lui offrir un cadeau digne.
Alors sensuellement, il se redressa, non sans être accompagné d’un léger souffle de frustration provenant de son amant. Bel-Makorh se lécha les doigts chaudement, sans quitter les yeux rose d’un Maxima impatient, avant de passer sa main dans le sous vêtement d’un gris sobre pour en ressortir en douceur ce sexe abandonné jusqu’alors.
La frustration se transforma aussitôt en plaisir avide lorsque les doigts fins et délicats du barde entamèrent une danse sensuelle et experte le long de la hampe chaude et si vivante.
Ce fut au tour du garléen de haleter, mais il ne ferma pas les yeux, au contraire, il les garda braquer sur les pupilles dorées de l’elezen.
Mais Bel-Makorh savait ce qu’il voulait, et ajusta sa position, avant de se pencher en avant pour un baiser tendre. Soutenue par une main sur le torse ferme de son amant, et par les deux mains de Maxima qui le maintenait, le barde soupira entre deux baisers lorsqu’il guida doucement mais avec assurance, le membre viril jusqu'à son intimité.
Maxima n’osa pas dans un premier temps, et l’elezen lui laissa le temps de se décider en le câlinant, en suçant son cou et son torse le temps que le garléen gagne en assurance. Son hésitation fit fondre le cœur du barde qui lui murmura à l’oreille.
- N’ai pas peur, tu ne me fera pas mal, au contraire.
Cette simple phrase eut l’effet escompté et plus encore. Car après avoir échangé un baiser torride, Maxima échangea leur place et allongea Bel-Makorh sur le sol, sous son corps. Ce-dernier ricana, content de sentir son compagnon si désireux de dominer. Car au fond, l’elezen n’était pas adepte de la domination, et préférait souvent donner plutôt que de recevoir. Il était très heureux et soulagé que Maxima et lui soient en parfaite complémentarité sur ce sujet là.

Bel-Makorh n’eut pas le temps de penser davantage que le Garléen adapta sa position et commença à entrer en douceur tout en l’embrassant. C’était si simple, que l’elezen ne pouvait que sourire bêtement, heureux comme tout. Passant un bras dans son dos pour une meilleure position, son autre main attrapa l'une de celles de Maxima pour entrelacer leurs doigts ensemble. Si fort qu’ils pouvaient tous les deux sentir les pulsations de leur cœur respectif.
Lorsque Maxima fut assuré que son compagnon n'éprouvait que du bonheur, ils échangèrent un regard complice, vite suivi par une série de baisers plus ou moins bâclés et des rires idiots.
Le garléen entreprit alors de danser, d'abord gentiment, sur la chanson de l’amour, chanter par son bien aimé barde. C’était autant un soulagement qu’un plaisir violent, que Maxima ne savait plus vraiment où donner de la tête.
Le sourire de Bel-Makorh était si beau, ses joues si roses et toutes chaudes sous ses baisers. Et son corps ! Un délice sans nom que l’elezen lui offrait là, comme ça.
A quel moment Maxima était devenu si chanceux, il ne le savait pas, mais ce qui était certain en revanche, c’est qu’il avait l’intention de profiter de son cadeau aussi longtemps que son compagnon le lui laisserait le plaisir de le faire.
Devant les phrases entrecoupées de baisers et de plaisir, Maxima ne douta pas que cela pourrait durer une bonne partie de la nuit, et il en était heureux. Il n’existait plus qu’eux, libres et exclus de toute tension politique. Maxima ne pensait qu'à Bel-Makorh. Qu’au plaisir qu’il voulait lui donner. Qu'à celui qu’il recevait en retour. Au visage chaud aux lèvres entrouvertes, aux yeux d’or qui le fixaient avec adoration.
Son corps souple et chaud, serré contre sa verge si sensible.
Il était si proche mais il ne voulait rien entendre. Seulement les petits cris qui s'échappaient de son amant pendant qu’il le malmenait quelque peu, emporté par la passion.

Un chant inoubliable à ses oreilles.
Ainsi qu'à son âme.
Mais cela, il l’ignorait encore

 

------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

 

Ils passèrent la nuit dans cet entrepot glacial, après ces moments de folies légères, de passions assouvies. Sans se rendre compte qu’aucuns gardes n’avaient été autorisés à surveiller l’endroit. Exceptionnellement pour placer les soldats à la surveillance des alentours du camps, pour protéger le lieux des monstres.
Cependant, seuls des personnes attentives et curieuses auraient pu remarquer la légère lumière que dégageaient les poêles magitek, et la bouée bien présente à la fenêtre.

Et seule une personne intelligente aurait remarquée la rougeur sur les jours de la commandante Lucia et deviner pourquoi elle tenait temps à laisser cette entrepôt sans surveillance.

Chapter 16: Une canne a pêche de débutant.

Chapter Text

L'elezen était un peu déçu… non dégoûtée.
Voilà qu'on lui avait dit que les Pelupelu étaient de fiers commerçants. Les meilleurs de tout le Tuliyolal, et voila qu'il ne trouvait aucuns artisans pour lui fabriquer une canne à pêche !
Bien sûr, celle qu'il avait était sentimentale et il ne voulait pas s'en séparer. C'était la toute première canne à pêche qu'il s'était fabriqué lorsqu'il apprenait le métier d'ébéniste.
Depuis, avec ses voyages, il n'avait plus toucher a un outils.
Elle avait du vécu,cette canne à pêche, et le simple fait qu'elle ne brise pas en mille morceaux la première truite venue, pouvait laisser croire qu'elle était bénie par Berygot lui-même.
Bel-Makorh aimait bien entendre Thancred lui dire ce genre de chose, tout en sachant que l'elezen la réparait très souvent. C'était un jeu entre eux.
Malgré toutes ces années de bons et loyaux services et même si elle était dépassée, l'elezen ne voulait pas s'en séparer. Il préférerait milles fois avoir l'embarras du choix et s'encombre de moult outils.

Bon, cette réflexion n'allait pas l'aider à trouver un artisan digne de ce nom. Ou un pêcheur.
Oui, un pêcheur saurait où en dégoter une.
Pourvue qu'il n'ait pas à recommencer l'éternel danse du troc à gogo.
Aussi noble que soit l'elezen, il n'était pas certain de pouvoir tenir le rythme des négociations.

Chapter 17: A bout de patience.

Notes:

Pour les rares lecteurs.rices, qui se posaient la question, je me suis moi même perdu dans ce donjon. Attention spoiler Endwalker sévères ici.

Chapter Text

Bien qu’un aventurier aguerri, jamais le barde n’avait vu un dédale incommensurable de pièces en tout sens. C’était à ne plus rien comprendre.

Les loporites étaient semble t il en train de réorganiser les chambres pour leurs invités pendant le voyage du Ragnarok. Mais à l'évidence, ces boules de poils voulaient déjà faire venir à bord ce qui restait de l’humanité.
Et Bel-Makorh savait qu’ils n’étaient pas là pour ça. Le guerrier de la lumière et lui-même, ainsi que leurs chers camarades, étaient avant tout en route pour le confin de l’espace, rien de moins.

Et voilà que sous couvert d'aller : récupérer un petit truc, lui et Thancred c’étaient tous deux retrouvés perdus.

Bel-Makorh n'aimait pas vraiment ces petites boules joyeuses et naïves, mais il devait bien admettre que c'étaient de bons ingénieurs quand ils savaient ce qu’ils faisaient.
Malheureusement, impossible de trouver la sortie. Dès que lui et le hyur entraient dans une pièce, une autre apparaissait et ainsi de suite. Les murs devenaient des sols. Les fenêtres se transformaient en portes. Les escaliers, des monticules à grimper.

Au bout d’un interminable moment où l’elezen, peut porter à la patience dans cet endroit, être dans l’espace n’aidait pas non plus, envisageait sérieusement de démolir les cloisons a coup de transcendance, le guerrier de la lumière vint à leur secours.
Le paladin avait visiblement trouvé rapidement la sortie une fois qu’il les eut rejoints. Un semble jonction à prendre en sens inverse. Vraiment ?
Devant l’inquiétude de son ami, l'elezen préféra ne rien dire sur le pourquoi du comment ils s’étaient si bêtement perdus et joua la diplomatie pour féliciter le hyur d’avoir trouver le passage pour sortir de cet enfer. Pour lui, tout mais pas cet endroit. Il était certain que l’endroit où ils allaient serait mieux que ce dédale cauchemardesque.

En revanche, il gratifia celui qui voulait l’entendre que des lapins ne devraient en aucun cas avoir ce genre de technologie… surtout si c’était pour faire n’importe quoi.

Le guerrier de la lumière savait bien que quand son ami était comme ça, il n’y avait rien à faire. Cela ne l'empêcha pas de rire tout bas avec Thanred, malgré qu’il connaissait la sensibilité auditive très développée de l’elezen.

Elezen qui soupira et qui refusa toute offrande de carottes ( surtout celles aux couleurs douteuses) que les petits loporites essayaient de lui offrir pour se faire pardonner.

Chapter 18: Inquiétude fraternelle.

Notes:

Attention, spoiler majeur de l'histoire d'Heavensward !

Chapter Text

Le manoir était si calme depuis un moment car Emmanéllain était partit en mission en Dravania et son père, Sir Edmond de fortemps avait été mandaté par le grand conseil en tant que représentant de la noblesse Ishgardaise.
Selon les rumeurs, il était question de commencer la reconstruction de certains quartiers de la sainte citée et cela rendait Artoirel très heureux. Comme tout le monde, il avait bien vu la différence de traitement et le fossé se creuser entre les nobles et le peuple. L’ainé des Fortemps partageait les idées progressistes de son père, et il était heureux de pouvoir vivre et être le témoin de l'évolution de son pays.

Assis sur le divan de velours du hall, il avait débuté la lecture d’une lettre quand un souvenir lui était revenu à l’esprit. qu’est ce qui l’avait déclenché, il l’ignorait, mais en revanche, tout était parfaitement net dans son esprit.

 

C’était quelques années avant l’arrivée du guerrier de la lumière et il neigeait, comme bien souvent à Ishgard. Mais cette fois-ci, la neige était épaisse et le brouillard empêchait quiconque de voir plus d’un yalm. Artoirel se souvenait bien de l’odeur du pain frais en train de cuire au four, et de son jeune frère Emmanellain qui avait commencé son apprentissage des arts de la guerre. Il était en train de lire l’almanach des commandements et de la vie du guerrier. Un livre basique, qui regroupait les instructions de base de tout soldats en devenir, et qui se devait d’être connu au mot près par les novices.

Artoirel se souvint d’avoir entendu la porte d’entrée s’ouvrir discrètement, et le froid mordant s’attaquer à ses pieds avant d'être refermée précipitamment. Levant les yeux, il reconnut sans peine à qui appartenait la chevelure bleu claire et les oreilles rougies par le froid qui dépassaient d’une écharpe couverte d’une neige épaisse.
- Il était temps, avait-il dit d’un ton sec. Père était mort d’inquiétude. J’imagine que tu n’avais pas de quoi écrire une lettre à ton nouveau poste? Ou tu étais trop occupé à faire connaissance avec tes hommes sous tes ordres ?
- Bonjour à toi aussi grand frère, fit Haurchefant avec un grand sourire amusé, pas du tout ennuyé le moins du monde et simplement heureux d'être chez lui au chaud.

Artoirel, retint un sourire et soupira, feignant habilement la lassitude.
- Oui, oui bonjour. Tu as fait bonne route malgré le temps cauchemardesque?
- Plutôt oui, dit l’elezen en retirant minutieusement écharpes et manteaux ainsi que ses bottes qu’il laissa sécher à l’entrée. Le camp n’est pas si loin, et j’ai préféré prendre ma permission avant de commencer les choses sérieuses.

L’ainé de la famille Fortemps avait fixé son jeune frère avec un certain dédain, mais voyant que Haurchefant prenait son temps, il ajouta:
- Pourquoi es-tu revenu ? Je croyais que tu voulais prendre tes distances?
- J’ai de la paperasse à donner à père, à transmettre à qui de droit, et je voulais un peu en profiter pour rester quelques jours, avant de repartir.
- Prendre des nouvelles ?
- Entre autres choses, oui.

Artoirel se souvenait de la sensation de malaise qu’il avait ressenti lorsque la gêne s’était installée. Il n’avait jamais considéré Haurchefant comme autre chose que son frère, malgré la volonté farouche de sa mère, la comtesse de fortemps, de les monter les uns contre les autres. Cela avait fonctionné avec Emmanéllain car il avait été le plus petit, et le plus crédule. Mais Artoirel, l’ainé et le préféré de sa mère, avait pris l’habitude de jouer à double jeu, profitant d’essayer d’aider son frère dans l’ombre.
Cependant, face à la haine de leur mère pour lui, tout avait dégénéré et Haurchefant était partit. Il leur avait dit qu’il voulait faire son service militaire, devenir un vrai chevalier et servir son pays avec honneur et droiture. Mais personne dans ce manoir, n’avait été dupe, sauf peut-être Emmanellain qui n’avait qu’une dizaine d'années.
- Tu pourrais rester plus longtemps, tu sais ?

