Chapter Text
Il y a des jours où l’on sent le monde respirer doucement autour de soi.
Des jours où la lumière est si pure qu’on la croirait née d’un chant.
Aujourd’hui est l’un de ces jours.
Je suis assis sous l’arche de glycine bleue du jardin suspendu. Le vent caresse mes mains. Les fleurs dansent en silence. Et au loin, les tours d’Avalon s’élèvent comme les colonnes d’un rêve ancien que personne n’aurait jamais osé écrire… sauf nous.
Je regarde cette cité — ma Cité — et je suis rempli d’un amour que je ne savais pas pouvoir porter.
Avalon est devenue plus qu’un Royaume. C’est un souffle. Un battement de cœur.
C’est un lieu où même les silences ont un parfum d’espoir.
Ils m’appellent Roi, mais je suis avant tout un homme.
Un père.
Un époux.
Un fils du miracle.
Je pense à mes enfants.
Elyan, mon premier-né, ce doux éclat d’aube, curieux, rieur, à la magie florissante.
Il court désormais dans les corridors du palais, ses livres sous le bras, posant mille questions au monde comme si chaque réponse était une clé vers un futur plus beau.
Isaliel, ma fille née d’Aurélien, est une étoile tranquille.
Elle parle peu, mais chaque mot qu’elle offre est un cadeau. Elle a le regard ancien de ceux qui comprennent plus qu’ils ne devraient, et déjà, elle fait fleurir les pierres.
Et enfin, Mikharel, le petit dernier, le fils de la glace et du feu, le rire d’Alexeï incarné.
Un feu follet aux boucles argentées, qui s’endort contre mon torse, les doigts serrés dans les miens.
Je les aime.
Je les aime comme j’aime leurs pères.
Aurélien, mon doux Valois, porteur de lumière et de poésie. Sa présence à mes côtés est celle d’un astre calme, constant, un souffle de paix dans l’agitation du monde. Il m’a offert la tendresse, la patience, la grâce d’un amour sans lutte.
Alexeï, mon Nord indompté, protecteur silencieux, aux gestes rares mais intenses. Il m’a offert l’ancrage, la force, la loyauté qui ne tremble pas. Je le regarde parfois, endormi, et je me dis que même les montagnes peuvent aimer.
Entre eux et moi, il n’y a ni frontière ni préférence. Seulement un cercle. Parfait. Immobile. Sacré.
Avalon nous a permis cela.
Un lieu où l’on peut aimer sans craindre, bâtir sans devoir conquérir, guérir sans devoir se justifier.
Un lieu où les dragons volent aux côtés des enfants, où les nés-moldus dirigent des guildes, où les créatures parlent avec les ministres et où les fleurs poussent sur les ruines de l’ancien monde.
Un lieu où l’amour est loi, la paix est tradition, et la magie est espoir.
J’ignore ce que deviendra Avalon dans cent ans. Mille. Peut-être disparaîtra-t-elle, peut-être se transformera-t-elle. Mais je sais qu’elle aura existé. Que nous l’avons faite réelle. Et qu’elle aura été, ne serait-ce qu’un temps, le cœur du miracle.
Et cela me suffit.
Je referme les yeux. J’entends les pas légers d’Isaliel qui approche, un bouquet de fleurs d’argent dans les mains.
Je souris.
Et je me dis, dans un souffle :
« Je suis là où je devais être. »
****
À vous,
Peuple d’Avalon.
Ami(e)s, frères, sœurs, enfants du renouveau.
Vous qui avez marché à mes côtés quand la lumière vacillait.
Vous qui avez cru, même lorsque les cendres couvraient encore la terre.
Vous qui avez bâti un Royaume avec vos larmes, vos rires, vos mains, vos rêves.
Je vous remercie.
Merci d’avoir accueilli l’enfant rejeté, l’étranger devenu roi, le cœur brisé devenu gardien.
Merci d’avoir aimé sans demander de preuves, de vous être dressés sans violence, d’avoir choisi la bonté comme bannière.
Vous êtes les véritables souverains de cette histoire.
Je ne suis qu’un nom, un visage parmi les étoiles de ce ciel.
Mais vous… vous êtes l’éclat.
Vous êtes la légende.
Vous êtes Avalon.
Et tant que vous croirez en l’amour, tant que vous tiendrez la main de l’autre sans craindre sa différence,
tant que vous penserez qu’un monde meilleur est possible…
alors Avalon ne mourra jamais.
Avec tout mon cœur,
dans la paix et la foi,
Azdareth Aurelian Pendragon,
Roi d’Avalon,
Père des Miracles,
Gardien des Cieux.