Il se souvenait si bien du regard perçant d’Haurchefant à ce moment-là. Artoirel savait que sa question avait remué quelque chose de désagréable pour son cadet, mais il fallait qu’il le dise, tant qu’ils étaient encore seuls. D’ici peu, leur mère reviendrait et elle ferait tout pour qu’ Haurchefant ne se sente pas à sa place, si tenté qu’il l’avait déjà ressenti. Cette vendetta personnelle de leur mère pour leur frère était une épine dans le pied de la famille Fortemps, et même si leur père faisait sa part pour épargner au mieux son fils, la comtesse était une femme impitoyable lorsqu’il s’agissait de pureté du sang.
Mais la vraie noblesse, Artoirel le savait, résidait dans le cœur. Et même s' il ne le révélerais jamais à voix haute, Haurchefant avait hérité de la noblesse de leur père, tout comme eux.

Cette même noblesse qui avait convaincu le chevalier au cheveux bleus et ébouriffés qui le fixait toujours avec incertitude, à quitter ce qu’il voulait appeler, son foyer. Artoirel se souvenait de l’expression un peu triste, mais si vite censuré, sur le visage de Haurchefant quand il lui dit simplement que ce n’était pas raisonnable, ni souhaitable et que de toute façon, on l’attendait au camp de la tête du dragon.

Mais pour une fois, aujourd’hui Artoirel savait pourquoi, l’ainé de la famille voulait insister.
Haurchefant, tu n’as rien à te prouver tu sais. Tu es un chevalier, et père t’as toujours reconnu.
La réponse de l’elezen fut si longue à arriver.
- Artoirel, tu peux être gentil lorsque ta langue de vipère est docile, avait-il dit avec un beau rire, ce qui lui avait fait lever les yeux au ciel. Mais tu sais bien que je ne suis pas censé être ici. Votre mère ne me laissera jamais dormir ne serait- ce qu’une nuit, même si j'étais blessé. Et ce n’est pas le cas.
- Au diable ce qu’elle pense non ? avait murmuré Artoirel.

Ho comme le regard étonné d’Haurchefant lui avait brisé le cœur cette fois là. Comme son silence l’avait fait aussi.
- Eh bien quoi ? Je n’ai jamais dit que j’était d'accord avec le traitement qu’elle te faisait subir.

Il avait juré avoir vu les lèvres de son frère trembler quelques secondes avant que sa voix ferme ne dise simplement:
- J'apprécie vraiment. Mais je ne resterais pas ici. Ce n’ai pas la première fois que toi, ou père essaie de me convaincre, mais je n’ai nullement l’intention de créer de nouveaux conflits. Je vous aime, et c’est suffisant.
Comme Artoirel avait été choqué par ces mots, bien qu’il avait deviné depuis longtemps les sentiments de Haurchefant.
- Tu gâches ton potentiel en allant là-bas. Tu dois aller te former auprès du temple des chevaliers !

Cette fois, Haurchefant soupira.
- Si nous n’avons pas eu cette conversation mille fois, nous ne l’avons jamais eue. C’est toujours non. Je n’ai pas besoin d’aller là bas pour prouver ma valeure au combat. Et la comtesse en ferait grand cas. J’apprendrais mieux sur le terrain de toute façon.
- Mais tu as le talent pour briller dans l’ordre de la chevalerie ! C’est injuste ! Père ferait sans hésitation une lettre de recommandation, tu le sais très bien !

Artoirel n’avait pas été tendre, et cela ne lui ressemblait pas d’être si peu reservé. Peut être que cela avait été la raison pour laquelle Haurchefant avait éclaté de rire à ce moment-là.
- Tu caches bien ton jeu, grand frère. Mais je suis utile là-bas, avec ma garnison. Si j'étudie avec ces pompeux, qui va protéger le camp hum ?

Artoirel avait été si vexé par lui-même de ne pas avoir eu de contre argument valable.

Peut être que, s' il l’avait eu, Haurchefant aurait pu être convaincu. Peut-être qu’il aurait fait ses cinq années réglementaires de formation. il ne se serait pas trouvé sur le chemin du guerrier de la lumière.

Il serait certainement toujours en vie.

 

- Artoirel, He Ho! Tu m’entends ?

L’ainé de famille Fortemps sursauta, revenant à la réalité. Emmanellain le regardait bizarrement assis à côté de lui sur le divan. Quand l'avait-il fait ?
- Qu’est ce qu’il y a ? avait demandé l’elezen un peu sur la défensive.

Étrangement calme, son frère cadet ferma le livre qu’il avait encore en main.
- Tu pensais encore à lui hein ?
Artoirel soupira.
- Oui, bien sûr, comme nous tous.
Emmanellain regarda un peu son livre, puis son frère.
- Je ne le connaissais pas si bien, mais je doute qu’un homme aussi vertueux, aurait voulu que nous nous morfondions.

Artoirel soupira un peu. C’était sans doute vrai, oui. Mais parfois, les souvenirs vagabonds étaient incontrôlables.
- Certes, il me manque, mais on ne peut rien y changer.

Avec une douceur qui ne lui était pas vraiment familière, le petit frère prit la main de son aîné et la serra.
- Je ne suis pas vraiment le plus sage des deux, et je peux même dire que j’ai sans doute était le moins gentil avec Haurchefant, mais je veux honorer sa mémoire, à ma façon, en marchant sur ses pas. Je suis sur que toi aussi, tu vas trouver un moyen de faire la paix Artoirel.

Ce dernier eut un regard incrédule.
- Depuis quand es-tu devenu aussi sage tout à coup ? Cela m’étonnerait qu’ Honoroit t’ai appris la sagesse a toi qui n’écoute jamais rien.

Le cadet rougit.
- Hey, je peux écouter de temps en temps.
Artoirel eut un demi sourire et ébouriffé les cheveux de son frère.
- Oui, mais alors vraiment de temps en temps.

Et il se laissa à rire lorsque son petit frère laissa échapper un petit cri de contrariété d’être décoiffé pile au moment où la porte d’entrée s’ouvrit.

Leur père est enfin rentré.

Chapter 19: Frasque miniature

Summary:

Un peu légèreté, même si en retard. La semaine à été compliqué.

Chapter Text

La routine matinale de l'ancien était invariable, tout comme le fait qu'il pleuve à Amaurot en automne ou que Azem mijote quelque chose quand personne n'a de ses nouvelles pendant un moment.
Pour Hadès, le matin est la partie la plus importante de sa journée et déterminait son humeur jusqu'au soir.

Soupirant en sortant du lit, l'amaurotin mit un temps considérable à se dégager de son compagnon. Cela aurait pu être facile, si Hadès ne mettait pas un point d'honneur à ne pas le réveiller.
Avec le temps, il avait tenu compte de ce moment, dont il profitait parfois, dans son programme du matin.

Pas aujourd'hui cependant, car une grande réunion devait avoir lieu au Capitole et Hadès ne pouvait pas être en retard. Il ne l'avait jamais été et n'allait pas commencer.

Donc une fois ses ablutions faites et habillé de frais, le troisième siège savourait son café. Un de ceux qui résultait des plantes que Klaora faisait pousser sur son vaisseau et qui avait un arôme délicieusement riche. Cher au goût d'Hadès.
Détendue et après s'être assuré que son compagnon dormait paisiblement, l’ amaurotin passa dans l'entrée pour mettre ses chaussures d'un geste mécanique et passa sa lain sur le pendoir pour ne trouver que le vide.
….
..
.

 

….

 

Où était donc son masque ? Aucune chance que Hadès ne l'ai posé ailleurs qu'ici car c'était la première chose qu'il retirait en rentrant chez lui.
Aucune chance non plus que Klaora ne joue avec, Hadès savait à quel point il le détestait car il représente à ses yeux l'absence quotidienne d'Hadès.
Par l'etoile, grogna til après avoir fouiller succintement sa robe noir sans rien trouver. Bon tant pis.

Il claqua des doigts, pas vraiment ravie d'utiliser la magie pour une bêtise pareille.
Mais son mécontentement monta en flèche lorsque le masque apparut dans sa main et qu'il n'était pas apparu tout seul.

Accroché avec force, tenant le bord rouge de ses deux toute petites mains, son lui miniature le regardait comme si Hadès l'avait dérangé. Il était visiblement en train de chevaucher le petit Grani lorsque la magie avait fait effet car ce dernier se débattait sous les genoux de sa miniature.

- Sans déconner, jura Hadès en empruntant sans s'en rendre compte une expression étonnante de son compagnon.

Avec une délicatesse étonnante par rapport à son humeur ombrageuse, Hadès tenta de retirer la miniature qui s'accrochait fermement en fronçant les sourcils.

- Mais c'est pas vrai ! Je n'ai pas le temps pour ces bêtises! T'en a un aussi je te signale !
Au moment où il réussit à faire lâcher prise à la miniature, Grani disparu dans son petit volume d'éther habituel.

- Hadès …? Parvint une voix ensommeillée derrière lui. T'es pas encore parti..?
Tenant son masque d'une main, et son mini lui de l'autre, il se retourna en soupirant.
Échevelé et pas du tout réveillé, flottant dans la tunique trop grande d'Hadès, Klaora baillant avant de regarder ce que l'amaurotin tenait dans ses mains.

- Il a fait quoi cette fois…?

Sa question finit par un long bâillement qui réussit à calmer Hadès qui se contenta de grogner :

- Ses âneries habituelles.
Devant le sourire doux de son compagnon, Hades soupira plus dramatiquement pour faire bonne mesure et s'approcha pour lui rendre son petit monstre.

- Je vais réfléchir à un truc pour qu'il ne gambade plus la nuit…
- En voilà une bonne idée. Je dois y aller Klao.

Hadès embrassa la joue douce malgré un début de barbe naissante et reçut un câlin en échange.

- Travail bien, mais fais pas d'heure sup, t'as promis qu'on va au théâtre ce soir.
L'aumaurotin sourit en mettant son masque.
- Une promesse et une promesse.

Chapter 20: Faire ses preuves.

Notes:

Ce petit texte, encore en retard désolée, met en scene deux OC qui me sont chère. Ils sont tout les deux idiots à leurs manières, mais comme tout le monde, ca leur arrive de se disputer.

Mais ils s'aiment sincèrement en réalité. Juste, il y en a un des deux qui ne le sait pas encore.

Chapter Text

La lame frôla sa hanche et il n'eut pas le temps de parer, seulement d'esquiver par un gracieux bond en arrière parfaitement maîtrisé.
Ce n'était pas la première fois qu'il s'entraînaient ensemble, et certainement pas la dernière. L'un comme l'autre aimaient ces moments intimistes, plein de cœurs et d'ardeurs.
Avec le temps, Enderhal commençait à bien comprendre les différents schéma dans les mouvements de son adversaire mais il avait encore du mal avec le rythme.

Thilion Dumnoviel III était une véritable force de la nature. Comment parvenait-il à bouger si vite et esquiver au dernier moment malgré sa taille et sa carrure imposante était un mystère pour le jeune elezen. Mais peu lui importait, il devait gagner. Il devait au moins réussir à le toucher.
C'était le paris qu'ils s'étaient donnés la veille, après un éclat du jeune Gardemage.

En effet, après avoir gagné son titre de Matura et empêcher un terrible complot, Thilion, qui connaissait parfaitement les sentiments d'Enderhal pour sa personne, avait jugé bon de ne pas lui faire davantage confiance.
Prétextant qu'un roi ne pouvait avoir d'aventures extra conjugale avec un membre de sa Gardemage, Enderhal avait vu rouge devant ce mensonge aussi maladroit qu' évident.

L'ayant confronté sur le sujet, la dispute inévitable avait éclaté et des mots durs avaient été échangés.

Ils en étaient là désormais. A rendre coup pour coup afin de prouver son point de vue à l'autre.
Le point de vue étant le suivant pour Enderhal:
Je t'aime espèce de monarque à la noix et arrête de penser que je suis aussi salaud que mon père !

Pour Thilion, cela se résumait à peu près cela :
Je ne vois pas pourquoi je confierais mon coeur au premier jeunot venu ! Surtout pas au fils de ce pleutre !

 

Mais voilà, le père d'Enderhal était bien des choses, mais pas un combattant. Et sans le savoir, ce duel pourrait bien convaincre définitivement Thilion que le jeune Gardemage n'avait en commun avec son paternel que sa chevelure et ses yeux d'émeraude.
Des yeux qui étaient très occupés à analyser posture sur posture de l'elezen en face de lui.
Le combat étant très sérieux, mais pas mortel, l'un comme l'autre avaient revêtu leurs tenues de combat et non celles utilisées pour l'entraînement.
Il fallait bien toute la concentration du Gardemage pour trouver la faille de cette armure de plaque, couleur d'ébène, en face de lui.
La règle était de s'arrêter à la première goutte de sang versée et il était hors de question pour le mage rouge de viser le visage.
Devant une armure de plaque complète, ses options étaient très limitées en comparaison de sa propre armure légère et ses multiples couches de tissus. Cependant, l'équilibre se voulait dans leurs armes. Thilion maniait une lourde épée à une main et un bouclier, alors que le Gardemage fendait l'air de sa rapière.
Thilion était certes habile et impressionnant, mais Enderhal pouvait le maintenir à distance et lancer des sorts de loin. Avec la pratique, ce combat était devenu très équilibré, si bien que les soldats en poste à la garnison royale s'étaient précipités pour voir le combat.
Au premiers échanges, le sérieux du duel avait été évident pour tout le monde. Mais personne ne se posait de question sur le pourquoi, trop absorbé par ce qu'il voyait, et prêt à intervenir au cas où.

Après une parade, Enderhal fondit sur le côté, son catalyseur derrière lui, afin d'essayer de prendre son roi à revers. S' il parvenait à sectionner l'attache de son épaulière, il se dégagerait un partie qu'il pourrait blesser.
Encore fallait-il réussir à prendre Thilion de vitesse, ce qui n'était pas une mince affaire en réalité. L'elezen se souvenait de ses leçons d'entraînement et il savait que la seule solution serait un effet de surprise bien placé.
Mais comment y parvenir ?

Là, Thilion venait de sourir ?

Un choc violent lui coupa momentanément le souffle lorsqu'il vit au dernier moment le bord du bouclier arriver sur son flanc d'un coup sec. Emporté par son mouvement, il ne pouvait pas esquiver et encaissa férocement.
Habitué aux combats violents, Enderhal se ressaisit tout de suite et pivora pour fendre l'air de sa rapière. Un éclat sur sa droite et il vit l'épée de son adversaire se mouvoir avec élégance et précision vers son épaule déjà affaiblie par le choc.

Le combat durait déjà depuis des heures et il était exténué. Mais pas question d'abandonner ! La récompense était trop grande pour le jeune Gardemage.
Après tout, convaincre Thilion qu'Enderhal pouvait être un compagnon digne de ce nom et qu'il était capable de lui botter le cul, ça n'avait pas de prix.

Profitant de son élan, Endehal utilisa le bouclier de son adversaire comme tremplin et sauta sur le côté opposé pendant que la foule s'extasiait de son agilité.
Mais la lame de son roi le suivit de prêt et il sentit le bord de l'épée lui frôler la joue dans un sifflement et il jura.
Ce n'était pas passé loin.
Décidant de faire fit de son orgueil blessé, Enderhal tenta un croc en jambe qui échoua.

Avec adresse, Thilion plaça son bouclier en diagonal pour frapper cette jambe exposée mais le Gardemage sentit l'embrouille.
Mais une connexion se fit soudain dans son esprit.

C'était là !! Avec ce mouvement, son roi avait dégagé une ouverture et exposa son épaule ! C'était le moment !

Fermant son point gauche, il frappa de toutes ses forces pendant qu'il paraît le coup d'épée inévitable de Thilion avec sa rapière.
Incaoable d'esquiver d'aussi prêt, son roi encaissa bravement le choc. Enderhal avait visé le dessous du bras, a la jonction du triceps et de l'épaule.
Et il avait visé juste, et fort car dans un craquement désagréable, il entendit l'épaule de son souverain se déboîter.

Devant le grognement de douleur qu'il entendit, Enderhal fit tout pour ne pas écouter sa petite voix de culpabilité qui lui hurlait qu'il avait blessé son roi, son bien aimé Thilion, et que c'était impardonnable.

Non, il devait gagner. Point.

Et la victoire semblait presque acquise, mais son adversaire n'avait pas dit son dernier mot. Au contraire même.
Après avoir laissé tomber son bouclier désormais inutile, Thilion s'élança avec bravoure.
Les attaques qui suivirent étaient semblables à une pluie de lames acérées ! Jamais Enderhal n'avait atteint son roi de cette manière et cette rage était une nouveauté inattendue.
Le cœur palpitant, anxieux de la moindre erreur qui lui coûterait la victoire, le Gardelage esquiva toutes les attaques avec adresse malgré sa respiration sifflante.

C'était au premier qui faiblirait.

Une dizaine de coups encore, et Enderhal se sentit acculé par sa propre fatigue. Où Thilion trouvait-il cette foutue endurance ?? Combien de gardes étaient nécessaires pour l'épuiser ?

Soudain, les yeux émeraude virent une opportunité. Les mouvements de Thilions commençaient à prendre un peu plus d'ampleur, soulignant enfin un début de fatigue.
Enderhal vit un espace sur son avant bras, là où la cotte de maille de son bras blessé avait glissé dans la bataille.
Ce brin de peau était une cible parfaite.
Cependant, l'elezen n'était pas sûr d'avoir l'endurance nécessaire pour attendre que Thilion soit fatigué. Il devait agir et vite !
Parant deux autres coups d'épée, Enderhal vit enfin une ouverture et s'y précipita.
D'une roulade avant, il atterrit facilement sur le côté fragile de son roi et laissa sa rapière fendre l'aire. Juste assez haut pour que la lame ne touche pas le bras.
Il sourit alors d'un air lupin car il sut qu'il avait gagné.

En effet, l'action avait été si rapide et pensant qu'il serait touché, Thilion avait eu pour réflexe de lever son bras pour esquiver. Mais la douleur lui prouva le contraire.

Les yeux bleus, étonnamment surpris, rencontraient les yeux émeraudes où se lisait un heureux épuisement.

Il avait gagné !
Et pour lui, les cris de joie et de vaillance de la foule n'étaient pas importants.

Seul le regard de Thilion comptait.
Un regard où se déversaient milles émotions.

Chapter 21: Peindre les ombres du coeur.

Summary:

Spoiler fin Heavensward !!

Notes:

Se passe a la fin de la MSQ principale.

Chapter Text

Il l'avait trouvé par hasard en fouillant le bureau. L'elezen ne savait pas encore si c'était un heureux ou un malheureux hasard qu'il tombe sur l'œuvre telle quel.

Depuis la mort de son père et la fin de la guerre, Aymeric n'était plus vraiment sûr de ce qu'il espérait en dehors de la paix qui semblait s'installer durablement.

Beaucoup de ses amis avaient péri ou avaient disparu depuis la guerre civile. Et le seul ami de confiance qui lui restait, Estinien était parti lui aussi, mais avec le guerrier de la lumière.

D'une main ferme, Aymeric retira le voile de coton fin qui protégeait sa trouvaille, la dévoilant à la lumière douce du soleil.

Son cœur se serra devant la toile parfaitement conservée. Le lustre des couleurs, la justesse des dégradés et des nuances de bleu et d'ocre… c'était comme si le tableau avait été peint la veille. Comme si cinq décennies ne s'étaient pas écoulées. Comme si le temps s'était arrêté pour ce seul objet.

C'était une représentation peu commune de l'archevêque Thordan VII, son père. La composition de l'image était certes, convenue, mais les détails et le sujet expliquaient pourquoi Aymeric ne l'avait jamais vu jusqu'à présent.

Thordan était assis sur un fauteuil, au centre du tableau, et il n'y avait nulle trace divine. Il ne tenait ni bâton ni rameau.
Ses bras étaient occupés à tenir un bébé, au chaud dans des draps blancs. Sur sa droite, penchée comme si elle venait de lui donner, Aymeric vit distinctement le portrait de sa mère.
Il la reconnaissait car un portrait lui avait été offert lorsqu'il était adulte et que ses questions devaient obtenir des réponses.

L'elezen reconnu sans peine toute les nuances de gris, du blanc le plus our au noir le plus profond, que composait sa chebelure d'ébène. Sa posture était touchante, penchée ainsi vers l'archevêque et le regard tout tourner vers ce petit bébé au visage joufflu a peine visible.
Aymeric était certain que l'artiste était le même qui avait travaillé sur le portrait de sa mère, que sur le tableau qu'il avait devant les yeux.

Les petites touches délicates et précises dans le regard brun de cette femme qu'il ne conaissait que sur ces deux tableux étaient de la même main pour sûr.
Et quel regard. D'une douceur et d'une chaleur infinie. Le regard bleu d'Aymeric dérive vers ce qu'elle semblait observer.

Lui. Ce petit bébé, c'était lui. Et il semblait étonnement heureux d'être là, dans les bras de son père. En s'approchant un peu, il pouvait presque sentir le souffle tendre se dégager des lèvres muettes de l'archevêque alors qu'il soufflait sur la petite rignasse noir du nouveau né par jeu.

Le regard bleu, ou le peintre avait si parfaitement retranscrit chaque teintes, était perlé de toute petites brillances. Des larmes ?

Quand Aymeric avait vu son père pleurer ? Jamais. Il ne l'avait jamais traité différemment de ses autres enfants illégitimes, alors d'où venait ce tableau ?

Qui avait eu l'audace de commander une telle pièce, représenter l'archevêque Thordan VIII comme un père de famille aimant…?

L'œuvre était petite, pas plus d'un quart de yalm en réalité. Parfaite pour tenir sur un meuble ou être exposée à l'abri des regards.
Le genre de toile qu'on aimait garder chez chez-soi en fin de compte.

Aymeric se sentait un peu nauséeux en la contemplant. Non pas qu'elle était laide ou autre, mais car elle représentait un doute.
Le doute qu'un enfant ayant pour père un personnage aussi important pouvait avoir. Son père l'avait-il réellement aimé ?

Certes, Aymeric n'avait manqué de rien, ayant reçu une éducation solide et des bases saines. Mais de son père, il ne connaissait que ses attentes toujours plus hautes qu'Aymeric aurait tant voulu combler.
Jusqu'à ce que l'elezen ne se rende compte de ses sombres projets. Jusqu'à ce que l'un et l'autre ne se déçoivent plus durement encore.

 

Avec un soupire, Aymeric remit le voile de coton pour protéger la toile tout en se demandant ce qu'il comptait faire. Il avait eu pour idée de récupérer ce bureau pour en faire le sien… mais maintenant…

- Sir Aymeric ? Je vous cherchez.
- Ho, Sir de Fortemps. Le conseil ne va pas tarder sans doute.
- Tout à fait, et il ne saurait commencer dans son hôte de marque, fit la voix tendre de ce père en deuil.

Les yeux bleus de l'elezen observèrent un moment son plus fidèle allié en ces temps de reconstructions. Les choses etaient étrangement faites parfois. Sir Edmond de Fortemps avait perdu un fils qui s'était éloigné, lui avait perdu un père qui s'était fourvoyé au point de tout quitter pour ses objectifs.

Regardant encore un peu le voile, Sir Aymeric soupira et se redonna un peu d'aplomb.

- Allons-y, ne les faisons pas attendre.

Chapter 22: Révélation royale.

Notes:

Le mot que j'ai choisit : Anxiété.

He oui, encore de la guimauve (:

Chapter Text

L'elezen faisait les cent pas depuis un long moment. Si long que Enderhal soupira doucement.
- Votre Altesse… vous le connaissez. Vous ne devriez pas le faire attendre ainsi.

Si le Gardemage se permettait d'être aussi franc avec le roi, c'est que l'un et l'autre se faisait confiance. Enderhal était l'un des rares à avoir eu la chance de le rencontrer lorsque Makorh n'était encore qu'un nouveau-né et considérait alors le jeune prince comme le fils de celui qu’il aime. Par extension, il l’aimait d’une manière inconditionnelle. Son petit prince était tout autant à protéger que son Roi et maintenant que Makorh était lui-même devenu roi, il y avait du travail. Protéger et épauler deux rois dans un même palais n’était pas une mince affaire.

Devenu roi depuis peu, Makorh avait aussi eu droit à sa dernière poussée de croissance qui lui avait offert un corps harmonieux, bien que plus robuste qu'autrefois. Il avait pris une demi tête de haut et plus d'ossature mais son velte restait cependant plus proche des elezen que l'on pouvait croiser à Ishgard ou Gridania.
Mais il y avait tout de même quelque chose d'angoissant à l'idée qu'on le regarde. En tant que barde parcourant le monde au côté du guerrier de la lumière, cela ne l'avait pas dérangé avant.
Maintenant il y avait de réelles implications sur l’avenir de son peuple… c'était différent.

C'était déjà une épreuve pour lui de se comporter en roi, de devoir être celui que tout le monde regarde en permanence. De devoir faire passer toutes ces réunions du conseil et de ses duchés avant son propre plaisir. Devenir celui qui, par un seul regard, pouvait changer le cours d'une vie.
Malgré cela, il s'accoutumait avec le temps. Entouré d'elezens comme lui, qui se montrait conciliant devant les changements physiques, Makorh avait appris à se faire à l'idée toute récente de son nouveau corps et des exigences de ces fonctions.

Il avait prit le temps de discuter avec sa femme et sa compagne, malheureusement non officielle,car la reine et lui-même ont un devoir à accomplir et un couple royale ne divorçait pas.
Mais il pouvait s'accommoder de leurs penchants respectifs.
Et Makorh aimait sa femme, et il était heureux qu'elle trouve le bonheur dans les bras de sa gardienne. Ishtar était connue dans tout le royaume comme étant une combattante aguerrie à la langue bien pendue et le jeune roi était heureux que sa femme se trouve a l'aise et en paix avec elle.

Leur devoir dynastique étant accompli depuis quelques années maintenant, l'un comme l'autre n'étaient plus obligés de dormir ensemble. Néanmoins, Makorh avait la chance qu'Arda, sa femme bien-aimée soit avant tout son amie et confidente au sein de cette cour.
C'était tout naturellement qu'il s'était tourné vers elle pour avoir des explications sur son état. Ho, il aurait pu le demander à l'un de ses parents ou à Enderhal, mais c'était quelque chose qu' il préférait partager avec Arda.
Ses révélations le chagrinaient quelque peu car sa croissance prendrait plusieurs semaines et passerait par des phases plus ou moins désagréables. Et elle eut raison. Deux semaines lui furent nécessaires pour atteindre son physique, ce qui était très court et ce ne fût pas sans douleur.
Désormais derrière lui, il ne lui restait plus qu'à endurer une dernière phase, qui elle, se répétait à intervalle plus ou moins régulier tout au long de sa vie.

Arda lui avait expliqué la veille, que concevoir des enfants étant extrêmement difficile ( une chance inouïe que le couple royale ait pût concevoir au premier essais), la femme ovulait plus souvant dans son cycle, mais se retrouvait moins fertile. Les hommes quant à eux passaient par des phases de piques hormonales comparables à des chaleurs.
Le but du jeu étant d'être prêt tous les deux au bon moment pour augmenter les chances.

Mais voilà que Makorh n'était pas du tout, mais alors pas du tout emballé par l'idée. Pour le moment, cette période n'était pas encore intervenue pour l'ennuyer, mais Arda l'avait avertie que ca allait bientôt se produire, la première chaleur arrivait souvent pour terminer la croissance d'un garçon.

Makorh soupira. Le timing ne pouvait pas être plus… gênant.

Continuant de marcher de long en large devant son bureau, agité par l'angoisse, le roi était en cet instant un homme ordinaire, essayant de trouver le courage de se montrer à celui qu'il aimait.

Enderhal, qui observait depuis un moment le dilemme du jeune elezen, ne pouvait pas y faire grand chose. Makorh n'écouterait probablement pas avant de s'être calmé. Mais il ne pouvait pas non plus laisser son souverain dans cet état, il devait essayer.
- Mon roi, dois-je faire venir l'intendant pour qu'il demande aux cuisines de vous préparer du thé ? Cela peut vous aider à vous apaiser.

Makorh ralentit seulement un peu son rythme de marche.

Il portait un élégant ensemble noir et or, aux dessins couleur ambre representant une montagne dans la brume. Les dorrures étaient de délicates broderies décorées de nacre et de quelques pierres d'ambre taillées finement pour attirer juste un peu le regard là où il fallait.
Ses cheveux détachés et décorés de runes sont agrémentés de deux tresses tirées vers l'arrière. Sa chevelure avait délicieusement gagné en volume et ses mèches qui au départ étaient d'un rouge flamboyant, s'étaient assombries vers une couleur plus carmin.

Ses yeux désormais dorés se fixèrent sur Enderhal.
- Je sais que je ne dois pas le faire attendre… mais …enfin il …ne s'attend pas à ça. Il doit déjà assimiler le fait que je suis roi. Je n'ai pas eu le temps de lui écrire pour qu'il le sache.

L'elezen en poste trouva son inquiétude attachante fautes d'avoir de réel fondement. Enderhal avait discuté avec Maxima lorsque le garlén s'était présenté pour demander à voir Bel-Makorh Dumnoviel. L'elezen avait entendu les nobles ricaner sur son passage à l’utilisation du titre Bel; qui signifiait prince héritier; et les avait savamment remis en place.

C'est Enderhal qui avait pris le temps d'expliquer les changements au sein de la cour. Et à son grand bonheur, Maxima n'avait pas semblé intimidée, mais au contraire, il semblait content.
Makorh cependant, était très inquiet de ce que dirait Maxima en le voyant.

L'aimerait-il encore malgré ce corps différent ? Enfin, certes il était toujours lui dans les bases. Mais les changements restaient très visibles chez lui et le roi n'aimait pas cela.

La seule idée que Maxima puisse rejeter le clouait littéralement dans son bureau à faire les cents pas.

 

Makorh n'était pas un peureux par nature. Mais pour une raison fort simple, le regard que Maxima pouvait porter sur lui le terrifiait. La distance était déjà pesante pour eux deux, mais si le garleen n'aimait pas ce qu'il voyait, il n'aurait plus de raison de revenir…

Telles étaient les sombres pensées du roi qui ne remarqua pas tout de suite que son Gardemage avait parlé.
- Qu'est ce que tu as dis… Enderhal…?
- Je vous ai demandé si vous comptiez le renvoyer.
- Non ! Bien sûr que non.

Makorh se sentait comme un enfant contrit, obligé de choisir entre la peste et le choléra.

Enderhal soupira et déposa sa rapière le long du mur près de la porte, avant de s'approcher doucement. C'était tout sauf protocolaire, mais il sentait qu'il devait agir pour débloquer la situation.
- Petit prince, dit-il avec une certaine tendresse, comme celle qu'un grand-frère pouvait facilement avoir. Asseyez-vous à votre bureau, restez vous- même et tout ira bien. Je vous ai appris que pour instaurer un changement en douceur, il faut laisser le temps et les étapes adéquats.

Makorh laissa les mains délicates mais fermes d'Enderhal le stabiliser, s'arrêtant enfin il le regarda avec incertitude. Petit prince, ce surnom le suivait depuisbsont enfance et seuls ses proches l'avaient appelé ainsi. Le fait que son Gardemage l'utilise, était une démonstration simple et puissante d'affection. Comme pour lui dire, je suis là, tout ira bien.
- Laissez le d'abord observer ce qu'il peut voir. Le reste viendra naturellement, vous verrez.
- Mais… et s' il n'aime pas ça…
Le murmure anxieux était glaçant. Tout comme le regard un peu amère qu'il se portait à lui-même. Comment un homme pouvait-il sauver leur planète, aller jusqu'au bout de l'univers et avoir peur d'un simple changement ?

En réalité, c'était très compréhensible. Enderhal le guida en douceur pour saseoir a son bureau et arrangea doucement le tissu pour qu'il reste élégant et ne pas son roi lorsqu'il se lèverait. Ce n'était pas un travail pour un Gardemage, mais Makorh ne considérait pas l'elezen à ses côtés comme un simple garde du corps.
Au fond de lui, Enderhal restait et restera le grand frère qu'il n'a jamais pu avoir. L'homme qui peut faire plier son père et le rendre raisonnable.
Et sa belle-mère aussi quand il y réfléchissait trop. Mais il préférait le grand frère. Les deux ne pouvait cohabiter dans son esprit.
- Je vais faire venir une collation. Vous avez besoin de manger et de vous hydrater. Vous ne voudriez pas inquiéter votre amant en tomber évanoui j'en suis sûr.
- Non.. certainement pas.

Son amant… ? Était-il si transparent ?
- Qui d'autre sait..?
- Toute la cour j'en ai peur. Et avant que vous ne demandiez, votre femme à gardé le secret. Les nobles ont comme toujours faient voler des rumeurs en tous sens, il n'est pas surprenant que certaines soient vraies.

Assis tendu, la main droite soutenant sa tête, Makorh faisait tout pour ne pas entendre les battements frénétiques de son cœur aux aboies. Endethal le regarda quelques instants après avoir ajusté la traîne et se releva.
- Je vais le faire entrer. Mais si vous préférez le laisser dehors, vous n'avez qu'un ordre à donner.

Enderhal connaissait bien le roi, car lui offrir une option, même s' il ne l'utilisait pas, le rassurerait suffisamment pour laisser place à la résignation.
Devant le silence révélateur, Enderhal s'inclina et récupéra sa rapière qu'il attacha à sa ceinture. Mais au moment où il allait ouvrir la porte, la question, à peine audible, lui fit tourner la tête vers Makorh qui le regardait encore, clairement anxieux.
- Comment suis-je ?
La question en parlait traitait pas seulement de la tenue, c'était clair pour tous les deux.
- Il ne peut pas ne pas vous aimer, Votre Altesse. Et si j'ai raison, je ne vous demanderais qu'une de ces fameuses bières de Limsa Lominsa.

Cette dernière réplique eut le don de faire sourire l'elezen assit à son bureau. Quelques instants seulement, mais c'était toujours cela de gagner.

-----------

 

Lorsque Enderhal s'absenta, le temps parut interminable. Aussi roi qu'il fut, Makorh ne savait pas s' il devait garder une apparence neutre devant Maxima, où laisser son angoisse prendre le dessus. Son orgueil voulait paraître fort pour ne pas non plus faire penser à son compagnon qu’il ne se sentait pas bien, mais sa raison lui dictait de ne pas paraître trop royal, c'était nouveau pour Maxima après tout.
Tordant nerveusement ses mains ornées de bagues d'argent et d'ambre, il se rendit à peine compte qu'il mordillait fortement sa lèvre, seul le goût ferreux du sang lui fit comprendre qu’il avait été un peu fort.

Le silence lui était étrangement pesant, mais de courte durée car il entendit des pas et des paroles chuchotées avant que la porte s'ouvre.

Enderhal avait escorté Maxima lui-même et Makorh en était reconnaissant. Il était certain que son compagnon serait entre de bonnes mains et c’était assez rassurant.
Ce qui ne l’était pas en revanche, c’était le sourire mystérieux et un tantinet malicieux de son Gardemage lorsqu’il s’inclina avant de les laisser seuls.

Makorh se sentit soudain désemparé, dos au mur avec devant lui un gouffre sans fond. Il refusait de regarder Maxima, même s' il en mourrait d’envie. Il voulait être certain qu’il soit en bonne santé et bien dans sa peau. Heureux. Mais Makorh avait peur de trouver autre chose dans ses yeux d’une belle couleur rose pâle.
N’osant rien dire non plus, il attendit un moment qui lui sembla long.
- Makorh…? Tu vas bien mon cher ? Sire Avonath m’a dit que tu étais un peu malade.
- Il a dit ça…? demanda Makorh d’une voix faible sans le regarder.

Le fourbe ! Gardemage à la noix !

 

Il devrait lui donner une augmentation au fond.

 

Prenant une respiration lente, Makorh finit par lever timidement les yeux et ajusta sa posture. En effet, il ne s’était pas rendu compte qu’il s'était un peu trop affaissé dans son fauteuil.
Ce qu’il vit d’abords, c’était un garléen en pleine forme et habillé d’une tenue sophistiqué qu’il ne lui avait jamais vue. Un ensemble militaire aux nouvelles couleurs de Garlemalde, délicatement ajusté à sa silhouette. Puis malgré lui, son regard rencontra le sien.

Il avait une complexité, une âme extraordinaire nichée dans ses yeux roses. Makorh n’arrivait pas à interpréter ce qu’il voyait mais il était certain d’une chose.

Dans les yeux de Maxima, il n’y avait de la douceur et de la sollicitude. Sincère, féroce et incroyablement bienvenue.
Makorh se sentit de nouveau respirer lorsque Maxima, apparemment satisfait que l’elezen l’air enfin regardé, lui demanda s' il pouvait s’asseoir à ses côtés, ou s' il devait respecter un quelconque protocole.

C’était si prevenant, que le cœur affolé du jeune roi se mit à ralentir enfin, commençant un lent processus de calme et de bonheur.
- Bien sûr Maxima, viens, tu as fait un long chemin depuis Garlemalde et il faut que tu me racontes comment Lucia a pu te convaincre de ne pas travailler.

Cependant, il se rendit compte de son erreur lorsque le garléen tira la chaise pour se placer à sa droite. De là, il aurait une vue globale de sa personne et cette pensée coupa le souffle de l’elezen et fit naître une sueure désagréable qu’il sentit faire son chemin sur sa nuque.
Il sursauta lorsqu’il sentit la main chaude pourtant rassurante prendre l’une des siennes qu’il avait posée sur ses genoux.
- Makorh ? Qu’est ce qui se passe ...? S'il te plait, parles moi.
Il soupira, essayant de regrouper son courage avant de se lancer.
- Je suis désolé, Maxima, j’aurais dû t'écrire pour te parler de tout ça. tu dois… trouver ça bizarre, au mieux.

Le garléen était silencieux et Makorh, un peu inquiet de son comportement, finit par le regarder. Seule la douceur émanait de lui.
- Allons, comme si je pouvais t’en vouloir. Tu es roi depuis peu de temps, et un nouveau gouvernement ne se fait pas en un jour. Sans parler des cérémonies et tout le reste.

Ces mots apaisants, dit d’un ton doux et tout près de lui le rassurait encore davantage et il répondit en serrant celle de Maxima. Le garléen lui sourit franchement.
- Et puis, je suis plutôt content de voir que tu vas bien, j’ai eu un peu peur qu'être loin d’Eorzea t’aurait rendu apathique, mais je constate avec joie que ça va. Un peu pâlot, mais en bonne santé.

Cette dernière remarque, dite avec malice, fit rougir l’elezen.
- A propos de ça.. enfin je… je ne suis pas certain que ce soit agréable à voir.

Loin d’être idiot, Maxima voyait bien où cette conversation allait et il était impatient de crever l’abscés.
- Makorh, Enderhal m’a expliqué.
- Qu’est ce qu’il a expliqué au juste…? demanda l’elezen avec méfiance.
- Lorsqu’il est venu me chercher, à la porte principale, je lui ai demandé s' il te connaissait et s' il savait si tu allais bien. Je l’ai reconnu grâce aux descriptions que tu m’en a faites et... Le temps de déambuler jusqu’ici, il m’a expliqué à quel point tu étais un roi noble et investi. Et aussi que je devais ne pas m'étonner de ton allure.
Makorh serra un peu le machoir.
- Quelle délicatesse pour dire que je ne ressemble plus à rien…

Cette remarque, sortie à contre cœur, fit taire Maxima qui allait rajouter quelque chose. Au lieu de cela, son expression passa de l’étonnement, à la peine en passant par une lueur aiguë de compréhension.
- Je crois que je devrais faire venir des artisans pour réparer vos miroirs. Il est évident que tu ne t’ai pas vu depuis un moment.

Makorh resta silencieux, il ne s’était pas passé une journée sans qu’il n'ait observé les dégâts. Le sortant soudain de sa pensée, il sentit les mains de Maxima inspecter ses doigts par le toucher, et Makorh trouva ça très doux. Reconfortant.
Observant de nouveau le garléen, il fut surpris de constater que les yeux roses inspectaient minutieusement ce qu’il voyait.

- Elles sont plus fines, à moins que je ne me trompe. Jouer de la lyre ou du luth doit être un délice.
Makorh asquiessa simplement mais il n’eut pas le temps de rajouter quoique ce soit que l’autre main de Maxima effleura une noir et carmun qui tombait sur son épaule. Il sentit la légère pression de la caresse, et vit distinctement le sourire satisfait sur le visage si ouvert à ses côtés.
- Plus doux que la soie la plus fine, et plus de volume aussi. Ils sont sublimes tu sais.

Soupirant pour se laisser respirer un peu, Makorh ferma les yeux alors que Maxima continua non sans tendresse.
- Malgré les nombreuses couches de tissu que tu portes, je suis certain que ta silhouette a pris en carrure, qui sait, je te laisserais peut être commandé à l’occasion.
L’elezen rougit encore davantage sous le rire chaleureux de son compagnon…
- Je… Maxima, ce n’est plus pareil… enfin, je ne suis pas sûr… enfin je ne veux pas te décevoir et… euh ...bon.

Maxima arrêta un instant ses tendresses avant de reprendre une fois s'être raproché davantage.
- Makorh, comment peux tu penser que je n’aime pas ce que je vois ? Je ne sais pas qui t'a mit en tête que tu étais bizarre et monstrueux, et il serait préférable que je ne le trouve jamais, mais crois moi, j’aime beaucoup ce que je vois. Et pourtant tu te caches derrière ta tenue royalement protocolaire, même si je dois concéder qu’elle est très belle.
L’elezen n’eut rien le temps de dire, que Maxima embrassa sa joue.
- Une peau si douce, tu ne peux pas imaginer comme j’aimerais pouvoir prendre autant de carrure et de muscle sans contrepartie.
- Maxama tu.. haaa !

Un simple rire franc répondit à son petit cri de surprise. Le garléen venait de mordiller son oreille par jeu et continuait à embrasser son cou, entre deux baisers, il ajouta avec plaisanterie :
- Toujours aussi sensible ici, tu vois ?
- Même encore plus maintenant, grogna doucement l'elezen.

Son angoisse s’estompant petit à petit sous les éloges sincères de son compagnon, et la douceur de ces caresses et de ses jeux qui l’avaient tant manqué, Makorh soupira et se contenta de garder un peu plus cet homme merveilleux près de lui.

Chapter 23: Vers les cieux !

Notes:

Un texte tres cout pour celui-ci, car les heures supp au travail ne se feront pas tout seuls.
Mais j'en profites pour offrir un peu de légèreté.

Chapter Text

- WEDGE !!! PLUS DE PUISSANCE !
- Tout de suite patron !!

Aussitôt le circuit ajuster, l'aéronef garda son altitude qui pour le moment, était assez proche du sol.
- Patron !! On ferait mieux de se poser pour vérifier les réglages !!

Cid n'était pas du genre a s'arreter en si bon chemin et ressera sa prise sur le gouvernail.
Avec attention, il observa il ressentit les vibrations de la machines qui c'était bien calmer et ronronnait presque.
Non, continuons, Brigg! Gardes un oeil sur le système de refroidissement ! On tente !

Habitué aux frasques de leurs patron et surtout, ami de mongues date, le lalafell et le roegadyn hochairent simplement des epaules avant de courire à leurs poste.

Cid Garlond etait l'ingenieur le plus talentueux de Garlemalde et il ne risquerais jamais la vie de ses amis.
S'accrochant au gouvernal, le jeune hyur augmenta petit à petit la cadence du moteur en ceruleum et l'aeronef monta haut dans le ciel.
Le vent frais et les nuages le fit sourire de bonheur. Il n'y avait que là que Cid pouvait oublier un temps la tragédie de ce qui l'avait conduit à fuire Garlemalde.

Une fois stabiliser,Cid eclata d'un rire satisfait et ses deux compagnons de route applaudur de joie.
- C'est une réussite patron ! On est libre comme l'air maintenant !! Yeah !
Brigg, souvant le plus respinssable fes deux, souriait en donnant une tape amicale si l'épaule de Cid.
- Il faut lui trouver un nom. Ca porte malheur sinon.
Les cheveux au vent et les yeux bleux pleins de bonheur, Cid semblait réfléchir un moment.

Malgre le vent qui chantait a leurs oreilles, Brigg entendit clairement :
- Enterprise. Ca sonne bien tu ne crois pas ?

Le roegadyn ne pouvait pas être davantage d'accords avec lui.

Chapter 24: Un coup de trop.

Summary:

Petit texte très rapide, un peu de joie par ici.

Chapter Text

Bel-Makorh était perplexe, beaucoup trop.
Thancred lui avait dit que la boisson était meilleure fraîche, mais au fond, ce n’était pas bon du tout. Habitué aux vins capiteux, il n’avait jamais pensé que l’alcool pouvait être aussi sucré et pétillant.
Le Huyr était déjà bien éméché et flirtait ouvertement un Urianger très sobre et incapable de faire autrechose que rire de son ami.

Les héritiers étaient tous présents pour fêter le déménagement de leurs bases d’opération en Mordona et Thancred avait proposé d’aller simplement dans le bar du coin se changer les idées.
Ce qui avait été une proposition raisonnable, est rapidement devenue une riche expérience humaine et culinaire. Thancred avait commencé à boire avec le guerrier de la lumière pendant que Makorh et Y‘shtola inspectaient leurs boissons avec méfiance. Ce fut la miquote qui entama le bale entre eux deux et l’elezen l’avait observé avaler un tout petit verre cul-sec sans broncher. Étant un parfait ignare des boissons fortes, Bel-Makorh s’était dit que cela pouvait être bu tel quel sans risque et qu’il pouvait du même coup briller en société.
Seulement, cela ne se passa pas comme prévu et la dite boisson, à l'odeur forte de menthe poivrée et d’alcool, l’avait fait tousser d’un coup une fois avalée. La miquote avait rit pendant qu’une bouffée de chaleur incroyable avait fait rougir ses joues et respirer longuement.

La seconde boisson, plus facile, avait été bonne pour l’elezen. Un cocktail bien équilibré à base de fruits frais en provenance d’Uldah. Tataru l’avait beaucoup apprécié et disait à qui voulait l’entendre qu’elle pourrait avoir un stock au bar du quartier général lorsqu’il sera installé.

Du coin de l'œil Makorh vit Estinien boire bière sur bière avec facilité en discutant avec enthousiasme avec Alphinaud et Alisaie.

Se sentant étrangement heureux, Makorh se dit que ce n’était pas si mal finalement et suivit le cours de la soirée. Décidant d'arrêter de boire pour profiter de la soirée, il remarqua que la musique avait changé et qu’une jig se profilait.
Très soudainement, Y’Shtola l'entraîne sur la piste sans qu’il ne pense même dire non. S' il avait été un peu moins ivre, il aurait remarqué les sourires en coin et le regard étonné de Thancred, momentanément stoppé dans son flirt.

Et il aurait sans doute remarqué aussi le barman qui le regardait avec un peu trop d’insistance. Mais rien de tout cela, il dansa tout son saoul et apprit les pas à la miquote qui le suivit joyeusement. il était très content qu’elle, d’ordinaire si réservée, se laisse aller à une danse populaire si facilement.

Le bar ne désemplissait pas et si d’habitude le brouhaha l’aurait gêné, Bel-Makorh profitait pleinement de ce moment de joie, trop rare depuis un certain temps et dansait avec à peu près tout le monde, même des gens qu’il ne connaissait pas.

L’elezen aurait tout le loisir de réfléchir le lendemain, mais pour l’heure, il préféra savourer tout ce qu’on lui donnait.

Chapter 25: Face à l'inéluctable.

Notes:

J'ai dit que j'écrirais sur des personnages dont je n'avais jamais écrit. Seulement, cette idée m'est venue si naturellement que je n'ai pas pu changer d'avis.

Spoiler sur l'histoire en général, particulièrement Endwalker et lore de Garlemalde.

Chapter Text

Il avait oublié le froid et le silence total de l'endroit. Seul un léger déplacement d'air sur son visage et jouant avec sa tignasse immaculée lui donna une indication qu'il était bien ici. Ancré dans la réalité.
Ou plutôt, entre les réalités.
Le mage se rappelait de tout, pour son plus grand malheur et son cœur, bien que meurtri, déchiqueté, détruit… battait encore à un rythme féroce.

Comme si le combat qu'il venait de mener faisait encore rage. Comme si le guerrier de la lumière n’avait pas utilisé toute la lumière accumulée dans le premier reflet pour le détruire.

Emet-Selch était bien des choses. Taciturne. Colérique. Apathique. Sec. Intransigeant. Aigri.

Mais il n'était pas idiot.

C'était un combat inéluctable dès lors qu' Azem était son adversaire.

 

Il sourit amèrement, sentant sa défaite au plus profond de son âme.

- Te voilà enfin… Hadès. Tu as pris ton temps.

 

Il soupira, entre soulagement et grognement. Soulagement, car il avait craint de ne jamais le revoir, qu'il aurait oublié sa promesse ou pire, que ses actions avaient convaincu son ami de partir en premier. Grognement, car il n'y avait que lui pour prendre tout cela de façon si légère.
- Hythlodaeus. Tu m'as attendu.
- Bien sûr, fit l'ancien avant de venir à ses côtés sans se presser. Partir tout les trois est toujours quelque chose que je voudrais faire.

Emet-Selch grogna doucement, presque tendrement en réponse. Ses yeux dorés, fatigués par les éons passés à réparer leurs étoiles, observèrent scrupuleusement son ami. Il était exactement tel qu'il était lorsqu'ils s'étaient quittés, il y a si longtemps, en pleine apocalypse dans leur ville bien-aimée.

De leur trio, Hythlodaeus avait toujours été le plus patient, le plus adepte de la tempérance. Azem sans contexte le plus aventureux et, aux yeux d'Emet-Selch, celui dont l'instinct de survie n'était clairement pas le plus développé.

- Qu'est qui t'a pris aussi longtemps ? Il me semble que je suis revenue après toi pourtant.

L’ancien aux cheveux blanc comme neige renifla.
- Oui, bon, rien d'inhabituel. J’avais besoin de réfléchir.

Pour toute réponse, son ami éclata d’un rire franc et jovial.
- Oh allez ! Même ici, d’entre tous les endroits ?
- Surtout ici, murmura Hadès, ce qui eut pour effet de calmer Hythlodaeus.

L’ancien chef du bureau de l’architecte était sans doute le seul au monde à pouvoir si bien lire entre les lignes en ce qui concernait Hadès.
- Te connaissant, tu as tout donné, cela devait être un combat mémorable.
- Hum… sans doute oui. Mais j’ai échoué. Et le monde appartient désormais à ces … choses.

Le regard d’Hythlodaeus se fit plus perçant.
- Hadès, tu le sais n’est ce pas, qu’ils ne sont pas dénués d'intérêt ?

Les sourcils blanc, perpétuellement froncés, s’accentuèrent dangereusement, mais son ami au cheveux lilas s’y attendait. C’était même voulu. Hadès devait dire ce qu’il avait sur le cœur une fois pour toute, et quel meilleur endroit pouvait il exister sur toute l'étoile qu’aux abords du courant de la vie.
C’était un endroit spécial pour Emet-Selch et toutes celles et ceux qui l’ont précédé. Protéger et garder un équilibre constant à cet endroit, était leur travail. Tout comme aider les âmes aigries de leur existence à s'apaiser pour pouvoir partir sans regrets. Un travail qui demandait beaucoup d'intélligence et encore bien plus de compassion.
Et l’étoile savait que Hadès avait été l’un des meilleurs, si ce n’était le meilleur dans ce domaine.

Quelle tragédie que la fin des temps ai précipité cet homme vertueux dans les ténèbres les plus sombres. La douleur que Hadès avait dû vivre depuis lors, douleur et frustration, se lisait dans chaque rides fatiguées. Dans chaque torsion de ces lèvres autrefois légèrement recourbées dans un demi sourire mystérieux et qui restaient à présent pincées. Dans chaque respiration lente d'épuisement.

Hythlodaeus essaya un nouvel angle d’approche.
- Tu as eu des nouvelles de Klaora ? Là-haut ?

Les yeux dorés semblaient si sombres, si emplis de douleur que l’ancien eut une bouffée de culpabilité. C'était nécessaire, certes, mais quand même.

- Figures toi que je l’ai aperçu, dans le premier reflet. Il est revenu.
- Ho… Hadès.

Soudain, car c’était toujours comme ça avec Emet-Selch, l’éclat survint sans crier gare.
- Il a voulu me convaincre d’abandonner!! Tu le crois ça ?! M'empecher d'affronter ce substitut d’Azem ! Il a dit que ces… ces foutu choses…
- Ces êtres humains. Corrige prudemment Hythlodaeus.
- NON! Non Hyth, ces.. échos ou ce que tu veux ! Ce ne sont pas des humains. Ils sont faibles, fragiles et violents! Rien à voir avec notre splendeur.

Hythlodaeus le laissa respirer un moment, puis avec douceur, lui prit les mains dans les siennes. Dans cet état, ici, leurs âmes pouvaient se toucher, comme autrefois. Le corps qu’ils voyaient de l’autre, n’était que la représentation de leurs souvenirs. Mais ce qu’il ressentait, ce qu’il vivait là, était réel.

Hadès gardait les yeux fixés vers ses mains chaudes et rassurantes. Celles qui avaient toujours étaient là pour lui.
- Il se trompe Hyth. Klaora se trompe. Ces gens ne sont pas comme lui.
- C’est ce qu’il a dit ?
Un simple hochement de tête et un regard rageur qui ne lui était pas destiné, et Hythlodaeus poussa un peu plus loin.
- Malgré tout, il devait être heureux de te voir, non ?
- Je…

Hythlodaeus regarda en douceur le visage fermé de son ami. Il ne savait pas. Par l’étoile !
- Raconte- moi, Hadès.
- Pourquoi faire ? Je suis mort. Jamais je ne le reverrais, et comme toujours, je lui ai dit des horreurs que je ne voulais pas vraiment dire. Je ne voulais pas qu’il s’en mêle. Je voulais… je voulais…
- Le protéger. Comme tu voulais nous protéger tous.

Ce n’était pas une question. Hythlodaeus avait toujours su la force des sentiments d’Hadès. Un torrent plus puissant encore que le courant de la vie lui-même.

Des larmes chaudes éclaboussent ses mains, mais Hadès avait toujours un visage rageur.
- Hadès.

Doucement, acceptant un éventuel refus, Hythlodaeus le prit en douceur dans ces bras. Le corps fatigué se nicha tout naturellement contre le sien et l'ancien aux cheveux lilas caressa le dos voûté qui se détendit petit à petit au bout d’un interminable moment.
- Je suis tellement désolé, d’avoir échoué Hyth. J’ai sous estimé Azem. Il fallait que ce soit lui…
- Comme toujours très cher. Et je pense que c’est bien. Azem ne nous laissera pas dans l'oubli. Jamais.

Hythlodaeus sentit les larmes amères traverser le tissu de sa robe jusqu'à son cou, mais il s’en moquait. Ce n’était pas vraiment son corps, et puis même si cela avait été le cas, cela ne changerait rien.

- Hythlodaeus…
- Oui ?
- Cela m’enrage qu’il ai gagné.

Hythlodaeus sourit doucement.
- Tu as été trop loin, Hadès. L’étoile a évolué plus vite que tu ne pouvais le prévoir. Et personne, aucun d’entre nous, ne t’en veux. Ils sont tous retournés à l’étoile avec le sourire du soulagement. Au fond, cela avait trop duré, et tu le sais au fond de toi n’est ce pas ?

Un simple grognement irrité lui répond, ainsi que les mains d’Hadès qui le serre encore plus contre lui. Comme si Hythlodaeus était une bouée en pleine mer agitée.
- Hadès, tout va bien. il n’y a aucun jugement à attendre de ma part, je suis habitué à tes frasques, tu le sais bien.

Hadès se redressa un peu, mais aux yeux d’Hythlodaeus, il semblait fatigué. L'ancien chef du bureau de l'architecte sourit tristement.
- Je comptais l’attendre ici de toute façon. Ça nous laisse tout le temps du monde pour que tu me racontes tout ça. Comment est le monde extérieur ? Et aussi… quelque chose me chiffonne mon cher…

Hadès essuya rageusement ses joues, détestant toujours de paraître faible. Devant la pause évidemment dramatique de son ami, Hadès soupira.
- Quoi …?
- Il va falloir m’expliquer pourquoi tu aurais créé une version de moi.

Hadés serra la mâchoire. D’un coup, il se souvenait enfin des quelques jours passés à Elpis, avant que Kairos leur avait effacé la mémoire. Hythlodaeus, remarquant le regard contrit.
- Qu’est ce que tu veux que je te dise ? J’avais besoin d’une oreille attentive.

Loin de mal le prendre, Hythlodaeus soupira et guida emet-Selch un peu plus loin, où ils s’assirent sagement près du courant.
- Cela t’a aidé ? Demanda Hyth au bout d’un moment.
- Non. Ce n’était pas toi.
- Mais tu l'as laissé quand même. Et je suis certain que tu as reproduit fidèlement la citée, tu as toujours eu une mémoire incroyable.
- Oui, eh bien pas vraiment lorsqu’on en efface des morceaux.

Hythlodaeus soupira, et sans demander son avis à l'éminent Emet-Selch, il logea sa tête sur les genoux de ce dernier. Combien de fois l'avaient-ils fait, à l'Académya Anhydre, lorsqu’ils étaient encore étudiant, et en couple ?
Bien sûr, leurs chemins avaient rencontré Suzano, leurs futur Azem, et le duo c’était équilibré en un trio d'amis à tout épreuve. Hythlodaeus et Hadès ne s’étaient pas vraiment quittés, comme l’ont pourrait le faire lorsque l'on partage tout. L’un comme l’autre n’avaient aucuns regrets de leur intimité passé car leur amitié vraie, avait survécu, et au contraire même, c’était renforcés.

- Comment était il ?
- Qui, Hyth…?
Il sembla à Hythlodaeus que la voix d’Hadès semblait plus calme. Il réfléchissait, ses pensées prenant un chemin bien connu d’introspection silencieuse. Cependant, l’ancien voulait savoir, avoir des nouvelles de leur ami des étoiles qu’il n’avait pas eu la chance de croiser.

- Klaora. Allait-il bien ? Il a accompli sa mission.?
- Sans tenir compte de ce qu’il a enduré en me voyant, et comment je me suis comporté comme le plus parfait des idiots, je dirais qu’il avait l’air bien. Plus maigre et fatigué, mais en bonne santé, déclara sobrement Emet-Selch après un long moment.
- Je me souviens qu’il m’avait expliqué que la perte de poids était normale lorsqu’on voyageait longtemps dans l’espace.
- Hum.. hum. Et pour répondre à ta dernière question, oui il à réussi.

Hythlodaeus soupira, malgré ce que Hadès avait fait d’horreur de son vivant, il était heureux de retrouver son ami ici et d'attendre Azem ensemble. Azem, et Klaora.
- C’est possible tu sais…
- Arrêtes de jouer le mystérieux Hyth, je n’ai plus de patience pour ça.
- Comme si tu en avais déjà eu, taquina en ricanant Hythlodaeus qui récolta pour le compte un léger pincement sur sa joue.

Après un doux moment de rire léger, où Hyth remarqua que l’âme d’Hadès commençait à s'apaiser lentement, il continua:
- Je crois que Klaora nous rejoindra lorsque ce sera le moment.
- Comment peux tu le savoir ? Il ne vient pas d’ici.
- C’est vrai, mais je crois quand même que si on peut voir son âme, alors il pourra trouver son chemin jusqu’ici. Et puis, je suis sûr que s' il sait que tu es là, il viendra.
- Oui et bien, il ne peut pas le savoir.
- Tu oublie vite Azem. Il sait lui.

Un long moment de calme passa. Les deux anciens restèrent simplement là, à observer le flux d'éther que leur peuple avait baptisé Courant de la vie.
- C’est beau… soupira Hythlodaeus.
- Tu aurais pu voir ce spectacle chaque jour, si tu avais accepté le poste.

Hythlodaeus n’a pas pu retenir un rire.
- Encore avec ça ?
Il vit clairement Hadès rougir et redoubla d’hilarité.
- Non. Un simple constat.
- Hadès, on peut avoir ce spectacle sous nos yeux aussi longtemps que nos amis n’arrivent. Et puis, je suis content, je l’ai toujours été, que ce soit toi qui ai été choisi.

Hythlodaeus sentit un peu son ami s'affaisser et, un peu inquiet tout à coup, releva un peu la tête. Hadès s’était trouvé une position agréable pour être un peu plus allongé tout en gardant les cheveux d’Hythlodaeus dans ses doigts.
- Eh bien quoi ? T’en fais une tête.
Souriant de soulagement, Hythlodaeus se replaça plus confortablement sur ses genoux.
- Un peu de repos te ferais du bien, mais ne t’avise pas de piquer une tête là dedans en solo.

Bien sûr, hythlodaeus faisait référence au Courant de la Vie. Si Hadès avait l’idée de s’y baigner, le cycle de réincarnation commencerait. Et l'ancien chef du bureau de l’architecte voulait qu'ils y ailles ensembles, mais il leur manquait Azem et Klaora.
- Aucun risque Hythlodaeus. Je veux qu’on y ailles tous ensemble aussi. Bien que…
- Hum ?
- Il n’est pas exclu que je donne un bon coup de poing à Azem quand il arrivera.
Hythlodaeus ricanna.
- Tu ne le feras pas Hadès. Mais je te promets que je compterais les points de façon impartiale cette fois.

- Tu sais Hyth... je lui ai demander de ne pas nous oublier.
- Bien sûr que tu l'as fais.

Hadès ne put réprimer un léger sourire. Azem n'aurait aucunes excuses pour ne pas les retrouver ici, le moment venu.

Chapter 26: Le tacte d’un infirmier.

Notes:

Comme ça avait beaucoup plu à Darren, je lui fais un cadeau et pousse le vice un peu plus loin. Cela reste de la guimauve douce à consommer sans modération.

C'est également un gros défi pour moi, qui ne maitrise pas du tout ce couple là. Mais c'était amusant à faire.

Attention cependant, gros spoil ARR et un majeur de Shadowbringer.

(See the end of the chapter for more notes.)

Chapter Text

- Arrêtes de bouger veux tu ?, parvient une voix grave où s’ébauche un sourire.
- Ran’jit est vraiment une plaie bordel..! Aï !!
- Thancred, si tu veux que je te soigne, reste tranquille. S’il te plaît, ce n’est pas facile de voir les.. blessures quand tu es agité de la sorte.

Seul un marmonnement contrarié lui parvint et Urianger Augurelt soupira doucement. Il adore ce hyur, mais il pouvait parfois se comporter en vrai gamin. C’était précisément le cas ici, lorsque il s’agissait de montrer les blessures dûment acquises en combat.
- Thancred, ca sera vite fait.
- Tu as dit cela aussi la dernière fois.

L’astromancien le regarda fixement de ses yeux vert pâle son ami assis sur le tabouret. Le pistosabre non loin, comme si l’idée de s’en séparer les meneraient tous à la mort, Thancred le fixait avec un air un peu renfrogné.
Avec un soupir, le hyur capitula et Urianger le récompensa d’un regard plus doux et en l’aidant à enlever son manteau.

Très abîmé, celui- ci portait les nombreuses marques de coup d’épées et des crocs de la créature qui accompagnait l'ancien geôlier de Ryne.
- J’aimais beaucoup ce manteau, marmonna le hyur, visiblement dégoûté.
- Je suis certain qu’il y a de bons couturiers au Cristarium, ils pourront t’en confectionner un nouveau.
- Ouais, sans doute.

L’elezen plia tout de même consciencieusement l’habit avant de commencer son inspection sur les bras de son camarade.

Des bras fort bien dessinés d’ailleurs, mais aussi fort bien meurtris. Avec douceur, Urianger tira un autre tabouret pour être assis à portée de main. Ils étaient présents dans la chambre de l’auberge de Thancred, au Cristarium. Celle d’Urianger n’étant pas loin, il lui serait rapide d’aller chercher de quoi soigner les blessures plus profondes si nécessaires.
Pour le moment, il fallait canaliser l’amertume de Thancred tout en le soignant de ses blessures. Avec douceur, il passa les doigts juste au-dessus des premières coupures et utilisa son éther. Il remarqua bien la chaire de poule qui accompagna son passage car l’astromancien se disait que c’était habituel avec le flux d'éther qu’il canalise pour le sort de soin.
Restant silencieux et méticuleux, l’elezen remarqua une autre plaie plus loin et continua.
- Au moins, Ryne ne risque plus d’avoir affaire à lui. J’ai cru comprendre que notre héros s’en était chargé.
- Tout à fait, dit simplement Urianger. Tu as fait tout ce qu’il fallait pour le ralentir avant son arrivée à Ulmore.
- Oui… si peu.

Urianger le regarda un peu, puis sourit doucement. Il savait que Thancerd était du genre a se mettre plus de poids sur ses épaules qu’il n’en a déjà. Mais à ce petit jeu là, Urianger n’avait rien à dire.

L’elezen continua d'inspecter blessures après blessure et resta surpris qu’aucunes ne soit réellement profondes. Thancred était vraiment un dur à cuire.

Ayant terminé avec les bras, l'astromancien réfléchit un petit moment.
- Thancred, je vais avoir besoin d'inspecter ton torse, et tes jambes, aussi.

Si le subconscient d’Urianger avait compris pourquoi Thancred rougissait à cet instant précis, cette information n'arriva jamais jusqu'à la partie rationnelle de son esprit.
- Ho heu, t’en fais pas, Urianger, ça va pour le reste.

L’elezen cligna plusieurs fois des yeux, un peu incertain.
- Ton torse est littéralement couvert de sang, Thancred.
- Ha oui, c’est vrai.

Un moment passa, puis deux où, s' il y avait eu des oiseaux au Cristarium, le duo n’aurait entendu qu’eux.

- Thancred, je ne lâcherais pas l’affaire.

Voyant que son ami ne disait rien, il inspecta au moin le vetement noir, poisseux qui recouvrait encore le torse de Thancred. il était abimé mais pas non plus en lambeau.

Devant le regard perçant de l’elezen, Thancred finit par soupirer.
- Bon, c’est d'accord. Mais fait vite, s’il te plait.

Urianger soupira et regarda simplement le hyur se lever avec une grimace pour que ca soit plus facile. La seule attache de son torse consistait a une fermeture éclaire, merveilleuse invention, qui courait entre ses pectoraux et jusqu'à son ventre. Par commodité, Thancred ne portait rien d’autre que ce vêtement épais et protecteur sur le haut de sa tenue.

Cependant, il n’avait pas forcément prévu que Urianger d’entre tous, ne s’en rende compte. Si l’astromancien n’avait pas reparler de leur soirée de beuverie, soirée où apparemment Thancred l’aurait ouvertement draguer devant tout le Mor Dona, Thancred lui n’oubliait pas. Cela faisait plusieurs années, et pourtant il y repensait parfois. A cette époque, il savait que Urianger avait un béguin pour Moenbryda, et après la mort tragique de cette dernière, Thancred n’avait jamais osé tenter cette conversation qu’il c’était répéter maintes et maintes fois.

Mais voilà qu’il était là, dans cette chambre glaciale, a essayer depuis cinq bonnes minutes pour réussir à ouvrir cette foutue fermeture éclaire. Bien sûr, Urianger s’inquiéta.
- Thancred, tout va bien…?
- Cette saloperie est coincée… marmonna le hyur en insistant davantage.

L’elezen regarda quelques dizaines de secondes, comme pour identifier s' il pouvait intervenir ou non, puis finit par le faire avec un sourire.

Il se leva à son tour, et Thancred, anticipant, soupira et le laissa faire.
- C’est très bien quand ça fonctionne.
- Tout à fait, mais il semblerait que tu l’as un peu malmenée, cette tenue.
- Ouais…

Thancred déglutit difficilement. ils étaient proches, vraiment proches. Il pouvait sentir le souffle de l’elezen sur sa joue alors que ses mains aux doigts délicates s’activaient doucement, mais fermement pour essayer de décoincer la fermeture éclair.
Fourrant ses mains dans ses poches pour les occuper en attendant, Thancred essaya de faire abstraction du bonheur qu’il sentait prendre dangereusement de l’assurance. C’est pas si mal, que ce truc soit finalement coincé.

Cela prit quelques minutes, malheureusement trop courtes pour le huyr, avant que Urianger ne parvienne à l’ouvrir.

Cependant, et pour sa plus grande gêne, Thancred se concentra un peu trop sur les doigts fins et délicats qui accompagnèrent le mouvement de l’ouverture jusqu’à son bas ventre. Mouvement, qui sembla incroyablement lent et calculé pour le hyur.
Déglutissant de nouveau, il détourna les yeux de ceux de son ami ( faute de plus ) qui avait les siens baissé sur ce qu’il faisait.
Voilà, donne le moi, que je le mette avec ton manteau.

Thancred frissonna de se sentir si vulnérable, il était tout de même reconnaissant a Urianger de ne pas en profiter. Car le hyur était certain que Urianger avait remarqué sa gêne, si ce n’était pas autre choses de plus gênant encore, et il eu le tact de ne rien dire.

Sans attendre, Thancred se rassit simplement non sans une grimace et Urianger soupira.
Prévisible.

Thancred ne dit rien et se contenta de regarder l’elezen soigner la plaie béante sur son flan.

Pour une fois depuis longtemps, les frissons qu’il ressentait n’étaient pas dus à la douleur ni à l'éther de l'astromancien.

Notes:

Un cadeau fort personnel pour toi Darren ~~

Chapter 27: Jamais trop tard

Notes:

Spoiler majeur Endwalker en vue !

Chapter Text

Le silence lui était étrangement réconfortant, même s' il ne parvenait pas à sentir son propre corps et se demandait aussi comment il pouvait avoir conscience du silence qui l’entourait.

Quelques images lui revint, un combat titanesque. Le guerrier de la lumière… ou bien était-ce celui des ténèbres ? C’était encore si flou.

Il se sentit cligner des yeux, et remarqua ses mains, fine, presque transparente dans son éther fuyant. Mu pas une vieille habitude, il toucha sa capuche du bout des doigts, comme pour vérifier qu’elle était bien en place. Le geste, fugace, fut perçu par le hyur qui s'avançait d’un pas serein vers lui.

Il était assis, simplement au sol. Pourquoi ? Ha.. oui.

Elidibus avait été vaincu, et son éther semblait s’en aller, non pas la le Courant de la vie, mais dans la tour de Cristale. Que ces humains étaient intelligents et féroces.

Pourtant, le guerrier qui l’avait vaincu s’était agenouillé devant lui avec un regard si triste, qu’Elidibus ne put que regardait ce qu’il posait devant lui.

 

Ces petits cristaux de couleurs, gravés de leurs constellations…

C’était là. Ses amis. Il voulait les sauver. D’ailleurs il le dit, Elidibus est certain. Sa voix, mentale, car son corps devenait de plus en plus léger au fur et à mesure que son éther se dissiper, le révéla.

Lorsque ses petites mains récupèrent tous ces précieux cristaux, il se rappela d’une multitude de souvenirs. Mais le plus important, il se souvenait qui lui, Elidibus, avait été.
Le médiateur.
Elidibus se souvenait de s’être porté volontaire pour contenir le cœur de Zordiarque. Il revoyait parfaitement l’image de ses amis, se décomposer à cette nouvelle.

Mais surtout, ce qui lui avait manqué lui revint de plein fouet. L’espoir. L’espoir de pouvoir de nouveau les avoir a ses côté. De les retrouver et de partager avec eux cette aventures.

De les sauver de l'oubli.

Comment avait-il put oublier ça ?

Malgré son corps mourant, presque partie, des larmes douces amères lui échappèrent. Il leva les yeux vers le guerrier dont le regard était encore plus triste. Elidibus voulait lui dire quelque chose, mais l'émotion de retrouver ainsi ses souvenir, de se rendre compte à quel point le prix à payer pour être resté le cœur de Zodiraque avait été si lourd.

Se rendre compte de ce que cette défaite signifiait.

Tout ce qui lui restait, c’était ces souvenirs nouvellement retrouvés, et l’espoir qu’Elidibus pourra retrouver les siens une fois de l’autre côté. Peut-être étaient-ils
déjà là ?

Peut-être l'attendait-il ?

 

Elidibus cru entendre sa propre voix dire quelques mots encore, avant que le noir ne se fit.

Chapter 28: Tension post-Conflicit.

Notes:

Pas mal de spoilers de nouveaux.

Chapter Text

Le garléen s'était précipité lorsque Lucia l’avait appelé, pourtant il arriva bien tard sur les lieux.
- Ha ! Maxima, te voilà ! J’ai fais évacuer tout le monde à part Jullus, toi, moi et Quo Norbum. Je crois qu’on à trouvé quelque chose.

L’homme au cheveux châtain n’aimait pas trop cela. Ce quelque chose devait sans nul doute être très dangereux pour que Lucia prenne le parti d'évacuer tous ceux qui inspectent cet entrepôt jusque là. Il marcha prestement à ses côtés alors qu’il se dirigeait vers la salle principale.
- De quoi s'agit-il Lucia ?
- On n'est pas sûr, mais Helena a trouvé plusieurs dossiers dans le laboratoire qui jouxte l’endroit.
- Je n’ai jamais entendu vent d’un laboratoire en plein cœur de Garlemalde. Et toi ?

La jeune femme eut un regard sevère sur son joli visage.
- Non, moi non plus, mais au fond, cela ne m’étonne pas.

Ils arrivèrent tous deux à une intersection et prirent à droite et commencèrent à emprunter un escalier qui descendait. Leurs lumières étaient de simples lampes à ceruleum disposées à intervalles réguliers.
- On sait sur quoi les scientifiques travaillaient ?
- Plus ou moins, et je te préviens, c’est pas joli. À peu près du même acabit de ce qu’on a trouvé à Gyr Abania. D’ailleurs beaucoup de containers viennent de là.

Maxima frissonna.
- Se pourrait-il que …?

Il n’eut pas le temps de finir sa phrase qu’ils arrivèrent au bout du chemin. Il faisait plus froid car à l'évidence, ils étaient profonds sous la surface.
- Vous en avez mit du temps, vint une voix près d’eux. Helena est déjà à l’intérieur.

C’était Jullus pyr Norbanus qui les regardait avec un certain soulagement. Il portait une tenue bien chaude mais suffisamment souple pour lui laisser libre de ses mouvements. Devant l'agacement de Lucia, il se contenta de simplement hausser les épaules.
- Celle-là ! Je lui ait dit de nous attendre bon sang !
Maxima suivit alors Lucia qui pianota quelque chose sur le tableau de contrôle à côté de la porte qui s’ouvrit dans un bruit métallique. Le genre de bruit pas vraiment rassurant, s'était dit le garléen. Devant eux, une petite pièce avec une autre porte dont le milieu était en verre. Le garléen distinguait parfaitement l’autre côté malgré la buée qui commença à se former alors qu’ils s’entassaient un peu.

Une fois de l’autre côté, Jullus rejoint Helena en premier. Cette dernière était une petite femme costaud, à l’air assurée et revêche, comme si la dangerosité du lieux n’avait pas d’importance pour elle. Sans doute était- ce le cas car, de tous, c’était elle qui avait le plus d'expérience dans ce domaine.

Celui qui consiste à travailler précisément dans ce genre d’endroit, avec ce genre de matériel.
- Alors, qu’est ce que tu as trouvé ? Demanda Jullus après la prudence.
- Pas mal de dossiers et de rapports, écrits parfois en Garlemaldais, parfois en dialecte Gyr Abanien.
- Ce n’est pas vraiment rassurant… murmura Maxima.
- Non, asquiessa Lucia. Quoi d’autre?
- Apparemment, le laboratoire servait de lieu de vérification et de stockage des différents projets, allant des expériences de Aulus mal Asina jusqu'à ceux plus obscurs de différentes régions sous le contrôle de Garlemalde.

Un silence très pesant s’ensuivit. Tous, excepté Jullus, connaissait les experience d’Aulus mal Asina.

Après un moment, Maxima s'éclaircit la gorge.
- Si il n’y a que ça, nous pouvons simplement condamner l’endroit, le temps de trouver suffisamment de scientifiques pour répertorier, et si besoin, contenir les objets les plus dangereux.
- Cela aurait été bien, répondit doucement Helena, mais le problème c’est qu’il y a aussi beaucoup de matériel médical et mécanique qui pourrait nous être grandement utile là dedans.

Évidemment, soupira intérieurement Maxima. Il réfléchit un moment, comme eux tous. Jullus semblait nerveux, et Lucia, passablement agitée.
- Peut être pouvons nous essayer de trouver un inventaire ?
- Ça serait parfait, mais la base de données est foutue, depuis un bon moment si j’en crois la tronche du terminal central.
Lucia et Maxima se regardèrent et le garléen soupira, de façon audible cette fois.
- Ça vaut vraiment le coup de risquer nos vies à fouiller cet entrepôt maintenant ?, demanda Jullus avec courage.
- J’ai envie de dire oui, répondit doucement Helena qui reprit le travail qu’elle s’était fixée de trier les dossiers. Certains conteneurs sont marqués et présents dans les rapports, on peut commencer par éviter ceux-là, et si ça à l’air louche, on ne touche pas.

Maxima n’aimait pas trop ça.
- Je suppose que tu n’as pas trouvé de tenue de protection.
- Aucune qui ne soit encore hermétique, j’en ai peur.
Lucia n’avait visiblement pas envie non plus, mais après tout, elle était consciente comme les autres que ce qu’ils pourraient trouver ici pouvait sauver des vies… ou détruire les leurs.
- Bon, allons-y. Ensemble, étapes par étapes.

 

Jullus hocha la tête et alla ouvrir l’immense double porte à l'autre bout du laboratoire. Un appel d’air glacial les firent tous frissonner.
- Vous n'êtes pas obligés de venir, dit simplement Helena.
- C’est notre responsabilité, dirent en cœur Maxima et Lucia avant de se regarder et lever les yeux aux ciel, ce qui fait rire Jullus.
- Ouais, et puis, quelques bras en plus, ça peut faire gagner du temps.

Maxima l’observa un moment. le petit garléen aux cheveux gris bleu. il était le plus jeune de leur petit groupe, et sans doute le moins préparé à affronter ce qu’ils trouveraient là dedans. Cependant, c’était aussi un officier de la première légion.

- Bon allons-y.

 

Leur démarche fut lente, mais dès que la lumière fut remit en marche grâce à Jullus, ils virent avec un certain malaise l’immensité de l'entrepôt. La lumière ne leur permettait pas de voir le plafond et les conteneurs s'étendaient au-delà de ces ténèbres.
- Par les douze, murmura Lucia.
- Il nous faudra des années pour vérifier tout ça.

Lucia réfléchit un moment.
- Bon, concentrons-nous sur le fait de trouver du matériel médical en priorité et apportons le dans le laboratoire. Seulement des pansements et des vêtements. Je suppose qu’on ne peut pas se fier aux “médicaments” qu’il devrait y avoir dans ces conteneurs.

Ils étaient tous unanimement d'accord et commencèrent leur recherches. Laborieusement, ils ouvrit un conteneurs qui contenait un ensemble de bombonnes de produits chimique scellés et des accessoires de chimie, puis deux autres contenant d’étranges pièces d’alliage noir de jais.

Ils se contentaient tous d’ouvrir ensemble un à un les conteneurs au sol, à portée et jonchaient leur parcours de lampes en céruleum. La chance étaient tout de même avec eux car ils trouvèrent plusieurs boîtes dans un même conteneur regroupant des armes, de l’alcool à brûler et des munitions. Un second les rejoignit un peu plus car il contenait à ras bords des bandages propres et des seringues sous scellé également, ainsi que des médicaments de base. Alcool, antibiotique et pansements.

Après cela, alors qu’il avançait prudemment dans la pénombre avec sa lampe à ceruleum qui dégageait une froide lumière bleu électrique, Maxima remarque un tas de conteneurs à la forme atypique. Il s’approcha doucement pour les inspecter.

Tout ce qu’il voyait était une toute petite image d’une rose noire, stylisée sur le côté. Étrange, qu’est ce que ça pouvait être ? Posant d'abord sa lampe pour avoir les mains libres, le garléen vérifia avec attention l'état de la boîte la plus proche, qui lui arrivé aux hanches.

Elle était verrouillée avec simplicité, par deux loquet en acier et semblait assez récente, presque comme si elles venaient d'être déposées. Seule une fine pellicule de poussière et de terre la souillée mais avec la guerre civile qui avait eu lieu au-dessus, c’étaient prévisibles.

Doucement, il chercha un autre indice de ce que pouvait contenir la boîte, et finit par se résigner. Avec une grande précaution, Maxima leva les loquets qui se déverrouillèrent dans un bruit sec qui sembla faire un écho sinistre au-dessus de lui. Avec précaution, le garléen leva doucement la boîte, étrangement légère et regarda le contenu.

A l'intérieur, parfaitement inséré dans un écrin de cuire et de mousses pour amortir les chocs, Maxima regardait trois cylindres en verre vide. Outre la bizarrerie de ranger seulement trois cylindres vides avec une seule boite, ce qui mit la puce à l’oreille de Maxima, c’était cet étrange dispositif au milieu de la boîte, proche de lui.
Il observa cela une fois le couvercle doucement décalé sur le côté.

C’était un petit écran, allumé et divisé en trois parties. A l'évidence, la boite avait sa propre source d'énergie pour maintenir ces cylindres a une certaine température et pression constante. Maxima n’osa pas toucher l'écran, car pourquoi autant de précautions pour des cylindres vides ? Ça n'avait pas de sens, et l'écran n’indiquait rien d'autre…

- Maxima…! Recule !

Cela avait été dit doucement, mais dans sa concentration, il n’avait pas entendu Helena arriver. Ce fut si soudain qu’il se cogne contre la boîte et manque de la faire tomber. Son cœur accéléra mais il se calma lorsqu’il vit que l'écran n’avait pas changé ses indications.

- Helena. Tu m’as fait peur.
- Désolée, mais referme doucement la boite et recule.
- C’est quoi ?, demanda Maxima, inquiet tout à coup en obéissant simplement.

La garlééen fit une tête dégoûtée.
- Pour la faire courte, c’est un truc à détruire dès qu’on le peut.

Devant le regard un peu sceptique de Maxima, elle continua.
- Ouais, écoutes, j’ai fais des trucs dont je ne suis pas fière, et participer à la création de cette horreur en fait partie. C’est… une arme chimique. Un gaz, que mon supérieur a créé pour retourner en notre faveur la guerre en Gyr Abania. Si je suis ici, c’est aussi pour détruire ce genre de choses. Ça ne rappellera pas ce que j’ai fait mais… ça me permettra de mieux dormir un peu mieux.

Maxima la regarda intensément, mais ce n’était pas le moment d’avoir ce débat. Et puis… il comprenait. Lui aussi avait fait partie de l’armée, avait vu les horreurs que Garlemalde avait fait et y avait même participé avant d’avoir le courage de lutter, et d’en payer le prix fort.
- Si ce que tu dis est vrai… Ça devrait être en Gyr Abania ? Non ?
- Je n’ai pas encore trouvé le rapport, mais si c’est ici, soit c’est un mauvais échantillon, soit quelqu’un voulait le rapatrier là pour l’utiliser, ou le faire transiter ailleurs. Je n’ai jamais entendu parler de cet entrepôt avant. Mais je peux affirmer que ces boites viennent bien de Gyr Abania.

Maxima réfléchit un moment.
- Bon allons passer le mot aux autres pour qu’ils fassent attention à ces conteneurs là, et qu’ils ne les ouvrent sous aucun prétexte.
Helena acquiesça simplement et l’accompagna, lampe à la main, vers leurs camarades.

Chapter 29: Survivant

Notes:

Le theme que Darren m'a donner été le suivant :
"Ni Makorh, ni Maxima, ni Klaora ni un Ancien"

Je penses avoir remplie mon contract, même si en retard :/

Chapter Text

Il se souvenait parfaitement de cette journée, malgré son jeune âge. Et ce qui l’avait marqué le plus, c’était le soleil si brillant mais pourtant glacial, comme si l’étoile elle-même peinait à se réchauffer.
Le jeune Estinien se souvenait bien de sa mère, de son sourire. De la bienveillance de son père chevalier du temple.

L’elezen se rappelait que c'était le jour de son anniversaire, et qu’il jouait à la guerre avec ses amis, quand il entendit un grondement venu de loin, très loin dans le ciel. Il n’eut le temps que de lever les ciels lorsque la première gerbe de flamme embrasa la maison au toit d’ardoise sur sa droite.

Le petit garçon eut d'abord un état de choc, et observa la scène comme s' il n’était pas vraiment concerné lorsque quelqu’un le prit soudainement pour le porter dans une course effrénée.
C’était sa mère.
La tête nichée sur son épaule, les bras autour du cou, il observa plusieurs maisons prendre feu ainsi que l’église. Il vit également sans vraiment le comprendre des créatures ailées se poser avec fracas près du groupe d’enfant avec lequel il avait joué quelques minutes plus tôt.
La chance voulut que sa mère tourne à ce moment-là a une intersection, épargnant ainsi au petit Estinien la vision de ses amis se faire dévorer, chose qu’il comprendra bien assez tôt.

L’émotion commença à faire son chemin et les cris qui l’entouraient depuis le début commençaient à lui être audibles. Des cris qui le fit pleurer.
- Maman… qu’est ce qui se passe ?
- Des dragons, mon chéri. Ne regardes pas…, dit-elle toujours dans sa course.

Estinien se souvint qu'à un moment donné, une partie de la façade de la maison sur leur droite s'écroula et manqua de peu de les ensevelir, mais sa mère était adroite, et mue par un instinct de survie à toute épreuve.

Il retrouva rapidement la maison familière, au abords d’un champ de pâturage enneigé et malgré lui, il vit les animaux étendus à intervalle réguliers le long de la haie en bois, signe qu’ils avaient voulus s’enfuir.

Pleurant, pour de bon avec force, le petit garçon laissa sa mère l'emmener au sous-sol où elle le plaça dans le cellier. Comprenant qu’on allait le laisser là, le petit elezen se mit à crier et à s'accrocher, mais sa mère le tenait fermement :
Estinien, mon chéri, tu dois rester là. Je dois aller aider ton père et retrouver ton petit frère. Je reviens te chercher quand ça sera terminé, en attendant, ne fais pas de bruit.

De la poche, elle sortit une vieille poupée de chiffon qu’il reconnut comme son doudou et une couverture chaude. Ici, dans le cellier, il y avait de quoi manger et à boire le temps que sa mère revienne.

Estinien finit par se calmer un peu, et accueillant l'étreinte de sa mère comme si elle était une bouée en pleine mer avant qu’elle ne le borde un peu dans sa couverture.

 

Il l’a regarda refermer la porte avec angoisse et tout ce qui suivit ne fut que l’obscurité et les bruits terrifiants du dehors, au-dessus de lui. Bravement, le petit garçon ravala ses larmes et plaça ses mains sur ses oreilles pour entendre moins ce qui se passait et serra son doudou contre lui.
Le temps sembla passer si lentement, que Estinien commença à compter dans sa tête. Il n’osait pas allumer une lampe de peur que les monstres viennent le retrouver.

Doucement, les cris au-dessus de lui cessent, et les grondement se firent plus lointains avant de disparaître totalement. Pendant un moment, seul le bruit de feu et de masse de pierre tombant le fit sursauter plusieurs fois. Au- dessus de lui, la maison vibra d’un choc si fort qu’il resserra sa couverture. Il comprit que quelque chose de plus haut et de plus lourd était tombé.

 

Puis même l’odeur de fumée cessa et avec lui, un silence tout aussi terrifiant l’enveloppa.
Le petit elezen attendit, puis fatigué de ses peurs, s'endormit dans sa couverture.

 

C’est un cri qui le réveilla en sursaut. Quelqu’un appelait. Avec sursaut, Estinien cria de toute la force de ses petits poumons et des larmes de soulagement le secoua. Il continua d’appeler encore et encore, jusqu'à ce qu’une voix ferme, où il sentait là aussi du soulagement, lui parvint juste au-dessus de lui.
- Eh là ! Franchemont !! viens voir ! il y a un survivant !
- Par Halone !
- Viens aide moi, on ne peut pas dégager l’escalier et la maison va s'effondrer d’un instant à l’autre.

Au-dessus du petit garçon, plusieurs coups lui firent peur au point qu’il sursauta et heurta un tonneau de sel. Les coups finirent par ouvrir une brèche au plafond, fait de pierres et de bois, et il vit le fin rayon de lumière et une tête qui le regardait avec une joie immense.
- C’est un enfant, un petit garçon ! Vite ! Dépêchons nous de déblayer.

Estinien les regarda s’affairer et serra sa couverture et son doudou, même quand celui qui l’avait vu sauta le rejoindre. C’était un homme agile et immense du point de vue de l'enfant.
- He.. petit gars. Tout va bien… c’est fini maintenant. Vient là, il faut te sortir d’ici.
- Où est maman ? Elle a dit qu’elle venait me chercher.

Devant le regard triste de l’adulte, l'enfant pleure. L’adulte, un chevalier du temple, l'enveloppa dans sa couverture et le petit garçon serra encore plus son doudou. L’homme sentait le fer et le sang, ainsi que la fumée. Il le prit dans ses bras et sauta d’un bond agile avant de sortir de la maison en ruine, le petit précieusement tenu contre son torse.
- C’est un miracle , dit simplement l’autre homme qui les attendait, ce petit à l’air indemne.
Estinien regarda tout à tour les deux adultes, et les alentours. Tous étaient en ruine et des corps de monstres et de personnes étaient jonchés un peu partout. La plupart des maisons qu’il pouvait voir étaient de vraies ruines encore fumantes.
- Où est maman ?demanda t’il avec plus d'angoisse dans la voix, les larmes toujours en train de couler.

Il vit clairement les deux hommes échanger un drôle de regard. Ce fut le plus jeune qui prit la parole cette fois.
- Écoute, je m'appelle Franchemont, et lui, c’est Grimaud. On va t'emmener à Ishgard, et … et peut être que ta maman a été amenée là-bas.
- Comment tu t’appelles ?, demanda avec une étrange émotion le dit Grimaud.
- Estinien.
- Eh bien, Estinien, tu es le petit garçon le plus chanceux de tous le Coertas.

Chapter 30: Espoirs donnés

Notes:

Désolée, je suis très en retard pour ce dernier prompt.

Spoiler Danwtrail.

Chapter Text

Il avait perdu. Face à Wuk Lamat ! Une inférieure ! Une simple tête !
Jamais Bakool Ja Ja ne s’est sentit si désespéré. Il n’était pas question d’humiliation, cela il le connaissait depuis l’enfance.
Mais le bicéphale portrait en lui les espoirs de son peuple. Leurs appels à l'aide et leur agonie avaient été autant de motivation, que le discours de son père sur la suprématie divine des deux têtes sonnait faux.

Mais voilà que sa défaite avait anéanti toute espoir de pouvoir changer les changements pour le peuple de Mamook.

 

Cependant… ce n’était pas tout à fait ce qu’il s’était passé.

 

La princesse, fort de sa victoire, a fait tout ce qu’elle pouvait pour comprendre réellement ce peuple caché dans la forêt de Yak Tel. Malgré le mauvais accueil qu’elle a subi.

Bakool Ja Ja avait été vaincue, et la force de cette minette était peut être suffisante…

Le mamool ja finit par soupirer car encore faudrait il qu’elle parvienne à battre l’ombre de Gulool Ja Ja, leur aurarque.

Mais lorsqu’elle a vu les urnes mortuaires, il semblait avoir décelé dans le regard dur de Wuk Lamat une détermination nouvelle.
Certes, au yeux de Bakool Ja Ja, les deux têtes restaient les plus forts, les plus aguerris des combattants.

Mais cela ne méritait pas le sacrifices de milliers d'enfants pour parvenir à faire naître un seul deux têtes.

Et si lui, il ne pouvait pas y parvenir, il était désormais prêt à transmettre tous ses espoirs à cette princesse du Tuliyolal et tant qu’elle aurait cette flamme dans les yeux, Bakool Ja Ja et son frère feraient tout pour l’aider.